Personnalités - Tambours-major

Alexandre Raynaud :

naît à Versailles le 1er mai 1876. Son père, ancien tambour aux zouaves de la Garde Impériale, fut son premier professeur. A l'âge de 12 ans, il battait en compagnie du duc Jean de Guise, et à 13 ans, Fusillier, l'un des meilleurs tambours des Équipages de la Flotte, l'acceptait à son cours. Besseyre, ancien-tambour de la gendarmerie de la Garde Impériale allait lui compléter sa formation.

Raynaud s'engage le 4 mai 1894 au 1er régiment du Génie. Ses classes effectuées, il devient tambour. En août 1895, il passe au 6e régiment du Génie, et un mois après, devient caporal-tambour.

En tenue de garde républicain

Le 30 mai 1896, il est reçu premier sur huit au concours de tambour de la Garde Républicaine. Le 16 février 1904, il quittait la Garde pour devenir le tambour-major du 31e régiment d'infanterie. Il occupe ce poste jusqu'à son admission à la retraite le 5 juin 1909 ; puis devient gardien des parcs et promenades de la ville de Paris.

Photo issue d'une de ces méthodes

Le 3 août 1914, il est mobilisé au 17e régiment d'infanterie de territoriale dans lequel il va faire toute la campagne. Il obtiendra une citation à l'ordre de la division, et se voit remettre la Médaille militaire. Démobilisé en décembre 1918, il reprend son service à la ville de Paris. Enfin, en 1929, il s'installe à Châtillon (45).

Après une grande carrière de tambour, Alexandre Raynaud va former la relève grâce à une méthode qu'il rédigera (non-éditée). Cette méthode était novatrice, elle a modernisé l'écriture des coups techniques ainsi que leur orgnisation. Il formera ainsi les frères Langlois, dont Louis était brigadier-tambour à la Garde Républicaine, soit le chef du pupitre des tambours ; la famille Lefèvre, dont l'un des fils fut le chef du pupitre des tambours de la Musique de l'Air, etc...

Pendant les années 1920, Alexandre Raynaud va participer étroitement aux recheches du duc de Guise sur le tambour d'ordonnance. Se souvenant des batteries qu'il avait apprises dans sa jeunesse et lors de son engagement, et grâce à son réseau d'amis, il va transmettre par écrit tout un répertoire oublié. C'est ainsi que nous sont parvenues la Polka Piquée, la Marche Russe, le Champ d'honneur pour clairons et tambours, les Marches pour tambours seuls du 1er régiment du Génie, diverses variations sur la Diane et le Rigodon (avec coups retournés, patafla, moulins, volants, frisés, etc...), différentes variations du Pas accéléré, de la Retraite, etc... Sa contribution la plus importantes fut la première collecte de tous les refrains régimentaires de l'infanterie françaises, réalisée la veille de la Première Guerre mondiale. Cela lui vaudra les félicitations du ministre de la Guerre et du secrétaire de la Bibliothèque nationale

Il composa aussi quelques morceaux, comme une Marche-Polka pour tambours et clairons, six marches pour tambours et clairons, Souvenir de Gien pour tambours, clairons et trompettes, la Marche des cheminots, la Marche des sapeurs du Génie, la Marche de l'union départementale des sapeurs-pompiers du Loiret, etc... On peut trouver certaines de ces méthodes à la BnF, ou à la médiathèque du CNSM de Paris. Raynaud ne cessa de repousser les limites techniques de la caisse, et ses compositions figurent encore parmi les plus difficiles.

Alexandre Raynaud était décoré de la Croix de guerre, de la Médaille Militaire, de la médaille de Verdun, de la Croix du combattant interalliée, de la Médaille du dévouement (3 fois), il était officier d'académie.

Il mourut en 1958. Son dernier élève, Maurice Billereau, ex-tambour à la musique de la Police Nationale récupéra tous les manuscrits du maître, et les auraient lui-même légués à un jeune tambour du côté de Bourges...

Lien vers la Bibliothèque Nationale de France

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