Personnalités - Tambours-major

Jacques-Antoine Bouroux :

naît à Paris le 30 septembre 1721, il entre aux gardes françaises en 1736. Il succède à Nicolas Racine comme tambour-major en 1743. En 1743, il est chargé d’une tournée d’inspection des tambours des régiments afin de normaliser l’exécution des batteries de l’ordonnance. Il fait ainsi fonction de tambour-major général de l’armée française.

En 1754, il est chargé de la formation des 112 tambours-majors de l’infanterie, de la Marine et des gardes-côtes, pendant deux mois aux Invalides. Il reçoit en récompense une pension de 300 livres et le brevet d’officier.

Il fait les campagnes de 1743 et 1744, est blessé au passage du Rhin en 1745. Il est aux batailles de Fontenoy, Raucoux, Maestricht, Laufeld, campagne des Flandres et de Hanovre, totalisant douze campagnes. Il est admis à la retraite et entre aux Invalides en 1772 pour surdité. Il est remplacé par Marcel Schneider le 3 juillet de la même année. Il meurt aux Invalides le 11 juillet 1806.

Tambours et fifres des Gardes françaises (Delaistre)

La réunion des tambours-majors aux Invalides en 1754 avait pour objectif de normaliser l’exécution de l’ordonnance dans tous les régiments. Depuis longtemps, des conflits entre les régiments avaient trait aux différents usages pour la battre. C’est-à-dire que les batteries correspondantes aux ordres étaient battues différemment suivant les unités. Déjà en 1589, Tabourot faisait état dans son Orchésographie, de la manière particulière de battre dans les régiments suisses. Mais en 1705, Philidor dans son recueil de batteries mentionne différentes marches, française, allemande, suisse, walonne, lorraine… qui étaient autant de façons différentes de battre l’ordonnance. Ces usages étaient préjudiciables au fonctionnement de l’armée, mais les traditions et privilèges accordés avaient rendu la normalisation très difficile. D’autant plus qu’il n’existe pas de partition de référence puisque les tambour apprennent à battre à l’imitation. L’Instruction pour les tambours de 1754 est composée par l’aide-major aux gardes Joseph-Henri de Bombelles et donc enseignée par Bouroux assisté des tambours aux gardes Lamotte, Sauton, Dupar, Yblot, Lejeune et Sans-chagrin. Cette formation spéciale n’a pas d’équivalent dans l’histoire de l’infanterie. Les tambours sont ensuite passés en revue par le roi en personne à Versailles le 1er décembre 1754.[1]

Cette partition est sans équivalent dans les armées étrangères de l’époque qui se contentent d’impression des batteries avec des caractères au plomb comme pour les chansons populaires, alors qu’elle est gravée sur cuivre comme pour la musique de grands compositeurs.

Elle est expédiée en plusieurs exemplaires dans chaque régiment et un exemplaire relié spécialement en cuir épais est à la bibliothèque du Musée de l’Armée. Il s’agit manifestement d’un document de travail relié différemment de l’édition ordinaire, comme s’il était appelé à un service intensif, peut-être l’exemplaire utilisé par Bouroux pour la formation des tambours aux Invalides en octobre et novembre 1754.

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