Le tambour en France, repères historiques et règlementaires
Cette liste a été établie par Thierry Bouzard à partir de textes règlementaires (ordonnances, Journal militaire officiel, Bulletin officiel du ministère de la Guerre), des travaux du Duc de Guise (Bibliothèque du Musée de l’Armée), des archives du SHD, des Archives nationales, de la Sabretache, de publications historiques et de mémoires.
Débutant au XVe siècle avec les premières unités permanentes, elle se poursuit imparfaitement jusqu’au milieu du XXe siècle. Ainsi elle ne prétend pas à l’exhaustivité, mais se veut une base de références pour aborder l’histoire des répertoires musicaux militaires français.
Les remarques, critiques, suggestions et corrections seront les bienvenues et pourront contribuer à améliorer les connaissances de ce patrimoine sonore.
Monarchie. XVe siècle
1444. Louis XI, encore dauphin, conclut en 1444 avec les cantons, un traité pour faire une levée d’hommes (Bardin, Dictionnaire, T. 3, 2911) : « Les Suisses, qu’en 1444 Louis XI prit à son service, apportèrent en France l’usage du tambour des hommes de pied, et ce fut sous ce prince que le recrutement des aventuriers commença à se faire au son de la caisse.»
1468. M. de Barante, Histoire des ducs de Bourgogne de la maison de Valois, Paris, 1839, T. 8, p. 416.
A propos des fifres, pour le mariage du duc, en 1468… « des trompettes, des clairons, des tambours ouvraient la marche ».
1469. On ne sait si les bandes de francs-archers, qui font l’objet de l’ordonnance de 1469, sous Louis XI, avaient des tambourins et des fifres.
Belhomme, Histoire de l’infanterie en France, T. 1, p. 120.
1478. Le feuilleton du fifre – Entretien avec Sarah van Cornewal - LA TRAVERSIERE Association Française de la Flûte, 24/10/2018.
Il faut remonter seize années avant la naissance de François Ier (1494 – 1547) pour trouver la première compagnie des cent-suisses. Cette dernière puise ses origines dans les cinq cents premiers Suisses introduits en France par Jean d’Anjou, duc de Calabre, au début de la guerre contre le roi Louis XI. Ce dernier, ayant pu apprécier la valeur de ces mercenaires, en accueillit six mille dans son armée en 1478.
1481. Camp du Pont de l’Arche.
Si les textes restent muets sur la question des tambours, des instructeurs suisses sont appelés par Louis XI pour réorganiser son infanterie suivant leurs nouvelles méthodes de combat. L’efficacité de ces troupes reposait sur la cohésion entretenue par les roulements de tambour pendant les marches et pour transmettre les ordres. Les tambours vont développer leurs répertoires de façon empirique. Leur rôle est de transmettre les ordres, de rythmer les déplacements de la compagnie et de maintenir sa cohésion quand, au moment du combat, elle « entre dans la danse ». Peu importe la façon dont les ordres sont battus, pourvu qu’ils soient parfaitement exécutés.
1489. Archives duc de Guise. Si l’on considère les chroniques de Jean Molinet, on trouve plusieurs mentions de tambours pendant les règnes de Louis XI et de Charles VIII. L’auteur écrit en 1489 : « Et lors de gros tamburs de Suisses, avec le cri fort subict et espouventable, firent terrible resveil… » (Chroniques de Jean Molinet, éd. Buchon, t. 45, t. 3, Paris, 1828, 10).
Quant aux Allemands, il en est question: « Toujours montant sur la muraille au son de leurs tambourins (1477) (d°, t. 44, t. 2, 51)…; et lors commencèrent à sonner trompettes et gros tambourings de Germanie (1488) (d° 45, t. 3, 453), car les Allemnds, selon leur mode acoustumés, sonnèrent leurs gros tambours (1491) (d° 46, t. 4, 174); …»
1494. Archives Duc de Guise.
Laborde…
Entrée de Charles VIII à Florence, nov. 1494, p. 458.
Un vacarme tel que, lorsqu’on s’engagea dans les rues il semblait devoir faire crouler les maisons, annonçait l’approche des gens de pied. Quatre hommes frappant à deux mains sur d’énormes tambours, presque aussi gros que des tonneaux et deux fifres produisaient tout ce bruit.
[…] Ensuite venaient des arbalétriers, des archers à pied également, précédés de tambours, tous battant comme s’il se fut agit de faire une vente.
J. de la Pelorgerie, Campagne et bulletins de la Grande Armée en Italie, commandée par Charles VIII, 1494-1495, Nantes, Paris 1866. Entrée du roi à Rome, p. 112.
L’avant-garde était composée des Suisses et des Allemands, qui marchaient par bataillons, au son des tambours, instruments qui n’avaient pas encore remplacé les trompettes dans l’armée.
1497. Création de la compagnie des Cent Suisses par Charles VIII en charge de la garde du roi.
Monarchie. XVIe siècle
1522. Dictionnaire des armées de terre et de mer, encyclopédie militaire et maritime, comte de Chesnel ; T. 2, 1865, p. 850.
Au siège de Rhodes, en 1522, siège où l’on employa plus de cinquante mines et cent contre-mines, un gentilhomme bressan, Martinengue, imagina d’employer dans la mine, pour écoute du travail de l’ennemi, un tambour dont la peau, chargée de quelques balles d’arquebuse, frémit au moindre coup donné dans le terrain avoisinant par un contre-mineur.
1534. 24 juillet, L’institution des légionnaires au royaume de France, leurs privilèges, gages et équipage, et le devoir de leur charge. (SHD GR1 X1)
Du 24 juillet 1534.
Le Roi désirant singulièrement de tout son cœur, pour la conservation en défense de son Royaume, dresser et mettre sus une force de gens de pied pour les provinces d’iceluy, en forme de légion, pour icelle force, se servir en ayde ainsi que l’affaire le requerera, et que bon luy semblera, ce fait les ordonnances qui s’ensuivent : lesquelles il veut dorénavant être gardées et observées inviolablement par tous ceux, et ainsi qu’il appartiendra.
1. La premièrement le dit seigneur veut et entend dresser sept légions de gens de pied. Et en chacune légion y aura six mille hommes, qui se lèveront et mettront sus de cette heure, ès pays et provinces de son dit Royaume cy dessous déclarés, …
12. Item, en vne bande de mille hommes y aura quatre tabourins & deux fiffres, qui auront chacun par mois ſept liures dix fols.
13. Tous lesquels Lieutenans, Port-enfeigne, Centeniers, Caps d’eſquadre, Fourriers, Sergens de batailles, tabourins et fiffres cy-deſſus nommez, ledit Seigneur entend qu’ils ayent les gages et eſtats deſſuſdits outre leurs places, tant en temps de paix, qu’en temps de guerre.
23. Plus defend ledit Seigneur, que nul deſdites legions, de quelque eſtat, qualité, ou condition qu’il ſoit, ne ſoit ſi ofé ny hardi en marchant en bataille & en ordre, de parler haut ne de crier, ſinon les Colonels, Capitaines, Lieutenans, Enſeignes, Centeniers & Sergens de bataille, ſur peine à ceux qui ſeront le contraire, d’auoir la langue percee.
1553. Ordonnance du 23 décembre. Belhomme, tome 1, p. 215.
Tambourins et fifres.
1559. Tabourin majour (av. 1559, M. Du Bellay, Mém., Paris, 1569, fo299 vo: le tabourin maiour du Marquis du Guast). Fréq. abs. littér.: 82.
Le général Bardin donne l’année 1549.
[Le tabourin maiour] devait être près du collonnel, pour crier soudainement sa volonté.
1589. Batterie colin-tampon des régiments suisses. Orchésographie.
P. 7. Le bruict de tous leſdicts inſtruments, ſert de ſignes & aduertiſſements aux ſoldats, pour deſloger, marcher, ſe retirer: & à la rencontre de l’ennemy leur donne cœur, hardieſſe, & gourage d’affailir, & ſe deſſendre virilement et vigoureuſement.
Or pourroient les gens de guerres marcher confuſémént & ſans ordre cauſe qu’ils ſerient en peril d’eſtre réuerfés & deffaixts, pourquoy noſdicts françois, ont advifé de faire marcher les rencs & iougs des eſcouades auec certaines meſures.
Monarchie. XVIIe siècle
1614. Les discours militaires dédiez à Sa Majesté par le Sieur du Praissac, Paris, MDCXIIII, Des offices des gens de guerre, chapitre XIIII, p. 141.
Du tambour
En chaque compagnie, il y a un ou deux tambours, & par dessus tous y a un général & colonel : l’office de tous les tambours est de battre toutes sortes d’ordonnances; comme la Marche, l’alarme, la chamade, doubler le pas, respondre aux chamades, la diane et les bans; ils doivent sçavoir remarquer ce qu’ils voyent, les renseigner & bien rapporter.
Le tambour général doit être logé près du Sergent-Major ou en son logis mesme, c’est à luy d’instruire les autres & à prendre garde, & garder les tambours ennemis qui viennent au camp. Il peut chastier de son baston les tambours qui manquent à leur devoir. Tous les autres le doivent conduire soir et matin chez le sergent major pour sçavoir les ordres.
1615. Instruction du soldat touchant le devoir des guets, escortes, rondes, sentinelles et aux subjets de l’art militaire, par Jean Desciau, Paris, 1615 (V. 2573), p. 11.
Le soldat ne doit attendre le second coup de tambour pour aller où il sera appelé, & doit apprendre toute sorte de batterie au son de tambour et trompette, voir les signals du canon pour mieux s’acquiter de son devoir.
1633. Histoire de la milice française et des changemens qui s’y sont… Père Gabriel Daniel, Amsterdam, 1724, tome II, p. 11.
Quand les Maréchaux de France à l’Armée vont chez les Princes du Sang, ou chez les Officiers Généraux, la Garde prend les Armes, & les Tambours battent aux champs, à la reſserve de celle qui est tirée des Régimens des Gardes Françoises & Suiffes qui ne prennent les Armes que pour celui qu’elles gardent.
Dans un Camp les Gardes de la tête du Camp prennent les Armes pour les Maréchaux de France, & les Tambours battent aux Champs.
Avant les Ordonnances du Roi la cérémonie de battre aux Champs n’a pas toujours été un droit inconteſtable pour les Maréchaux de France. Voici ſur cela un fait aſſez remarquable que j’ai trouvé dans les Mémoires de Puiſégur.
« Sous le Règne de Louis XIII. en 1633., après la priſe de Nanci, dit le Sieur de Puiſégur, le Roi envoya Monsieur le Maréchal de la Force affiéger Epinal ; & comme il ſortoit de ſon logis, étant à la tête de ma Compagnie qui étoit de garde, il me dit : Monsieur de Puiſégur, certes il me semble que vous devriez bien battre aux Champs quand je ſors, puiſque nous ſommes hors du Royaume ; car pour dans le Royaume, je fçai bien que cela n’eſt dû qu’au Roi ; je lui dis, Monſieur, j’en parlerai à Monſieur de la Ilere qui commande le Régiment, & à Monſieur Lambert ; ſur quoi les Capitaines s’aſſemblèrent, & m’envoyèrent à Nanci trouver le Roi, à qui je dis la prétention de Monsieur le Maréchal de la Force ; il me dit d’abord que cela ne lui étoit point dû, & qu’il ne le vouloit pas : je lui dis, Sire, il dit qu’il fçait bien que cela ne lui eſt point dû en France ; mais que hors du Royaume, il lui eſt dû : que quand même l’Armée de Henri IV. alla dans le Païs de Juliers, auſſi-tôt qu’elle fut hors de France, elle battit aux Champs devant Monsieur le Maréchal de la Chaſtre qui la commandoit. Lors que le Roi eût entendu cela, il me dit : s’il vous le commande encore une fois, faites-le : mais ſouvenez-vous de ne le faire jamais dans le Royaume, car cela n’appartient qu’à moi. »
Il eſt hors de doute que la choſe fut éxecutée comme le Maréchal le ſouhaitoit, & que la réponfe du Roi paſſa pour un Règlement : car le même Monsieur de Puifégur parlant de la revue de l’Armée qui ſe fit en 1649. au Camp de Caſteau-Cambréſis en préſence du Cardinal Mazarin, dit, que ce Cardinal ſortant de ſon logis, le Tambour battit pour lui : à cauſe, dit-il, qu’il étoit hors de France. Au reſte, es Ordonnances de Louïs le Grand ne me paroiſſent point faire cette diſtinction des Armées hors de France & des Armées étant ſur les terres de France.
1633. Haussonville, le comte d’, Histoire de la réunion de la Lorraine à la France, Paris, 1854, I 349 [ad 1633], note 1
On avait remarqué que le duc de lorraine avait à peu près à cette époque fait changer la marche de ses troupes dont les tambours battaient auparavant à la française; il les fit battre à l’espagnole. Sur quoi de beaux aprêts du temps firent les vers suivants. Louis XIII disait au Duc :
Tu fais à tes tambours une étrange leçon ;
Mes ayeux et les tiens battaient d’autre façon
Et vivoient bons amis, sans querelle ni noise ;
Ce change te fait mal, mais à qui t’en prends-tu ?
Battant comme tu fais tu demeures battu.
Monet, Invantaire… 1635, p. 186
Le trompette et le tambour doivent sçavoir sonner toutes les ordonnances : la marche, le doublement de pas, l’alarme, la diane, la chamade, la réponse aux chamades.
1635. Mémoires de La Valette, T. 1, p. 44.
Réglement fait pour la garde du camp , près de Mayence.
Le Cardinal de la Valette , Lieutenant Général du Roi en ſon armée d’Allemagne.
Pour éviter les déſordres qui arrivent bien ſouvent à la garde du camp, nous avons ordonné que les choſes ſuivantes ſeront dorénavant exactement obſervées.
Sçavoir
A quatre heures du ſoir , le Tambour du Régiment des Gardes avertira par quelques coups de baguettes tous les Tambours des Régimens , qui lui répondront de même ; après quoi un Tambour des Gardes commencera de battre l’aſſemblée de la garde , & à même-tems tous les Tambours ſeront de même â la tête de leurs Régimens.
Un quart d’heure après la garde battue , le Régiment des Gardes , fera marcher , avec un Tambour , les hommes qui doivent entrer en garde , leſquels iront ſe mettre en bataille ſur la place d’armes. Tous les autres Régimens entendant des Gardes marcher , feront auſſi marcher leurs, gens; & étant arrivés à la place d’armes, s’y rangeront ſur une même ligne de front, chacun ſelon ſon tour. Perſonne n’ôtera ſes armes , de deſſus ſon épaule , juſqu’à ce que toutes les Gardes ſoient aſſemblées, & que. le Maréchal de Camp qui ſera de commandement ne leur ait ordonné.
1635. Belhomme, I, 1635, p. 363 (archives Duc de Guise, fichier Assemblée.pdf). Le 9 septembre, au camp de Mayence, le cardinal de La Valette publia un règlement sur le service au camp.
« A 4 heures du soir, le tambour des gardes françaises commencera à battre l’assemblée et les autres tambours des régiments répèteront cette batterie. Un ¼ d’heure après, le régt. des gardes fera marcher avec un tambour les soldats qui doivent entrer en garde, lesquels viendront se mettre en bataille à la place d’armes. »
p. 379.
A défaut d’un règlement du roi sur le service des troupes en campagne, chaque général d’armée publiait un règlement pour ses troupes; le cardinal de La Valette publia à la fin d’avril son règlement pour l’armée d’Italie.
Dans chaque fraction de l’armée, le premier régiment fait les batteries aux heures fixées et les autres le répètent. Quand on devra marcher, le premier coup (aux champs) sera battu 2 heures avant le départ pour qu’on ait le temps de faire manger & seller les chevaux : le second (assemblée) sera battu une heure après ; ce sera le signal pour charger les bagages que le prévôt du régiment conduira au rendez-vous pris par le prévôt général ; au troisième coup, tout le monde prendra les armes.
1636. L’Harmonie universelle, Père Marin Mersenne.
Livre Septième. Des instruments à percussion.
Page 56.
« est aysé de marquer par les notes ordinaires de la musique toutes les sortes de batteries, par exemple la Marche Françoise, la Diane, la Chamade, l’Assemblée, &c. & semblablement toutes les batteries des autres nations; ce que l’on peut encore faire sans ces notes, par le charactere de la longue syllabe – signifiera le tan, ou le tou precedent, & ce signe de la briesve ∪ servira pour les tere, ou pour le lan; & si l’on veut marquer les crochës, l’on pourra user du signe de l’accent aigu ‘, ou de tel autre signe que l’on voudra : par exemple la marche des Suisses se peut exprimer en cette maniere, & en mille autres semblables : ∪-- , &c. puis qu’ils sont le pied que l’on appelle tonique mineur, é qu’ils appellent colintampon.
Ceux qui sont curieux de sçavoir les batteries Angloises, Hollandoises, Hespagnoles, Allemandes, &c. les peuvent marquer avec ces mesmes caractères, & plusieurs autres nouvelles que l’on peut inventer selon les différens changemens que peuvent souffrir les temps differens meslez les uns avec les autres: par exemple les temps de cet Ionique, peuvent estre changez en cinq façons, comme l’on void icy: - ∪ ∪ -, - ∪ - ∪; ∪ - ∪ -, - - ∪ ∪, ∪ - - ∪. Mais il suffit d’avoir monstré le grand nombre de mouvemens, qui vient du meslange des notes de differente valeur, dont j’ay parlé dans le livre des Chants, sans qu’il soit besoin de la repeter icy. »
Page 57. Corollaire II.
« Si j’eusse eu des characteres de musique à commandement, j’eusse icy mis toutes les bateries du tambour François, à sçavoir l’entrée, tant simple que double, la marche, l’assemblée, la double marche, le ban, la diane, la chamade, l’alarme, & eusse expliqué ce que c’est que le baton rond, baton rompu, & baston meslé; je diray seulement que le batement du baston rond se fait lors que les deux bastons frappent chaque coup l’un après l’autre; celuy du baston rompu, lors que chaque main frappe deux coups de suite, & le batement du baston meslé se fait lors que chacun bat tantost une fois de chaque main, & tantost deux fois. Quand t à la retraite, les deux bastons frappent tous deux ensemble. Si quelqu’un désire voir toutes ces bateries exprimées en notes de musique, je les luy monstreray. »
[Mention manuscrites sur les partitions de l’édition des Arts & métiers]
Batteries du tambour François. Les battements s’appellent 1. Baton rond, 2. Baton rompu, 3. Baton mêlé.
Baton rond se fait quand les deux bâtons frappent l’un après l’autre.
Baton rompu se fait quand chaque bâton frappe deux fois de suite. Scavoir deux coups de chaque main.
Baton mêlé c’est quand chaque bâton frappe tantost une fois de chaque main, tantost deux fois.
Retraite par laquelle deux bâtons se frappent tous deux ensemble.
L’entrée est la marche simple.
Double.
La Marche.
Air de la Marche.
Double Marche.
Le Ban françoix.
L’assemblée.
La diane.
Chamade.
L’alarme.
1638. Mémoires de Louis de Nogaret, cardinal de La Valette, général des armées du Roi en Allemagne, en Lorraine, en Flandre & en Italie, années 1638 & 1639, tome 1, Paris, 1772.
Réglement fait pour la garde du camp , près de Mayence [cf. Belhomme, 1635].
44. Le Cardinal de la Valette , Lieutenant Général du Roi en ſon armée d’Allemagne.
Pour éviter les déſordres qui arrivent bien ſouvent à la garde du camp, nous avons ordonné que les choſes ſuivantes ſeront dorénavant exactement obſervées.
Sçavoir
A quatre heures du ſoir , le Tambour du Régiment des Gardes avertira par quelques coups de baguettes tous les Tambours des Régimens , qui lui répondront de même ; après quoi un Tambour des Gardes commencera de battre l’aſſemblée de la garde , & à même-tems tous les Tambours ſeront de même â la tête de leurs Régimens.
Un quart d’heure après la garde battue , le Régiment des Gardes , ſera marcher , avec un Tambour , les hommes qui doivent entrer en garde , leſquels iront ſe mettre en bataille ſur la place d’armes. Tous les autres Régimens entendant des Gardes marcher , ſeront auſſi marcher leurs gens; & étant arrivés à la place d’armes, s’y rangeront ſur une même ligne de front, chacun ſelon ſon tour. Perſonne n’ôtera ſes armes , de deſſus ſon épaule , juſqu’à ce que toutes les Gardes ſoient aſſemblées, & que le Maréchal de Camp qui ſera le commandement ne leur ait ordonné.
1638. Mémoires de Louis de Nogaret, cardinal de La Valette, général des armées du Roi en Allemagne, en Lorraine, en Flandre & en Italie, années 1638 & 1639, tome 2, Paris, 1772.
p. 237
Gardes du camp
A quatre heures du ſoir, le tambour du premier Régiment de l’armée avertira par quelques coups de baguettes, tous les autres tambours , qui lui répondront de même; après quoi il commencera à battre l’aſſemblée de la garde , & tous les autres ſeront de même , à la tête de leurs Régimens.
Un quart d’heure après la garde battue, le premier Régiment ſera marcher, avec un tambour , les hommes commandés pour la garde; ce qu’étant entendu par les autres Régimens, ſeront partir les leurs de même , & tous s’en iront ſe mettre en bataille à la place d’armes , chacun ſelon ſon rang, & le front ſur une même ligne.
1638. Girolamo Fantini fait imprimer à Francfort Modo per imparare a sonare di tromba tanto di guerra, la première méthode de trompette « tant de guerre que de concert » et fournit les signaux militaires toscans.
1641. Père Daniel, Histoire de la milice françoise, T. 15, p. 368.
Siège de Donchéri.
Le colonel Royer, Liégeois, qui commandoit à Donchéri, avoit une garniſon compoſée de ſon régiment, de celui du feu comte de Soiſſons & de celui de Méternic. Il paroiſſoit réſolu de s’enſevelir ſous les ruines de ſes remparts plutôt que de ſe rendre : mais la plupart des officiers lui ayant repréſenté qu’il ne pouvoit éviter d’être bien-tôt forcé, & que ſi la place étoit priſe d’aſſaut, ils feroient expoſés à tout ce que le droit de la guerre a de plus rigoureux, il conſentit à capituler , à condition qu’ils ſigneroient tous un écrit pour ſa décharge : ils ne balancèrent pas à le ſigner. Alors il envoya un tambour au camp avec un projet de capitulation, qui fut porté au roi à Mezieres. Louis le renvoya le lendemain , après y avoir fait quelques changemens que les afliégés acceptèrent ſans difficulté. Cette capitulation portoit en ſubſtance, que Sa Majeſté vouloit bien oublier le paſſé, & leur accorder la vie & la liberté, & qu’ils ſortiroient les mèches éteintes, les drapeaux pliés, les armes baſſes & ſans canon. Ils ſortirent le premier d’Août à deux heures après midi, au nombre de mille à douze cents hommes, & le maréchal de Brezé leur donna une eſcorte pour les conduire hors de la frontière.
Siège de Coni. Idem, p. 390.
Il revint encore trois jours après avec un renfort de mille payſans armés ; & quand il fut près de la ville, il envoya un trompette au gouverneur pour le ſommer de ſe rendre. Souvigni, ſans vouloir écouter le trompette, le pria ſeulement de dire à ſon maître qu’il lui feroit plaiſir de revenir.
1643. 166 régiments d’infanterie, 141 français et 25 étrangers, 220 000 hommes, Belhomme, Histoire de l’infanterie, T. 2, pp. 5-6.
1647. Mémoires de la vie du comte de Grammont, Marteau, 1713, p. 180-181.
« Monſieur le Prince, couvert de Gloire, & fier des Campagnes de Rocroy, de Norlingue, & de Fribourg, pour inſulter la Place & le Gouverneur, fit monter la prémiere Tranchée en plein jour par son Régiment, à la tête duquel marchoient vingt-quarte Violons comme ſi c’eut été pour une Noce.
La nuit venüe , nous voilà tous à goguenarder, nos Violons à joüer des Airs tendres, & grande Chere par tout. Dieu fait les Brocards qu’on jettoit au pauvre Gouverneur & à sa Fraiſe, que nous nous promettions de prendre & l’autre dans vingt-quatre heures. Cela se passoit à la Tranchée, d’où nous entendîmes un Cri de mauvais Augure qui partait du Rempart, & qui répéta deux ou trois fois, Alerte à la Muraille. Ce Cri fut suivi d’une Salve, de Canon & de Mouſqueterie, & cette Salve d’une vigoureuse Sortie a qui, après avoir culbuté la Tranchée, nous mena battant jusqu’a notre grande-Garde.
Le lendemain, GREGORIO BRICE envoia par un Trompette, des Préſens de Glace & de Fruits à Monſieur le Prince priant bien humblement Son Alteſſe de l’excuser s’il n’avoit point de Violons, pour répondre à la Sérénade qu’il avoit eu la bonté de lui donner; mais, que s’il avoit pour agréable la Muſique de la Nuit précédente, il tacheroit de la faire durer tant qu’il lui feroit l’honneur de rester devant ſa Place. Le Bourreau nous tint parole; & dès que nous entendions Alerte à la Muraille, nous n’avions qu’à compter sur une Sortie, qui nettoit la Tranchée, combloit nos Travaux, & qui tuoit ce que nous avions de meilleur en Soldats & en Officiers. Monſieur le Prince en fut si piqué, qu’il s’opiniatra, malgré le Sentiment des Officiers généraux, à continuer un Siege, qui penſa ruiner son Arnée, & qu'il fut encore obligé de lever aſſez brusquement. »
1651. Ordonnance de Poitiers du 4 novembre. Le titre de tambour-major est accordé au chef des tambours du régiment. L’usage jusqu’alors était de charger le tambour de la première compagnie, la compagnie d’élite, de former les nouveaux tambours. Le bâton qu’il utilisait pour corriger ses élèves est à l’origine de sa canne de commandement qui va prendre cette dénomination vers le milieu du XVIIIe siècle. Le Gal Susane dans son Histoire de l’ancienne infanterie française (Tome 1, p. 225) fait remonter l’apparition des tambours-majors à cette date.
« N’oublions pas de dire que les tambours-majors datent de 1651, ainsi que les aides et les sous-aides-majors, officiers dont l’emploi correspondait à celui des adjudants-majors actuels. »
1657. Histoire de la Maison du Roi, T2, p. 132.
Compagnies des mousquetaires.
Le premier changement qui arriva à la Compagnie fut qu’à son rétablissement en 1657. Il y avoit un Trompette que le Roi ſuprima mettant dans ſa place cinq Tambours & un Fifre, le Fifre fut ſuprimé en 1665. On y mit trois Haubois & peu de tems après un quatrième & un ſixiéme Tambour.
P. 138.
Les Tambours de ce Corps font beaucoup plus petits que ceux de l’Infanterie, & batent d’une autre manière qui eſt extrémement gaïe, ils ſont les ſeules Troupes de la Maiſon du Roi qui n’aient ni Trompettes ni Timbales.
1661. 21. Octobre. Reglement fait par le Roy, concernant le Commandement, l’Ordre, & la Diſcipline, que Sa Majeſté veut être dorénavant gardez par ſes Troupes d’Infanterie, dans les Villes & Places où elles tiendront garnison.
Quand ledit Gouverneur, & Lieutenant general paſſera aux portes d’une Place, & devant les corps de garde établis en icelle ; les Officiers & Soldats prendront les armes, & ſe mettront en haïe, ſans faire battre le tambour ; ſi ce n’eſt que ledit Gouverneur , & Lieutenant general ſoit Maréchal de France.
Règlements & Ordonnance, T 1, p. 117 et suites.
1662. Du Cange. En 1662 à Calais, les officiers des corps d’infanterie de la garnison prétendaient interdire à ceux du régiment de Clérembault de « faire battre la caisse à l’allemande ainsy qu’ils sont accoutumé. »
A la demande des officiers dudit régiment de Clérembault :
« Sa Majesté voulant bien leur donner en cela une marque de la satisfaction qu’elle a des services qu’ils luy ont rendus, a ordonné et ordonne veut et entend qu’il soit loisible aux officiers dudit Régiment Clérembault de faire battre la caisse en la même manière qu’ils ont fait de par le passé, en quelque occasion que ce soit et avec quelque corps de son infanterie que les compagnies d’iceluy se tourneront en bataille, comme aussy de faire porter par leurs soldats les mêmes armes (des haches au lieu de piques) dont ils se sont servis jusqu’à présent, sans qu’il y puisse être apporté aucun empêchement sous quelque prétexte que ce puisse être. »
A Paris le 28 février 1662.
Louis. Le Tellier.
1663, 2 février
Ordonnance du Roy portant injonction aux officiers des Régimens d’infanterie de Clérembault (attendu qu’ils sont tous françois et payés comme ceux de ma Nation) de faire battre la caisse à la Françoise nonobstant la permission qu’ils avoient obtenu de la faire battre à l’Allemande.
1663, 14 avril
Brevet portant permission aux officiers des Régimens du Roy de nouvelle levée de faire battre la caisse dans ledit Régimen de même que les deux Compagnies de Mousquetaires de la Garde de Sa Majesté.
1663, 20 juin
Sur la difficulté qui fut formée à Mariambourg par un capitaine du Régimen d’Infanterie d’Alsace qui prétendoit, en montant la Garde, faire battre la caisse à l’Allemande, il a été expédié une Ordonnance du Roy portant que la caisse sera battue à la Françoise dans toutes les Gardes qui seront montées à Mariambourg mesme lorsqu’elles seront commandées par les officiers de la compagnie d’Alsace.
1663. 17 septembre. Ordonnance du Roy portant que la caisse se battra à la française à toutes les gardes qui se feront dans les places où il y aura des troupes françaises avec des troupes étrangères en garnison.
Le 17 septembre 1663.
De par le Roy,
Sa Majesté aïant estée informée que les Capitaines et les autres Officiers des Compagnies des Régimens étrangers estant à son service qui sont en garnison dans les places avec d’autres Compagnies des Régimens de son Infanterie françoise prétendent que l’on doit battre la caisse dans les dites Places; lorsqu’ils y commandent la Garde de, de la manière qu’elle se bat ordinairement dans lesdits Régimens étrangers; & voulant que l’on se serve toujours d’une même batterie pour les gardes qui se font esdites Places, d’autant même que comme les dites Compagnies y servent escouade il s’y en trouve toujours de celles des Corps françois & lorsque partout en plus grand nombre que les régimens étrangers. Sa Majesté a ordonné & ordonne, veut et entend, que la caisse se batte à la Françoise à toutes les gardes qui se feront dans les places où il y aura des Corps ou Compagnies françoises, avec des Corps ou Compagnies étrangères en garnison; même lorsque lesdites Gardes seront commandées par des Officiers étrangers. Mande & ordonne Sa Majesté aux Gouverneurs desdites Places, ou à ceux qui y commandent en leur absence de tenir la main à l’observation de la présente.
Fait au château de Vincennes le dix-septième septembre mil six cens soixante-trois.
Signé Louis
Le Tellier
Archives Duc de Guise. Règlemens et ordonnances du Roy pour les gens de guerre, tome 1er ; Paris, 1691, p. 207.
Recueil du Cange BnF 30e volume f° 122
1665. Réglemens fait par le Roy pour lever plusieurs difficultez amenés entre les Officiers de ses troupes & entre eux & les Officiers Majors des villes & places où elles sont en garnison depuis le Réglement du douzième octobre 1661 & en interprétation d’aucuns articles d’icelui.
Du 25 juillet 1665. Que les Officiers des Troupes d’Infanterie qui seront de garde aux portes des Places seront tenus de faire battre la caisse tant pour la diane & la retraite que l’ouverture et fermeture des portes.
Que la dite caisse sera battue à la Françoise dans les Gardes qui se feront es Places où il y aura des Troupes françoises avec des Troupes étrangères en garnison même lorsque les dites Gardes seront commandées par des Officiers étrangers.
Réglemens fait par le Roy pour lever plusieurs difficultez amenés entre les Officiers de ses troupes & entre eux & les Officiers Majors des villes & places où elles sont en garnison depuis le Réglement du douzième octobre 1661 & en interprétation d’aucuns articles d’icelui.
