Personnalités - Tambours-major

Charles Gourdin :

considéré comme le plus grand tambour-major, ne l'était pas forcément par sa taille, seulement 1 mètre 87 pour 130kg, mais surtout par sa renommée et son ego. Né à Chamouilley, canton de Saint-Dizier, le 15 janvier 1863, en réalité il se prénomme Jules, comme l'indique son extrait du registre matricule.

Il incorpore le 46e régiment d'infanterie le 8 décembre 1884, passe caporal le 25 juillet 1885, caporal-fourrier le 26 octobre 1885, puis sergent le 7 juin 1886, sergent-fourrier le 21 avril 1887, et enfin sergent-major le 23 juin 1887. Il ne semble pas pratiquer le tambour ou le clairon, mais devient tambour-major du 162e régiment d'infanterie le 16 octobre 1887, puis se réengage pour 5 ans le 25 janvier 1888.

Le du 30 décembre 1893, il est nommé brigadier à pied à la légion de la Garde Républicaine, mais n'arrive au corps que le 18 janvier 1894. Cette même année, Gourdin préconisa la suppression du coup anglais dans l'études du tambour. Difficile, il considère les 18 mois d'études précipités insufisants pour la maîtrise de ce coup technique. Le 20 mars 1896, il est nommé maréchal-des-logis tambour-major. Le 2 juillet 1896, il épousa mademoiselle Bergere Euphrasie. Mis à la retraite en 1911, il est rappelé à l'activité pendant la Première Guerre Mondiale.

Charles est, d'après ce que nous savons, le premier tambour-major à être capable de composer et d'harmoniser pour les musiques militaires. Il composa quelques pas redoublés, comme Actéon (1900), Parade cosaque (1900), Goûté champenois (1904), Honneur à la mutualité (1905), Le flambard (1911), etc. Il participa grandement au développement des fédérations musicale par l'apport de ces connaissances et de ces œuvres (Légende mystérieux et La Fée turbulente en 1914 pour les divisions d'Excellence et Supérieure). Certaines de ces compositions sont encore jouées, comme le Réveil de la Garde Républicaine, ou les deux premières séries des marches pour tambours seuls de la Garde Républicaine (1894). Il publiera aussi une méthode de tambour et une de clairon, dans laquelle il se dira l'inventeur du clairon-basse.

Actéon (1900)

Il participa aussi à la révolution de la pratique de la caisse, développant le jeu de baguette contre baguette et sur les cercles de l'instrument. Cette révolutions sera en partie du à la création des batteries de tambours du Ier Empire. Charles Gourdin semble être un bonapartiste, et c'est un excellent communiquant, utilisant les nouvelles pratiques de son époque : il aime s'afficher sur des cartes postales, les journaux... Il aime aussi se déguiser en tambour-major de la Garde Impériale et faire "revivre", dans des spectacles à connotations politiques, l'épopée du Ier Empire. (voir la Revue historique des armées, n°279, 2015). Dans les années 30, il enregistra toute une série de batteries de tambours issues du spectacle du Ier Empire, avec accompagnement de musique et introduit par des textes pseudo-historiques.

Charles Gourdin travailla en étroite collaboration avec le Duc de Guise sur ses recherches. Lorsque le Duc lui parlait de batteries employées dans le courant du XIX eme, le tambour-major s'employait à en écrire une. Ce dernier lui expliqua aussi comment il s'inspirait de témoignages d'anciens tapins du Second Empire, pour composer les siennes, les faisant remonter au Ier Empire.

La Grenadière et le Pas Accéléré.

Charles Gourdin est fait officier d'académie le 1er janvier 1905. Il décédera en 1936.


Lien vers la Bibliothèque Nationale de France

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