Personnalités - Chefs de musique

Édouard Louis Thibault :

par Axel Chagnon

Thibault

Édouard Thibault naît le 17 janvier 1817 à Mons (Belgique), fils d'Auguste et de Désirée Galmart, tous deux issus d'une famille de musiciens. Le 16 octobre 1830, il intègre le 65e régiment d'infanterie de Ligne en tant qu'enfant de troupe, gravit les échelons pour devenir musicien le 6 juillet 1833, mais est rayé des services le 19 mai 1835. Après une brève période au sein de la musique du 46e régiment d'infanterie de Ligne en tant que musicien-gagiste, il est libéré en juillet 1836. Après un court engagement avec le 65e régiment en 1836, suivi d'une libération en 1838, il réintègre le régiment en octobre 1838, accédant aux postes de Caporal-chef de musique en 1839, puis de Caporal de musique en 1840, une décision potentiellement motivée par des primes ou une solde plus avantageuse, voire une fuite des responsabilités.

Le 8 avril 1842, il devient Trompette-major du 9e régiment de dragons, et le 15 décembre 1842, il épouse Florence Gabrielle Léonide Raymond. En 1854, il évolue au régiment de cuirassiers de la Garde Impériale en tant que Trompette-major, puis Chef de musique en octobre 1854. Doué du saxhorn Si♭ (bugle), il participe à la campagne d'Italie, recevant la médaille commémorative.

Il porte sur ces deux cliché, la tenue du régiment : Habit bleu de roi au collet écarlate orné d'une lyre, pantalon garance, chapeau de cavalerie.

à la suppression de la musique de la Garde Impériale en août 1867, Thibault prend sa retraite et assume le rôle de chef de musique de la 2e Subdivision de la Garde Nationale de Paris en 1868, tout en devenant chef de la fanfare scénique de l'Opéra.

Tragiquement, il trouve la mort lors de l'insurrection communale :

«THIBAULT Ed. chef de musique de la 2e subdivison de la garde nationale de Paris, chef de la fanfare scénique de l'Opéra, ex-chef de musique du régiment de cuirassiers de l'ex-garde impéiale, retraité depuis le licenciement de ce dernier. Cet artiste est mort d'une façon tragique. Un jour, se trouvant dans l'avenue des Champs-élysées, il entend dire qu'une nouvelle batterie placée à Courbevoie par l'armée de Versailles (c'était pendant l'insurrection communale) vient d'ouvrir son feu contre la barrière de l'Étoile, qu'elle couvre de projectiles. Curieux, comme tous les militaires, de spectacles de ce genre, Thibault remonte l'avenue pour atteindre l'Arc-de-Triomphe, afin de voir les effets du tir, mais à peine a-t-il atteint le monument qu'un obus tombe à ses pieds, éclate sans qu'il ait eu le temps de se garer, et qu'un éclat vient le frapper mortellement. On s'empresse autour de l'infortuné, on le place sur une civière pour le transporter chez lui, mais il n'a pas le temps d'y arriver et expire pendant le trajet. Thibault était le père de deux jeunes filles, excellentes musiciennes et douées des plus heureuses dispositions pour le chant ; l'une d'elles Mlle Berthe Thibault, après avoir obtenu de grands succès au Conservatoire, a débuté heureusement à l'Opéra dans ces temps derniers ; sa sœur Mlle Blanche Thibault se destine à l'Opéra-Comique »Le Menestrel du 7 avril 1872, p.150

Édouard Thibault, chevalier de la Légion d'honneur depuis le 24 septembre 1851, a servi lors des campagnes de Belgique (1831-1832) et d'Italie (20 mai 1859 au 6 août 1859), recevant la médaille d'Italie. Son héritage musical se perpétue à travers ses filles, Mlle Berthe Thibault et Mlle Blanche Thibault, toutes deux talentueuses musiciennes.

Thibault

une partie des sources biographiques et les photos proviennent du site : http://military-photos.com

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