Du 25 juillet 1665. Que les Officiers des Troupes d’Infanterie qui seront de garde aux portes des Places seront tenus de faire battre la caisse tant pour la diane & la retraite que l’ouverture et fermeture des portes.
Que la dite caisse sera battue à la Françoise dans les Gardes qui se feront es Places où il y aura des Troupes françoises avec des Troupes étrangères en garnison même lorsque les dites Gardes seront commandées par des Officiers étrangers.
1666. Carnet de la Sabretache, T. XII, 1904, p. 580.
En 1666, le régiment de Lyonnois manœuvrait « à la baguette » c’est à dire sans commandement à la voix, mais au signal d’un coup de baguette. [en fait, il manœuvrait uniquement aux signaux du tambour, mieux encore « à la muette », sans les tambours ni la voix]
Général Susane, Histoire de l’infanterie française, tome 2, p. 4.
Les tambours des régiments des Gardes ne battaient Aux champs que pour le Saint-Sacrement, le Roi et la Reine. Ils rappelaient seulement pour le Dauphin et pour les princes du sang, et à l’armée pour les maréchaux de France.
1670. Création de La Générale.
Ordonnance du Roy pour régler les différentes batteries de tambours que Sa Majesté veut estre pratiquées dans les troupes d’infanterie tant pour la marche d’une armée que d’un régiment.
Du 10 juillet 1670
De par le Roy
page 272
Sa Majesté voulant pourvoir à ce qu’il n’arrive point de confusion dans les troupes d’infanterie à raison des différentes batteries de tambours et que lorsqu’un régiment commence à battre l’on sçache si toute l’armée, ou tout le corps d’infanterie devra marcher ou seulement le régiment qui battra : Sa Majesté a ordonné et ordonne, veut & entend, que lorsque dans une armée il y aura ordre de faire marcher toute l’infanterie, l’on commence à battre le premier par la batterie nouvellement ordonnée par Sa Majesté que l’on appelle la Générale ; pour le second, l’assemblée à l’ordinaire ; & puis dans le temps que les soldats sortiront de leurs huttes, la batterie qui a esté réglée pour l’entrée et la sorti du camp. Et quand ce ne sera qu’un régiment qui aura ordre de marcher, et non tout le corps d’infanterie que les tambours battent le premier aux Champs, pour le second l’assemblée ancienne puis la sortie du camp. & ensuite la marche lorsque le régiment commence à marcher. Mande & ordonne Sa Majesté à ses Lieutenans Généraux en ses armées, colonels, capitaines & autres officiers de ses troupes d’infanterie, de tenir la main, chacun comme il appartiendra à l’exacte observation de la présente ; laquelle Sa Majesté veut estre lue et publiée à la este des régimens & compagnies de son infanterie, à ce qu’aucun n’en prétende cause d’ignorance.
Fait à St-Germain en Laye le 10 juillet 1670
Signé Louis
Le Tellier
Réglemens et ordonnances du Roy pour les gens de guerres T. II, Paris, MDCXCI p. 272
Belhomme, T. II, p. 153
Une ordonnance du 10 juillet [1670] prescrivit que lorsque toute l’infanterie d’une armée devra marcher, on commencera par battre pour le premier la batterie nouvelle ordonnée par Sa Majesté, et qui se nomme la générale ; on battra pour le second l’assemblée à l’ordinaire et pour le troisième la batterie réglée pour l’entrée et la sortie du camp. Quand un régiment seul aura l’ordre de marcher, les tambours, ses tambours battront aux champs pour le premier, l’assemblée ancienne pour le second, la sortie du camp pour le troisième, puis sa marche particulière lorsqu’il commencera à marcher.
1670. Archives de la Guerre, volume 636, p. 163
Circulaire aux gouverneurs de la frontière du 18 mars 1670
Le Roi ayant ordonné que dorénavant toute l’infanterie française et étrangère, lorsqu’elle sera en corps d’armée battrait l’assemblée d’une manière différente qu’on ne la battait cy-devant, et que de même il y aurait une autre batterie pour l’entrée et la sortie des camps.
S.M. a fait expédier une ordonnance contenant sur cela ses intentions, qui sera adressée au premier jour dans toutes les places.
Cependant le nommé … [en blanc] tambour au régiment des Gardes, qui vous fera voir ces lignes est envoyé dans Amiens, Doullens, Abbeville, Montreuil, Hédin, Boulogne pour instruire les tambours des troupes qui sont dans chacune des dites places et aussitôt qu’il sera arrivé dans celle où vous commandez, vous prendrez, s’il vous plait, soin de faire assembler tous vos tambours pour être instruits par lui environ trois fois le jour, et quand ils le seront suffisamment, vous le ferez partir pour aller dans les autres places où il doit se rendre.
Une lettre pour les gouverneurs d’Amiens, Doullens, Abbeville, Montreuil, Hédin, Boulogne.
Une autre lettre pour les gouverneurs d’Arras, Calais, Fort Nieulay, Gravelines,
Dunkerque, Bergues et Furnes où l’on envoie le nommé…
Une autre pour ceux de Péronne, Bapaume, Douai, Béthune et Saint-Venant.
Une autre pour ceux de Tournai, Courtrai et Lille.
Une autre pour ceux de Ath, Charleroi, Philippeville et Marienbourg.
Une autre pour Givet, Landrecy, Avesnes, Le Quesnoy.
Une autre pour Soissons et Laon.
Une autre pour les gouverneurs de Rocroy, Mézières, Sedan, Stenay et Montmédy.
Une autre pour ceux de Thionville et Marsal.
Une autre pour ceux de Brizack et Philippsbourg.
1671. 13 mars. Ordonnance du Roy, portant que dorénavant il n’y aura qu’un trompette en chaque Compagnie de Cavalerie Françoise & Etrangère, & qu’un Tambour en chaque Compagnie d’Infanterie Françoise.
Réglemens et ordonnances du Roy pour les gens de guerres, T. III, Paris, p. 370
1671. La doctrine militaire ou le parfait général d’armée, par le sieur de La Fontaine, ingénieur ordinaire du Roy et professeur de sciences mathématiques, Paris 1671, p. 204.
L’office du tambour est de battre toutes sortes d’ordonnances : à savoir la Marche, l’alarme, la Chamade, doubler le pas, répondre aux chamades, la Diane et les bans.
Il doit remarquer ce qu’il voit et le bien reconnaître afin d’en faire son rapport.
Le tambour général sera logé proche le Sergent Major ou en son logis même, il doit instruire les autres et les chastier de son baston, s’ils manquent.
Tous les autres le doivent conduire soir et matin chez le Sergent Major, pour scavoir les ordres.
1671. M. de Lamont, Les Fonctions de tous les officiers de l’infanterie, 1671, in-12, p. 150, Réglemens & ordonnances du Roy pour les gens de guerre, T. 1, Paris, 1691, pp. 480-481.
Reglemens fait par le Roy pour lever plusieurs difficultés … entre les officiers de ses troupes ; & entre eux et les officiers majors des villes et places où elles sont en garnison, depuis le réglement du douzième octobre 1661, & en interprétation d’aucuns articles d’icelui du 25 juillet 1665.
XXIV. Les officiers d’infanterie qui seront de garde, seront tenus de faire battre la quaisse, tant pour la diane et la retraite que pour l’ouverture & la fermeture des portes.
XXV. Ladite quaisse sera battue à la Françoise dans les gardes où il y aura des troupes estrangères, mesme lorsque les dites gardes seront commandées par des officiers estrangers.
1672. 10 mars. ORDONNANCE DU ROY, portant que dorénavant il n’y aura qu’un Trompette en chaque Compagnie de Cavalerie Françoiſe & Etrangere , & qu’un Tambour en chaque Compagnie,
d’Infanterie Françoiſe.
Du 10. Mars1672.
DE PAR LE ROY.
SA MAJESTE fçachant que dans pluſieurs Compagnies de Cavalerie & d’lnfanterie qui ſont à ſa ſolde , il y a un plus grand nombre de Trompettes & de Tambours qu’il ne convient pour le bien de ſon ſervice, lequel s’en trouve diminué , en ce que s’il n’y en avoir pas tant, ceux qui n’y ſeroient pas receus ſeroient ou Cavaliers , ou Soldats factionnaires , outre que cette liberté d’avoir tant de Trompettes & de Tambours , que l’on en veut , oſte le moyen aux Capitaines moins accommodez d’en pouvoir recouvrer facilement. Et voulant empeſcher la continuation de cet abus: Sa Majeſté a ordonné & ordonne , que dorenavant il ne ſera payé dans ſes Troupes qu’un Trompette en chaque Compagnie de Cavalerie, tant Françoiſe qu’Etrangere , & un Tambour en chaque Compagnie d’Infanterie Françoiſe: & pour cette fin a deſlendu & deſſend aux Commiſſaires des Guerres ordonnez à la conduite & police deſdites Troupes , d’en paſſer un plus grand nombre dans les Montres & Reveuës, que ne ſeront leſdites Compagnies : & aux Treſoriers Generaux de l’Ordinaire & Extraordinaire des Guerres , ou leurs Commis , d’en payer davantage , à peine de radiation. Mande a ordonne ſa Majeſté aux Gouverneurs, & ſes Lieutenans Generaux en ſes Provinces & Armées, & aux Intendans en icelles, de tenir la main chacun à ſon égard, à l’exacte obſervation de la preſente. Et afin qu’aucun n’ignore ce qui eſt en cela de l’intention de la Majeſté, Elle veut & entend que la preſente ſoit leuë , & publiée à la teſte des Corps & Compagnies , .& affichée par tout où beſoin ſera. Fait à Verſailles le dixième Mars mil ſix cens ſoixante & douze. Signé, LOUIS.
Et plus bas, Le Tellier.
Règlement et ordonnance du Roy, T2, pp. 370-372.
1675. Pratique et maximes de la guerre par Monsieur la Chevalier de la Volière avec l’exercice général et militaire de l’infanterie du sieur Daigremont. Paris, Etienne Lasjon, 1675, in 12, page 166.
Du tambour. L’office du tambour de chaque compagnie est de battre la marche, l’alarme, la chamade, doubler le pas ; répondre aux chamades, la diane et les bans.
Il doit recevoir l’ordre du tambour-major et l’accompagner soir et matin chez le major pour savoir les ordres.
1677. Détails militaires, M. de Chenevière, Paris, 1742, tome 2, p. 47 (BnF R. 25384 Imp.)
Il est défendu aux commisssaires, sous peine de suspension de leurs charges de passer aucun tambour qui ait au moins dix-huit ans, et ne soit en état de porter sa caisse en campagne, quoiqu’il sçache bien battre, ordonnance du 10 septembre 1677.
Règlements et ordonnances du Roy pour les gens de guerre du 10 septembre 1677.
Pour régler le nombre de trompettes et de tambours que sa Majesté veut estre désormais entretenus en chaque compagnie de cavalerie, d’infanterie et de dragons.
Compagnie d’infanterie, de dragon, de cavalerie françaises et étrangères de 60 hommes et au dessus :
1 tambour pour infanterie et dragons
1 trompette pour cavalerie
Les compagnies d’infanterie étrangères … sur le pied de 100 hommes et au dessus, 2 tambours.
Ne passer aucun tambour qui ait moins de 18 ans et ne soit pas en état de pouvoir porter sa caisse en campagne, quoi qu’il sçache bien battre.
1678. Louis de Gaya, Traité des armes, 1678, p. 143
Les tambours, les fifres, les musettes et les hautbois sont pour l’infanterie, les mousquetaires, les dragons, les fusiliers et les grenadiers à cheval. Les tambours sont faits de bois de chasteigners, creux et couverts par les deux costez de [144] peau de veau, que l’on bande avec des cordes : et avec un timbre qui est par dessous. Ces instruments servent à battre la dianne, la générale, l’assemblée, la marche, la charge, la chamade, la retraite, les bans et tous les commandements…
1680. 24 janvier. Ordonnance du Roy, Portant qu’il y aura un Hautbois dans chacune des trois Compagnies de chaque Régiment de Dragons.
Règlement et ordonnance du Roy, T. 4, p. 182.
1680. Une ordonnance du 1er avril 1680 défend aux trompettes et tambours d’exiger à l’avenir les 5 sols qu’ils ont prétendu leur estre dûs par les moulins près desquels ils passent sous peine de galères.
Règlement et ordonnance du Roy, T. 4, p. 185.
1680 (vers). Es. Looz, les militaires au delà du Gange, tome 1er, Paris, 1770, 2 vol. in 8°, notes p. 58. Arsenal, 11359 SA.
a) Surpris de ne pas voir de tambours dans l’infanterie siamoise, j’ai consulté des mémoires particuliers et j’ai découvert que la suppression s’étoit faite pendant le règne de Chaou.
Les instrumens de guerre ont deux objets. Le premier, c’est de mettre, par la cadence, plus d’ensemble dans la marche, d’en modérer, d’en ralentir ou d’en précipiter la vitesse; usage antique comme on le voit dans Thucydide à la bataille du Mantinée, où l’on se servit de joueurs de flûte pour faire marcher les Grecs d’un pas égal et comme en cadence, de peur de rompre les rangs, etc.
En second lieu, les instrumens sont destinés à servir de signaux relatifs à toutes les évolutions. Un major eût-il la voix de Stentor, qui, selon Homère, faisoit autant de bruit que cinquante hommes ensemble, ne pourroit se faire entendre au milieu des coups de fusils, du canon et des cris des mourans.
Le tambour est un instrument moderne qui n’étoit pas connu des Grecs ni des Romains : le son qu’il rend est moins brillant que celui de la trompette, du cor et des bucines ; et en temps de pluie, lorsque la peau qui couvre la caisse est mouillée, il ne rend qu’un son.
1681. Des représentations en musique anciennes et modernes, RP Claude Le Menestrier, Paris, 1681, pp 120-124. BnF Yf 7849.
De ces instruments les premiers ne rendent qu’un son uniforme, et d’un même ton, et servent plus à marquer les divers temps de l’harmonie qu’à varier ses concerts. Cependant J. Vossius, qui a fait depuis quelques années un traité latin du chant des poèmes, et de la force du rythme ou du nombre de la poésie, prétend que quoi que le tambour ne soit capable que de rendre un même ton, il a diverses figures, et qu’il exprime tous les pieds de l’ancienne versification des grecs et des latins, qu’il dit manquer à notre poésie aussi bien qu’à notre musique. Il ajoute qu’il a vu des personnes qui expriment non seulement des airs de guerre par le battement du tambour pour exciter les soldats au combat, et pour leur donner du courage, mais qu’il n’y avait rien de si tendre, de si doux et de si touchant dans la musique qu’ils ne pussent imiter jouant toute sorte d’airs à danser par les seuls changements du Pata, du pan et du frr, qu’ils mêloient si bien qu’ils changeoient les ïambes en trochées, & les Anapestes en dactykes par la transposition des battemens plus vites ou plus lents, plus forts ou plus sourds, & le mélange sçavant des pauses & des repos, ce qu’il pense que nos Musiciens ne sçauroient faire avec tous leurs instrumens. Aussi veut-il qu’un musicien s’exerce longtemps à battre du tambour, ou des instrumens semblables jusqu’à ce qu’il ait appris toutes les différences des mesures, et tous les temps des battements qu’il croit être d’un grand poids dans la musique. [citation en latin]
Il faut être bien entêté du tambour pour en parler de cette sorte, et mal connoître ce qu’exécutent tous les jours tant d’habiles musiciens pour avoir si mauvaise opinion de nôtre musique.
Il est vrai que le tambour est non seulement d’un grand secours dans les armées pour la marche des fantassins, servant de ligne pour déloger, pour marcher, pour se retirer, pour s’assembler, et pour tous les autres commandemens qu’il seroit difficile de porter par tout en même temps, et de les faire entendre de tant de personnes sans ce secours, mais il anime les soldats et leur donne du cœur quand il faut choquer l’ennemi et le combattre. Les trompettes, les tymbales, et les hautbois font à peu près le même effet : car si les trompettes animent la cavalerie et les chevaux mêmes, on voit par expérience que les hautbois font marcher les soldats plus gayement, et qu’ils vont animer par ce concert aux occasions, et au combat comme s’ils alloient à des noces. Ils marchent comme en dansant au son de ces instrumens, et le battement des tymbales qui tient du trépignement et de la marche des chevaux fait aussi que ces animaux marchent avec une fierté plus noble.
Je crois que c’est ainsi qu’il faut entendre la danse des Sybarites et des Lacédémoniens quand on dit qu’ils allaient en dansant à la guerre, parce que le tambour qui règloit leur marche leur faisait une espèce de cadence, et d’harmonie régulière pour leurs mouvemens. Car quand il faut que plusieurs personnes marchent ensemble, et se suivent immédiatement sans interruption, si elles ne marchent d’un pas égal elles s’incommodent et font la même confusion, que nous observons presque toujours dans les processions, quelque soin que l’on prenne de les ranger et de les faire marcher. Au contraire une compagnie de soldats marche dans un ordre toujours égal par le moyen des tambours, parce que le battement des tambours pour la marche des soldats contient sept temps, dont les uns sont marquez par les coups que l’on donne sur le tambour, et les autres sont retenus comme autant de pauses et de respirations. C’est pendant ces sept temps que les soldats font une passée de leur marche, parce qu’ils lèvent un des pieds sur le premier battement qui les détermine à marcher, ils le tiennent suspendu durant le second temps, au troisième ils posent ce pied, et commencent à relever l’autre, sur le quatrième ils le tiennent suspendu, ils l’appuyent sur le cinquième, sur le Sixième ils l’affermissent, le septième est une pause, après quoi ils recommencent. Ces sept temps sont différemment mêlez de battemens et de pauses selon les marches des différentes nations, mais il faut toujours que le premier temps, le troisième et le cinquième soient battus et marquez, parce que le premier détermine à se mouvoir pour marcher, et les deux autres marquent les affermissemens du pied, qui vont en cadence avec le battement sans qu’on y fasse de réflexion, par la seule accoutumance de l’oreille.
Les Suisses qui ont naturellement la marche plus pesante que les François, commencent par trois battemens forts ; qui sont suivis d’une pause, et d’un battement fort avec une pause c’est ce qu’exprime leur colin tan-pon.
Les François qui sont plus lestes se remuent d’abord sur quatre brèves, et appuyent sur une longue, suivi de deux pauses qu’exprime la Pata pata pan. Quand on fredonne après plusieurs battemens de cette sorte, c’est pour varier les tons de la marche. Ainsi tous les battemens sont naturellement, ou longs, ou brefs, ou plus brefs. Les longs font les Pan, les brefs les Pata et les plus brefs les Frrr, qui je ne sçauraois mieux exprimer que par ces lettres qui font un bruit semblable à celui d’une troupe de pigeon quand ils s’envolent tout d’un coup.
Les Espagnols qui sont plus graves en leur marche que les autres nations ont des mesures plus longues, et des pauses plus entre-mêlées. Ainsi chaque nation a son battement différent. Il est vite et pressé quand on bat la charge pour le combat pour animer plus fortement les soldats par ces battemens précipitez, comme pour hâter le secours au temps des incendies ou d’une attaque et de l’approche des ennemis, on sonne l’alarme par des mouvements brefs, vîtes, pressez et reïterez.
1681. L’art de la guerre et la manière dont on la fait à présent par Monsieur de Gaya, dédié au Roy, Paris, 1681, chapitre 15, p. 154.
Il n’y a point de compagnie qui n’ait un tambour ou deux, pardessus tout un tambour major qui a soin d’instruire les autres, & de garder ceux des ennemis qui viennent au camp. Il peut chastier de son bâton ceux qui manquent à leur devoir, & va soir et matin chez le major s’informer des ordres. Le devoir des tambours est de battre toutes les ordonnances comme la générale, l’assemblée, le dernier, la marche, l’alarme, la chamade, la réponse aux chamades, la dienne, la retraitre, & les bans.
1683. 18 janvier. Ordonnance du Roy, pour régler le nombre des Tambours & Fifres que Sa Majesté veut dorénavant estre entretenus dans les Regimens de son Infanterie Françoise, & pour supprimer les Hautbois.
A l’avenir dans chaque Compagnie d’Infanterie, il ne pourra y avoir qu’un ſeul tambour, & dans un Régiment qu’un ſeul Phiffre qui ſera affecté à la Compagnie Colonelle : defend Sa Majeſté aux Commiſſaires de guerres de paſſer dans les revûës qu’ils feront des Compagnies Françoiſes, aucun Hautbois, ni plus d’un tambour dans chaque Compagnie, & d’un Fifre par Régiment, & ſeulement en la Compagnie Colonelle d’iceluy. Règlement et ordonnance du Roy, T. 4, p. 428. Sr Briquet, Code militaire ou compilation des ordonnances des Roys de France, tome 1, 1728, p. 462.
1683. Exercice que le Roy a réglé pour toute son Infanterie, tant Françoise qu’Eſtrangere, & pour ses Compagnies de Mouſquetaires, & celles des Gentilhommes qui font à ſa Solde.
Règlements & ordonnances du Roy, Tome IV, p. 433.
1683. Belhomme II, 1683 (juin-juillet), p. 235
Camp de la Sarre. A 4h du matin, au signe d’un coup de canon, la diane devait battre par les tambours de garde…, à 8h la retraite était battue par tous les tambours de chaque bataillon.
Le duc de Villeroy ayant rendu compte que les batteries de tambours variaient d’un régiment à l’autre, Louvois envoya au camp le tambour-major des gardes françaises pour établir l’uniformité des batteries. Il y avait alors trois méthodes de battre la caisse : à la française, à l’allemande et à la suisse ; les régiments français battaient seuls à la française et les régiments suisses à la suisse ; les autres étrangers battaient à leur choix à l’allemande ou à la suisse, néanmoins tous les tambours des régiments étrangers devaient savoir battre à la française, cette batterie étant la seule employée dans le service de garde dans les places.
Archives de la Guerre
Lettre de M. de Saint-Pouenges au Ministre, Camp de la Sarre, 5 juillet 1683.
« Sa Majesté ayant trouvé à son passage en Comté et en Alsace, que les tambours des garnisons battaient fort mal, Elle a ordonné que le tambour-major du régiment des Gardes qui est ici au camp, irait dans les dites provinces avec deux tambours que S. M. a choisis dans les troupes pour montrer à ceux qui sont dans les places, et que lorsque ledit tambour-major aurait été une fois avec l’inspecteur général dans chacune des places de son département, il s’en reviendrait à Paris, et qu’il laisserait dans chacune des dites provinces un tambour des deux qu’il emmène avec lui pour y demeurer pendant un mois pour continuer à instruire ceux des garnisons après quoi lesdits deux tambours s’en retourneront rejoindre leur régiment. J’ai écrit par ordre de S. M. en conformité à MM. de la Chetardie et Maumont, afin qu’ils exécutent ponctuellement sur cela ses intentions, et j’en ai remis les lettres au tambour-major des Gardes pour qu’il les remette lui-même à ces messieurs.
J’oubliais de vous dire que le Roi m’a ordonné de faire donner au-dit tambour des Gardes 30 écus par mois à commencer du jour qu’il est parti de Paris pour se rendre en ce camp. Je lui en ai fait payer la solde de trois, parce que je crois qu’il aura bien été au moins ce temps là dehors avant que d’y retourner. S. M. m’a aussi ordonné de faire donner à chacun des deux tambours qui le suivent 60 livres pour deux mois de solde, à raison de 20 sols par jour pour chacun. »
1683. 10 juillet. A l’avenir dans chacune compagnie d’infanterie françoiſe il n’y aura qu’un ſeul tambour, & dans un régiment qu’un ſeul fifre, lequel ſera affecté à la compagnie colonelle, ſans aucun haut-bois, & ſans auſſi que le nombre de tambours & de fifres puiſſe être augmenté; défandant Sa Majeſté aux commiſſaires de ſes guerres, de paſſer dorénavent dans les revûes d’infanterie françoiſe aucun haut-bois, ni plus d’un tambour dans chaque compagnie, & d’un fifre par régiment, & ſeulement en la compagnie colonelle d’icelui.
1683. Archives de la Guerre
Lettre de d’Artagnan, inspecteur d’Infanterie au camp de la Sarre, 2 août 1683.
« J’ai fait partir ce matin La Rose, tambour-major des Gardes françaises, avec deux tambours, l’un de Lyonnais nommé L’Eveillé, et un du régiment du Roi nommé Francœur pour s’en aller l’un à Brisack trouver M. de la Chetardie, et l’autre à Besançon trouver M. de Maumont. Je leur ai donné l’argent que M. de Saint Pouenges m’avait remis en mains pour cela, savoir au tambour-major des Gardes 270 livres et 20 écus à chacun des deux autres tambours, avec ordre d’aller rejoindre leurs bataillons après que M. de la Chetardie et de Maumont les auront congédiés. »
1690. Capitaine Noël Lacolle, les gardes françaises, Paris, 18…
p. 471. A propos d’un tambour condamné à mort, ayant été pendu, la corde a rompu à deux reprises.
Placet du père du tambour condamné et exécuté sans que mort s’en suive (1690).
Sire, Toussaint Prévost, qui a eu l’honneur de servir dans vos armées pendant longues années aussi bien que Nicolas Prévost, son fils, soldat dit du Bois, dans la compagnie de M. de Malassis, qui, dès l’âge de 9 ans, ayant été fait tambour par feu M. de Bondisy, capitaine de vos gardes, Monseigneur (le Dauphin), dans son bas âge, s’est diverti avec lui et à joué plusieurs fois sur sa caisse.
1690. L’armée française en 1690, lieutenant-colonel V. Belhomme, Paris 1895.
P. 15, Levée d’une compagnie
… ces mesures prises, le capitaine se rendait au chef-lieu de la province ; il présentait sa commission au gouverneur qui la visait et lui donnait l’autorisation de faire battre la caisse, c’est-à-dire de procéder aux enrôlements.
p. 43, Manœuvres
Quand le major voulait faire former le bataillon, il ordonnait une batterie de tambours…
p. 41, Formation du bataillon
… Pendant les marches, les tambours battaient constamment pour indiquer la cadence, bien que les soldats ne fussent pas obligés de marcher au pas.
p. 180, Service général.
Un coup de canon donnait le matin le signal du réveil et le soir … la retraite. Les tambours de chaque bataillon et les trompettes de chaque régiment, réunis sur le front de … au centre du camp de leur corps, battaient et sonnaient la diane ou la retraite.
Trois coups de canon successifs donnaient le signal d’alarme. Au signal, les tambours et trompettes des gardes de police battent et sonnent la générale.
Pour le service journalier, le tambour ou le trompette de garde du plus ancien régiment de chaque ligne faisait la sonnerie réglementaire, à l’heure présente ; les tambours et les trompettes de garde des autres corps la répétaient de suite.
p. 181, Quand l’armée devait décamper, le premier (aux champs) était battu 2 heures avant le départ ; le second (l’assemblée) une heure avant, le troisième (rappel aux tambours) au moment où l’avant-garde et le campement se mettaient en marche. Le rappel à la troupe était ensuite battu un peu avant le moment où chaque corps devait se mettre en marche.
p. 188, Départ des colonnes
A l’heure fixée pour le départ, le 1er corps de chaque colonne s’ébranlait en battant sa marche particulière.
1691. Histoire de la Maison du Roi, T2, p. 275-276.
Siège de Mons. Le 24 du même mois, le Roi monta à cheval dès les 7 heures du matin, & après avoir viſité les endroits par où les Ennemis pouvoient venir, Sa Majeſté choifit un Poſte au Maréchal de Luxembourg pour couvrir ce Siege avec une Armée, & lors qu’elle eût vu arriver un grand Convoi de vivres & d’artilerie elle paſſa au Bois d’Avré, y fit prendre aux Mouſquetaires qui l’acompagnoient, des faſcines, pour porter à la tranchée, qui fut ouverte au foir de ce jour, & qu’elle voulut voir monter.
Le lendemain la Maiſon du Roi poita encore la faſcine juſqu’à la portée du piſtolet de la Place ; Mrs. de Maupertuis & de Jauvelle, tous deux Commandans des Mouſquetaires, en porterent eux-mêmes à leur tête au ſon des tambours & des hautbois, demeurant à découvert juſqu’à ce que le dernier des Mouſquetaires eut jetté la ſienne. Le 29. ils continuerent de porter la faſcine à la portée du mouſquet, & comme il y en eut pluſieurs de tués ce jour-là, le Roi fut obligé de leur défendre d’aller ſi près de la Place.
1691. Reglemens et ordonnances du roy pour les gens de guerre, Tome IV, 1691, p. 433.
Exercice que le Roy a réglé pour toute son Infanterie, tant Françoise qu’Eſtrangere, & pour ses Compagnies de Mouſquetaires, & celles des Gentilhommes qui ſont à ſa Solde.
433. Exercice que le Roy a réglé pour toute son Infanterie, tant Françoise qu’Eſtrangere, & poour ses Compagnies de Mouſquetaires, & celles des Gentilhommes qui ſont à ſa Solde.
Quand les Troupes font en bataille pour l’exercice, les Officiers font partagez également à la teſte du Bataillon; les Officiers & les Drapeaux faiſans un rang à deux pas du soldat, les Capitaines en faifant un autre a deux pas des Officiers; un Sergent ſur chaque aiſle de rang , &c les autres faiſans un rang derriere à trois pas du Soldat, les Soldats auront le Mouſquet ſur l’épaule, ni trop plat, ni le bout trop haut, la clef du Mouſquet touchant l’épaule, laiſſant quatre doigts de croſſe entre la main & le bout de la croſſe, laquelle fera un peu tournée en dedans.
Les Tambours ſur les aiſles des Bataillons également, dans l’alignement du premier rang, dont il y en aura huit par Bataillon ; fçavoir quatre à chaque aiſle de Bataillon dans le même rang des autres que le Tambour Major aura commandé pour l’Exercice.
Quand on fera le ſignal pour l’Exercice, les Tambours appelleront ; les Capitaines, Ofliciers & Drapeaux feront demi tour à droit, marcheront par les intervalles des files, & iront ſe poſter: fçavoir les Capitaines marchans ſur une même ligne, ſe pofteront à dix pas du rang des Sergens ; les Ofliciers & Drapeaux à huit pas, qui font deux pas moins loin que les Capitaines.
Les huit Tambours commandez pour l’Exercice de la droite & de la gauche du Bataillon, dés que les Officiers feront demi tour à droit , marcheront en avant , & iront ſe joindre au centre, â quarante pas devant le Bataillon , regardant le Major ; les autres Tambours feront demi tour à
droit , & marcheront avec les Officiers, & ſe pofteront vis à vis l’intervalle des Bataillons ſur le rang des Sergens.
Six Sergens commandez occuperont tout le front du Bataillon , & marcheront du même ſignal que les Oflîciers devant les Bataillous ſur une ligne entr’eux , & ſe poſteronr ſix pas plus avant que les Tambours , occupans le même front que le Bataillon, faiſant marcher devant eux tout ce qui embaraſſe le front de la ligne , arrivans à leurs poſtes, ils feront demi tour à droit , & ceux qui ſeront prés des Tambours prendront garde qu’ils battent bien ferme.
Au même ſignal les Sergens poſtez ſur les aiſles des rangs, feront demi tour à droit : & iront ſe poſter ſur le rang des autres Sergens qui font derriere le Bataillon vis à vis l’intervalle des Bataillons.
455. Marche
On va poſer les armes aux faiſſeaux , les Tambours battans le Drapeau, les Officiers, Sergens & Tambours marchans â leurs poste observant que chacun marche lentement en regardant ſa droite juſques au faiſſeau.
Au premier ſignal les Tambours appellent, & les Soldats reviennent prendre leurs armes les temps devant ſoy & formans leurs rangs & leurs files comme ils étoient, ſans poſer les faiſſeaux de ſix pas , lecquels faiſſeaux s’abbatent dés que les Soldat ont pris leurs armes.
Au ſecond fignal les Tambours battent le Drapeau, les Soldats ſont mouſquet ſur l’épaule, les Piquiers haut la pique & marchent lentement , les Oflîciers à leurs poſtes , & reviennent reprendre leur premier terrain.
456. Maniere pour former & rompre les Bataillons.
Dès que l’aſſèmblée eſt battuë les Soldats vont à la teſte du Camp, prennent leurs armes aux Faiſſeaux, & les Sergens forment les Compagnies à ſix ou à cinq de hauteur , ainſi qu’il leur eſt ordonné , mais toûjours les Piques ſur la gauche à quinze pas des Faiſſeaux, aprés quoi les Tambours battent le Drapeau, les Mouſquetaires font mouſquet ſur l’épaule , & les Piquiers haut la pique , & marchent (les Compagnies formées comme il eſt dit) quarante pas devant le front de bandiere, où après avoir joint & dreſſé toutes les Compagnies du Bataillon chacune dans leur rang, le Major fait marcher le demi rang du Bataillon , où il relie un Sergent, & enſuite il fait le commandement.
A droit et à gauche formez le Bataillon.
458.
Quand ils ſont arrivez ſur leur terrain.
A droit & à gauche.
Après quoi ſi l’on veut poſer les armes, on dira.
Demi tout à droit,
Preſentez vos armes.
Marche.
Les Tambours battent le Drapeau , & l’on poſe les armes aux faiſſeaux.
Toutes les halebardes des Sergens feront d’une même longueur , qui eſt de ſix Pieds & demi, compris le fer, parce que deux halebardes font treize pieds , qui eſt la diftance qui doit eſre entre chaque rang, moiennant quoi il eſt facile de dreſſer les Bataillons , la même meſure ſe
trouvant par tout.
1692. Histoire de la Maison du Roi, T3, p. 18-19.
Louïs XIV. par ſon Ordonnance du 8. Decembre 1691. contenant 320. articles regla tous les devoirs du Regiment juſqu’aux plus médiocres & y ajoûta quelques jours après un Suplément. Il est dit entr’autres choſes par cette Ordonnance, que les Tambours du Régiment apelleront à l’Armée pour les petits-fils de France, excepté le premier jour & le dernier, qu’ils batront aux champss pour eux qu’ils apelleront auſſi pour les Princes légitimés les Maréchaux de France & les Generaux d’Armée qu’on ne batra ‘aux champs ſoit à l’Armée ſoit dans les Maiſons Roiales que pour le Roi, la Reine, le Dauphin, & les enſans de France quand le Roi n’y ſera pas; enfin que le Régiment ne préſentera jamais les armes que pour le Roi, la Reine, & le Dauphin.
Il fut reglé par la même Ordonnance que le Dauphin & les enfans de France, auroient pour leur garde dans les lieux où le Roi ne ſeroit pas, une Compagnie entière avec le Capitaine, le Drapeau que les Tambours bateroient aux champs & qu’il n’y auroit uniquement que pour le Roi & la Reine; que pluſieurs Compagnies monteroient la garde, à moins qu’il n’y eut un ordre exprès de Sa Majeſté que tous les Corps de Garde de ce Regiment, excepté celui du Roi & de la Reine, prendroient les armes exprès pour les Enfans de France, & pour le Colonel à qui Sa Majeſté doit avoir acordé cet honneur, parce que le Colonel-General en jo&uulm;iſſoit mais que la Garde du Roi ne ſortiroit jamais du Corps de Garde que pour lui & la Reine cependant quand elle ſera ſous les armes, on apellera pour le Dauphin, pour les Enfans de France & le Colonel ; que ſi le Régiment ou les Compagnies étant en marche rencontrent le Dauphin, les Enfans de France ou le Colonel, feront alte ; alors les Capitaines & autres Oficiers prendront l’eſponton, & les Tambours apelleront.
1692. Furetière, Dictionnaire.
Tambour. Instrument militaire qui sert particulièrement dans l’infanterie, tant pour assembler les soldats, que pour les faire marcher, combattre, & en d’autres occasions. Le corps du tambour s’appelle la quaisse, dont le nom se transporte souvent à tout l’instrument. Elle est faite de bois de chesne fort mince, plié & courbé en cylindre. Elle est couverte de deux costez de peaux de mouton tendues sur des cercles de bois, ou de métal, qui s’appellent vergettes, & qui se bandent avec des cordons qui s’appellent tirans. Il y a une corde au dessous qui est souvent en double, qu’on appelle timbre. C’est celle qui cause le son. La hauteur du tambour est égale à sa largeur, qui n’est plus que de deux pieds & demi, parce qu’on ne peut trouver de plus grandes peaux pour le couvrir. Quand on dit que la peau de loup sur un tambour assourdit, ou fait crever la peau de mouton, c’est une fable, car on n’a jamais fait de peaux de loup. On n’en fait point non plus de peaux d’asne, quoy que le peuple le croye. On fait aussi des tambours dont le corps est de leton, couverts d’une semblable peau, qui sont de diverses figures. On les appelle thymbales. Ils font grand bruit, & on les porte à l’arçon de la selle. Ce mot veint de l’espagnol tambor, qui est pris de l’arabe altambor, parce qu’il vient originairement des sarasins. Menage après Scaliger & Vossius. On l’a nommé autrefois tabour, tabur & tabor, & dans la basse latinité thabur, tamburcium & taburlum.
Tambour est aussi un soldat destiné à battre la quaisse. Il y a un tambour major dans chaque régiment. En chaque compagnie d’infanterie il y a au moins un tambour. Il y en a aussi dans les mousquetaires du Roy & dans les dragons.
Il y a diverses batteries de tambour ; & l’on dit, battre aux champs ou la marche, la double marche ; battre l’assemblée, le premier, le second, le troisième coup, ou la levée du drapeau ; battre la charge ou la guerre ; battre la retraitte, le ban, la chamade ; battre la diane ; battre l’alarme ; battre la fricassée en tumulte & avec précipitation ; battre la générale pour faire marcher toute l’armée ; battre l’entrée tant simple que double, ou la sortie du camp : ce sont toutes manières différentes de battre le tambour. On dit qu’on bat le tambour dans une province, pour dire, qu’on y fait des levées de soldats.
En 1693-1700, les légendes des gravures de l’ouvrage de Nicolas Guérard sur L’Art militaire ou les exercices de Mars représentent plusieurs musiciens militaires en situation.
Trompette et timbalier.
Chaque compagnie de Cavallerie a un Trompette qui prend l’ordre du Maréchal des logis, son devoir est de sonner, le boute selle, le guet, la marche, l’allarme, la charge, le raliement, la retraite, l’appel, &. Il marche à la tête de l’escadron. Le Timbalier le devance de quelques pas, et dans une bataille rangée sont tous deux sur les ailes droites de leurs escadrons. La Pluspart des régiments en ont à présent. Il est du point d’honneur de les bien conserver dans les combats.
Tambours.
Les mousquetaires du Roy, les Grenadiers à cheval, les Dragons ont leurs tambours à cheval qui font à peu près dans ces corps ce que les autres font dans l’infanterie. Le devoir des tambours est de la Diane, la Généralle, L’assemblée, la Marche, les Bans, l’allarme, la Retraite et la chamade. C’est le Tambour major qui va à l’ordre soir et matin.
Fiffres et haubois.
Les Fiffres étaient autrefois plus en usage qils ne sont à présent il n’y a presque plus en france que les compagnies suisses aui en ayent. Pour les Hautbois; Les Compagnyes des Mousquettaires, Le Régiment du Roy et les Dragons en ont.
1694. Dictionnaire de l’Académie.
Tambour. f.m. Caiſſe de forme ronde dont les deux fonds ſont de peaux tenduës, au ſon de laquelle on aſſemble l’infanterie, on la fait marcher, on l’anime au combat, &c. Battre le tambour, au premier coup de tambour, dez que le tambour battra aux champs, la garniſon ſortit tambour battant, mèſche allumée. […]
Tambour, ſe dit aussi, de Celuy dont la fonction eſt de battre le tambour d’ans l’infanterie, & qui le porte ordinairement pendu à ſon coſté. Il eſt tambour de la colonnelle, tambour d’une telle compagnie, on envoya un tambour ſommer la place, demander l’eſchange des prisonniers, &c.
1694. Recueil de ce qui se pratique dans le régiment suisse de Saconay au service de Sa Majesté britannique, 1694.
P. 2. 11. Le Tambour Major ſe trouvera tous les ſoirs à l’Ordre, pour y recevoir l’ordre de ce qu’il aura à faire. Il aura ſoin d’inſtruire ſes Tambours nouveaux à bien battre, & aura auſſi l’lnſpection ſur toutes les Caiſſes, à ce qu’il n’y manque rien. Il aſſemblera tous ſes Tambours & Fiffers pour la Générale, l’Aſſemblée & la Retraitte, & marchera à leur tête, les faisans marcher, en bon ordre en battant. II fera auſſi emploié pour envoier en Commiſſion. Il aura droit de châtier les autres Tambours, en leur donnant des Arrêts, lors qu’ils auront fait quelque faute, ou manqué à lui obéïr pour le ſervice; après quoiI il en donnera connoiſſance au Major du Régiment.
1696. L’Art militaire françois pour l’infanterie. Contenant l’exercice & le maniement des Armes tant des Officiers que des Soldats, répréfenté par des Figures en taille-douce déſſinées d’après Nature. Paris, 1696 [Le tambour est représenté à côté de l’officier commandant l’exercice sur presque toutes les gravures].
1696. Allain Manesson-Mallet, Les Travaux de Mars ou l’art de la guerre, La Haye (Moetjens) 1696, Tome III, p. 12.
« Le Tambour eſt une perſonne qui par le bruit de ſa Caiſſe avertit le Soldat de ſon devoir, ou de quelque Ordre nouveau.
La Caisse A, que le vulgaire appelle mal-à-propos Tambour (puisque c’eſt le nom de celui qui la porte) eſt un Inſtrument Militaire fait d’une ou deux planches de châtaigner, jointes ou tournées en figure cilindrique, creuſes en dedans, & couvertes par leurs extrémitez de deux peaux de veau, que l’on bande ou lâche par le moyen de pluſieurs serres B, & cordes C, qui tiennent à deux cerceaux D, pour faire tenir les peaux contre le corps de la Caiſſe.
Le Tambour, pour rendre le ſon de ſa Caiſſe plus harmonieux, attache au deſſous de la peau inferrieure un timbre ou corde à boyau E, qu’il fait tenir par le moyen du cerceau.
Les Baguettes du Tambour F, ſont d’un bois fort dur & net, comme eſt le poirier, le bois d’Inde, & l’ébéne.
Les Batteries du Tambour sont diverses selon les différentes occasions qui se rencontrent, dont voici les plus ordinaires : Battre la Diane, est la Batterie que les Assiegeans & quelquefois les Assiegez font à la pointe du jour. Battre au Champs, est pour avertir qu’on doit marcher ce jour-la pour quelque occasion, c’est ce que l’on nomme d’ordinaire le Premier. Battre le Dernier ou l’Assemblée, c’est pour avertir le Soldat de se ranger promptement sous le Drapeau. Battre la Marche, c’est pour marquer qu’on a pris ses rangs & que l’on part. Battre la Fricassée, c’est pour avertir que l’on leve ou que l’on pose le Drapeau, ou c’est pour faire avancer un Bataillon dans une Bataille rangée, ou l’en retirer. Battre la Charge ou la Guerre, c’est pour l’avertir de faire feu. Battre la Retraite, c’est pour l’obliger à cesser de tirer, & à le ranger au Drapeau, au Bataillon, ou à son logement. Battre la Chamade, c’est quand on veut appeller quelqu’un. Battre un Ban, c’est quand on veut publier quelque Ordre nouveau, recevoir un Officier, ou châtier quelque Soldat. Appeller, est pour avertir le Soldat de venir au plus vîte prendre les Armes pour faire parade devant quelque Officier considerable qui va passer. »
Monarchie. XVIIIe siècle
17XX. Instruction pour l’infanterie de l’armée du Roi, commandée par Mr. Le Maréchal Prince de Soubise.
6. Les jours de marche le Tambour & le Trompette de garde au Quartier General, commenceront à battre la generale & à fonner le boutte felle au moment qu’il leur fera ordonné par le Major General en battant & fonnent, & iront jufqu’au plus prochain Regiment de la ligne ; auffitot le fignal fe donnera pour avertir tous les Tambours & Trompettes de fe préparer à battre & fonner ; & le Régiment auquel le trompette & le tambour feront arrivés commençera immédiatement après à battre la Generale & fonner le boutte felle.
36. Afin qu’il y ait de l’uniformité dans la manière de battre & pour prévenir les longueurs & la fatigue des Tambours qui devient très grande dans les Regiments de quatre Bataillons lorfqu’ils font obligés d’en parcourir deux fois tout le front à chaque batterie, au fignal les Tambours de chaque Bataillon fe rendront devant les Drapeaux de leur Bataillon, & là de pied ferme ils battront vingt cinq reprifes de chaque batterie, & porteront attention pour commencer, & finir tous à la fois.
66. Article XII. Des Gardes.
7. Les Gardes ne laifferont jamais arriver jusqu’à leurs poftes les Trompettes & Tambours venans des ennemis; les fentinelles les feront arrêter auffitôt qu’ils les apercevront, & avertiront fur le champ le Commandant de la Garde qui enverra fon Lieutenant, ou fon Sergent reçevoir les paquets dont les Tambours, ou Trompetes pourroient être chargés; leur en donneront un reçu & les feront repartir fur le champ pour retourner à leur Armée fans leur permettre qu’ils s’arrêtent.
1705. Partition de Plusieurs Marches et batteries de tambour tant françoises qu’Etrangeres avec les airs de fifre et de hautbois a 3 et 4 parties et Pt° Marches de timballes et de trompettes a Cheval avec Les Airs du Carousel en 1686 Et Les appels et fanfares de trompe pour la chasse.
Recueilly par Philidor lainé ordinaire de la musique du Roy et Garde de sa Biblioteque de musique Lan 1705.
Table
(le recueil commence par des partitions ne figurant pas dans la table)
[Voila lancienne Marche et la Veritable de Laurene sous le Reigne de Charle 4e et de tout les princes qui ont presedé de S. A. R. c’est la veritable]
[La Marche de laurenne]
[La nouvelle Marche de laurenne selle que lon bat presenteman]
[Marche de lorenne]
[Marche pour les hautbois par Mr Desmarets], 1
La général de la garde françoise, 2
L’air des hautbois, 2
Lassemblée, 4
Lair pour le fifre, 4
La Marche françoise, 6
Lordonnance pour le fifre, 6
Premier air de la Marche françoise pour les hautbois, 7
2e Air des hautbois, 8
3e Air des hautbois, 9
4e Air des hautbois, 10
La descente des armes, 12
Lair des hautbois, 12
La Retraitte, 14
L’Air des hautbois, 15
La Marche [des fanatiques], 16
L’air des hautbois, 16
[2e Marche des fanatiques, 2e Air pour les hautbois] 17
Lassemblée, 16
La Retraite, 17
Marche des Mousquetaires, 18
Premier Air des hautbois, 19
2e Air des hautbois, 20
3e Air des hautbois, 21
4e Air des hautbois, 22
5e Air des hautbois, 23
6e Air des hautbois, 24
Lassemblée, 26
Lair des hautbois [par des Roziers, le fifre de la compagnie des mousquetaires], 27
La Retraitte, 28
Lair des hautbois [fait par Mr de Luly], 28
La descente des Armes [faite par Philidor Lainé par ordre du Roy Lan 1679], 30
Lair des hautbois [fait par Philidor], 30
Batries de tambour faites par Mr de Lully a St Germain en Lay en 1670 que le Roy fit faire à dessein de changer celle des Mousquetaires pour celle la, 32
Lair des hautbois, 33
Marche des gardes de la Marinne, 34
Lair des hautbois, 34
Marche du Regiment du Roy, 36
Lair des hautbois, 36
[A la Creation du Regiment du Roy lon battoit la marche françoise, mais les officiers dud. regiment ayant eté tirez des mousquetaires demanderent au Roy que les tambours battent la marche des mousquetaires, ce qui leur fut accordé puis ils ont battu la marche cydessus de Mr de Luly Page 36 Et ensuite ont reprise la marche des mousquetaires qui subsiste encore presentement.], 37
2e Air des hautbois Les folies despagne, 38
La Marche des dragons du Roy, 40
Lair des hautbois, 40
2e Air des hautbois, 40
La Retraitte, 42
Lair des hautbois, 42
La Descente des Armes, 43
Lair des hautbois, 43
La Generalle des dragons du Roy, 44
Lair des hautbois, 44
Marche des fusiliez [faite par Mr de Luly], 46
Lair des hautbois [fait par Mr Martin Hotteterre], 46-47
[Marche des Boulonnois faite par Mr Philidor le fils ainé pour Mr le D. Daumont], 48
[Premier air de hautbois par le mesme], 48
[Deuxieme Air ensuite par le mesme], 49
[Lassemblée, Batterie de tambour par le mesme], 50
[L’air de hautbois par le mesme], 50
[La Retraitte, Batterie de tambour par le mesme], 51
[Lair de hautbois], 51
Marche des grenadiez [a cheval, faite par Philidor lainé], 52
Lair des hautbois [fait par le mesme, siege de Namur Lan 16], 52
[Deuxieme air ensuite], 53
[Troisieme air ensuite], 53
[Batterie de la marche suisse, Batterie de tambour], 54
[Marche suisse, 1er air fait par Pierre Philidor], 54
[Deuxieme air fait par Mr de la Lande], 54
[Troisieme air en Trio du mesme], 55
[Quatrieme air fait par Philidor lainé], 55
[L’assemblée suisse, Batterie de Tambour, L’air des hautbois (sans les partitions)], 56
[La Retraite suisse, Batterie de Tambour, L’air des hautbois (sans les partitions)], 56
Marche du Regiment de Saluces, 58
Lair des hautbois [fait par Philidor lainé], 58
[Marche du Regiment des garde Englaize dinfanterie pour les hautbois], 59
[Marche de la Compagnie des Canoniers de la Rochelle, commandée par Mr Ferrand, faite Lan 1703, Batterie de tambour faite par le fils de Philidor lainé, Lair des hautbois fait par le mesme], 60
[Deuxieme air fait par le mesme], 61
[L’assemblée ensuite, Batterie de tambour par le mesme, (hautbois) L’Air de musique par le mesme], 62
[La Retraitte, Batterie de tambour par le mesme, L’Air des hautbois par le mesme], 63
[Marche Grecque, Batterie de Tambour, L’air des hautbois], 64
[page blanche], 65
[Batteries de tambour] Marche Liegeoise, 66
Lair des hautbois [par Philidor lainé], 66-67
Marche holandoises, 68
Lair des hautbois [par Philidor lainé], 68-69
[Batteries de tambours] Marche des Dragons de Monterey [fait par Mr de Luly, L’air des hautbois par Mr de Luly], 70
Lair des hautbois, 70
[Batterie de tambour du Ballet des Muses pour les Indiens, Batterie de tambour de Mr de Luly, air des hautbois de Mr de Luly], 72
[Batterie de tambour du mesme Ballet pour les indiens, Batterie de tambour de Mr de Lully, air des hautbois de Mr de Lully], 73
Marche de Savoye faite par Mr de Lully[Batterie de tambours, Marche de Savoye faite par Mr de Lully qui eut un portrait de son altesse enrichie de diamants valant mille Louis qui luy fut porté par son ambassadeur], 74
Pr Air des hautbois, 74
2e Air des hautbois, 75
Lassemblée, 75
Pr Air des hautbois, 76
2e Air des hautbois, 77
La retraitte, 78
Lair des hautbois, 78
[Marche du Roy de la Chine faite par Philidor lainé, batterie de tambour, L’air de hautbois avec destailles de hautbois], 79
[La Marche du Regiment du Prince Charles de Brandebourg, Batterie de tambour (absente), L’air des hautbois fait par Ruch maitre de musique], 80
[La Marche du Prince d’Orange quand il fit son entrée dans Londres Lan 16.
Batterie de tambour (absente), Lair des hautbois], 81
Marche allemande [Batterie de tambour], 82
[page blanche], 83
La Marche voualonne ou Les Bourgignons (partition de batterie non titrée), 84
Lassemblée (partition de batterie non titrée), 85
La marche Escossoises (partition de batterie non titrée), 86
[Marche des forçats des Galères Turques, Batterie de tambour, Lair des hautbois], 87
[Marche des Barbets du Duc de Savoye, Batterie de tambour (absente), Lair des hautbois], 88
[Marche des Barbets à la paye du Prince d’Orange, Batterie de tambour (absente), Lair des hautbois], 89
[Batterie de tambour des masques], 90
[page blanche], 91
[Marche des Dragons ecossois], 92
[La Marche du Regiment des gardes de Mr lelecteur de Baviere], 93
[Marche des Dragons Polonois], Lair des hautbois], 94
(page blanche), 95-69-97
[Marche polonaise, Lair des hautbois (1 seule ligne mélodique)], 98-99
(page blanche), 100-101
[La Marche des Janissaires, Lair des hautbois], 102-103
(page blanche), 104-105
[Batteries de timballes, Marche de timbales e 2 timballes qui a été faite et battus par philidor au Carousel de Monseigr a Versailles en 1685 oar les 2 philidor lainé et cadet], 106-110
(page blanche), 111
[Batterie de timballes faite par philidor Cadet], 112
[Batterie de timballe faite par M. Bablon pour les gardes du Roy, Marche de timballe], 113
[Marche de Timballes pour les gardes du Roy faite par M. Bablon], 114-115
[Prelude pour le bruit de gerre, Pr appel du bout de scel (15 couplets)], 116
[A Cheval (5 couplets)], 116
[La Marche (5 couplets)], 118-119
(page blanche), 120-121
[La Marche Royale, cette marche est celle que le Roy David jouet devant l’arche daliance sur la harpe], 122
(page blanche), 123-127
[Marche des Pompes funèbres pour les grandes cérémonies laquelle a esté fante en premier lieu pour la Pompe funèbre de Mad la Dauphine par Philidor lainé Lan 16, Marche a 3 hautbois différents pour les tambours de la chambre, batterie de tambour], 128
Prélude de Trompettes, timballes et hautbois du Carousel de Monseigneur en 1686 [|es airs de trmpettes, timballes et hautbois faits par Mr de Lully par lordre du Roy pour le Carousel de Monseigneur Lan 1686], 129-143
Menuet, 137
Gigue, 139
Gavottes, 141
[Marche des mousquetaires du Roy d’Espagne faite par M. Desjardins hautbois des mousquetaires Lan 1702, batterie de tambour, Lassemblée, Batterie de tambour], 144
[L’air des hautbois], 145
[La Retraitte, batterie de tambour, Le Drapeau, Batterie de tambour], 146
[L’air des hautbois], 147
[Marche faite pour les mousquetaires du Roy d’Espagne par Mr Philidor Mathau L’an 1702, Batterie de tambour faite par Philidor lainé, L’air des hautbois par Mr Mathau], 148
[L’assemblée, batterie de tambour faite par M. Philidor lainé, Lair des hautbois par M. Mathau], 149
[La Retraitte, batterie de tambour faite par M. Philidor lainé, Lair des hautbois par M. Mathau], 150
[Le Drapeau, batterie de tambour faite par M. Philidor lainé, Lair des hautbois par M. Mathau], 151
[Marche faite pour les mousquetaires du Roy d’Espagne par Mr Philidor le cadet, batterie de tambour, Lair des hautbois], 152
[2e Marche, batterie de tambour, L’air des hautbois], 153
[La Descente des Armes, batterie de tambour, L’air des hautbois], 154
[L’assemblée, batterie de tambour, L’air des hautbois], 155
[La Retraitte, batterie de tambour, L’air des hautbois], 156
[La Generalle, batterie de tambour, L’air des hautbois], 157
[Marche des Boulonnois faite par Mr le Duc Daumont par Philidor mainé L’an 1694, batterie de tambour, Lair des hautbois, L’assemblée, Batterie de tambour (sans partition)], 158.
[La Descente dy Drapeau par le mesme, batterie de tambour, L’air des hautbois], 159
[La Retraitte, batterie de tambour, L’air des hautbois], 160
[La Generalle, batterie de tambour, L’air des hautbois], 161
(page blanche), 162 à 177
[Tous les appels de trompe pour la chasse, Premier appel, Pour le chien, Pour la voye, Le défaut, La fanfare, La Retraitte, La sourcillade], 162
[Autres appels de chasse faits par Philidor lainé, premier appel, Pour le chien, Pour la vote, Le Defaut, La fanfare, la Retraitte, La sourcillade], 163
1707. La science des personnes de la cour, de l’épée et de la robe, 1707, pages 127 et 128 :
D : Quel est le pouvoir du Tambour Major & quelle est sa fonction ?
R : Son pouvoir est de châtier du bâton les autres tambours qui manquent à leur devoir, il les instruit des différentes manières de battre, qui sont la générale, l'assemblée, le dernier, la marche, l'allarme, la diane, la chamade, la retraite, & les bancs.
1720. Lecocq-Madeleine, Le Service ordinaire et journalier de la cavalerie en abrégé. Partitions de signaux de trompette.
1724. Lois et constitutions des colonies françoises, p. 178.
Extrait de la Lettre du Ministre à M. le Chevaliler de la Rochalard, pour qu’il y ait des Trompettes, et non pas des Tambours battant à la dragonne, dans les Compagnies des Dragons-Milices.
Du 6 Août 1726.
Lorsque, le 29 Août 1724, S. M. rendit l’Ordonnance pour permettre qu’il y eût dans chaque Compagnie de Cavalerie de Milices, un Tambour qui battroit la marche à la Dragonne, ce fut sur les représentations que fit M. le Comte de Champmeslin, qu’on ne pourroit point trouver de Trompettes dans la Colonie, et parce qu’il parut alors indifférent que ces Compagines eussent des Tambours ou des Trompettes. Les réflexions que vous avez faites sur cela, et les inconvéniens que vous avez prévus que cette permission pourroit avoir, ont paru juste, et S. M. a approuvé que vous n’ayez pas rendu cette Ordonnance publique : son intention est qu’elle ne soit point exécutée, avec d’autant plus de raison que, suivant ce que vous m’avez marqué, il n’y a pas plus de difficulté de trouver des Trompettes que des Tambours, et qu’il convient, autant qu’il est possible, d’arrêter la licence de la jeunesse. Vous aurez agréable de me renvoyer cette Ordonnance.
1725. Bardin : Batterie (batteries) d’ordre. Sorte de batteries de caisse, soit habituelles, soit imprévues, qui appellent à l’ordre. — Battre à l’ordre est un peu ancien. Guignard (1725, B) témoigne qu’au lieu d’aller de chambre en chambre, ou de tente en tente, crier à l’ordre, les Français imitaient depuis peu les étrangers, avec qui ils venaient de faire la guerre ; ils empruntèrent d’eux l’usage des tambours de piquet, chargés de donner les signaux à l’ordre.
1726. Loix & Const. Des Colonies Françoises, p. 178.
Extrait de la Lettre du Ministre à M. le Chevalier de la Rochalard, pour qu’il y ait des Trompettes, et non pas des Tambours battant à la dragonne, dans les Compagnies des Dragons-Milices. Du 6 Août 1726.
Lorsque, le 29 Août 1724, S. M. rendit d’Ordonnance pour permettre qu’il y eût dans chaque Compagnie de Cavalerie des Milices, un tambour qui battroit la marche à la Dragonne, ce fut sur les représentations que fit M. le Comte de Champmeslin, qu’on ne pourroit point trouver de Trompettes dans la colonie, et parce qu’il parut alors indifférent que ces Compagnies eussent des Tambours ou des Trompettes. Les réflexions que vous avez faites sur cela, et les inconvéniens que vous avez prévus que cette permission pourroit avoir, ont paru justes, et S. M. a approuvé que n’ayez pas rendu cette Ordonnance publique : son intention est qu’elle ne soit point exécutée, avec d’autant plus de raison que, suivant ce que vous m’avez marqué, il n’y a pas plus de difficulté de trouver des Trompettes que des Tambours, ce qu’il convient, autant qu’il est possible, d’arrêter la licence de la jeunesse. Vous aurez agréable de me renvoyer cette Ordonnance.
1728. Code militaire, Sieur Briquet. [Réédition d’ordonnances antérieures connues]
Tome 1.
461. Titre LIV. Des Tambours & Fifres, & des différentes batteries.
Article premier.
A l’avenir dans chacune Compagnie d’Infanterie Françoife il n’y aura qu’un feul Fifre, lequel fera affecté à la Compagnie Colonelle, fans aucun haut-bois, & de Fifres puiffe être augmenté fous quelque prétexte que ce puiffe être; Deffendant Sa Majefté aux Commiffaires de fes guerres de paffer dorénavant dans les revuës d’Infanterie Françoife aucun haut-bois, ni plus d’un Tambour dans chaque Compagnie, & d’un Fifre par Régiment, & feulement en la Compagnie Colonelle d’iceluy. Loüis XIV. du 18. Janvier 1683.
II. La caiffe fe battra à la françoife, à toutes les gardes qui fe feront dans les places où il y aura des Corps & Compagnies Françoifes avec des Corps & Compagnie Etrangeres en garnifon, même lorfque les Gardes feront commandées par des Officiers des Corps Etrangers. Loüis XIV. du 17. Septembre 1663.
III. Louis XIV. du 10. Juillet 1670.
IV. Idem. V. Idem. VI. Idem.
Tome 2.
173
Titre LXXXVI.
Des Timbaliers, Trompettes & Haut-bois.
Article Premier.
Il ne fera entretenu qu’un Trompette par chaque Compagnie de Cavalerie françoife & étrangere, & un Timballier dans chaque Régiment. A l’égard des Dragons, il y aura un Tambour en chaque Compagnie, & en outre il fera entretenu un Haut-bois en chacune des trois premières Compagnies de chaque Régiment de Dragons. Loüis X1V. Ordonnance, des 17 Mars 1672. 10. Septembre 1677. & 24. Janvier 1680.
Il n’eft pas mention de Timbalier dans lesdites Ordonnances : mais il fuffit qu’il y en ait un d’employé dans toutes celles qui font expediées pour le payement des Troupes, dans chaque Régiment de Cavalerie
II.
DEFFEND Sa Majeflé aux Treforiers de fes Troupes d’en payer davantage, & aux Commîflàires des Guerres, d’en paffer un plus grand nombre dans leurs revûës.
Loüis X1V. des 17. Mars 1672. & 10. Septembre 1677.
1728. Extrait de l’art de la guerre par le Marquis de Quincy, tome II, La Haye, 1728.
p. 30 Les officiers d’un régiment d’infanterie sont : … le tambour-major.
p. 41 Du tambour-major
Le pouvoir du tambour-major est de châtier, même du bâton, les autres tambours qui manquent à leurs devoirs. Il les instruit des différentes manières de battre qui sont la générale, l’assemblée, le dernier, la marche, l’alarme, la diane, la chamade, la retraite et les bans. Il a une paye particulière ; mais les autres tambours ont la paye des soldats.
1729. Milice bourgeoise, Dijon. Archives com de Dijon H 12.
Convenu de 6 livres au tambour-major Baguette et de semblable somme au tambour Rainsey qui battirent la caisse pendant 4 jours dans les différents quartiers de Dijon à l’effet d’appeler les jeunes gens désignés pour le tirage au sort de la milice.
1729. 10 mars. Ordonnance portant règlement pour l’habillement de l’infanterie françoise.
A l’égard des tambours, ils continueront d’être habillés comme par le paſſé, des livrées des régimens, & ſans aucun galon d’or, ni d’argent.
1731. Ordonnance du 1er juin. Pour l’établissement d’une école de trompette dans l’Hôtel royal des Invalides. Un cavalier par régiment devait venir s’y instruire par roulement sous les ordres d’un Maistre de Trompette et de son aide.
1734. Briquet, code militaire, 4 volumes, Paris, 1734.
Exercice pour l’infanterie, 2 mars 1703, tome 1, p. 590
Ceux qui seront près des tambours prendront garde qu’ils battent bien et ferme.
1736. 20 avril. Ordonnance du roy concernant l’habillement de l’infanterie.
RÈG L E M E N T arreſté par Sa Majeſté, ſur ce qui doit eſtre doreſnavant
obſervé dans l’habillement & équipement des Sergens, Caporaux,
Anſpeſſades, Soldats & Tambours de ſon Infanterie françoiſe.
Il ſera fourni à chaque Caporal, Anſpeſſade, Soldat & Tambour, une paire de gueſtres, au lieu de bas.
Habillement des Tambours
IL ſera employé à l’habillement des Tambours, les meſmes quantitez & qualitez de draps, d’étoffes & de boutons, qu’à ceux des Soldats, avec la petite livrée en brandebourg, juſqu’à la poche ſeulement, tant dans les régimens qui portent la livrée de Sa Majeſté, que dans les régimens qui portent celle des Colonels.
Les Caporaux, Anſpeſſades, Soldats & Tambours ſeront à l’avenir obligez de ſ’entretenir d’une cravate de creſpon noir.
1736. Gabriel Coste, Les anciennes troupes de la Marine (1622-1792), Paris, 1893.
Régiment suisse de Karrer (plus tard Hallwyl, 1719-1763)
Instructions détaillées adressées le 9 mai 1736 par le ministre de Maurepas au Lieut-Gal de la Rochalard à Rochefort.
Dans les détachements qui seront faits et composés de soldats français et de soldats suisses, lorsque celui de ce régiment ne sera commandé que par un sergent et que celui des soldats français le sera par un officier, la troupe suisse n’aura point de tambour de sa nation et marchera à la batterie du tambour français.
1739. Elémens de l’art militaire par Monsieur d’Héricourt, chevalier de l’Ordre militaire de Saint-Louis, capitaine et Premier-Ayde-Major du Régiment du Roy, La Haye, 1739
Page 40.
Fonctions du Tambour Major et des autres Tambours
Le Tambour Major est chargé des mêmes choses à l’égard des Tambours du Régiment que les Sergens à l’égard des Soldats de leur Compagnie ; ils doit les instruire à battre les Bans, les Dianes, la Fascine, la Messe, à l’Ordre, le Rappel, les différentes Batteries dont on se sert pour les évolutions, l’Ordonnance du Régiment et les autres qui sont usitées en France ; il doit même leur apprendre celle des Etats voisins comme une chose très utile à la guerre.
1741. Luynes 3
Du mercredi 7 juin 1741
Page 418
Hier à quatre heures après-midi, se fit la revue des deux compagnies de mousquetaires, à l’ordinaire. … Le Roi passa dans les rangs des deux compagnies après quoi il revint à la cour de marbre ; alors M. de Jumilhac vint prendre l’ordre pour l’exercice, que les mousquetaires gris firent au son du tambour. M. de Jumilhac vint prendre l’ordre une seconde fois pour faire faire le même exercice sans tambours. M. de Montboissier fit de même pour les noirs… La question de l’année passée au sujet des tambours des gardes s’étoit renouvelée la veille. M. le duc de Gramont répondit à M. de Jumilhac qu’il ne pouvoit pas changer de son chef l’usage qu’il avoit établi dans le régiment, d’autant plus qu’il n’y avoit point d’ordonnance de rendu sur cet article, mais qu’il lui paroissoit fort convenable que le Roi voulût bien en rendre une, et qu’aussitôt que S. M. auroit décidé ce que son régiment de gardes devoit faire, il le ferait exécuter. En conséquence, les gardes françoises et suisses prirent les armes … et ne battirent point. Les mousquetaires battirent en allant et en revenant, ce qu’ils n’avoient point fait l’année passée. Apparamment que MM les capitaines ont reconnu que toutes les troupes qui marchent doivent battre et surtout en entrant dans le château et en se retirant.
1743. Bouroux, le nouveau tambour-major des gardes françaises est envoyé en tournée d’inspection des tambours dans les garnisons de Lille, Thionville, Dunkerque, Compiègne et Saint-Malo.
1744. Règlement provisionnel pour le service de l’infanterie en campagne.
CHAPITRE PREMIER.
Départ du Quartier pour l’aſſemblée
de l’armée ; & Campement
VIII.
Les places des cuiſines ſeront marquées à dix pas du fond du bataillon, & ſeront alignées aux tentes. Les tentes des tambours & des vivandiers, à dix pas des cuiſines.
CHAPITRE II.
Règles & Diſcipline du Camp.
XXVII.
On battra tous les jours la retraite au ſignal du coup de canon, qui ſera tiré au ſoleil couchant ; & au défaut de ce ſignal, les Tambours de la brigade de la droite le donneront, afin que tous les Tambours puiſſent commencer à battre enſemble. Les Tambours, tant pour la retraite, que pour tout ce qu’ils auront à battre, iront & reviendront de la droite à la gauche de leur régiment.
XXXI.
Le tambour de la garde du camp, battra la Diane tous les matins, au point du jour.
La Garde ſe battra à l’heure qui ſera ordonnée par le Général.
CHAPITRE III.
De l’Ordre.
LX.
Lorſque les Majors voudront diſtribuer l’ordre, un tambour de piquet de chaque régiment fera trois roulemens, pour y appeler, & l’on ne criera jamais, à l’ordre.
CHAPITRE VI.
Gardes.
XCII.
Gardes du Camp.
La Garde du camp ſera compoſée d’un ſergent, d’un homme par compagnie, & d’un tambour.
XCV.
Cette garde prendra les armes & ſera en haie, faiſant face au dehors du camp, dès qu’elle apercevra une troupe armée, juſqu’à ce qu’elle ſoit paſſée & éloignée de ſon poſte. Si cette troupe marche tambour battant ou trompette ſonnante, le tambour de la garde battra aux champs. Après la retraite, elle prendra les armes pour ſa ſûreté, lorſqu’il paſſera des détachemens à portée, mais ſans battre ni rendre d’honneur.
CXXXIV.
Lorſque les Princes du Sang & Légitimés de France, & Maréchaux de France, iront les uns chez les autres, les gardes qu’ils auront, prendront toûjours les armes, & les tambours battront aux champs, à la réſerve ſeulement des gardes détachées des régimens des Gardes françoiſes & ſuiſſes, qui ne prendront les armes que pour celui qu’elles garderont.
CXXXV.
Lorſqu’un Lieutenant général commandera l’armée, ſa garde ſera d’un Capitaine & cinquante hommes, ſans drapeau, & les tambours appelleront pour lui. Les Lieutenans généraux qui ne commanderont point l’armée, auront une garde de trente hommes, commandée par un Officier, & le tambour appellera.
CXXXVI.
Le Maréchal de camp qui commandera en chef un corps de troupes, aura trente hommes & un Officier de garde, avec le tambour qui appellera. Les autres Maréchaux de camp auront quinze hommes de garde avec un Sergent, le tambour qui les conduira, n’y reſtera point
CXXXVIII.
Les Tambours battront toûjours aux champs pour ceux qui auront une garde avec un drapeau.
Des Marches.
Marches de l’Armée.
CLXVII.
Quand il n’y aura ordre qu’à un ou pluſieurs régimens de marcher, & non à toute l’infanterie, les tambours battront aux champs pour le premier, l’aſſemblée pour le ſecond, & aux drapeaux pour le troiſième, & aux champs quand les régimens marcheront.
CHAPITRE X.
Honneurs que les Troupes doivent rendre.
CCXIV.
Si les Princes du Sang & Légitimés de France, ou le Général, paſſent à portée des troupes marchant en colonne, l’infanterie formera des rangs ; les officiers ſe tiendront à leur poſte, & les tambours battront aux champs.
CHAPITRE XIV.
Sièges.
Ordre de Bataille.
CCXLVI.
Les tambours ſeront partagez au premier & au dernier piquet du bataillon, il en marchera un ſeulement avec chacun des piquets qui pourront être commandez pendant le tems de la tranchée.
Pour relever la Tranchée.
CCLI.
Tambours.
Toutes les troupes, ſoit en montant, ſoit en deſcendant la tranchée, auront toûjours fuſil ſur le bras, le tampon ôté de deſſus le baſſinet, & marcheront enſeignes déployées & tambours battans, jusqu’à ce qu’il faille défiler.
CCLII.
Honneurs.
On ne rendra d’honneurs dans la tranchée à perſonne, & les tambours n’y battront que la Diane lorſque le jour commencera à paroître.
CCLVIII.
Travailleurs.
Les détachemens de travailleurs ſeront toûjours de cinquante hommes, compris les deux ſergens & le tambour, commandés par un Capitaine, un Lieutenant & un Lieutenant en ſecond, ou Sous lieutenant, lorſqu’il y en aura d’entretenus dans chaque compagnie.
1742. M. de Chenevière, Détails militaires, Paris, 1742, tome 2, p. 47 (BnF R. 25384 Imp.)
Les ordonnances de l’armée royale défendaient expressément de confier la fonction de tambour à un jeune de moins de 18 ans « quoi qu’il sçache bien battre ».
1747. 19 janvier. Ordonnance du roy portant règlement pour l’habillement de l’infanterie françoise.
Il ſera fourni lors de l’habillement une culotte de toile à chaque Sergent, Caporal, Anſpeſſade, Soldat & Tambour, pour leur tenir lieu de doublure.
Il ſera fourni à chaque Sergent, Caporal, Anſpeſſade, Soldat & Tambour, une paire de guêtres de toile écrue.
Habillement des Tambours
Il ſera employé à l’habillement des Tambours, les mêmes qualités & quantités de draps d’étoffes & de boutons, qu’à ceux des Soldats, avec la petite livrée en brandebourg, juſqu’à la poche ſeulement, tant dans les régimens qui portent la livrée de Sa Majeſté, que dans les régimens qui portent celle des Colonels. Les ceinturons & coliers ſeront de buffle, couverts de livrée.
Les Caporaux, Anſpeſſades, Soldats & Tambours, ſeront à l’avenir obligez de ſ’entretenir d’une cravatte de crépon ou étamine noire.
Fait à Verſailles le dix-neuf Janvier mil sept cens quarante-ſept.
1748. Jean-Louis Couturier, Le Tambour en France à l’époque baroque, 2012 (pdf).
Le compositeur Jean-Philippe Rameau (1683-1764) est le premier en France à utiliser la percussion, par l’emploi d’un « tambour voilé » lors du prologue de son ballet héroïque Zaïs (1748), dont l’ouverture dépeint le débrouillement du chaos et le choc des quatre éléments (la terre, l’eau, l’air et le feu) lorsqu’ils se sont séparés. Le son du tambour voilé qui intervient en solo dès le début du prologue, apporte un aspect lugubre et inquiétant, propre à dépeindre ou suggérer le chaos originel.
L’emploi du tambour était déjà attesté dans les marches funèbres (Purcell, Funeral March For Queen Mary, 1696, Marche des Pompes funèbres pour les grandes cérémonies laquelle a esté fante en premier lieu pour la Pompe funèbre de Mad la Dauphine par Philidor lainé Lan 16, Marche a 3 hautbois différents pour les tambours de la chambre, batterie de tambour, …).
1750. Ordonnance du roi, portant règlement fur le fervice de l’infanterie en campagne. Du 17 février 1753.
28. De la retraite
177. Signal de la retraite
On battra tous les jours la retraite à foleil couchant, au lignai d’un coup de canon, ou, à ce défaut, au fignal que donneront les Tambours de la brigade de la droite, afin que tous les Tambours puiffent commencer à battre enfernble.
178. Marche des Tambours
LES Tambours, tant pour la retraite que pour tout ce qu’ils auront à battre, iront &. reviendront le long du front du régiment, en commençant par la droite, ou par la gauche fi le régiment étoit campé à colonne renverfée.
191. Battre la garde
LA garde fe battra tous les matins à l’heure qui fera ordonnée par le Général, foit que les gardes doivent s’ affembler ou non.
192. La breloque
APRÈS que les gardes feront parties du camp, le Tambour du piquet du premier bataillon de la droite, battra la breloque. qui fera fuivie par tous les Tambours des piquets de la ligne; ce qui fervira d’avertiffement pour faire balayer les rues & la tête du camp. jufqu’à trente pas au delà des faisceaux.
CCII. ON ne fe fervira point dans les camp, du mot arrête, pour quelque chofe que ce foit; & s’il s’agit de faire arrêter quelqu’un qui fuit, on criera au voleur.
CCIII.
LE terme d’alerte fera auffi interdit dans les postes & aux gardes pour y faire prendre les armes; & les officiers & Sergens de ces poftes, ou Gardes, tiendront la main à ce que l’on fe ferve de celui d’appeler aux armes.
CCI V.
Batteries de Tambours.
LES Tambours ne banronl que pour les chofes ordonnées, & pour leurs écoles qui ne commenceront jamais par la Générale, & fe tiendront ordinairement aux heures que les Tambours ont coûtume de s’assembler pout dîner & pour fouper.
DE L’ASSEMBLEE,
infpection & conduite des Gardes.
CCXLIII. Heure de battre l’affemblée.
LE Général de l’armée ordonnera l’heure à laquelle les Tambours devront battre l’affemblée tous les matins, foit que les gardes f’affemblent ou non.
CCXLIV. Visite des Majors des Régimens.
Une demi-heure auparavant que l’on batte l’affemblée, les Majors des régimens affembleront à la tête de leur camp, les détachemens deftinés, tant pour la garde du camp & les gardes ordinaires, que pour ceIIes des officiers généraux & le remplacement du piquet; & ils les vifiteront pour s’affurer qu’Ils foient pourvûs du pain, des munitions de guerre, & des outils qu’ils devront avoir felon le fervice auquel ils feront deftinés.
CCXCV.
LORSQUE le Sergent fera à portée d’être entendu, il criera qui vive; & après qu’il lui aura été répondu France, il demandera quel régiment.
CCXCVIII.
LES honneurs rendus par les différentes batteries de tambour, cefferont à la retraite, & ne recommenceront qu’à l’heure marquée pour battre l’affemblée des gardes.
CCCI.
Si ce font des Trompettes ou Tambours venant de l’armée ennemie, on leur fera bander les yeux avant de les conduire au Major général.
DES MARCHES
CCCLVIII. Ordre des batteries.
ON commencera par battre la Générale quand toute l’Infanterie de l’armée devra marcher ou prendre les armes.
CCCLIX.
Au lieu de la Générale on battra aux champs en premier lieu, quand il n’y aura qu’une partie de l’Infanterie qui devra marcher.
CCCLX.
SOIT que l’lnfanterie marche en tout ou en partie, les Tambours battront l’affemblée en fecond lieu, le drapeau en troisième, & la marche en quatrième.
CCCLXII. Générale ou Premier.
LORSQU’ON battra la Générale ou le Premier pour décamper, les Officiers de piquet des régimens qui devront marcher, monteront à cheval, ils fe partageront à la tête, à la queue & fur les flancs du camp de chaque bataillon; & ils feront pofer des fontanelles d’augmentation où ils les jugeront nécessaires. afin d’empêcher les Soldats de fortir du camp.
CCCLXV.
AUSSI-TOST après la Générale, ou à telle autre heure qu’il fera ordonné. on fera conduire les convalefcens au lieu qui aura été indiqué.
CCCLXXVII. Aux drapeaux.
LORSQU’ON battra aux drapeaux. les Soldats prendront les armes, & les Caporaux fe chargeront des faisceaux &. manteaux d’armes.
CDIV. Cris.
ILS empêcheront que perfonne ne crie ni halte, ni Cris marche, &. qu’on ne faffe paffer aucune parole.
CDV. Haltes.
SI les troupes de la queue d’une colonne ne peuvent fuivre la tête, ou qu’il leur arrive quelque accident qui les oblige à s’arrêter, le Tambour qui marchera à la tête du bataillon demeuré en arrière, appellera; les autres Tambours appelleront de bataillon en bataillon jufqu’à la tête qui fera halte, en attendant que le même Tambour qui aura commencé à appeler, batte aux champs; & cependant le Commandant du bataillon qui fera arrêté, enverra un Officier à l’Officier général chargé de la conduite de la colonne, pour l’avenir de ce qui fera arrivé.
CDVI. Paffage des Princes et Maréchaux de France, & du Commandant de l’armée.
LORSQUE les Princes du fang ou légitimés, les Maréchaux de France, & le Commandant de l’armée, quand même il ne feroit pas Maréchal de France, pafferont le long d’une colonne qui fera en marche, les Soldats fans s’arrêter, porteront leur fusil fur l’épaule, & les Tambours battront aux champs.
Si la colonne eft en halte, les bataillons fe mettront en bataille.
CDVIII. Générale imprévue.
TOUTES les fois que l’on battra la Générale, fans qu’elle ait été ordonnée d’avance, les Majors de brigade fe rendront promptement auprès du Major général, afin de recevoir les ordres qu’il aura il leur diftribuer.
CDXXXIV. Fanions.
IL y aura à chaque régiment un fanion, qui fera porté par un des valets que le Major choisira, fur lequel fanion le nom du régiment fera écrit.
DLIII.
LORSQUE l’on amènera le criminel fur le lieu de l’exécution, les troupes feront fous les armes, les Officiers à leur porte. les Tambours battront aux champs; & il fera publié un ban portant défendes de crier grâce, sous peine de la vie.
DES HONNEURS MILITAIRES.
DLXII. Drapeau blanc.
LE drapeau blanc ne fe portera jamais à aucune garde de quelque régiment qu’elle foit, que Iorfque le Colonel la montera pour Sa Majefté & pour Monfieur le Dauphin; bien entendu néanmoins, que fi le Colonel étoit abfent, on ne porteroit pas moins le drapeau blanc à la garde qu’il devroit monter étant préfent.
DLXV.
LORSQUE les Princes du fan & Iégitimés de France, & Maréchaux de France, iront les uns chez les autres, leurs gardes présenteront les armes, & les Tambours battront aux champs.
DLXVl
LES gardes des Officiers généraux prendront Ies armes pour les Princes & Maréchaux de France, Iorsqu’iIs pafferont devant elles, & celles qui auront des Tambours battront aux champs.
DLXVlI.
LES Tambours battront toujours aux champs pour ceux à qui il fera dû une garde avec un drapeau.
DLXVIIl. Garde des officiers généraux
LE Lieutenant général commandant une armée en chef, aura pour fa garde cinquante hommes fans drapeau, commandés par un Capitaine, & le Tambour appellera.
DLXIX.
LES Lieutenants généraux employés dans les armées, auront trente hommes commandés par un Officier, & le Tambour appellera.
DLXX.
LE Maréchal-de-carnp qui aura un ordre pour commander en chef un corps de troupes, aura trente hommes & un Officier, & le Tambour appeIIera.
DLXXL
LES Maréchaux-de-camp employés, auront quinze hommes & un Sergent; le Tambour conduira la garde &. n’y refera pas.
DLXXIl
LES gardes des Officiers généraux prendront les armes lorfqu’il piaffera une troupe devant Ieur logis; & le Tambour battra, fi cette troupe marche Tambour battant ou Trompette fonnante.
DLXXVIII. Gardes du camp.
LES gardes de la tête du camp prendront les armes pour les Princes du fang & légitimés de France, les Maréchaux de France, & Ie Commandant de l’armée ou du corps de troupes ; & les Tambours battront aux champs.
DLXXIX.
ELLES fe mettrons Fous les armes & en haie pour les Lieutenans généraux & les Maréchaux-de-camp de jour; & le Tambour ne battra pas.
DLXXX. Gardes des poftes.
QUANT aux gardes des portes autour de l’armée, elles prendront les armes dès qu’elles verront venir à elles quatre ou cinq personnes ; & lorfqu’elles les auront fait reconnaître, elles les recevront fuivant leurs dignités, battront aux champs pour les Princes du fang & légitimés & pour les Maréchaux de France; appelleront pour un Lieutenant général, même quand il commandera l’armée & fe mettront fous les armes, le Tambour prêt à battre, pour un Maréchal-de-camp.
90. DES HONNEURS FUNEBRES
DCIV. Crêpes.
IIIIL sera mis, autant qu’il fe pourra, des crêpes aux drapeaux que l’on portera aux convois; & les caiffes des Tambours feront couvertes de ferge noire.
DCLI.
TOUTES les troupes, foit en montant, foit en defcendant la tranchée, marcheront Tambour battant & enfeignes déployées, portant le fusil fur l’épaule jufqu’au lieu où elles devront commencer à défiler; où ayant mis la bayonnette au bout du fusil, & ôté le tampon de diffus le baffinet, elles porteront le fusil fur le bras gauche.
1751. Dictionnaire militaire ou recueil alphabétique de tous les termes propres à la guerre, par M. Aubert de la Chesnaye des Bois, tome 2, 1751, p. 1043
Chaque régiment d’infanterie a un Tambour Major et chaque compagnie a le sien particulier.
Le Tambour Major a la même autorité sur les autres tambours qu’un caporal sur son escouade. Il les instruit des différentes manières de battre qui sont en France, la Générale, l’Assemblée, le Dernier, le Drapeau, aux Champs, la Marche, la Diane, l’Alarme, la Chamade, l’Appel, la Fascine ou Breloque pour avertir les travailleurs de se rendre au travail, le Ban, et la Retraite. C’est lui qui commande les Tambours. pour les Gardes, pour les Détachements et pour toutes les autres fonctions où il est nécessaire qu’il y ait des tambours.
Le Tambour Major marche à leur tête quand ils battent tous ensemble au Corps, ou pour la garde dans les Places, pendant les routes. Il doit tous les jours d’exercice ou de combat réel, être fort attentif au commandement du Major afin de régler la batterie sur les mouvements qu’il leur donne. Il a une paie particulière.
1751. Mondésir, Manuel, p. 234 (archives Duc de Guise DianeCorvéeCoupsVolants.pdf). On bat la Diane dans les villes de guerre sur les remparts, avant l’ouverture des portes ; à l’armée ou dans les camps de paix, au point du jour, pour éveiller le soldat, l’avertir qu’il doit se lever. Les tambours font encore usage de cette batterie pour saluer un officier le jour de sa réception.
1751. D’Espagnac, Essai sur la science de la guerre, tome 3, La Haye, 1751.
Le ſon du tambour ſe fait entendre de bien plus loin que la voix ; il oblige le ſoldat à plus d’attention ; au ſurplus les avertiſſemens que le Major fait à voix ordinaire ſont quelque fois pris par les ſoldats des aîles pour des commandemens à cauſe de l’éloignement, du vent contraire, & du rapport des termes entendus confuſement : il eſt três-utile d’accoutumer les troupes à faire toutes les manoeuvres au ſon du tambour & ſuivant les batteries affectées à chacune.
Quelques mouvemens qu’un Bataillon doive faire ſuivant les batteries, il faut qn’elles ſoient annoncées par un roulement, ou un coup de baguette, afin d’y rendre les ſoldats attentifs.
Toutes les marches des Régimens d’Infanterie ont un prélude, c’eſt-à-dire des roulemens préaratoires : ils doivent être faits par un ſeul tambour, les autres ne battant avec lui que quand il donne les coups de baguette de la marche : ce n’eſt qu’alors que la troupe doit partir.
Poſés pour principe qu’un roulement court déſigne qu’on doit prêter attention, que deux roulemens déſignent que le mouvement doit être tait en tournant ſur la droite, que trois roulemens courts le déſignent ſur la gauche, ainſi ſi les tambours battent enſuite aux champs, le Bataillon entier fait un quart de converſion à droite ou à gauche ſuivant les roulemens qui l’on précédé.
Quatre roulemens marquent qu’on doit rompre de droite & de gauche.
Deux coups de baguette ſeront le ſignal pour rompre par demi rangs dès qu’enſuite on battra aux champs.
Trois coups de baguette ſeront le ſignal pour rompre par quart de rangs. -
Quatre coups de baguette ſeront le ſignal pour rompre par demi quart de rangs.
Cinq coups de baguette ſeront le ſignal pour rompre par compagnie ou par diviſion.
Dans toutes ces occaſions on obſervera de rompre par la droite ou par la gauche ſuivantle nombre des roulemens qui auront précédé les coups de baguette.
Les Grénadiers ni le piquet ne ſeront point compris dans les diviſions du Bataillon, & rompront en particulier,à moins qu’on ne rompit par demi compagnies , ce qui ſera diſtingué par ſix coups de baguette après le roulement ; & en ce cas les Grénadiers & le piquet formeroient chacun deux diviſions, parce qu’il s’agiroit de défiler par un terrain étroit.
Pour les demi-tours à droite, les tambours battront la retraite ſans roulement. -
Quand les tambours appelleront, les rangs ſe ſerreront à la pointe de l’épée.
Quand ils battront au Drapeau , le Bataillon ſe remettra en bataille toutes les diviſions à la fois : mais quand un ſeul tambour, par exemple celui des Grénadiers, ou ſeulement les tambours, de la droite, battront le Drapeau, toutes les diviſions ſe remettront en bataille l’une après l’autre.
P. 71. EXTRAIT DE LA DERNIERE ORDONNANCE DU ROI, Sur le maniement des armes de l’Infanterie Françoiſe & Etrangére. Du 7. Mai 1750
Lorſqu’un Régiment devra prendre les armes pour faire l’exercice, on battra d’abord le premier, à moins que toute l’Infanterie de la garniſon, du quartier ou du camp, ne dût les prendre en même tems ; auquel cas tous les tambours battront la générale. - - "
On battra enſuite l’aſſemblée , à l’heure qui ſera ordonnée : alors les Sergens aſſembleront leurs compagnies, mettant les ſoldats en haye, devant leurs quartiers, ou dans les rues du camp, pour en faire l’appel ; après quoi ils les formeront ſur quatre rangs, déſignant ceux qui devront
être de piquet; & ils les conduiront, le fuſil ſur l’épaule, au lieu de l’aſſemblée générale du Bataillon, où les ſoldats reſteront repoſés ſur le fuſil, juſqu’à l’arrivée des Drapeaux.
Volume 3. p. 246. Origine de l’uniforme dans les armées royales.
A l’écharpe ſuccéderent les éguillettes qui ſervoient auparavant à ſoûtenir l’écharpe, & qu’on conſerva en les laiſſant pendre en lanieres , arrêtées par le bout d’un long ferret, & comme elles ſe nouoient en roſettes, on leur donna le nom de noeud d’épaule. Elles ſervirent à leur tour à diſtinguer les Corps , & comme on en conſerva deux , chaque Commandant put continuer à donner ſa livrée à ſes ſoldats ; on ne tarda pas auſſi à habiller les Trompettes, & les Tambours de la livrée des Colonels. Quand à l’uniforme ou habillement des Troupes, il n’a commencé que ſous Louis XIII. , un peu avant le ſiège de la Rochelle.
Il eſt étonnant qu’une choſe ſi néceſſaire ait été ſi long-temps négligée , vû les inconvéniens que pouvoient occaſionner quelquefois les foi bles moyens qu’on avoit pour ſe reconnoître. A la Bataille de Pavie, les Troupes ennemies pour éviter le feu de notre Artillerie, ſe mirent en bataille avant le jour ; & pour pouvoir ſe reconnoître en défilant pendant la nuit, elles mirent des chemiſes blanches par deſſus leurs habillemens.
P. 354. les Tambours partagés aux deux extrêmités, battent la charge : ſi c’eſt une fille de mauvaiſe vie qui ſubiſſe ce châtiment, ils battent les marionettes.
P. 389. Les Tambours, Timbales & Trompettes des troupes qui entreront dans une place, battront & ſonneront dès la premiere barriere ; & les Tambours des Gardes , devant leſquelles elles paſſeront, battront aux champs. Art. 233.
S’il ſe préſente aux portes , des Tambours ou Trompettes venant des ennemis , les Officiers de garde aux avancées, leur feront bander les yeux , & les feront conduire de poſte en poſte au Commandant de la place, ſans ſouffrir qu’ils s’arrêtent nulle part en chemin , ni qu’ils parlent à qui que ce ſoit. Art. 234.
P. 450. Honneurs funèbres.
Tome IV. P. 467.
Des batteries des tambours & signaux relatifs aux évolutions.
Pour ſuppléer au défaut de la voix , lorſqu’elle ne pourra ſe faire entendre ſur l’étendue du front des bataillons, on ſe ſervira des batteries des Tambours pour annoncer chaque mouvement, & des ſignaux ci.après déſignés, par leſquels le Major fera entendre aux Tambours celles qu’ils au ront à faire.
Batteries.
Pour raſſembler une troupe , ou pour lui faire ſerrer les rangs lorſqu’elle eſt raſſemblée, on fera appeller les Tambours,
Pour marcher en avant, on battra aux champs.
Tout mouvement qui n’aura point été indiqué ſera annoncé par un roulement s’il doit ſe faire à droite, ou par deux ſi c’eſt à gauche.
Si le bataillon doit ſe rompre par demi-rang, après un ou deux roulements on donnera deux coups de baguette, trois ſi c’eſt par tiers de rang , quatre ſi c’eſt par pelotons, & cinq ſi c’eſt par ſections ; après quoi es Tambours battront aux champs.
Le bataillon étant rompu ſe reformera dès que l’on battra aux drapeaux, & marchera devant lui en bataille , ſoit qu’on continue cette batterie, ou qu’on batte la charge, même ſi l’on battoit aux champs, à moins que cette batterie n’eût été précédée de roulements.
Les bataillons entiers feront un quart de converſion , quand après un ou deux roulements, ſuivis d’un coup de baguette, les Tambours battront aux champs : s’il y avoit plus d’un bataillon, & qu’on voulût leur faire faire enſemble le quart de converſion , on ne donnera point de coups de baguette après les roulemcnts.
Pour doubler les diviſions, on fera trois roulementi qui ſeront ſuivis d’un coup de baguette.
On fera les mêmes batteries pour dédoubler les diviſions.
Pour tripler les diviſions , on fera quatre roulements ſuivis d’un coup de baguette, & on les fera remettre par la méme batterie.
On formera la colomne d’attaque, quand après deux coups de baguette ſuivis d’un roulement, les Tambours battront l’aſſemblée, & celle de retraite quand les deux coups de baguette ſeront ſuivis de deux roulements.
Le bataillon fera demi-tour à droite ſi l’on bat la retraite, & marchera devant lui.
On ceſſera de marcher toutes les fois que les Tambours ceſſeront de battre.
1751. L’Encyclopédie, 1re éd. Jaucourt, Le Blond, d’Argenville, 1751 (Tome 15, p. 874-877).
TAMBOUR, (Art milit.) ce mot signifie également l’instrument militaire qu’on nomme autrement la caisse, & celui qui en bat.
L’instrument de guerre qu’on nomme tambour, est moins ancien que la trompette : on ne voit pas que les romains s’en soient servis à la guerre. La partie sur laquelle frappent les baguettes, a toujours été une peau tendue : on se sert depuis long-tems de peau de mouton. Ce qu’on appelle maintenant lacaisse, parce qu’elle est de bois, a été souvent de cuivre ou de laiton, comme le corps de tymbale d’aujourd’hui. Le tambour est pour l’infanterie, comme la trompette pour la cavalerie ; & les batteries de tambour sont différentes, suivant les diverses rencontres : on dit battre la diane, &c.
On se sert du tambour pour avertir les troupes de différentes occasions de service, soit pour proposer quelque chose à l’ennemi ; cette derniere espece de batterie s’appelle chamade. Chaque régiment d’infanterie a un tambour major, & chaque compagnie a le sien particulier. Battre aux champs, ou battre le premier, est avertir un corps particulier d’infanterie, qu’il y a ordre de marcher ; mais si cet ordre s’étend sur toute l’infanterie d’une armée, cette batterie s’appelle lagénérale. Battre le second, ou battre l’assemblée, c’est avertir les soldats d’aller au drapeau. Battre le dernier, c’est pour aller à la levée du drapeau. Battre la marche, c’est la batterie ordonnée, quand les troupes commencent à marcher.
Dans un camp, il y a une batterie particuliere pour regler l’entrée & la sortie du camp, & déterminer le tems que les soldats doivent sortir de leurs tentes. Battre la charge, ou battre la guerre, c’est la batterie pour aller à l’ennemi ; battre la retraite, c’est la batterie ordonnée après le combat, c’est aussi celle qui est ordonnée dans une garnison, pour obliger les soldats à se retirer sur le soir dans leurs casernes ou chambrées ; battre en tumulte & avec précipitation, se dit pour appeller promptement les soldats, lorsque quelque personne de qualité passe inopinément devant le corps de-garde, & qu’il faut faire la parade ; on bat la diane au point du jour, dans une garnison, mais lorsqu’une armée fait un siege, il n’y a que les troupes d’infanterie qui ont monté la garde, & sur-tout celles de la tranchée, qui fassent battre la diane au lever de l’aurore, alors cette batterie est suivie des premieres décharges de canon que l’obscurité de la nuit avoit interrompues, par l’impossibilité de pointer les pieces à propos sur les travaux des assiegés. Quand un bataillon est sous les armes, les tambours sont sur les aîles, & quand il défile, les uns sont postés à la tête, les autres dans les divisions & à la queue. Dict. mil. (D. J.)
Tambour, (Luth.) cet instrument a plusieurs parties qu’il faut distinguer ; il y a le corps ou la caisse. On peut la faire de laiton ou de bois. Communément on la fait de chêne ou de noyer. Sa hauteur est égale à sa largeur. Les peaux dont on la couvre se bandent par le moyen de cerceaux, auxquels sont attachées des cordes qui vont d’un cerceau à l’autre ; ces cordes se serrent par le moyen d’autres petites cordes, courroies ou nœuds mobiles sur les premieres. Chaque nœud embrasse deux cordes. Le nœud est fait de peau de mouton. Les facteurs, au-lieu de nœud, disent tirant. Les peaux du tambour sont de mouton, & non d’âne. On les choisit fortes ou foibles, selon l’étendue du tambour. Il y a la peau de dessus, sur laquelle on frappe avec les baguettes ; & la peau de dessous, qui est traversée d’une corde à boyau qui s’étend aussi, & qu’on appelle le timbre du tambour. Le timbre est fait d’une seule corde mise en double, ou de deux cordes. Il est fixé d’un bout sur le cerceau, & de l’autre il passe par un trou, au sortir duquel on l’arrête avec une cheville, qui va en diminuant comme un fosset ou cône. La corde ou le timbre se tend plus ou moins, selon qu’on force plus ou moins la cheville, dont le diametre augmentant à mesure qu’on l’enfonce davantage, bande le timbre de cet accroissement. Les cercles qui tiennent ou serrent les peaux sur la caisse s’appellent vergettes. Il en est des baguettes comme des battans de cloches, il faut les proportionner à la grosseur dutambour.
Ce tambour s’appelle tambour militaire ; mais il y en a de deux autres sortes ; l’un qu’on appelle tambour de Provence. Il ne differe proprement du premier qu’en ce qu’il est plus long ; on l’appelle plus communément tambourin. L’autre, qui s’appelle tambour de basque : c’est une espece de sas couvert d’une seule peau, dont la caisse qui n’a que quelques doigts de hauteur, est garnietout-autour ou de grelots ou de lames sonores. On le tient d’une main, & on le frappe avec les doigts de l’autre.
La hauteur & la largeur des tambours doivent garder entr’elles les mêmes proportions que les cloches, pour faire les accords qu’on souhaite. Si l’on veut que quatre tambours sonnent ut, mi, sol, ut, il faut que leurs hauteurs soient entr’elles comme les nombres 4, 5, 6, 8.
Les plus grandes peaux qu’on puisse trouver pour ces instrumens n’ont que deux piés & demi de large.
Il faut de l’oreille pour accorder des tambours entr’eux. Il en faut aussi beaucoup pour battre des mesures, & une grande légereté & fermeté de mains pour battre des mesures composées & des mouvemens vifs. C’est la force des coups plus ou moins violens qui doit séparer les mesures, & distinguer les tems. Il faut que les intervalles des coups répondent à la durée des notes de l’air.
Tambour, membrane du, (Anatomie.) autrement dite le tympan de l’oreille est une pellicule mince, transparente, & un peu plate, dont le bord est rond & fortement engagé dans la rainure orbiculaire, qui distingue le conduit osseux de l’oreille externe d’avec la caisse du tambour. Elle est très-bandée ou tendue, sans être tout-à-fait plate ; car du côté du conduit externe, elle a une concavité légerement pointue dans le milieu ; & du côté de la caisse, elle a une convexité qui va pareillement en pointe dans le milieu qui est fait comme le centre.
Cette membrane, en partie connue dès le tems d’Hippocrate, est située obliquement. La partie supérieure de sa circonférence est tournée en-dehors, & la partie inférieure est tournée en dedans, conformément à la direction de la rainure osseuse. Elle est composée de lames très-fines & très-adroitement collées ensemble, arrosées de vaisseaux sanguins découverts & injectés par Ruisch. La lame externe est une production de la peau & de l’épiderme du conduit auditif externe. On les en peut tirer ensemble comme un doigt de gant. La lame interne n’est que la continuation du périoste de la caisse. On peut encore diviser chacune de ces lames en d’autres, principalement après avoir fait macérer la membrane entiere dans de l’eau. Elle est couverte extérieurement d’une toile mucilagineuse très-épaisse dans la premiere enfance.
L’enfoncement du centre de la membrane du tambour ou peau du tympan se fait par l’attache de l’osselet, appellé marteau, dont le manche est fortement collé à la face interne de la membrane, depuis la partie supérieure de sa circonférence jusqu’au centre où est attaché le bout du manche.
Le périoste du tympan produit celui des osselets ; il devient assez visible par l’injection anatomique qui fait paroître des vaisseaux capillaires, très-distinctement ramifiés sur la surface de ces osselets. Il se continue sur les deux fenêtres, & s’insinue dans le conduit d’Eustachi où il s’efface en se confondant avec la membrane interne du conduit.
On sait des gens qui peuvent éteindre une bougie en faisant sortir de l’air par le conduit de l’oreille ; d’autres, en fumant, en font sortir de la fumée de tabac, ce que j’ai vu exécuter par quelques personnes quand j’étois en Hollande.
Quelques-uns croient que cela ne peut arriver que parce que le tympan est percé ; mais la perforation du tympan causeroit une surdité quelque-tems après ; or comme je n’ai point vu les personnes de ma connoissance qui rendoient la fumée par l’oreille, perdre l’ouïe en tout, ni en partie, pendant plusieurs années, cette explication tombe d’elle-même. D’autres veulent, avec Dionis, que lamembrane du tambour ne tient pas également à toute la circonférence du cercle osseux dans lequel elle est enchâssée, mais qu’il y a à la partie supérieure un endroit auquel elle est moins collée, & par où quelques-uns peuvent faire passer la fumée qu’ils ont dans la bouche. Il est certain qu’il faut qu’il y ait alors quelque ouverture ; mais Dionis ne dit point avoir vu cet endroit décollé ou détaché dont il parle. Divers anatomistes l’ont inutilement cherché avec beaucoup de soin, & dans plusieurs sujets. Valsalva, en faisant des injections dans le canal d’Eustachi, n’a jamais pu faire passer aucune liqueur dans le conduit de l’oreille, mais cette expérience ne prouve rien contre le passage de la fumée ou de l’air. Il imagine pourtant d’avoir trouvé un passage dans un autre endroit du tambour, dans des têtes de personnes mortes de maladie & de mort violente. Cowper assûre qu’on trouve cette ouverture à l’endroit supérieur de cette membrane. Rivinus & quelques autres soutiennent que le tambour est percé dans l’endroit où le manche du marteau s’attache à sa tête, & que c’est par-là que la fumée du tabac passe. Cependant plusieurs anatomistes du premier ordre cherchent en vain ce petit trou oblique dont parle Rivinus, & ce n’est vraissemblablement qu’un jeu de la nature : car Ruysch dit avoir rempli la caisse du tambour de vif-argent par le canal d’Eustachi, & que rien de ce métal fluide ne trouva d’issue vers l’oreille extérieure.
On ne regarde plus la membrane du tambour comme le principal organe de l’ouïe depuis une expérience qu’on fit à Londres sur deux chiens, & qui est mentionnée dans Willis & dans les actes de la société royale. On prit deux chiens, on leur creva le tympan, & ils n’entendirent pas moins bien qu’auparavant la voix de ceux qui les appelloient, cependant peu de tems après ils perdirent l’ouïe. Peut-être cette membrane sert-elle de prélude ou de préparation à l’ouïe même. Derham pense qu’un de ses grands usages est de proportionner les sons à l’organe intérieur ; que par sa tension & son relâchement elle se met à l’unisson avec toutes sortes de sons, comme la prunelle se proportionne aux divers degrés de lumiere. Une preuve de l’usage de cette tension & de ce relâchement de la membrane du tambour pour entendre distinctement les sons, c’est que les sourds entendent plus facilement au milieu d’un grand bruit. Or, suivant Derham, qui a fait sur ce sujet de profondes recherches, voici la maniere dont les impressions du son se communiquent au nerf auditif.
Premierement, elles agissent sur le tympan & sur le marteau, ensuite le marteau agit sur l’enclume, celui-ci sur l’os orbiculaire & sur l’étrier, & enfin l’étrier communique cette action au nerf auditif ; car la base de l’étrier ne couvre pas seulement la fenêtre ovalaire au-dedans de laquelle le nerf est situé, mais une partie de ce nerf même se répand sur cette base. Il est vraissemblable que c’est-là la maniere dont se fait l’ouïe, ajoute-t-il, parce que le tympan étant remué, on peut voir tous les petits osselets se remuer en même-tems, & pousser la base de l’étrier alternativement dehors, dans le trou & dans la fenêtre ovalaire. On le voit dans la taupe, on le peut voir aussi dans les oreilles des autres animaux avec soin, & de maniere que les parties gardent leur situation naturelle.
Le tympan est bandé & relâché par le moyen des petits muscles qui s’attachent au marteau : mais comment cette membrane se bande & se relâche-t-elle si promptement ? comment communique-t-elle sans notre volonté & avec tant de proportion les divers tremblemens de l’air aux autres parties de l’oreille interne ? C’est, répond-on, une membrane seche, mince, transparente, ces conditions la rendent très propre à cet usage ; s’il lui survient quelque altération en ces qualités, il en arrive des duretés d’oreille ; tout cela est vrai, mais tout cela n’explique point une infinité de phénomenes qui concernent l’ouïe, les sons & la musique.
Les usages que quelques anatomistes assignent au tympan, comme les seuls & les principaux, savoir de fermer l’entrée à l’air froid du dehors, à la poussiere & à d’autres choses nuisibles, ne sont que des usages subalternes ou du second ordre : c’est comme si l’on disoit, que la peau d’un tambour ne sert qu’à empêcher qu’il n’entre de l’air & de la poussiere dans la caisse. (Le chevalier de Jaucourt.)
Tambour, c’est, dans la Fortification, une traverse dont on se sert pour empêcher les communications du chemin couvert aux redoutes & lunettes d’être enfilées. Voyez Redoute. Voyez aussi Pl. IV. de Fortification, fig. 3. les traverses des communications des places-d’armes R & P, aux lunettes ou redoutes A & B.
Le tambour, outre l’avantage qu’il a de couvrir les communications de l’enfilage, sert encore à les défendre ou à flanquer. (Q)
Tambour, (Marine.) c’est un assemblage de plusieurs planches clouées sur les jettereaux de l’éperon, & qui servent à rompre les coups de mer qui donnent sur cette partie de la proue.
Tambour, s. m. (Hydraul.) est un coffre de plomb, dont on se sert dans un bassin pour rassembler l’eau qu’on doit distribuer à différentes conduites, ou à plusieurs jets. Voyez Marmite.
Ce peut être encore un tuyau triangulaire, fait d’une table de plomb, dont on forme un tuyau de différentes grosseurs par les deux bouts, pour racorder un tuyau de six pouces de diametre sur un de trois. (K)
Tambour, en Architecture, c’est un mot qui se dit des chapiteaux corinthiens & composites, à cause qu’ils ont quelques ressemblances à l’instrument que les François appellent tambour ; quelques-uns l’appellent vase, & d’autres campan, cloche, &c.
On se sert aussi du mot tambour pour exprimer un retranchement de bois couvert d’un plafond ou d’un lambris pratiqué dans le côté d’un porche ou vestibule, ou en face de certaines églises, afin d’empêcher la vue des passans & l’incommodité du vent par le moyen des doubles portes.
Tambour signifie aussi un arrondissement de pierre, dont plusieurs forment le fût d’une colonne qui n’est pas aussi haut qu’un diametre.
On appelle encore tambour chaque pierre, pleine ou percée, dont le noyau d’un escalier à vis est composé. (D. J.)
Tambour, en Méchanique, est une espece de roue placée au-tour d’un axe ou poutre cylindrique, au sommet de laquelle sont deux leviers ou bâtons enfoncés pour pouvoir plus facilement tourner l’axe, afin de soulever les poids qu’on veut enlever. Voyez Axe dans le tambour, Tour & Treuil.
Tambour, maniere de broder au tambour. Le tambour est un instrument d’une forme circulaire, sur lequel, par le moyen d’une courroie & d’une boucle, ou de différens cerceaux qui s’emboîtent les uns dans les autres, on tient tendue une toile ou une étoffe légere de soie, sur laquelle on exécute avec une aiguille montée sur un manche, & qui a sa forme particuliere, le point de chaînette, soit avec un fil de soie nue, ou couvert d’or ou d’argent, & cela avec une vîtesse & une propreté surprenante. Avec ce seul point, on forme des feuilles, des fleurs, des ramages, & une infinité d’objets agréables dont on embellit l’étoffe destinée à des robes & autres usages. Voyez dans nos Planches le tambour & ses détails, l’aiguille, & même la maniere de travailler, qu’elles feront concevoir plus clairement que tout ce que nous en pouvons dire.
Pour broder au tambour lorsque l’étoffe est montée sur le métier, on prend la soie, on y fait un nœud, on la prend de la main gauche, on en étend une portion en prenant le nœud entre le bout du pouce & le bout de l’index, & passant le fil entre le doigt du milieu & le troisieme sous l’étoffe tendue ; on tient l’aiguille de la droite ; on passe l’aiguille à-travers l’étoffe en-dessus ; on accroche la partie de la soie tendue avec le crochet de l’aiguille ; on tire l’aiguille, la soie vient en-dessus & forme une boucle. On retourne l’aiguille, la soie sort de son crochet ; on renfonce l’aiguille entre les deux brins de la boucle ; on tourne la soie en-dessous sur l’aiguille ; on tire l’aiguille, la soie se place dans son crochet lorsque sa pointe est sur le point de sortir de l’étoffe ; quand elle en est sortie, elle attire la soie de-rechef en boucle ; on fait passer cette boule sur la premiere ; & l’on continue de faire ainsi des petites boucles égales, serrées, & passées les unes dans les autres, ce qui a fait appeller l’ouvrage chaînette.
L’aiguille, l’écrou du manche & le crochet sont dans la même direction. C’est l’écrou qui dirige le mouvement.
Si l’on travaille de bas-en-haut, on tourne le fil autour de l’aiguille sur l’aiguille, c’est-à-dire que quand le fil commence à passer sur elle, elle est entre le fil & le corps de celui qui brode.
Si l’on travaille de bas-en-haut, au contraire quand on commence le tour du fil sur l’aiguille, c’est le fil qui est entre le brodeur & l’aiguille.
Comme l’aiguille est grosse par en-bas, & est menue par la pointe, le trou qu’elle fait est large, & le crochet qui est à la pointe passe sans s’arrêter à l’étoffe.
Tambour, s. m. (Lutherie.) machine ronde qui toute seule sert à faire jouer des orgues sans le secours de la main. Sur ce tambour il y a des reglets comme sur un papier de musique, & à la place des notes, il y a des pointes de fer qui accrochent & font baisser les touches selon le son qu’on desire en tirer. (D. J.)
Tambour, (terme de Boisselier.) les ouvriers qui les font les appellent chauffe chemises. C’est une machine de bois ou d’osier en forme de caisse de véritabletambour, haute de quatre à cinq piés, & large d’un pié & demi, avec un couvercle. Au milieu de cette machine est tendu un réseau à claire voie, sur lequel on met une chemise ou autre linge. Il y a dessous un réchaud plein de charbon pour chauffer ou sécher cette chemise ou autre linge. (D. J.)
Tambour, en terme de Confiseur, est un tamis fort fin pour passer du sucre en poudre. Voyez les Pl. du Confisseur & leur explic. La premiere est le couvercle ; la seconde est le tamis, & la troisieme la boîte qui reçoit les matieres qui ont passé au-travers du tamis. Ces trois pieces s’ajustent ensemble, en sorte que le tamis entre dans les deux autres.
Tambour, (Horlogerie.) nom que l’on donne ordinairement à cette piece d’une montre que les horlogers appellent le barillet. Voyez Barillet, & les Planches de l’Horlogerie.
Tambour, ouvrage de Menuiserie, qui se plaçoit autrefois devant les portes pour empêcher l’entrée du vent : il n’est plus d’usage que pour les églises.
Tambour se dit aussi de la menuiserie qui recouvre quelque saillie dans un appartement.
Tambour, (Paumier.) c’est une partie du grand mur d’un jeu de paume, qui avance dans le jeu de quatre ou cinq pouces. Le tambour commence à-peu-près à la moitié de la distance de la corde de la grille, & continue jusqu’à la grille, ce qui retrécit le jeu de paume d’environ quatre ou cinq pouces dans cet espace. Les jeux de paume appellés quarrés n’ont point de tambour ; il n’y a que ceux qu’on nomme des dedans.
Tambour, (Serrur.) piece d’une figure ronde qui en renferme d’autres, comme on voit aux serrures des coffres-forts. Les pertuis sont montés dans le tambour.
Tambour, (Soierie.) machine sur laquelle on porte les chaînes pour les plier, ou pour les chiner.
Tambours, s. m. pl. (Sucrerie.) espece de gros cylindres de fer qui servent à écraser les cannes, & en exprimer le suc dans les moulins à sucre. On les nomme quelquefois rouleaux ; mais c’est improprement, le rouleau n’étant que le cylindre de bois dont on remplit le tambour, à-travers duquel passe l’axe ou pivot sur lequel il tourne. Savary. (D. J.)
1753. Ordonnance du Roy, Portant Règlement fur le Service de l’Infanterie en Campagne du 17 Février 1753.
43. CLXI.
Défend Sa Majefté à tous Officiers majors de s’envoyer l’ordre d’un régiment ou d’un bataillon à l’autre, autrement que par un Officier & par écrit, & jamais par un Sergent ni verbaIement.
CLXII.
Lorfque le Major d’un régiment voudra donner l’ordre, le Tambour du piquet du premier bataillon de ce régiment fera trois roulemens pour appeler, fans jamais crier à l’ordre.
80. CCXCVII.
Lorfqu’il importera de ne point donner connoiffance aux ennemis, des poftes que les gardes occuperont, & du paffage des Officiers généraux qui les vifiteront, le Major général aura foin d’avertir, par écrit les Officiers qui y feront détachés, de ne point faire rendre les honneurs qui font différenciés par les divertes batteries de tambour ; & lefdits Officiers rendront compte de cet ordre aux Officiers généraux qui pafferont à leurs poftes.
CCXC III.
Les honneurs rendus par les différentes batteries tambour, cefferont à la retraite, & ne recommenceront qu’à l’heure marquée pour battre l’affemblée des gardes.
1754. Instruction sur l’Exercice de l’infanterie du 14 mai 1754
A Paris
de l’imprimerie royale
M DCC LIV
BnF F 4754
Pp. 75 à 78
Des batteries de tambours et des signaux relatifs aux évolutions
Les batteries y sont désignées, ainsi que les mouvements auxquels elles s’appliquent, mais ne sont pas notées. Il y a tout lieu de supposer que cette instruction est assortie d’un supplément qui a été envoyé dans les régiments et n’a pas été mis dans le commerce.
Les ordonnances sur l’infanterie de 1767, 1786 ont donné lieu à de pareils suppléments.
D’après cette ordonnance, c’est le Major (et non le Tambour Major dont du reste il n’est pas fait mention) qui donne les signaux aux Tambours.
Je crois que les signaux étaient faits plus ou moins sommairement par le Major ou l’Aide et répétés par le Tambour Major.
Des batteries des tambours et des signaux relatifs aux évolutions.
Comme il n’est pas possible que la voix des officiers majors suffise pour qu’ils se fassent entendre sur l’étendue d’un front de plusieurs bataillons, et que pour y suppléer on est obligé de se servir de tambours, il est indispensable de régler non seulement les batteries qui doivent annoncer chaque mouvement, mais encore les signaux par lesquels le Major doit faire entendre aux tambours celles qu’ils ont à faire, afin que cette règle étant uniforme dans toutes les troupes lorsque plusieurs corps se trouvent joints ensemble, tous les tambours puissent entendre le signal de celui qui commande, et que tous les régiments se meuvent également à la même batterie.
C’est ce qui a engagé à donner le détail ci-après des batteries par lesquelles chaque mouvement devra être désigné, et des signaux qui désignent cette batterie.
Batteries
Pour rassembler une troupe, ou pour lui faire serrer les rangs lorsqu’elle est rassemblée, on fera appeler les tambours.
Pour marcher en avant, on battra aux champs.
Tout mouvement qui n’aura point été indiqué, sera annoncé par un roulement s’il doit se faire par la droite, ou par deux si c’est par la gauche.
Si le bataillon doit se rompre par section, après un ou deux roulemens on donnera un coup de baguette, deux si c’est par peloton, trois si c’est par manche et quatre si c’est par demi-rangs.
Le bataillon étant rompu se reformera dès que l’on battra aux drapeaux, et marchera devant lui en bataille, soit qu’on continue cette batterie, ou qu’on batte la charge, même si l’on battoit aux champs, à moins que cette batterie n’eut été précédée de roulemens.
Si le bataillon doit marcher par le centre, on l’annoncera en battant l’assemblée, et marquant les divisions par les coups de baguette qui précèdent cette batterie.
Lorsqu’il devra marcher par les ailes en arrière, on battra la breloque, après avoir désigné de même les divisions par des coups de baguette.
Les bataillons feront un quart de conversion, quant après un ou deux roulemens suivis de cinq coups de baguette, les tambours battront aux champs : s’ils y avoit plus d’un bataillon, on ne donnera point de coups de baguette après les roulemens quand on voudra leur faire ensemble le quart de conversion.
Pour doubler les divisions, on fera trois roulemens qui seront suivis d’un coup de baguette si les premières divisions doivent se jeter sur la droite, et de deux coups de baguette si les deuxièmes divisions doivent se jeter sur la gauche.
On fera les mêmes batteries pour dédoubler les divisions.
Pour tripler les divisions, on fera quatre roulemens suivis d’un coup de baguette, et on les fera remettre par la même batterie.
On formera la colonne, quand après un roulement suivi de trois coups de baguettes, les tambours battront l’assemblée. Le bataillon fera demi-tour à droite si l’on bat la retraite, et marchera devant lui.
On cessera de marcher toutes les fois que les tambours cesseront de battrre.
On battra la breloque pour envoyer les soldats à la paille.
Signaux
A l’égard des fignaux que le Major devra donner aux tambours ;
Il agitera fa canne circulairement autant de fois qu’il voudra que les Tambours faffent des roulemens.
Il marquera de même avec fa canne les coups de baguette qu’ils devront donner.
Pour faire battre aux champs, il lèvera fa canne droite le bout haut, ayant le bras tendu à la hauteur de l’épaule.
Pour faire battre aux drapeaux, il aura le bras tendu, le poignet tourné en dedans, de façon que la canne croife horizontalement devant lui à la hauteur de la cravatte.
Pour faire battre la charge, il portera fa canne directement devant lui, le bout en avant, ayant le bras tendu.
Pour faire appeler, il mettra fa canne fur l’épaule.
Pour faire battre la retraite, il prendra fa canne par le milieu, le poignet tourné en dedans, le bras tendu à la hauteur de la cravatte.
Pour faire battre l’affemblée, il prendra fa canne par la pomme le bras tendu devant lui à la hauteur de la cravatte, et la tiendra perpendiculairement le bout en bas.
Pour faire battre la breloque, il tiendra la canne pendue par le cordon, la main plus haute que la tête.
Pour faire ceffer de battre, il donnera un grand coup de fa canne contre terre fans la relever.
Journal du camp de la Sarre
Bibliothèque de Leschelle (Aisne).
Journal du camp de la Sarre commandé par M. de Chevert, lieutenant-général
Commencé ce premier septembre 1754 et fini le dernier du même mois.
p. 107. Défenses qui seront lues à la suite de l’ordonnance du Roy du 1er juillet 1727 concernant les crimes et délits militaires. Art. 13. Les tambours ne battront que pour les choses ordonnées et pour leurs écoles qui ne commenceront jamais par la généralle, et se tiendront aux heures ordinaires qui précèdent ou suivent leurs repas.
Ordre du 1er au 2 7bre 1754. P. 171. La garde se battera tous les jours à sept heures précises… La retraite … Toutes les autres batteries : les diannes, les fanfares et les écoles se feront conformément aux dernières instructions et ordonnances.
p. 172. Lettre à M. le comte d’Argenson pour l’envoi de l’ordre du 10 au 11 7bre au camp de la Sarre. Le 10 7bre 1754, Mgr… Je viens Mr de recevoir la lettre dont vous m’honorez au sujet des tambours que le Roy désire qui soient envoyés de chaque régiment à l’hôtel des Invalides pour leur école a vu le comte de Lacour qui y estoit jointe ; je vais tenir main à ce que tous Mrs les colonels des régimens du camp de la Sarre fassent le choix qu’ils doivent du meilleur tambour qu’ils auront pour cela, et les feray partir exactement au jour marqué, cette uniformité de plus dans les troupes est une batterie sur laquelle on pourra régler sa marche ne pourra produire qu’un très bon effet…
J’ai reçu de M. le comte d’Argenson la lettre qui suit dattée de Versailles le 15 7bre 1754.
Le Roy voulant Monsieur qu’il soit rassemblé à l’hôtel des Invalides un tambour de chaque régiment pour être instruit des batteries que Sa Majesté a résolue de rendre uniforme à lavenir dans son Infanterie, elle m’a ordonné de marquer aux colonels de faire le choix de ces tambours, j’’ay écrit en conséquence à ceux des régimens qui sont au camp que vous commandez et vous voudrez bien faire partir les tambours qu’ils auront choisies le jour marqué par la route que je joins ici. J’ay honneur… signé Dargenson.
Ordre du 17 7bre
L’infanterie battra la première … l’assemblée à … et le drapeau…
La ditte routte a féxée le départ desdits tambours aux 28 de 7bre et a été remise le 27 à Mr de Rayne major de Latour du Pin, major général de l’infanterie pour suivre l’exécution.
Au camp de la Sarre, le 28 7bre 1754, lettre à M. d’Argenson.
Les tambours choisis dans les régiments du camp pour l’école de la nouvelle marche à lhotel Royal des invalides sont partis ce matin pour s’y rendre en suivant la routte de la Cour que vous m’avez fait l’honneur de m’adresser.
Archives de la Guerre
Année 1754
Classement des minutes
18 octobre 1754
Le ministre de la Guerre à M. de Crémille
J’ai reçu votre lettre du 9 de ce mois et celle qui y était jointe du Sr Beaurain d’Orson, officier-major du bataillon de Bourkfeld au régiment Royal artillerie. Il serait fort inutile de le faire venir ici à l’occasion de l’assemblée des tambours des régiments aux Invalides, puisque la marche que l’on doit leur apprendre à battre est déterminée, ainsi que les autres batteries. Ainsi s’il a quelques observations à faire des signaux et sur les autres parties de la dite instruction, il faut les envoyer par écrit…
Archives de la Guerre
Année 1754
Classement des minutes
26 octobre 1754
Par lettre en date du 26 octobre 1754, le ministre accuse au chevalier de Vaudreuil, major du régiment des Gardes Françaises réception de l’envoi qu’il lui a fait de deux douzaines d’exemplaires de l’instruction aux tambours.
Archives de la guerre
1754
Classement des minutes
31 octobre 1754
Le ministre de la Guerre à M. de la Serre, maréchal de camp, gouverneur de l’Hôtel royal des Invalides
J’ai reçu la lettre sous date que vous m’avez adressée au sujet des tambours qui arrivent à l’Hôtel Royal des Invalides pour s’instruire des nouvelles batteries. Il ne s’agit point de les renvoyer, comme vous le proposez, à mesure qu’ils seront instruits. Cet arrangement serait contraire à celui que je me suis fait, et que j’ai annoncé au Roi, de lui faire entendre en même temps tous les tambours de son infanterie lorsqu’ils auront été formés par l’Ecole. Au surplus vous faites très bien d’en imposer à cette multitude, et il est bon que vous préposiez quelqu’un pour y mettre l’ordre convenable.
Histoire de l’infanterie en France. Tome 3, lieutenant-colonel Belhomme, Éditeur H. Charles-Lavauzelle, Paris, 1893-1902, pp. 199-200.
1754 (14 mai, nouveau règlement d’exercice pour l’infanterie)
Cette ordonnance réglemente pour la première fois les batteries à faire pour les tambours, hautbois et fifres. Jusqu’alors chaque corps avait sa manière de battre et ses batteries particulières, ce qui ne manquait pas d’avoir des inconvénients dans les camps. On profita de l’établissement d’une cadence régulière du pas à 60 pas par minute et à 120 pour le pas redoublé pour établir une série réglementaire de batteries et en laissant à chaque corps une marche particulière pour lui permettre de rassembler les hommes plus facilement. Les airs de tambour furent figés par une notation qui est encore en usage de nos jours : et comme chaque bataillon avait 4 clarinets jouant du hautbois ou du fifre, la plupart des batteries furent composées pour être jouées à la fois par les tambours, les hautbois et les fifres. Les batteries réglementaires, ce que l’on nomme l’ordonnance, furent ainsi figées : l’appel, l’assemblée, la charge, le drapeau, l’enterrement (tambour seul), le ban (tambour seul), la prière, la retraite et la marche particulière à chaque corps. Tous les tambours-majors de l’armée furent rassemblés à Versailles pour y apprendre les nouvelles batteries : le 1er décembre, sous le commandement du tambour-major des gardes françaises, ils battirent l’ordonnance sous les fenêtres du roi.
Mémoires du Duc de Luynes sur la cour de Louis XV, tome 13, p. 399.
Le dimanche 1er décembre 1754, Versailles.
« Au retour de la messe; le Roi est revenu dans son cabinet, des glaces et a passé dans son cabinet octogone qui donne sur la cour, il a vu de dessus le balcon 112 tambours qu’on a fait venir de tous les régiments françois et étrangers au service de la France ; on les exerce depuis longtemps pour leur apprendre la nouvelle marche françoise. Il y a toujours eu une marche françoise uniforme, mais battue différemment par les différents corps seulement pour le mouvement, les régiments étrangers au service de la France n’avoient pas la même marche. La nouvelle sera pour toutes l’infanterie française et étrangère ; il n’y a d’excepté que les Suisses, dont la marche est uniforme dans tous les pays où ils servent et qui ne pourroit se changer que du consentement de la nation. On change même la marche de l’artillerie. Il n’y aura plus qu’une seule marche ; c’est celle du régiment du Roi que l’on a choisie, elle est pareille à celle des mousquetaires, avec la différence que les mousquetaires la battent plus vite. On a cru apparemment que cette marche étoit plus cadencée et plus propre à faire marcher les troupes d’un pas mesuré, et on a sans doute pesé tous les inconvénients qui pouvoient résulter de ce changement. Il y en a deux qui paroissent de bien considérables, et apparemment ont été examinés, l’un de pouvoir faire battre des marches différentes, stratagème utile en plusieurs occasions, où l’ennemi n’a ni le temps ni les moyens d’approfondir la vérité, et celui que le soldat étranger au service de la France ne pourra plus reconnoître le corps dont il est dans les retraites précipitées et dans toutes les circonstances où il ne pourra apercevoir les drapeaux. »
BnF Imprimés
Gazette de France 1754 n° 49, p. 584
De Versailles le 5 décembre 1754
Le Roi ayant ordonné que toute l’infanterie françois battroit la même ordonnance, il a été ordonné en conséquence à tous les tambours majors des régimens, de se rendre aux Invalides, pour y être instruits par le Tambour Major du régiment des Gardes Françoises ce qui a été exécuté. Le 1er de ce mois, tous les tambours se rendent à Versailles & dans la cour du Château, en présence de Sa Majesté, qui étoit à son balcon, toute la nouvelle ordonnance fut battue avec une précision parfaite, soit en marchant, soit de pied ferme. Le Tambour Major du Régiement des Gardes Françoises ordonnoit les différentes batteries, & il y avoit dans les rangs quatre autres tambours dudit Régiment. Le Chevalier de Vaudreuil, Lieutenant Général des Armées du Roi é major du Régiment des Gardes Françoises, accompagné de deux Officiers Majors de ce Régiment, était sous le balcon de Sa Majesté, pour en recevoir les ordres, & pour les donner au Tambour Major.
Mercure de France, janvier 1755, p. 210
Le Roi ayant ordonné que toute l’infanterie françoise battroit la même ordonnance, il a été ordonné en conséquence à tous les tambours-majors des régimens de se rendre aux Invalides pour y être instruits par le tambour-major du Régiment des Gardes Françoises ; ce qui a été exécuté. Le premier, tous ces tambours se rendirent à Versailles ; & dans la cour du château, en présence de Sa Majesté, qui étoit à son balcon, toute la nouvelle ordonnance fut battue avec une précision parfaite, soit en marchant, soit de pied ferme. Le Tambour Major du Régiment des gardes Françoises ordonnoit les différentes batteries, & il y avoit dans les rangs quatre autres Tambours du dit Régiment. Le Chevalier de Vaudreuil, Lieutenant Général des Armées du Roi, & Major du Régiment des Gardes Françoises accompagné de deux Officiers Majors de ce Régiment, étoit sous les balcons de Sa Majesté pour en recevoir les ordres, & pour les donner au Tambour Major.
Gal Susane, Histoire de l’infanterie française, Paris 1876, t. 1, p. 242.
Ce fut en 1754, par ordre du 14 mai, dû au ministre, marquis de Paumy [erreur : comte d’Argenson, son oncle], que l’on régla les batteries de tambours, chose plus importante qu’il ne le semble au premier abord. Jusque là chaque régiment avait les siennes, et cette diversité avait plus d’une fois donné lieu aux regrettables confusions. Tous les tambours-majors furent appelés à Paris et mis sous les ordres du tambour-major des gardes françaises qui les instruisit pendant trois mois sur l’esplanade des Invalides. Le 1er décembre, il les conduisit à Versailles et leur fit battre l’ordonnance sous les fenêtres du roi. Quelle journée pour le tambour-major des gardes ! Il mérite d’avoir sa place dans l’histoire. Il s’appelait Jacques Bouroux, était né enfant de troupe au corps le 3 novembre 1721 et avait figuré à Fontenoy. Louis XVI lui a donné la croix de Saint-Louis le 1er septembre 1776 et une pension de 300 livres, équivalente à la retraite d’un capitaine.
Archives du Duc de Guise.
Projet de circulaire aux commandants des régiments d’infanterie française et étrangère.
Vous trouverez, monsieur, dans ce paquet, plusieurs imprimés de l’Instruction que le Roi a approuvée pour régler les différentes batteries dont son intention est que l’on se serve à l’avenir dans tous les régiments d’infanterie française et étrangère. Le tambour de celui que vous commandez, qui est venu à l’Hôtel Royal des Invalides, les a toutes exécutées devant S.M. avec les tambours des autres régiments, et comme je vous le renvoie parfaitement instruit de ce qui est prescrit dans cette instruction, je compte que tous ceux du corps se seront bientôt formés sur son exemple à exécuter les mêmes choses. S.M. me charge donc de vous recommander de tenir la main à ce que les fifres et les tambours de votre régiment soient exercés assiduements dans les écoles particulières à jouer les airs et battre les batteries qui sont notés dans l’instruction de la manière et pendant la mesure de temps qui y sont expliqués, de sorte qu’ils puissent commencer à exécuter le tout ensemble le 1er jour du mois de mai de l’année prochaine, S.M. voulant qu’à compter dudit jour on cesse de se servir dans son infanterie des anciennes batteries, et qu’on ne puisse sous quelque prétexte que ce soit y en introduire d’autre que celles qu’elle a adoptées.
Vous aurez agréable de m’accuser la réception de cette lettre et de m’informer de ce que vos aurez fait en conséquence ; vous comprendrez aisément que le Roi ayant pour objet de régler la marche du soldat sur des batteries uniformes, il ne faut point souffrir que la moindre variation s’introduise soit dans les airs et la façon de battre, ou dans la durée des mesures, et que pour cet effet il faut conserver soigneusement l’instruction afin d’y avoir recours en cas de besoin et de redresser sur le champ les erreurs dans lesquelles les tambours pourraient tomber par négligence ou autrement.
Archives de la Guerre.
1754, vol. 3386
Versailles, le 25 décembre 1754
Circulaire aux commandants des places
Je vous envoie, Monsieur, une instruction que le Roi a fait remettre à tous les régiments de son infanterie française et étrangère, à la seule exception des régiments suisses, laquelle contient la manière dont les fifres et les tambours doivent exécuter toutes les batteries.
Je vous préviens que l’intention de S.M. est que l’on n’en suive point d’autres à commencer du 1er mai de l’année prochaine, afin que vous y teniez la main dans la place que vous commandez. S’il y avait quelque régiment qui ne s’y conforma pas exactement et qui voulût introduire quelque nouveauté soit dans les airs et la façon de battre, ou dans la durée des mesures, vous ne manqueriez pas de m’en informer pour que j’en rende compte à Sa Majesté.
1755. 6 mai. Ordonnance du roi sur l’exercice de l’infanterie.
78. Des batteries des tambours & des signaux relatifs aux évolutions.
Pour suppléer au défaut de la voix lorsqu’elle ne pourra se faire entendre sur l’étendue du front des bataillons, on se servira des batteries des tambours pour annoncer chaque mouvement, & des signaux ci-après désignés, par lesquels le major fera entendre aux tambours celles qu’ils auront à faire.
Pour rassembler une troupe, ou pour leur faire serrer les rangs lorsqu’elle est rassemblée, on fera appeler les tambours.
Pour marcher en avant, on battra aux champs.
Tout mouvement qui n’aura point été indiqué, sera annoncé par un roulement s’il doit se faire à droite, ou par deux si c’est à gauche.
Si le bataillon doit se rompre par demi-rang, après un ou deux roulemens on donnera deux coups de baguette, trois si c’est par tiers de rang, quatre si c’est pas peloton, & cinq si c’est par sections, après quoi les tambours battront aux champs.
Le bataillon étant rompu se reformera dès que l’on battra aux drapeaux, & marchera devant lui en bataille, soit
79. qu’on continue cette batterie, ou qu’on batte la charge, même si l’on battoit aux champs, à moins que cette batterie n’eût été précédée de roulemens.
Les bataillons entiers feront un quart de conversion, quand après un ou deux roulemens suivis d’un coup de baguette, les tambours battront aux champs: s’ils avoit plus d’un bataillon, & que l’on voulût leur faire faire ensemble le quart de conversion, on ne donnera point de coups de baguette après les roulemens.
Pour doubler les divisions, on fera trois roulemens qui seront suivis d’un coup de baguette.
On fera les mêmes batteries pour dédoubler les divisions.
Pour tripler les divisions, on fera quatre roulemens suivis d’un coup de baguette, & on les fera remettre par la même batterie.
On formera la colonne d’attaque, quand après deux coups de baguette suivis d’un roulement, les tambours battront l’assemblée, & celle de retraite quand les deux coups de baguette seront suivis de deux roulemens.
Le bataillon fera demi-tour à droite si l’on bat la retraite & marchera devant lui.
On cessera de marcher toutes les fois que les tambours cesseront de battre.
A l’égard des signaux que le major devra donner aux tambours.
Il agitera son épée circulairement autant de fois qu’il voudra que les tambours battrons de roulemens.
Il marquera de même avec l’épée les coups de baguette qu’ils devront donner.
Pour faire battre aux champs, il lèvera l’épée droite la pointe en haut, ayant le bras tendu à la hauteur de l’épaule.
Pour faire battre aux drapeaux, il aura le bras tendu, le poignet tourné en dedans, de façon que l’épée croise devant lui à la hauteur de la cravate.
Pour faire battre la charge, il portera l’épée directement devant lui, la pointe en avant, ayant le bras tendu.
Pour faire appeler, il mettra l’épée sur l’épaule.
Pour faire battre la retraite, il passera l’épée croisée derrière le dos.
80. Pour faire battre l’assemblée, il tiendra l’épée perpendiculairement, la pointe en bas, le bras tendu devant lui à la hauteur de la cravate, & le poignet renversé en dedans.
Pour faire cesser de battre, il donnera un grand coup de l’épée vers la terre sans la relever.
80. Des revues. […]
Commandemens de l’exercice de l’infanterie, en François & en allemand, tirés de l’ordonnance du 6 May 1755. Pour l’usage des régimens suisses. A Strasbourg. 1755.
Commandemens de l’exercice de l’infanterie, en François & en italien, tirés de l’ordonnance du 6 May 1755. [pour les régimens Royal-Italien & Royal-Corse]
Bibliothèque de Leschelle (Aisne)
Journal du camp de Richemont sur la Moselle
Com. p. M. de Chevert
commencé le 26 d’aoust et finis le 26 de 7bre 1755
p. 135. art. 13. Les tambours ne battront que été (Camp Sarre et oct 1754)
M. de Chevert à M. d’Argenson, Richemont le 12 7bre 1755
L’assemblée des tambours de l’armée s’est faite cet après-midi en présence du tambour-major des Gardes et il m’a rapporté ce soir qu’il y avoit très peu de chose à rectifier, dans les batteries. Il assemble demain après-midi tous les tambours majors et compte qu’il ne laissera rien à désirer pour parvenir à la plus grande exactitude, le major de Touraine, qui étoit icy présent, m’a demandé de permettre qu’il y envoya son tambour-major avec un autre tambour. J’y ai consenti en ce que je n’y ay vu rien que de bien.
M. de Chevert à M. d’Argenson, Richemont le 13 7bre 1755
Le tambour-major des Gardes françoises a continué son école après-midi et je compte que son séjour icy amènera les batteries à leur perfection.
14 7bre 1755
Le Tambour-Major des Gardes Françoises a achevé ce soir les instructions et m’a paru content, je le suis aussy beaucoup de sa bonne conduite. Il partira demain matin.
Revue d’histoire
9e tome
Les camps de 1756
note 2, pp. 494-495
Le tambour-major des gardes françaises fut encore envoyé dans les camps, comme il l’avait été l’année précédente à Aymeries et à Richemont.
Voir lettre du marquis de St-Pern au ministre (8 août), disant que le tambour-major a passé 4 jours au camp de Dieppe. Il a réglé toutes les batteries “de 62 à 64 pas dans la minute”, conformément à ce qu’exécutent les tambours des gardes françaises : “les officiers conviennent qu’il a eu raison de donner plus de vivacité à chaque batterie, qu’ils trouvaient trop lente et qui les gênait beaucoup, ainsi que les soldats, parce qu’ils étaient obligés de soutenir le pas plus longtemps”.
Ministère de la Guerre
Archives administratives
A Paris, le 7 juillet 1756
Je ferai toucher aux hautbois et au tambour de mon régiment Monsieur, la gratification que vous avez eu la bonté de leur retirer, et que le Sr Caro m’a remise. Il me paraît que l’on rend peu de justice aux soins qu’il s’est donné. Il n’est pas encor question de la récompense, et le Sr Baronville qui a arangé quelques airs sur les parties de l’ordonnance qui ont été changées a fait graver un livre défectueux pour la galerie, qui le fait passer pour le compositeur du total. J’écris à M. le Duc de Chevreuse sur cela en le priant de faire supprimer ce livre et de songer que le Sr Caro, s’est seul doné la peine de l’instruction des Tambours et de la composition des batteries que d’ailleurs son livre leur est nécessaire, et non pas celuy de Baronville qui ne doit être payé que de sa musique. Ayés la bonté de rendre au Sr Caro le service d’en parler à Mr de Paulmi et de luy faire faire un traitement proportioné à celuy qu’a valu au Tambour-major des Gardes, l’Ecole de ceux de l’Infanterie, il mérite que ses soins et son intelligence soient récompensés.
J’ai l’honneur d’être avec un sincère atachement, Monsieur, votre très humble et très obéissant serviteur.
Harcourt Lillebonne
Ministère de la Guerre
Archives administratives
Compiègne du 14 août 1756
Mr le Duc de Chevreuse
Demandé les gratiffications cy-après, pour ceux qui ont instruit les Tambours des Dragons envoyés à l’Hôtel Royal des Invalides, des nouvelles batteries ordonnées, et qui les ont accompagnés lorsqu’ils les ont exécutées devant le Roy à Versailles.
Baronville, timbalier de la Compagnie de Villeroy, 600 Livres
Car, Tambour de la 1re Compagnie des Mousquetaires, 600 Livres
aux huit hautbois des mousquetaires chacun 30 Livres, [soit] 240 Livres
Total 1440 Livres
Il a été accordé 300 Livres de gratiffication sur la cassette du Rou aux tambours et hautbois de Dragons, qui leur a produit 15 Livres à chacun dont la distribution leur a été faite par M. de la Serre Gouverneur de l’Hôtel Royal des Invalides.
Archives de la Guerre
Vol. 3.410 P. 225
M. de St-Pern, commandant le camp près de Dieppe, au ministre de la Guerre.
Au camp de Janval près Dieppe, 8 août 1756.
Le tambour-major des Gardes françaises a passé quatre jours francs au camp, où il a exercé soir et matin les tambours des différents corps qui le composent pour les rendre uniformes entre eux sur toutes les différentes batteries qu’il a réglées de 62 à 64 pas dans la minute, conformément à ce qu’exécutent les tambours du régiment des Gardes françaises. La batterie de la Berloque est ce qui lui a donné le plus de peine à rectifier. Il est parti content et satisfait de son travail, et tous les officiers conviennent qu’il a eu raison de donner plus de vivacité à chaque batterie qu’ils trouvaient trop lentes et qui les gênaient beaucoup, ainsi que les soldats parce qu’ils étaient obligés de soutenir le pas plus longtemps. J’aurai attention de maintenir toutes les batteries dans le bon ton qu’il lui a donné.
Saint-Pern.
1757. M. Dupain, Les Amusements militaires, 1757.
P. 150. je viens d’entendre un coup de canon.
LE MARQ:. Le coup de canon que vous venez d’entendre & que l’on tire tous les jours à foleil couchant, fert de fignal à tous les Tambours de l’armée qui doivent battre la retraite pendant que les Tromprettes fonnent le guet; & quoique depuis trois quarts d’heure ou environ, vous ayez entendu tous les Trompettes à la tête de leurs Regimens, ils n’y étoient affemblés que pour tenir l’école entr’eux , jufqu’au foleil couchant où l’on donne le fignal: après que le guet fera fonné, les Timbales & les Tambours battront la priere qui va fe faire à la tête de chaque Régiment par l’Aumonier qui y eft attaché.
P. 154.
Le Corps que voilà campé à côté des Gardes Roi eft celui Moufquetaires de la Garde ordinaire de Sa Majefté. Ce Camp-ci eft celui de la premiere Compagnie qu’on nomme Moufquetaires gris, parce tous fes chevaux font gris; le Camp suivent, eft celui de la feconde Compagnie dont tous les chevaux font noirs, ce qui l’a fait nommer, Compagnie des Moufquetaires noirs. Chacune a pour Capitaine le Roi, & fept Officiers fupérieurs, qui font : le Capitaine-Lieutenant-Commandant, deux fous-Lieutenans , deux Enfeignes & deux Cornettes; dix Maréchaux des Logis. dont deux font Aides-Majors en chef. Ces Compagnies font de deux cens Moufquetaires de la Garde, y compris quatre Brigadiers, dix-huit fous-Brigadiers deux defquels font Aides-Major de Porte-Etendart un Porte-Drapeau & un Fourrier; plus fix Tambours & quatre Haut-bois: elles forment chacune un Efcadron qui fe divife en quatre Brigades.
p. 221.
Il me refte à préfent à vous dire, Monfieur , où l’on place les Tambours. Vous fçavez qu’il y en a un par Compagnie dix-fept par Bataillon; celui de la Compagnie des Grenadiers eft à la droite de fon premier rang. Des feize autres il y en a huit entre la Compagnie des Grenadiers & la Colonelle, placés quatre de front fur l’alignement du premier & fecond rang. Les huit autres font dans le même ordre à la gauche du Bataillon. C’eft ainfi que tous les Bataillons d’lnfanterie Françoife font rangés en Bataille.
p. 232.
LE CHEV. Il me paroît bien étonnant dans l’état où en font les chofes à préfent , d’entendre les Tambours, les Timbales & les Trompettes annoncer la victoire.
LE GOUV. On donne du courage aux Soldats, en faifant battre les Tambours & les Timbales, & fonner les Trompettes; enfin tout crie vive le Roi & chante victoire, dans le moment où elle eft fur le point d’échaper , le guerrier plein d’une nouvelle ardeur fait les plus grands efforts pour vaincre.
1758. Solard Auguste, Histoire de l’hôtel royal des Invalides, 1845, p. 138.
En 1758, sur la demande du comte de la Rivière, capitaine-lieutenant de la seconde compagnie, les tambours des mousquetaires furent admis parmi les bas-officiers.
p. 376
1758. Lachesnaie Desbois, 1758; Tome I, p. 207.
207
BATTRE la Diane : C’eft une certaine maniere de battre la caiffe au point du jour, pour réveiller, ou les Equipages fur un vaiffeau, ou les Soldats, dans une garnifon, dans un camp, &c.
BATTRE la marche : C’eft pour donner le fignal de marcher.
BATTRE aux champs : C’eft pour avertir qu’on doit marcher, & c’eft ce qu’on nomme le premier.
BATTRE le dernier, ou l’affemblée : C’eft pour que les Soldats s’affemblent, & fe mettent fous les armes.
BATTRE la charge, ou la guerre : C’eft pour avertir les Soldats de tirer contre l’ennemi, ou d’aller contre lui avec l’arme blanche.
BATTRE la retraite : C’eft avertir les Soldats dans une Garnifon de fe retirer dans leurs cafernes, ou chez leurs hôtes. Battre la retraite dans une armée qui eft aux mains de l’ennemi, c’eft avertir de fe battre en retraite.
BATTRE la fricaffée : C’eft avertir qu’on leve ou qu’on pofe le drapeau ; ou c’eft pour faire avancer un bataillon dans une bataille rangée ou l’en retirer.
BATTRE un ban : C’eft quand on publie quelqu’ordre nouveau, ou recevoir quelque Officier, ou châtier un Soldat.
Lachesnaie Desbois, 1758, tome III, p. 444.
Tambour.
Battre aux champs, ou battre le premier; c’est avertir un corps particulier d’infanterie qu’il y a ordre de marcher; mais si cet ordre s’étend sur toute l’infanterie d’une armée, cette batterie s’appelle la générale.
Battre le second ou battre l’assemblée, c’est avertir les soldats d’aller au drapeau.
Battre le dernier : c’est pour aller à la levée du drapeau.
Battre la marche : c’est la batterie ordonnée, quand les troupes commencent à marcher.
Dans les camps il y a une batterie particulière pour régler l’entrée & la sortie du camp, & déterminer le temps ou les soldats doivent sortir de leurs tentes.
445. Quand on a quelque chofe à réclamer, à propofer, foit quelque Officier bleffé ou pris, foit un échange de Prifonniers, on s’écrit d’un Parti à l’autre, (ce qui ne doit jamais fe faire fans la permiffion du Général, qui doit être informé du contenu des dépêches, & entre les mains de qui on doit les remettre décachetées;) cela fe fait par un Tambour ou un Trompette qui s’approche en rappellant, ou en fonnant des appels du premier pofte ennemi. Si on veut cacher fes forces ou fa difpofition, on bande les yeux au Tambour ou au Trompette, (qui sont ordinairement des gens intelligens), que l’on charge de ces commiffions, & en état de donner des lumières. Souvent ils sont envoyés à ce deffein ; on les conduit en cet état au Général, fans les laiffer parler à perfonne.
1759. Ordre à observer pour le régiment des grenadiers royaux d’Ally conformément aux ordonnances. 1759.
Quimper, chez Simone Marie Périer, imprimeur du Roi, 1759, in 12.
Des tambours.
Il est ordonné aux tambours de reconnaître le tambour-major et de lui obéir comme à leur sergent. Celui-ci veillera sur eux avec la même attention qu’il est prescrit aux sergents du régiment de le faire à l’égard des grenadiers de leur compagnie. Il visitera tous les jours leurs caisses et tous les jours de poste leur équipement, habillement et …. il les fera … régulièrement à l’ordinaire, il aura toujours des peaux et des cordes de rechange qui seront payées par ceux à qui elles manqueront.
Il y aura toujours un tambour de piquet qui ne sortira absolument pas du quartier, il battra exactement la breloque et appellera aux heures qui lui seront indiquées et toutes les fois que les autres tambours auront à battre, il les avertira par avance du temps qu’ils devront s’assembler.
Toutes les fois que les tambours devront battre, ils se rendront en ordre sur des files et des rangs au lieu qui leur sera indiqué et ne toucheront à leurs caisses qu’au signal du tambour-major.
Les caisses doivent être justes avant qu’ils partent de leur quartier.
Les tambours à qui il est permis de travailler ne pourront jamais se dispenser de se trouver à la garde montante et à la retraite ce sont les heures de leur repos et de quitter l’ouvrage.
L’école sera continuelle; aucun tambour n’y manquera sans la permission d’un officier-major.
1761. Code militaire, de Briquet, T. 2, 1761.
Les tambours des régimens royaux continueront d’être à la livrée du Roi; & ceux de l’état-major & des gentilshommes , à la livrée des colonels.
Il y aura un tambour-major , indépendamment des douze exiſtans dans chaque régiment , lequel ſera toujours attaché, & fera nombre dans la premiere compagnie.
1762. 10 décembre. Ordonnance du roi concernant l’Infanterie françoife.
8. XX. Création d’un Tambour-major.
Il fera auffi créé dans chaque régiment, un Tambour-major, pour veiller à la difcipline prefcrite parmi les Tambours.
12. XXXVI. Fonctions du Tambour-major et par qui nommé.
Le Tambour-major veillera fur la conduite & la difcipline prefcrite parmi les Tambours ; il aura rang de Sergent & jouira des mêmes droits & prérogatives que les autres Sergens ; il fera propofé par le Major, au Colonel, qui le nommera, & fera attaché à la compagnie Colonelle, fans faire nombre dans ladite compagnie.
1762. Etat militaire de la France, 11e édition, de Montrandre et de Roussel, Paris, 1769, p. 169.
S. M. a accordé à ſon Régiment des Gardes une Muſique compoſée de 4 Baſſons, 4 Cors de Chaſſe, 4 Hautbois & 4 Clarinets.
1762. Histoire de l’infanterie française, tome 2, Gal Susane, 1876, p. 95.
Il [rgt des gardes françaises] revint d’Allemagne en avril 1762, et se trouva les 22 et 24 août aux combats livrés près de Giessen et de Grumberg, dont le succès fut principalement dû à la manière intelligente dont le lieutenant Sarcus fit servir les pièces de bataillon de la brigade. […] Revenu à Paris, il fut pourvu, par ordonnance du mois de décembre, d’une musique, la première musique militaire qui ait été formée dans les troupes de France. Jusque-là, quelques corps de la Maison du Roi avaient seuls possédés des hautbois et des fifres. On s’était quelques fois servi de bandes de violons, requises pour les circonstances solennelles.
1762. Histoire de l’infanterie en France, tome 3, Lt-Col Belhomme, p. 259.
Le 12 décembre, les 30 compagnies de fusiliers des gardes-françaises furent réduites à 126 hommes. Ce régiment, ainsi que celui des gardes suisses, eut une musique composée de 4 bassons, 4 hautbois, 4 clarinettes et 4 cors de chasse.
1763. 12 janvier. Ordonnance du roi concernant fon régiment d’Infanterie.
4. XI. Il fera auffi créé dans fon régiment un Tambour-major, dont le grade & les fonctions feront réglées fuivant les articles XX & XXXVI de l’ordonnance générale [de 1762].
1763. Dictionnaire militaire, T. 3.
Tambour, eft un inftrument de guerre moins ancien que la trompette : on ne voit pas que les Romains s’en foient fervis à la guerre. La partie fur laquelle frappent les baguettes a toujours été une peau tendue, on fe fert depuis longtems de peaux de mouton. Ce qu’on appelle maintenant la caiffe, parce qu’elle eft de bois, a été fouvent de cuivre ou de laiton, comme le corps des tymbales d’aujourd’hui. Le tambour eft pour l’Infanterie, comme la trompette pour la Cavalerie. Mes Dragons & les Mousquetaires du Roi l’ont auffi, mais leur tambour eft plus petit que celui de l’Infanterie. Les batteries de tambour font différents, fuivant les diverfes rencontres. On dit : battre la diane, &c.
Tambour, eft un homme deftiné à battre la caiffe, c’eft-à-dire l’inftrument militaire dont on fe fert dans les Mousquetaires, les Dragons et dans toute l’Infanterie, foit pour propofer quelque chofe à l’ennemi ; cette dernière batterie s’appelle chamade. Chaque régiment d’Infanterie à un Tambour-Major, & chaque compagnie a le fien particulier.
Le Tambour-Major a la même autorité fur les autres Tambours qu’un Caporal fur fon efcouade. Il les inftruit des différentes manières de battre que font en France, la générale, l’affemblée, le dernier, le drapeau, aux champs; la marche, la diane, l’allarme, la chamade, l’appel, la fafcine ou breloque, pour avertir les Travailleurs de fe rendre au travail, le ban & la retraite. C’eft lui qui commande les Tambours pour les gardes, pour les détachemens, & pour toutes les autres fonctions où il eft nécessaire qu’il y ait des Tambours.
Le Tambour-Major marche à leur tête quand ils battent tous ensemble au Corps, ou pour la garde des Places, & pendant les routes. Il doit tous les jours d’exercice ou de combat réel, être fort attentif au commandement du Major, afin de régler la batterie fur les mouvemens qu’il leur donne. Il a une paye particulière.
Battre aux champs, ou battre le premier, c’eft avertir un Corps particulier d’Infanterie qu’il y a ordre de marcher ; mais fi cet ordre s’étend fur toute l’Infanterie d’une armée, cette batterie s’appelle la générale. Battre le fecond, ou battre l’affemblée : c’eft avertir les Soldats d’aller au drapeau. Battre le dernier ; c’eft pour aller à la levée du drapeau. Battre la marche : C’eft la batterie ordonnée, quand les troupes commencent à marcher.
Dans un camp il y a une batterie particulière pour régler l’entrée & la sortie du camp, & déterminer le tems où les soldats doivent sortir de leurs tentes. Battre la charge ou battre la guerre : C’eft la batterie ordonnée pour aller à l’ennemi. Battre la retraite : C’eft la batterie ordonnée après le combat ; c’eft auffi celle qui eft ordonnée dans une garnison pour obliger les Soldats à fe retirer fur le foir dans leurs cafernes ou chambrées. Battre la fricaffées : C’eft battre en tumule & avec précipitation, pour appeller promptement les Soldats, lorfque quelque perfonne de qualité paffe inopinément devant le Corps de garde et qu’il faut faire la parade.
On bat la diane au point du jour dans une garnifon; mais lorfqu’une armée fait un fiège, il n’y a que les troupes d’Infanterie qui ont monté la garde, & sur-tout celles de la tranchée, qui faffent battre la diane au lever de l’aurore : alors cette batterie eft fuivie des premieres décharges de canon que l’obfcurité avoit interrompues par l’impoffibilité de pointer les pièces à propos fur les travaux des affiégés. Quand un bataillon eft fous les armes, les Tambours font fur les ailes; & quand il défile, les uns font poftés à la tête, les autres dans les divifions et à la queue.
Quand on a quelque chofe à réclamer, à propofer, foit quelque officier bleffé ou pris, foit un échange de Prifonniers, on s’écrit d’un Parti à l’autre, (ce qui ne doit jamais fe faire fans la permiffion du Général, qui doit être informé du contenu des dépêches, & entre les mains de qui on doit les remettre décachetées ;) cela fe fait par un Tambour ou un Trompette qui s’approche en rappellent, ou en fonnant des appels du premier pofte ennemi. Si on veut cacher fes forces ou fa dispofition, on bande les yeux au Tambour ou au Trompette, (qui font ordinairement gens intelligens), que l’on charge de ces commiffions, & en état de donner des lumieres. Souvent ils font envoyés à ce deffein : on les conduit au Général, fans les laffer parler à perfonne.
1764. Ordonnance pour régler l’exercice de l’infanterie du 20 mars 1764.
130. Des batteries des Tambours, Et des Signaux relatifs aux Evolutions.
Pour fuppléer au défaut de la voix, lorfqu’elle ne pourra fe faire entendre fur l’étendue du front des bataillons, on fe fervira des batteries des Tambours pour annoncer chaque mouvement, & des fignaux ci-après défignés, par lefquels le Commandant fera entendre aux Troupes ceux qu’elles auront à faire. On obfervera cependant de ne jamais s’en fervir en préfence des ennemis, ces fortes de fignaux étant trop fujets à fe confondre dans le tumulte d’un combat, joint au bruit de la moufqueterie, du canon & de la caiffe des Tambours ennemis; il vaut donc bien mieux accoutumer les Troupes à manœuvrer à la voix de leur Commandant, fauf à faire paffer par des Officiers-majors les ordres d’un bataillon à l’autre.
Batteries.
Pour raffembler une troupe ou pour lui faire ferrer les rangs lorfqu’elle est raffemblée, on fera appeler les Tambours.
Pour marcher en avant, on battra aux champs.
131.
Le bataillon étant rompu, fe reformera dès que l’on battra aux drapeaux, & marchera devant lui en bataille fi l’on bat enfuite la charge ou aux champs, à moins que cette batterie n’eût été précédée de roulemens.
Les bataillons entiers feront un quart de converfion, quand après un ou deux roulemens les Tambours battront aux champs. S’il y avoit plus d’un bataillon, & que l’on voulût leur faire faire ensemble le quart de converfion, on donnera cinq coups de baguette après les roulemens.
Pour doubler toutes fortes de divifions quelconques, lorfqu’un régiment fera en colonne, on fera trois roulemens, & l’on en fera quatre pour les dédoubler. Le nombre de coups de baguette qui fuivront ces roulemens, indiquera fur quelle divifion on devra marcher; on en donnera un pour marcher de front par fection, deux pour marcher de front par peloton, trois par quart de rang, quatre par demi-rang, cinq par un bataillon, fix par deux bataillons, & sept par quatre bataillon.
Le bataillon fera demi-tour à droite fi l’on bat la retraite, & marchera enfuite devant lui.
On ceffera de marcher, toutes les fois que les Tambours ceffront de battre, lorfque les manoeuvres devront fe faire au fon de la caiffe.
On formera la colonne d’attaque, quand après un coup de baguette, fuivi d’un roulement, on battra l’affemblée, & celle de retraite quand le coup de baguette fera fuivi de deux roulemens.
1766. Ordonnance du roi pour régler l’exercice de l’infanterie.
1er janvier 1766.
25. Titre V. Art. 2. De l’école des tambours.
Le tambour-major sera chargé de l’instruction des tambours, & en sera responsable à l’aide-major de chaque bataillon ; le plus ancien tambour de chaque bataillon répondra de ceux de son bataillon, si les bataillons sont séparés.
Cette instruction doit embrasser la tenue, la marche & la manière dont les tambours doivent battre toutes les batteries avec précision.
On suivra la marche & les batteries réglées en 1754, & les commandans des provinces et places tiendront la main à ce qu’on ne s’en écarte en aucun point.
On exercera les tambours, d’abord un à un, ensuite deux ensemble, & successivement un plus grand nombre.
Lorsqu’ils seront parvenus au degré de perfection nécessaire, ils seront exercés deux fois par semaine pendant l’hiver, & pendant l’été il ne le feront que pendant les jours qu’on exercera leur bataillon entier.
27. Titre VI.
Des batteries des tambours, & signaux relatifs aux évolutions.
Pour suppléer au défaut de la voix, lorsqu’elle ne pourra se faire entendre sur l’étendue du front des bataillons, on se servira des batteries des tambours pour annoncer chaque mouvement.
Pour rassembler une troupe, ou pour lui faire serrer les rangs lorsqu’elle sera rassemblée, on fera appeler.
Pour marcher en avant, on battra aux champs.
Tout mouvement qui n’aura pas été indiqué, sera annoncé par un roulement s’il doit de faire à droite, ou par deux s’il doit se faire à gauche.
Si le bataillon doit se rompre par division, après un ou deux roulemens on donnera deux coups de baguettes, quatre si c’est par demi-bataillon, trois si c’est par peloton, après quoi les tambours battront aux champs : le bataillon étant rompu, se reformera dès qu’on battra aux drapeaux, & marchera devant lui en bataille.
Il marchera le pas redoublé si l’on bat la charge.
Les bataillons entiers feront un quart de conversion quand, après un ou deux roulemens suivis d’un coup de
28. baguette, les tambours battront aux champs : s’il y avoit plus d’un bataillon & qu’on voulût leur faire faire ensemble le quart de conversion, on ne donnera pas de coup de baguette après les roulemens.
On fera la colonne d’attaque, quand après deux coups de baguette suivis d’un roulement, les tambours battront l’assemblée ; & celle de retraite, quand les deux coups de baguette seront suivis de deux roulemens.
Si l’on bat la retraite, le bataillon fera demi-tour à droite et marchera devant lui.
On battra la berloque pour envoyer le bataillon à la paille.
Lorsque la commandant voudra faire manœuvrer la troupe par les batteries ci-dessus désignées, il fera, avec son arme, le signal aux tambours pour faire les roulemens & donner les coups de baguettes nécessaires pour indiquer la manœuvre que la troupe devra faire.
On ne fera usage de ces batteries de tambours pour manœuvrer que le moins possible, & on y suppléera par les moyens suivans. Quand celui qui commandera aura un commandement, chaque aide-major, ou à son défaut chaque sous-aide-major le répétera à son bataillon le plus promptement possible, pour que le mouvement se fasse avec célérité, soit en bataille ou en colonne ; & dans ce dernier cas, les divisions exécuteront toujours les mouvemens de celles qui la précèderont.
32. Titre VII
De l’assemblée des compagnies pour les exercices d’un bataillon ou d’un régiment, & de l’inspection qui doit en être faite.
Article premier
Des batteries que les tambours auront à battre quand un régiment devra prendre les armes.
Lorsque toute l’infanterie d’une place ou d’un quartier devra prendre les armes pour s’exercer, tous les tambours battront la générale ; mais s’il n’y a qu’un régiment ou un bataillon qui doive prendre les armes, les tambours de ce régiment ou de ce bataillon rappelleront devant leur quartier.
Art. 2
De l’Assemblée de chaque compagnie, & de l’inspection particulière qui doit en être faite.
Une demi-heure avant le rappel, chaque caporal rassemblera les soldats de son escouade, pour examiner s’il ne manque rien aux différentes parties de l’habillement, de l’armement & de l’équipement, si elles sont bien en tout points, & faire remédier sur le champ à ce qui…
1766. 19 avril. Ordonnance du roi, pour établir deux soldats-charpentiers & quelques instrumens, dans chacun des bataillons de son infanterie françoise et étrangère. Du 19 avril 1766.
Art. 3. A commencer du même jour 1er juin, il sera établi dans chaque bataillon des régimens de quatre, de trois, & de deux bataillons, deux clarinets & un fifre; & dans chaque régiment d’un bataillon, quatre clarintes & un fifre, lesquels ne feront pas nombre dans aucune compagnie, & seront attachés à la suite de l’état-major de chaque bataillon.
Art. 4. Lesdists clarinets et fifre, jouiront chacun, par jour, de dix sous huit deniers, lesquels leur seront payés comme la solde, on leur déduira le linge & la chaussure ; ils porteront l’habit uniforme du régiment, avec une marque distinctive, telle qu’elle sera fixée dans le règlement général de l’habillement & de l’équipement des troupes ; & les quatre deniers pour livre de leur solde, seront retenus sur les appointemens du colonel.
Art. 5. La masse d’un sou par jour pour leur habillement, commencera aussi à avoir lieu du 1er du mois de juin.
144. Titre XVIII. Des revues d’honneurs & des cas de parade.
Article premier. De la formation en bataille.
Toutes les fois qu’un régiment devra passer une revue d’honneur, il sera formé en parade, en bataille sur trois rangs ouverts à quatre pas de distance, sans qu’il soit rien changé d’ailleurs à la formation ordinaire.
Tous les capitaines, les lieutenans, les sous-lieutenans & les porte-drapeaux se placeront sur un même rang à quatre pas en avant du premier rang des soldats ; le capitaine, au centre de la compagnie ; le lieutenant, au centre de la section ; le sous-lieutenant, au centre de la seconde section, & les porte-drapeaux vis-à-vis de leur file ; les sergens placés derrière les officiers, au deuxième rang, des remplaceront au premier ; les sergens de la garde des drapeaux, à leur place dans la file des drapeaux, aux premier &
153. troisième rang ; les fourriers et les autres sergens resteront en serre-file & aux places qui leur sont indiquées dans l’ordre de bataille.
Les tambours de chaque bataillon se placeront sur deux rangs à la droite de leur bataillon, & s’y aligneront avec les deux premiers rangs de soldats; le tambour-major se mettra à la tête de ceux du premier bataillon à un pas en avant du premier rang.
Quant aux officiers supérieurs & à ceux de l’état-major, le colonel & le lieutenant-colonel occuperont leur place ordinaire à la tête du régiment, mais ils se porteront à deux pas en avant du rang des officiers ; le major se placera à la droite du premier bataillon à un pas en avant des officiers; l’aide-major se placera à la droite, & le sous-aide-major à la gauche, tous deux sur l’alignement du premier rang des soldats.
Art. 2. De la manière de passer en bataille les revues d’honneurs.
Aussitôt que la personne, devant laquelle le régiment devra passer en revue, paroîtra, les officiers seront reposés sur leurs armes, les fourriers, les sergens & les soldats les porteront, & les tambours se tiendront prêts à battre.
Lorsqu’ensuite elle se sera approchée, & qu’elle se présentera pour parcourir le front du régiment, si les officiers doivent saluer, les tambours battront, les soldats présenteront les armes, les officiers & les
154. portes-drapeaux salueront par compagnie à mesure que ladite personne passera devant eux.
Art. 3. De la manière de défiler dans les revues d’honneurs.
Après que ladite personne aura parcouru le front & les derniers rangs du régiment, si elle juge à propos de le voir défiler, on fera les commendemens nécessaires pour porter les armes, serrer les rangs & se rompre par la droite par peloton ou par division, selon le nombre de bataillons que l’on aura à faire défiler; si le régiment devoit marcher en avant de la droite, la compagnie des grenadiers ou la division de la droite ne bougera pas, tandis que toutes les autres divisions feront leur quart de conversion.
Ce mouvement fini, le capitaine de chaque compagnie de grenadiers & de fusiliers s’avancera à quatre pas en avant du centre de son premier rang, le lieutenant & sous-lieutenant à deux pas, savoir; le lieutenant en avant de la seconde file de la première section, & le sous-lieutenant en avant de la deuxième file de la gauche de la seconde section.
Le premier sergent de grenadiers se placera en même temps à la droite du premier rang ; le second sergent à la gauche, & le fourrier en serre-file ; le premier sergent de fusiliers restera à la droite du troisième rang ; le troisième sergent se placera à la droite du premier rang; le second sergent à la gauche du troisième rang ; le quatrième sergent à la gauche du premier rang, & le fourrier en serre-file ; & les sergens de la garde des drapeaux, le premier à la droite du deuxième rang du même peloton, & le second à la gauche du second rang.
Les porte-drapeaux se placeront sur l’alignement des officiers subalternes, chacun au centre de la compagnie à laquelle ils seront attachés.
Le tambour-major & les tambours du premier bataillon, se placeront à quatre pas en avant du capitaine de grenadiers ; les tambours des autres bataillons seront placés de même à la tête de leur bataillon.
Le colonel se placera à la tête du premier peloton ou de la première division du premier bataillon, à quatre pas en avant du capitaine ou des capitaines ; le lieutenant-colonel de même à quatre pas en avant du capitaine ou des capitaines du premier peloton ou de la première division de son bataillon ; le major se mettre à la tête de la première compagnie de grenadiers, à quatre pas en avant du tambour-major ; l’aide-major du premier bataillon à la tête du premier peloton ou de la première division de ce bataillon, à la gauche du colonel à un pas en avant des tambours de leur bataillon, à la gauche du colonel à un pas en arrière; ceux des autres bataillons, à quatre pas en avant des tambours de leur bataillon ; les sous-aides-majors se tiendront sur les ailes de leur bataillon pour le faire défiler dans le plus grand ordre ; & lesdits sous-aides-majors défileront à deux pas en arrière du fourrier, ou des fourriers de serre-file du dernier peloton ou de la dernière division de leur bataillon, & celui du
156. dernier bataillon de la colonne du régiment défilera à la queue de tout.
Dans un régiment d’un bataillon, le lieutenant colonel se placera à la queue.
Dès que les premières dispositions auront été faites, le major commandera, marche à la première compagnie de grenadiers. A ce commandement, le premier rang de cette compagnie se mettra en mouvement avec les deux officiers subalternes, le capitaine, les tambours & le major, pour marcher en avant le pas ordinaire ; le second rang de ces grenadiers se mettra aussi en mouvement, au moment que le premier rang fera le cinquième pas ; & le troisième rang, au cinquième pas que fera le second rang. Aussitôt que ce troisième rang se sera éloigné de quatre pas du colonel, cet officier supérieur commandera marche, au premier peloton ou à la première division, qui fera la même manœuvre que la compagnie de grenadiers, ce qui sera répété par toutes les divisions du régiment, au commandement du plus ancien officier.
Le régiment marchera dans cet ordre avec la plus grande précision, observant que les files des ailes soient alignées sur le côté où se fera la personne devant laquelle on devra défiler.
En approchant de la personne que l’on devra saluer, on se conformera à ce qui a été prescrit à l’égard du salut, au titre de l’école de l’officier.
Après que le régiment aura défilé, on le remettra en bataille pour l’exercer ou le renvoyer, si la personne à qui on a rendu les honneurs le commande.
158. Titre XX. De la promenade militaire.
Article premier. De l’objet & de l’ordre dans lequel les régimens doivent être formés pour exécuter cette promenade.
[…] Les tambours de chaque bataillon, à la tête de leur bataillon, à l’exception de deux qui marcheront à la queue du régiment. […]
Si le lieutenant-colonel s’aperçoit pendant la marche que la tête du régiment aille trop vite pour que la queue puisse suivre, il fera appeler par les deux tambours restés à la queue du régiment ; & s’il y a plusieurs bataillons, ce signal sera répétés de bataillon en bataillon jusqu’à la tête du régiment, qui fera halte, & ne se remettra ensuite en mouvement qu’après que la queue ayant rejoint, le lieutenant-colonel aura fait battre aux champs, & que ce signal étant répété de bataillon en bataillon sera parvenu à la tête du régiment ; la tête observera de ralentir alors son pas jusqu’à ce que toutes les divisions se soient remises en mouvement.
Si le colonel juge à propos, pendant la marche, de faire doubler le premier bataillon par peloton, par division ou par demi-bataillon, il fera avertir le lieutenant-colonel & l’officier commandant de chaque bataillon s’ils doivent ou s’ils ne doivent pas faire le même mouvement, mais il fera bon qu’il le leur fasse faire quelquefois, afin d’apprendre le régiment à se reformer plus promptement en présence des ennemis. […]
1766. 1er juin. Après les partitions des sonneries de cavalerie, l’ordonnance publie une Marche pour les timbales. Il est précisé que : « La Charge pour les timballes, n’est autre chose qu’un très grand bruit, formé par des roulements vifs, qui partent de la timballe droite, à la gauche, et de la gauche à la droite, avec quelques coups déttachés, comme ce bruit, fait précisément la basse fondamentale des trompettes, il suffit que le timbalier ayt de l’oreille pour remplir cet objet.
Azhémar, Notice sur les instruments de musique militaire (timbales), le Spectateur militaire ; juin 1859. Il précise qu’une ordonnance de 1767 réglementait leur usage dans les corps et qu’une autre de 1776 les supprima et que certains corps en conservèrent quelques temps puis elles disparurent entièrement.
1766. 1er juin. Ordonnance du roi pour régler l’exercice de la cavalerie du 1er juin 1766.
16. Titre V. Des sonneries pour servir de signe à la cavalerie.
Lorsque toute la Cavalerie & toutes les Troupes d’une garnifon, d’un quartier ou d’un camp devront monter à cheval & prendre les armes, tous les Trompettes fonneront le boute-felle, auquel fignal on fellera, & le Cavalier tiendra fon équipage prêt à charger.
S’il n’y a qu’une partie de la Cavalerie d’une garnifon, d’un quartier ou d’un camp qui doive monter à cheval, ou prendre les armes à pied, on fonnera les appels au lieu du boute-felle.
Lorfqu’on fonnera le boute-charge, on bridera les chevaux, fi l’on doit partir d’un camp, on détendra les tentes & on les chargera.
Lorfqu’on fonnera à cheval, toutes les compagnies fe raffembleront pour fe former enfemble en bataille, foit à la tête du camp, foit au quartier d’affemblée de chaque réglement en garnifon ou en quartier.
Lorfqu’on fonnera enfuite la marche, on fe mettra en mouvement.
En cas d’alerte ou de furprife, où il fera néceffaire de monter à cheval avec la plus grande célérité pour fe mettre promptement en état de défenfe, on fonnera aux armes au lieu du boute-felle.
17.
Toutes les différentes fonneries étant réglées & jointes à la préfente Ordonnance, les Commandans des provinces & des places tiendront la main à ce qu’on ne s’en écarte en aucun point.
Titre XI. De l’inspection à cheval. [position des trompettes et des timbales]
76. Titre XIV. Des signaux.
Lorsque le nombre d’efcadrons ou de troupes, fera trop considérable pour que la voix puiffe fe faire
77.
entendre à tous, foit en bataille ou en colonne, on emploiera les fignaux ci-après, & on aura foin d’exercer la Cavalerie à en faire ufage, afin qu’elle connaiffe les mouvemens qu’ils indiquent.
Un appel fera deftiné à prévenir qu’on va faire quelque mouvement, & à ce fignal, chaque Commandant d’efcadron dira: prenez garde à vous.
Lorfqu’il fera fuivi immédiatement par la marchen on marchera en vant, le Commanddant difant marche.
Lorfqu’après le premier appel, on fonnera deux tons bas, cela indiquera que le mouvement devra fe faire par division, & le Commandant dira par divifion; fi on ne fonne qu’un ton bas, le mouvement devra fe faire par compagnie, & le Commandant dira par compagnie; fi on ne fonne point de tons bas, le mouvement devra fe faire par efcadron.
Les demi-appels indiqueront enfuite l’efpèce du mouvement.
Un demi-appel fignifiera un quart de converfion à droite.
Deux demi-appels un quart de converfion à gauche.
Trois demi-appels, une demi-converfion à gauche.
Alors le Commandant dira: à droite ou à gauche, demi-tour à droite ou demi-tour à gauche, & il ne dira marche, que lorfqu’enfuite on fonnera la marche, & alors on fe mettra en mouvement pour exécuter enfemble la manœuvre indiquée.
Le régiment étant en colonne, on le remettra en
78.
bataille par les mouvemens contraires; mais lorfqu’on voudra le mettre en bataille en avant, après avoir fonné un appel, les Trompettes fonneront le ralliement & enfuite la marche, auquel fignal le régiment fe formera en bataille en avant.
Lorfqu’on fonnera la charge, les Cavaliers mettront leurs chevaux au galop, le fabre haut.
Lorfqu’après un appel, on fonnera la retraite & enfuite la marche, la première compagnie de chaque efcadron fe portera en avant, & la feconde fe retirera, ainfi qu’il eft prefcrit à la dix-huitième manœuvre.
Lorfqu’on voudra faire difperfer les Cavaliers en fourrageurs, on fera fonner le boute-charge ; lorfqu’enfuite on fonnera le ralliement, ils fe rallieront à leur étendard.
Quand les troupes de le queue d’une colonne ne pourront pas en fuivre la tête, ou qu’elles feront obligées de s’arrêter, elles feront fonner un appel, qui fera répété d’efcadron en efcadron jufqu’à la tête qui fera halte.
Dès que la colonne aura rejoint, ou qu’elle n’aura plus de raifon de s’arrêter, elle fera fonner un couplet de la marche, qui fera répété par un Trompette de la tête de chaque efcadron, après quoi la tête de la colonne fe remettra en marche; il fera cependant détaché un Officier-major, pour avertir celui qui commandera la colonne du fujet pour lequel on fe fera arrêté.
Lorfque le Commandant fupérieur d’un camp ou d’un cantonnement jugera néceffaire d’employer des fignaux de canon ou autres, il fera donner par écrit aux Commandans de chaque efcadron les mouvemens qu’ils auront à faire, afin qu’il n’y ait aucune méprife à cet égard.
79.
On ne fera ufage des fignaux quele moins poffible; & pour y suppléer, après que le Commandant aura fait un commandement, il fera répété par le Commandant de chaque efcadron le plus promptement poffible, soit en bataille ou en colonne; & dans ce dernier cas, les divifions exécuteront toujours les mêmes mouvemens de celles qui les précéderont.
L’intention de Sa Majesté eft, qu’on commence par expliquer fort clairement toutes les manœuvres aux Cavaliers; qu’on les leur faffe d’abord exécuter au pas & lentement, jufqu’à ce qu’ils les conçoivent bien; qu’enfuite on les leur faffe exécuter au trot & plus légèrement, à mefure que la troupe fera plus inftruite; & qu’enfin on augemente cette légèreté, jufqu’à ce que toutes les manœuvres s’exécutent avec les plus grande célérité.
138. Titre XX. Des Revues d’honneur, Revues d’inspection & de Commiffaire des guerres.
Signaux de trompette pour la cavalerie, 1er juin 1766.
Boutte Selle (10 couplets)
Boutte Charge (3 couplets)
à Cheval (5 couplets)
La Marche (5 couplets)
La Charge (5 couplets)
La Raliement (3 couplets)
La Retraite (9 couplets)
Aux Armes
Appel
Demy Appel
Ton bas
Touttes les Nottes, au dessus desquelles il y a de petits traits Perpendiculaires, doivent être déttachées par les Coups de Langue.
La Marche pour les Timballes (3 couplets)
On pourra varier le second et le troisième couplet de la marche pour en faire une espèce de quatrième et cinquième couplet après quoi on recommencera par le premier.
La Charge pour les Timballes, n’est autre chose qu’un très grand bruit formé par des roullemens vifs, qui partent de la Timballe droitte, à la gauche, et de la gauche à la droitte, avec quelsques coups déttachés, comme ce bruit, fait précisément la basse fondamentale des Trompettes, il suffit que le Timballier ayt de l’oreille pour remplir cet objet.
1767. Ordonnance du 24 avril 1767 fixe la dimension de la caisse avec un fût en cuivre de 33 cm de haut et 35 cm de diamètre, poids environ 3,5 kg.
1767. Manuscrit Chomel. Marche tactique de la deuxième compagnie des mousquetaires du Roy dédiée à Monsieur le Comte de Montboissier, capitaine lieutenant de la deuxième compagnie des mousquetaires du Roy, Lieutenant-général des armées de Sa Majesté, gouverneur de Bellegarde en Roussillon.
Composée par le Chevalier de Lirou mousquetaire à la même compagnie en 1756 [?].
Note du Chevalier de Lirou
Cette marche tactique est calquée sur l’ordonnance des marches donnée à toute l’infanterie de France en 1754 et s’accorde parfaitement avec la batterie indiquée par les tambours par cette ordonnance. Elle est composée sur la mesure du pas cadencé et peut servir en même temps au pas emboîté, au pas de route et au pas redoublé en accélérant plus ou moins le mouvement.
Elle contient trente mesures ce qui fait en tout avec les deux reprises cent vingt pas ou soixante toises, mesure ordinaire du carré des manœuvres d’un bataillon. Elle commence en levant, ce qui donne un demi temps pour lever le pied gauche, chose indispensable pour être certain de le poser toujours avec précision sur le premier temps de la mesure.
Chevalier de Lirou
Il est à remarquer que la batterie des tambours selon l’ordonnance de 1754 notée par le Chevalier de Lirou est à très peu de chose près semblable à la batterie de nos jours dite “aux champs” ! Une partition de cette marche datant de l’époque et comportant l’instrumentation militaire du temps à été remisse au Musée de l’Armée par M. Chomel, chef de musique au 31e régiment d’infanterie. C’est certainement la partition de musique militaire imprimée la plus ancienne que l’on connaisse.
1768. Dictionnaire militiare portatif, T. 1, p.
BATTERIE au fon de la caiffe. Il y a le premier, le fecond, la générale, l’affemblée, l’appel, le rappel, &c.
BATTERIES pour faire les évolutions au fon de la caiffe. Le fon de la caiffe ou du tambour, fe fait entendre de bien plus loin que la voix ; il oblige le Soldat à bien plus d’attention. Au furplus, les avertiffemens que le Major fait à voix ordinaire, font quelquefois pris par les Soldats des ailes pour des commandemens, à caufe de l’éloignement, du vent contraire, & du rapport des termes entendus confufément. Il eft très-utile d’accoutumer les troupes à faire toutes les manœuvres au fon de la caiffe, en fuivant les batteries affectées à chaque manœuvre.
Toutes les marches des régimens d’Infanterie ont un prélude, c’eft-à-dire des roulemens préparatoires. Ils doivent être faits par un seul tambour : les autres ne battent avec lui que lorfqu’il donne les coups de baguette de la marche ; ce n’eft qu’alors que la troupe doit partir. Il faut pofer pour principe que le mouvement doit être fait en tournant fur la droite ; que deux roulemens courts de défignent fur la gauche. Si les tambours battent enfuite aux champs, le bataillon entier fait un quart de converfion, fuivant les roulemens qui ont précédé.
Lorfqu’avant de battre la marche, les tambours donnent huit coups de baguette, le bataillon fe rompt par demi-rang : s’ils en donnent quatre, il fe rompt par quart de rang.
Il fe rompt par demi-quart de rang, lorfqu’ils en donnent deux ; par compagnie, lorfqu’ils n’en donnent qu’un, & toujours en tournant sur l’aile que les roulemens désignent.
Les coups doivent être battus diftinctement par cinq ou six tambours, que le Major prend avec lui pour ces batteries.
S’ils battent aux champs fans avoir fait auparavant aucun roulemen, le bataillon marche en avant.
S’ils donnent deux coups de rappel, les rangs fe ferrent ; le premeir refte ferme. En pareil cas, chaque divifion fait la même chofe en colonne.
Pour les demi-tours à droite, les tambours battent la retraite, en retranchant les roulemens, s’il y en a qui la précèdent. Ils donnent ce qu’ils appellent un coup double, diftinctement battu pour les à droite, & deux pour les à gauche.
Après les deux coups de rappel, les coups doublés, & la retraite, ils doivent donner un coup de baguette, fervant de signal à la troupe pour partir.
Quelques mouvements qu’un bataillon doive faire fuivant les batteries, il faut qu’elles foient annoncées par un coup de baguette; afin d’y rendre le Soldat attentif.
Lorfque le bataillon eft rompu par des divifions trop peu étendues; pour dans le terrien qu’elles occupoient, chacun puiffe donner à fes rangs la distance prefcrite, le tambour des Grenadiers bat feul aux champs. Si l’on doit marcher en avant, ceux de la premiere divifion ne battent point, que les rangs entre lefquels ils doivent petre placés, n’aient leur diftance ; en ce cas, le premier rang de chaque divifion ne doit fe mettre en marche qu’avec le dernier de celle qui la précède, en obfervant de fe rapprocher infenfiblement à la diftance ordinaire. Les tambours des divifion où il doit y en avoir, en ufenbt comme ceux de la premire.
Pour accoutumer les troupes à cette attention, le Major doit avoir celle de ne faire battre les tambours qu’il a avec foi, que dans les occafions où le premier rang de chaque divifion de la colonne peut marcher fans inconvénient, dès qu’on bat aux champs. Par-là le filence de ces tambours devient un fignal à chacune pour ne partir que comme on a dit.
BATTRE la caiffe : c’eft battre du tambour.
Battre la diane ; c’eft une certaine maniere de battre la caiffe au point du jour, pour réveiller, ou les Equipages fur un vaiffeau ou les Oldats, dans une garnifon ou dans un camp, &c.
Battre la marche : c’eft pour donner le signal de la marche.
Battre aux champs : c’eft pour avertir qu’on doit marcher & c’eft ce qu’on nomme le premier.
Battre le dernier, ou l’affemblée : c’eft pour que les Soldats s’affemblent, & fe mettent fous les armes.
Battre la charge, ou la guerre : c’eft pour avertir les Soldats de tirer contre l’ennemi, ou d’aller contre lui avec l’arme blanche.
Battre la retraite : c’eft avertir les Soldats dans une Garnifon de fe retirer dans leurs cafernes, ou chez leurs hôtes. Battre la retraite dans une armée qui eft aux mains avec l’ennemi, c’eft l’avertir de fe battre en retraite.
Battre la fricaffée : C’eft avertir qu’on lève ou qu’on pofe le drapeau ; ou c’eft pour faire avancer un bataillon dans une bataille rangée, ou l’en retirer.
Battre un ban ; C’eft quand on veut publier quelqu’ordre nouveau, ou recevoir quelque Officier, ou chätier un Soldat.
1769. 1er mai. Instruction pour les troupes légères. Introduction du pas de course de 1 pied et demi, à la vitesse de 240 par minute.
19. Titre 7. Des Batteries de Tambour pour affembler une Légion.
LORSQUE toute une Légion & toutes les Troupes d’une garnifon, d’un quartier ou d’un camp, devront prendre les armes & monter à cheval, tous les Tambours battront la générale, auquel fignal l’Infanterie prendra les armes, & les Dragons felleront & tiendront leur équipage prêt à charger; mais f’il n’y a qu’une partie de ces Troupes qui doive prendre les armes ou monter à cheval, les Tambours rappelleront ; à ce signal, les Dragons brideront leurs chevaux, & fi l’on doit partir, ils les chargeront.
Lorsqu’on battra l’affemblée ou à cheval, toutes les compagnies fe raffembleront sur le lieu qui aura été indiqué pour fe former enfemble en bataille.
Lorsqu’on battra ensuite la marche, on se mettra en mouvement.
En cas d’alerte ou de furprife, où il fera nécessaire de prendre les armes & de monter à cheval avec la plus grande célérité, pour se mettre promptement en état de défense, on battra aux armes au lieu de la générale.
1769. Enveloppe 1767-1769
Zimmerman 1769
Partition
Coups de baguette doubles, roulement, coup de baguette.
Zimmerman, voir Kastner, Manuel… p. 119.
1770, vers. Dictionnaire de la conversation, tome 12, p. 685.
Marche (musique).
On appelle ainsi toute pièce de musique destinées à être exécutée par des instruments, pour marquer le mètre et la cadence des tambours pendant la marche d’une troupe militaire, d’un cortège, d’une procession, et en général de toute réunion quelconque d’individus. Elle règle le pas, diminue la fatigue, excite divers sentiments, imprime au mouvement des masses un certain caractère de solennité. De là les différentes dénominations qui servent à qualifier chaque espèce de marche. Ainsi il y a des marches religieuses, militaires, funèbres, triomphales, etc. Le maréchal de Saxe en parle en détail dans ses Rêveries. Elles pour l’ordinaire à deux reprises avec un alternatif ou trio ; quelquefois elles se composent d’un seul morceau qui se joue de suite, mais dans ce cas elles doivent être d’une bonne étendue, et rappeler plusieurs fois le motif principal.
Il y a deux sortes de marches militaires, la marche proprement dite, à quatre temps, et le pas redoublé, à deux temps. Celui-ci est plus animé, et convient mieux à l’allure des troupes: il est aussi beaucoup plus usité que la marche dont le mouvement grave et modéré imprime à la musique quelque chose de trop cérémonieux, de trop solennel. La marche militaire à quatre temps s’emploie à peine encore, et fort rarement, aux revues, à la parade, ou dans quelque autre circonstance analogue. En composition musicale, marche est synonyme de progression et l’on dit indifféremment marche mélodique, marche harmonique, ou progression mélodique, progression harmonique.
Charles Bechem
1770. Turpin Crissé. Commentaire sur les institutions militaire de Végèce, pp. 356-358.
On n’a donc imaginé de donner cette musique agréable aux régimens que pour amuser le Soldat, & plus encore les Spectateurs à une revue & dans les différens exercices. Cette musique est purement de parade; ce sont des bouches inutiles, très-cheres à entretenir ; il y en a déja affez dans une armée, fans en augmenter le nombre; enfin c’est une dépense superflue que l’on peut appliquer à des choses plus essentielles.
II y a feize Musiciens attachés au régiment des Gardes-Françaifes , indépendamment des Tambours & des Fifres par compagnie : ces Tambours & ces Fifres sont nombre dans chaque compagnie ; mais ces Musiciens ne sont point Soldats ; & s’ils le sont, ce sont des hommes de moins pour combattre: ils sont attachés à l’Etat-Major, & ne dépendent que de lui: ils ont chacun 4 livres 3 sols 4 deniers par jour , ce qui fait pour chacun 1500 livres par an, & pour les seize 24000 liv. Il n’est pas douteux que, le jour d’une bataille, le régiment des Gardes ne compte faire aucun usage de ces seize Musiciens, & qu’il les renverra sur les derrieres; que même ils souffriront de bonne grace ce renvoi , parce qu’il est important pour eux de conserver leurs membres pour gagner de quoi vivre.
Malgré leur inutilité à la guerre & la cherté dont ils sont, je ne les désapprouve point dans un régiment destiné à la garde du Souverain. Ce régiment dont il refte toujours deux bataillons en tems de guerre auprès du Roi, doit avoir une musique particuliere , outre celle militaire; mais je ne doute point que les quatre bataillons qui marcheront à la guerre, laisseront les feize Musiciens aux deux qui resteront pour la garde du Roi : cette musique est plus convenable dans la Cour de Verfailles que fur un champ de bataille.
Si j’approuve une musique pour ce régiment, je la désapprouve pour les autres qui marchent tous entiers à l’armée. Je le répete : c’est une dépense inutile, qui ne donne pas plus de courage au Soldat ; qui , dans les garnisons , distrait souvent l’Officier de ses devoirs ; qui est plus propre à amollir le courage qu’à l’exciter , & qu’à la guerre il ne faut que des sons bruyants & éclatans. Il vaut bien mieux avoir de bons Soldats, bien armés, bien habillés , bien équipés de tout point , & bien nourris , qu’une musique qui n’est bonne qu’à faire paroître les graces d’un jeune Officier ou d’un jeune Colonel qui déploie bien ses jambes & ses bras , & danse un menuet beaucoup mieux souvent qu’il ne commande son régiment. Le Souverain n’a des troupes fur pied que pour faire respecter sa puissance: tout ce qui ne mene pas à ce but, tout ce qui n’eft que de pure parade doit être proscrit.
On me croira peut-être de l’antipathie pour la musique, sur ce que je propose de réformer celle des régimens d’infanterie : on se trompera ; je l’aime beaucoup , & même avec passion; mais je n’aime pas les choses inutiles. II y a tems pour tout ; & lorsqu’on est à la guerre, il faut savoir se passer d’une musique , qui , dans un bal & à la garde montante , est très agréable; mais qui, au milieu des coups de fusils & de canons, ne peut-être que très-discordante, & n’avoir que celle qui est propre au moment , & qui , quoique bruyante , & peut-être aigre, sera plus d’effet que la plus belle musique de Pergolese & de Jomelli.
1771. Du 19 juin. Ordonnance du roi concernant l'Infanterie françoife, Allemande, Irlandoise, Italienne & Corse.
Article premier.
2. A commencer du 16 du mois de Juillet prochain; chaque compagnie de Fufiliers fera commandée par un Capitaine, un Lieutenant, un Sous-lieutenant; & compofée d'un Fourrier, trois Sergens, fix Caporaux, fix Appointés, quarante-deux Fufiliers, deux Tambours; Fifres ou Clarinets; de manière que quatre compagnies foient compofées d'un Tambour & d'un Clarinet ou Fifre; & les quatre autres de deux tambours, fans Clarinets ni Fifres.
4. Les appointements & la folde feront payés aux Officiers, bas Officiers & Soldats des compagnies de Fufiliers, fur le pied qui eft réglé par les Ordonnances de Sa Majefté;
le Clarinet ou Fifre, continuera auffi de jouir de la folde de Fix Fous Fix deniers par jour, qui lui a été accordée par l'Ordonnance du 19 avril 1766.
6. Au moyen du Fifre ou Clarinet qui eft établi dans quatre des compagnies de Fufiliers, ceux qui ont été créés par l'Ordonnance du 19 avril 1766, & placés à la fuite de l'Etat-major, feront fupprimés, ainfi que les deux Soldats-charpentiers établis par la même Ordonnance dans chaque bataillon d'Infanterie françoife & étrangère.
1775. Instruction que le Roi a fait expédier pour régler provisoirement l’exercice de ses troupes d’infanterie, du 30 mai 1775 [Metz, 1775]
Titre III. Art. 5. De l’école des Tambours
Le Tambour-major sera chargé de l’instruction des Tambours, & en sera responsable à l’Aide-major chargé de l’Ecole d’instruction, & à l’Aide-major de chaque bataillon. Le plus ancien Tambour de chaque bataillon répondra de ceux de son bataillon, si les bataillons sont séparés.
Cette instruction doit embrasser la tenue, la marche & la manière dont les Tambours doivent battre toutes les batteries avec précision.
On suivra la marche des batteries réglées en 1754 pour l’Infanterie Françoise, & les règlements particuliers envoyés aux Régimens étrangers.
L’usage des batteries est prohibé dans les Ecoles d’instruction et dans les manœuvres : on ne s’en servira même dans la marche en bataille, que lorsque cela sera expressément ordonné.
1776. Ordonnance du roi pour régler l’exercice des ses troupes d’infanterie, du 1er juin 1776.
P. 46. Titre 3.
Art. 7. De l’école des tambours.
Le tambour-major sera chargé de l’instruction des tambours, & en sera responsable au commandant du corps & à l’officer supérieur commandant chaque bataillon.
Le plus ancien de chaque bataillon, répondra à ceux de son bataillon, si les bataillons sont séparés.
Cette instruction doit embrasser la tenue, la marche & la manière dont les tambours doivent battre toutes les batteries réglées en 1754 pour l’infanterie françoise, & les règlemens particuliers envoyés aux régimens étrangers.
L’usage des batteries est prohibé dans les écoles d’instruction & dans les manœuvres, on ne s’en servira même dans la marche en bataille que pour battre la charge, & lorsque cela expressément ordonné.
347. Titre XIII. Art. 18.
Si une colonne, pour quelque caufe que ce foit, eft obligée de fe déranger de la direction dans laquelle elle doit marcher, le Commandant de cette colonne fera abaiffer fon drapeau, ou tous les drapeaux de la colonne, pour avertir la colonne la plus voifine de la fienne, qu’elle ne doit pas fe conformer à fon mouvement.
Le drapeaux ou les drapeaux ne fe relèveront que lorfque la tête de la colonne fera rentrée à fa distance & dans la direction générale du mouvement.
1779. Du Potier (archives Sabretache). Il précise que presque tous les régiments entretenaient à leurs frais une musique composée de hautbois, clarinettes, cors, … bien qu’aucune ordonnance ne les y autorise.
1779. Turpin, Commentaires sur Végèce, t. 2, pp. 355-356.
S'il n'y a que le tambour & la trompette qui puissent servir pour annoncer aux troupes les différentes manœuvres, la musique admise dans les régimens d'infanterie, par une Ordonnance du 19 Avril 1766, composée de cors, de clarinettes & de bassons, ne peut avoir d'autre objet que celui d'inspirer de la gaieté au Soldat : or il sera gai & content lorsqu'il se portera bien ; lorsqu'il aura une bonne & solide nourriture ; lorsqu'on ne le punira pas par caprice ni par humeur, & qu'on aura pour lui les égards que son état de Soldat exige : alors la musique fera superflue, & ne sera plus qu'une affaire de luxe qu'il faut supprimer, d'autant qu'on ne peur pas compter fur cette musique le jour d'une bataille & je fuis même persuadé qu'elle joueroit très-mal, & que tous les instrumens seroient discords : d'ailleurs, elle est trop douce pour pouvoir être entendue au milieu de la moufqueterie & du canon. Comme, dans cette circonstance, elle est absolument inutile, il est prudent de la renvoyer sur les derrières avec les équipages : il est même très-possible qu'elle n'en attende pas l’ordre, parce que, dans le vrai, leur métier est de jouer des instrumens, & non de se battre ; ce sont alors les tambours, les fifres, les timbales & les trompettes qui doivent être la feule & unique musique : c'est la feule qui puisse se faire entendre ; & elle est absolument nécessaire dans le moment d'une action. Dans cette circonstance, il faut des instrumens bruyans qui se fassent entendre, malgré le bruit du canon & de la moufqueterie.
1780. Restif de la Bretonne, Les Contemporaines, 17e volume, 1784, p. 182.
Ce qui eft-venu de la flûte, retournera au tambour.
1781. Mondésir, Manuel, 1781, p. 233
Marche de nuit
Chaque régiment a une marche de nuit particulière pour réunir les soldats égarés de la…
chaque corps pour éviter l’incertitude du soldat, qui peut ignorer sir la batterie qu’il entend est de son régiment.
1783. 1er mai. Ordonnance créant une école de tambours aux Invalides, Archives duc de Guise.
Courrier de l’époque avec échange de correspondance avec le ministre.
Melin, Nicolas, Pourquoi l’enseignement de la percussion et de la batterie prédomine par rapport à celui du tambour ? Mémoire, 2011, p. 12.
1783. Bardin (Musiciens, Musique) : dans Turpin (1783, O, t. II, p. 9) que la plupart des régiments supprimaient la moitié des tambours pour avoir des instruments.
1786. 1er octobre. Le Règlement concernant l’habillement et l’équipement des troupes du 1er octobre 1786 indique que le fût de la caisse est en cuivre, sa hauteur de 325 mm et son diamètre de 379 mm ; les cercles mesurent 41 mm de hauteur.
1788. Ordonnance du roi, portant règlement sur la constitution de l’infanterie, & spécialement sur la formation & la solde de l’infanterie françoise. Du 17 mars 1788.
4. Infanterie françoise.
Etat-major
8 musiciens dont 1 chef.
16. Art. 35. Les tambours de chaque bataillon formeront une escouade commandée par un des Appointés-tambour, fous l’autorité du Caporal, & du Tambour-major; ce dernier aura le rang de Sergent-major, et commandera en cette qualité, tant aux tambours qu’aux Musiciens.
Le Caporal-tambour créé par la présente Ordonnance, commandera tous les Tambours, fous l’autorité du tambour-major & le suppléera au befoin dans fes fonctions. Ce Caporal fera d’ailleurs dans le rang avec les Tambours, & battra de la caiffe, excepté dans le cas où il remplacera le Tambour-major.
La réunion des Tambours en efcouades, & l’autorité du Tambour-major fur eux, n’empêcheront point qu’ils ne reftent en même temps foumis à celle des Officiers, bas Officiers & Caporaux des compagnies dont ils feront partie.
Le chef Musicien établi par la présente Ordonnance, aura le rang de Caporal & l’autorité fur les autres Musiciens, fous le commandement du Tambour-major.
24. Tableau des appointemens & de la solde de l’infanterie françoise.
1788. 17 mars. Ordonnance du roi portant fupreffion de l’école de trompettes établie à Strafbourg. [Elle était dirigée par un maître trompette]
1788. 1er juillet. Bardin II, p. 1575
Consigné à la caserne.
L’ordonnance de police de 1788 voulait que les consignés se rassemblent dans la cour de la caserne, pour être inspectés toutes les fois qu’on battait la marche de nuit.
1788. Bardin, Dictionnaire, Musique.
Dans Turpin (1783, O, t. II, p. 9) que la plupart des régiments supprimaient la moitié des tambours pour avoir des instruments.
1788/1791. Source SHD. Tiré d’un document du SHD : « Moyen pour avoir de bons trompettes dans la cavalerie ». Date et auteur inconnu, mais sujet basé sur l’école des trompettes des Invalides. Destinataire : peut-être le Roi lui-même.
[...] les uns les autres au bout de quelques temps d’école ont été mis dans les régiments ou ils n’ont point été exercés soit qu’on est pas dans l’habitude de faire rassembler les dits trompettes pour s’apprendre entre-eux ou que n’ayant personne pour les voir et reprendre, n’en tireroient aucun fruit.
Il seroit à propos pour seconder l’intention de la cour qui désire de bons trompettes, en faire un premier.[dans la magre : à l’instar des tambours majors, avec la même autorité] Dans chaque régiment, pour cet effet y choisir le plus habile et le plus sage.[...] Lui doner sur la manche un Brandebourg [...].
Fonctions : Ce premier trompette recevroit l’ordre et en feroit part aux autres ; il les ressembleroit tous les jours dans un endroit destiné pour une école et les feroit sonner, puniroit ceux qui manqueroient au rendez-vous, ou à l’attention d’apprendre, et en rendroit compte ; l’on s’en prendroit à luy sy les dits trompettes n’estoient pas tels qu’on les demande."
Avec était fourni des compositions de régiment de cavalerie :
1775 : Etat-major : 1 timbalier ; troupe : 10 trompettes.
Pour la création d’un régiment de hussards (document non-daté mais les régiments de hussards ne formeront une arme distincte dans la cavalerie qu’en 1776, donc de la même année ou légèrement antérieur).
Composition : Etat-Major : 1 trompette-major*
* Les timbaliers étant inusités on les remplacera par un trompette major nécessaire pour la police et discipline des autres.
Dans Examen critique du militaire françois, Partie 1,Tome 1, de 1781, le terme Trompette-major est employé plusieurs fois.
Révolution. XVIIIe siècle
Révolution - 1er Empire. XIXe siècle
Restauration
Monarchie de Juillet
IIe République
Second Empire
IIIe République
XXe siècle
Les remarques, critiques, suggestions et corrections seront les bienvenues et pourront contribuer à améliorer les connaissances de ce patrimoine sonore.
Monarchie. XVe siècle
1444. Louis XI, encore dauphin, conclut en 1444 avec les cantons, un traité pour faire une levée d’hommes (Bardin, Dictionnaire, T. 3, 2911) : « Les Suisses, qu’en 1444 Louis XI prit à son service, apportèrent en France l’usage du tambour des hommes de pied, et ce fut sous ce prince que le recrutement des aventuriers commença à se faire au son de la caisse.»
1468. M. de Barante, Histoire des ducs de Bourgogne de la maison de Valois, Paris, 1839, T. 8, p. 416.
A propos des fifres, pour le mariage du duc, en 1468… « des trompettes, des clairons, des tambours ouvraient la marche ».
1469. On ne sait si les bandes de francs-archers, qui font l’objet de l’ordonnance de 1469, sous Louis XI, avaient des tambourins et des fifres.
Belhomme, Histoire de l’infanterie en France, T. 1, p. 120.
1478. Le feuilleton du fifre – Entretien avec Sarah van Cornewal - LA TRAVERSIERE Association Française de la Flûte, 24/10/2018.
Il faut remonter seize années avant la naissance de François Ier (1494 – 1547) pour trouver la première compagnie des cent-suisses. Cette dernière puise ses origines dans les cinq cents premiers Suisses introduits en France par Jean d’Anjou, duc de Calabre, au début de la guerre contre le roi Louis XI. Ce dernier, ayant pu apprécier la valeur de ces mercenaires, en accueillit six mille dans son armée en 1478.
1481. Camp du Pont de l’Arche.
Si les textes restent muets sur la question des tambours, des instructeurs suisses sont appelés par Louis XI pour réorganiser son infanterie suivant leurs nouvelles méthodes de combat. L’efficacité de ces troupes reposait sur la cohésion entretenue par les roulements de tambour pendant les marches et pour transmettre les ordres. Les tambours vont développer leurs répertoires de façon empirique. Leur rôle est de transmettre les ordres, de rythmer les déplacements de la compagnie et de maintenir sa cohésion quand, au moment du combat, elle « entre dans la danse ». Peu importe la façon dont les ordres sont battus, pourvu qu’ils soient parfaitement exécutés.
1489. Archives duc de Guise. Si l’on considère les chroniques de Jean Molinet, on trouve plusieurs mentions de tambours pendant les règnes de Louis XI et de Charles VIII. L’auteur écrit en 1489 : « Et lors de gros tamburs de Suisses, avec le cri fort subict et espouventable, firent terrible resveil… » (Chroniques de Jean Molinet, éd. Buchon, t. 45, t. 3, Paris, 1828, 10).
Quant aux Allemands, il en est question: « Toujours montant sur la muraille au son de leurs tambourins (1477) (d°, t. 44, t. 2, 51)…; et lors commencèrent à sonner trompettes et gros tambourings de Germanie (1488) (d° 45, t. 3, 453), car les Allemnds, selon leur mode acoustumés, sonnèrent leurs gros tambours (1491) (d° 46, t. 4, 174); …»
1494. Archives Duc de Guise.
Laborde…
Entrée de Charles VIII à Florence, nov. 1494, p. 458.
Un vacarme tel que, lorsqu’on s’engagea dans les rues il semblait devoir faire crouler les maisons, annonçait l’approche des gens de pied. Quatre hommes frappant à deux mains sur d’énormes tambours, presque aussi gros que des tonneaux et deux fifres produisaient tout ce bruit.
[…] Ensuite venaient des arbalétriers, des archers à pied également, précédés de tambours, tous battant comme s’il se fut agit de faire une vente.
J. de la Pelorgerie, Campagne et bulletins de la Grande Armée en Italie, commandée par Charles VIII, 1494-1495, Nantes, Paris 1866. Entrée du roi à Rome, p. 112.
L’avant-garde était composée des Suisses et des Allemands, qui marchaient par bataillons, au son des tambours, instruments qui n’avaient pas encore remplacé les trompettes dans l’armée.
1497. Création de la compagnie des Cent Suisses par Charles VIII en charge de la garde du roi.
Monarchie. XVIe siècle
1522. Dictionnaire des armées de terre et de mer, encyclopédie militaire et maritime, comte de Chesnel ; T. 2, 1865, p. 850.
Au siège de Rhodes, en 1522, siège où l’on employa plus de cinquante mines et cent contre-mines, un gentilhomme bressan, Martinengue, imagina d’employer dans la mine, pour écoute du travail de l’ennemi, un tambour dont la peau, chargée de quelques balles d’arquebuse, frémit au moindre coup donné dans le terrain avoisinant par un contre-mineur.
1534. 24 juillet, L’institution des légionnaires au royaume de France, leurs privilèges, gages et équipage, et le devoir de leur charge. (SHD GR1 X1)
Du 24 juillet 1534.
Le Roi désirant singulièrement de tout son cœur, pour la conservation en défense de son Royaume, dresser et mettre sus une force de gens de pied pour les provinces d’iceluy, en forme de légion, pour icelle force, se servir en ayde ainsi que l’affaire le requerera, et que bon luy semblera, ce fait les ordonnances qui s’ensuivent : lesquelles il veut dorénavant être gardées et observées inviolablement par tous ceux, et ainsi qu’il appartiendra.
1. La premièrement le dit seigneur veut et entend dresser sept légions de gens de pied. Et en chacune légion y aura six mille hommes, qui se lèveront et mettront sus de cette heure, ès pays et provinces de son dit Royaume cy dessous déclarés, …
12. Item, en vne bande de mille hommes y aura quatre tabourins & deux fiffres, qui auront chacun par mois ſept liures dix fols.
13. Tous lesquels Lieutenans, Port-enfeigne, Centeniers, Caps d’eſquadre, Fourriers, Sergens de batailles, tabourins et fiffres cy-deſſus nommez, ledit Seigneur entend qu’ils ayent les gages et eſtats deſſuſdits outre leurs places, tant en temps de paix, qu’en temps de guerre.
23. Plus defend ledit Seigneur, que nul deſdites legions, de quelque eſtat, qualité, ou condition qu’il ſoit, ne ſoit ſi ofé ny hardi en marchant en bataille & en ordre, de parler haut ne de crier, ſinon les Colonels, Capitaines, Lieutenans, Enſeignes, Centeniers & Sergens de bataille, ſur peine à ceux qui ſeront le contraire, d’auoir la langue percee.
1553. Ordonnance du 23 décembre. Belhomme, tome 1, p. 215.
Tambourins et fifres.
1559. Tabourin majour (av. 1559, M. Du Bellay, Mém., Paris, 1569, fo299 vo: le tabourin maiour du Marquis du Guast). Fréq. abs. littér.: 82.
Le général Bardin donne l’année 1549.
[Le tabourin maiour] devait être près du collonnel, pour crier soudainement sa volonté.
1589. Batterie colin-tampon des régiments suisses. Orchésographie.
P. 7. Le bruict de tous leſdicts inſtruments, ſert de ſignes & aduertiſſements aux ſoldats, pour deſloger, marcher, ſe retirer: & à la rencontre de l’ennemy leur donne cœur, hardieſſe, & gourage d’affailir, & ſe deſſendre virilement et vigoureuſement.
Or pourroient les gens de guerres marcher confuſémént & ſans ordre cauſe qu’ils ſerient en peril d’eſtre réuerfés & deffaixts, pourquoy noſdicts françois, ont advifé de faire marcher les rencs & iougs des eſcouades auec certaines meſures.
Monarchie. XVIIe siècle
1614. Les discours militaires dédiez à Sa Majesté par le Sieur du Praissac, Paris, MDCXIIII, Des offices des gens de guerre, chapitre XIIII, p. 141.
Du tambour
En chaque compagnie, il y a un ou deux tambours, & par dessus tous y a un général & colonel : l’office de tous les tambours est de battre toutes sortes d’ordonnances; comme la Marche, l’alarme, la chamade, doubler le pas, respondre aux chamades, la diane et les bans; ils doivent sçavoir remarquer ce qu’ils voyent, les renseigner & bien rapporter.
Le tambour général doit être logé près du Sergent-Major ou en son logis mesme, c’est à luy d’instruire les autres & à prendre garde, & garder les tambours ennemis qui viennent au camp. Il peut chastier de son baston les tambours qui manquent à leur devoir. Tous les autres le doivent conduire soir et matin chez le sergent major pour sçavoir les ordres.
1615. Instruction du soldat touchant le devoir des guets, escortes, rondes, sentinelles et aux subjets de l’art militaire, par Jean Desciau, Paris, 1615 (V. 2573), p. 11.
Le soldat ne doit attendre le second coup de tambour pour aller où il sera appelé, & doit apprendre toute sorte de batterie au son de tambour et trompette, voir les signals du canon pour mieux s’acquiter de son devoir.
1633. Histoire de la milice française et des changemens qui s’y sont… Père Gabriel Daniel, Amsterdam, 1724, tome II, p. 11.
Quand les Maréchaux de France à l’Armée vont chez les Princes du Sang, ou chez les Officiers Généraux, la Garde prend les Armes, & les Tambours battent aux champs, à la reſserve de celle qui est tirée des Régimens des Gardes Françoises & Suiffes qui ne prennent les Armes que pour celui qu’elles gardent.
Dans un Camp les Gardes de la tête du Camp prennent les Armes pour les Maréchaux de France, & les Tambours battent aux Champs.
Avant les Ordonnances du Roi la cérémonie de battre aux Champs n’a pas toujours été un droit inconteſtable pour les Maréchaux de France. Voici ſur cela un fait aſſez remarquable que j’ai trouvé dans les Mémoires de Puiſégur.
« Sous le Règne de Louis XIII. en 1633., après la priſe de Nanci, dit le Sieur de Puiſégur, le Roi envoya Monsieur le Maréchal de la Force affiéger Epinal ; & comme il ſortoit de ſon logis, étant à la tête de ma Compagnie qui étoit de garde, il me dit : Monsieur de Puiſégur, certes il me semble que vous devriez bien battre aux Champs quand je ſors, puiſque nous ſommes hors du Royaume ; car pour dans le Royaume, je fçai bien que cela n’eſt dû qu’au Roi ; je lui dis, Monſieur, j’en parlerai à Monſieur de la Ilere qui commande le Régiment, & à Monſieur Lambert ; ſur quoi les Capitaines s’aſſemblèrent, & m’envoyèrent à Nanci trouver le Roi, à qui je dis la prétention de Monsieur le Maréchal de la Force ; il me dit d’abord que cela ne lui étoit point dû, & qu’il ne le vouloit pas : je lui dis, Sire, il dit qu’il fçait bien que cela ne lui eſt point dû en France ; mais que hors du Royaume, il lui eſt dû : que quand même l’Armée de Henri IV. alla dans le Païs de Juliers, auſſi-tôt qu’elle fut hors de France, elle battit aux Champs devant Monsieur le Maréchal de la Chaſtre qui la commandoit. Lors que le Roi eût entendu cela, il me dit : s’il vous le commande encore une fois, faites-le : mais ſouvenez-vous de ne le faire jamais dans le Royaume, car cela n’appartient qu’à moi. »
Il eſt hors de doute que la choſe fut éxecutée comme le Maréchal le ſouhaitoit, & que la réponfe du Roi paſſa pour un Règlement : car le même Monsieur de Puifégur parlant de la revue de l’Armée qui ſe fit en 1649. au Camp de Caſteau-Cambréſis en préſence du Cardinal Mazarin, dit, que ce Cardinal ſortant de ſon logis, le Tambour battit pour lui : à cauſe, dit-il, qu’il étoit hors de France. Au reſte, es Ordonnances de Louïs le Grand ne me paroiſſent point faire cette diſtinction des Armées hors de France & des Armées étant ſur les terres de France.
1633. Haussonville, le comte d’, Histoire de la réunion de la Lorraine à la France, Paris, 1854, I 349 [ad 1633], note 1
On avait remarqué que le duc de lorraine avait à peu près à cette époque fait changer la marche de ses troupes dont les tambours battaient auparavant à la française; il les fit battre à l’espagnole. Sur quoi de beaux aprêts du temps firent les vers suivants. Louis XIII disait au Duc :
Tu fais à tes tambours une étrange leçon ;
Mes ayeux et les tiens battaient d’autre façon
Et vivoient bons amis, sans querelle ni noise ;
Ce change te fait mal, mais à qui t’en prends-tu ?
Battant comme tu fais tu demeures battu.
Monet, Invantaire… 1635, p. 186
Le trompette et le tambour doivent sçavoir sonner toutes les ordonnances : la marche, le doublement de pas, l’alarme, la diane, la chamade, la réponse aux chamades.
1635. Mémoires de La Valette, T. 1, p. 44.
Réglement fait pour la garde du camp , près de Mayence.
Le Cardinal de la Valette , Lieutenant Général du Roi en ſon armée d’Allemagne.
Pour éviter les déſordres qui arrivent bien ſouvent à la garde du camp, nous avons ordonné que les choſes ſuivantes ſeront dorénavant exactement obſervées.
Sçavoir
A quatre heures du ſoir , le Tambour du Régiment des Gardes avertira par quelques coups de baguettes tous les Tambours des Régimens , qui lui répondront de même ; après quoi un Tambour des Gardes commencera de battre l’aſſemblée de la garde , & à même-tems tous les Tambours ſeront de même â la tête de leurs Régimens.
Un quart d’heure après la garde battue , le Régiment des Gardes , fera marcher , avec un Tambour , les hommes qui doivent entrer en garde , leſquels iront ſe mettre en bataille ſur la place d’armes. Tous les autres Régimens entendant des Gardes marcher , feront auſſi marcher leurs, gens; & étant arrivés à la place d’armes, s’y rangeront ſur une même ligne de front, chacun ſelon ſon tour. Perſonne n’ôtera ſes armes , de deſſus ſon épaule , juſqu’à ce que toutes les Gardes ſoient aſſemblées, & que. le Maréchal de Camp qui ſera de commandement ne leur ait ordonné.
1635. Belhomme, I, 1635, p. 363 (archives Duc de Guise, fichier Assemblée.pdf). Le 9 septembre, au camp de Mayence, le cardinal de La Valette publia un règlement sur le service au camp.
« A 4 heures du soir, le tambour des gardes françaises commencera à battre l’assemblée et les autres tambours des régiments répèteront cette batterie. Un ¼ d’heure après, le régt. des gardes fera marcher avec un tambour les soldats qui doivent entrer en garde, lesquels viendront se mettre en bataille à la place d’armes. »
p. 379.
A défaut d’un règlement du roi sur le service des troupes en campagne, chaque général d’armée publiait un règlement pour ses troupes; le cardinal de La Valette publia à la fin d’avril son règlement pour l’armée d’Italie.
Dans chaque fraction de l’armée, le premier régiment fait les batteries aux heures fixées et les autres le répètent. Quand on devra marcher, le premier coup (aux champs) sera battu 2 heures avant le départ pour qu’on ait le temps de faire manger & seller les chevaux : le second (assemblée) sera battu une heure après ; ce sera le signal pour charger les bagages que le prévôt du régiment conduira au rendez-vous pris par le prévôt général ; au troisième coup, tout le monde prendra les armes.
1636. L’Harmonie universelle, Père Marin Mersenne.
Livre Septième. Des instruments à percussion.
Page 56.
« est aysé de marquer par les notes ordinaires de la musique toutes les sortes de batteries, par exemple la Marche Françoise, la Diane, la Chamade, l’Assemblée, &c. & semblablement toutes les batteries des autres nations; ce que l’on peut encore faire sans ces notes, par le charactere de la longue syllabe – signifiera le tan, ou le tou precedent, & ce signe de la briesve ∪ servira pour les tere, ou pour le lan; & si l’on veut marquer les crochës, l’on pourra user du signe de l’accent aigu ‘, ou de tel autre signe que l’on voudra : par exemple la marche des Suisses se peut exprimer en cette maniere, & en mille autres semblables : ∪-- , &c. puis qu’ils sont le pied que l’on appelle tonique mineur, é qu’ils appellent colintampon.
Ceux qui sont curieux de sçavoir les batteries Angloises, Hollandoises, Hespagnoles, Allemandes, &c. les peuvent marquer avec ces mesmes caractères, & plusieurs autres nouvelles que l’on peut inventer selon les différens changemens que peuvent souffrir les temps differens meslez les uns avec les autres: par exemple les temps de cet Ionique, peuvent estre changez en cinq façons, comme l’on void icy: - ∪ ∪ -, - ∪ - ∪; ∪ - ∪ -, - - ∪ ∪, ∪ - - ∪. Mais il suffit d’avoir monstré le grand nombre de mouvemens, qui vient du meslange des notes de differente valeur, dont j’ay parlé dans le livre des Chants, sans qu’il soit besoin de la repeter icy. »
« Si j’eusse eu des characteres de musique à commandement, j’eusse icy mis toutes les bateries du tambour François, à sçavoir l’entrée, tant simple que double, la marche, l’assemblée, la double marche, le ban, la diane, la chamade, l’alarme, & eusse expliqué ce que c’est que le baton rond, baton rompu, & baston meslé; je diray seulement que le batement du baston rond se fait lors que les deux bastons frappent chaque coup l’un après l’autre; celuy du baston rompu, lors que chaque main frappe deux coups de suite, & le batement du baston meslé se fait lors que chacun bat tantost une fois de chaque main, & tantost deux fois. Quand t à la retraite, les deux bastons frappent tous deux ensemble. Si quelqu’un désire voir toutes ces bateries exprimées en notes de musique, je les luy monstreray. »
[Mention manuscrites sur les partitions de l’édition des Arts & métiers]
Batteries du tambour François. Les battements s’appellent 1. Baton rond, 2. Baton rompu, 3. Baton mêlé.
Baton rond se fait quand les deux bâtons frappent l’un après l’autre.
Baton rompu se fait quand chaque bâton frappe deux fois de suite. Scavoir deux coups de chaque main.
Baton mêlé c’est quand chaque bâton frappe tantost une fois de chaque main, tantost deux fois.
Retraite par laquelle deux bâtons se frappent tous deux ensemble.
L’entrée est la marche simple.
Double.
La Marche.
Air de la Marche.
Double Marche.
Le Ban françoix.
L’assemblée.
La diane.
Chamade.
L’alarme.
1638. Mémoires de Louis de Nogaret, cardinal de La Valette, général des armées du Roi en Allemagne, en Lorraine, en Flandre & en Italie, années 1638 & 1639, tome 1, Paris, 1772.
Réglement fait pour la garde du camp , près de Mayence [cf. Belhomme, 1635].
44. Le Cardinal de la Valette , Lieutenant Général du Roi en ſon armée d’Allemagne.
Pour éviter les déſordres qui arrivent bien ſouvent à la garde du camp, nous avons ordonné que les choſes ſuivantes ſeront dorénavant exactement obſervées.
Sçavoir
A quatre heures du ſoir , le Tambour du Régiment des Gardes avertira par quelques coups de baguettes tous les Tambours des Régimens , qui lui répondront de même ; après quoi un Tambour des Gardes commencera de battre l’aſſemblée de la garde , & à même-tems tous les Tambours ſeront de même â la tête de leurs Régimens.
Un quart d’heure après la garde battue , le Régiment des Gardes , ſera marcher , avec un Tambour , les hommes qui doivent entrer en garde , leſquels iront ſe mettre en bataille ſur la place d’armes. Tous les autres Régimens entendant des Gardes marcher , ſeront auſſi marcher leurs gens; & étant arrivés à la place d’armes, s’y rangeront ſur une même ligne de front, chacun ſelon ſon tour. Perſonne n’ôtera ſes armes , de deſſus ſon épaule , juſqu’à ce que toutes les Gardes ſoient aſſemblées, & que le Maréchal de Camp qui ſera le commandement ne leur ait ordonné.
1638. Mémoires de Louis de Nogaret, cardinal de La Valette, général des armées du Roi en Allemagne, en Lorraine, en Flandre & en Italie, années 1638 & 1639, tome 2, Paris, 1772.
p. 237
Gardes du camp
A quatre heures du ſoir, le tambour du premier Régiment de l’armée avertira par quelques coups de baguettes, tous les autres tambours , qui lui répondront de même; après quoi il commencera à battre l’aſſemblée de la garde , & tous les autres ſeront de même , à la tête de leurs Régimens.
Un quart d’heure après la garde battue, le premier Régiment ſera marcher, avec un tambour , les hommes commandés pour la garde; ce qu’étant entendu par les autres Régimens, ſeront partir les leurs de même , & tous s’en iront ſe mettre en bataille à la place d’armes , chacun ſelon ſon rang, & le front ſur une même ligne.
1638. Girolamo Fantini fait imprimer à Francfort Modo per imparare a sonare di tromba tanto di guerra, la première méthode de trompette « tant de guerre que de concert » et fournit les signaux militaires toscans.
1641. Père Daniel, Histoire de la milice françoise, T. 15, p. 368.
Siège de Donchéri.
Le colonel Royer, Liégeois, qui commandoit à Donchéri, avoit une garniſon compoſée de ſon régiment, de celui du feu comte de Soiſſons & de celui de Méternic. Il paroiſſoit réſolu de s’enſevelir ſous les ruines de ſes remparts plutôt que de ſe rendre : mais la plupart des officiers lui ayant repréſenté qu’il ne pouvoit éviter d’être bien-tôt forcé, & que ſi la place étoit priſe d’aſſaut, ils feroient expoſés à tout ce que le droit de la guerre a de plus rigoureux, il conſentit à capituler , à condition qu’ils ſigneroient tous un écrit pour ſa décharge : ils ne balancèrent pas à le ſigner. Alors il envoya un tambour au camp avec un projet de capitulation, qui fut porté au roi à Mezieres. Louis le renvoya le lendemain , après y avoir fait quelques changemens que les afliégés acceptèrent ſans difficulté. Cette capitulation portoit en ſubſtance, que Sa Majeſté vouloit bien oublier le paſſé, & leur accorder la vie & la liberté, & qu’ils ſortiroient les mèches éteintes, les drapeaux pliés, les armes baſſes & ſans canon. Ils ſortirent le premier d’Août à deux heures après midi, au nombre de mille à douze cents hommes, & le maréchal de Brezé leur donna une eſcorte pour les conduire hors de la frontière.
Il revint encore trois jours après avec un renfort de mille payſans armés ; & quand il fut près de la ville, il envoya un trompette au gouverneur pour le ſommer de ſe rendre. Souvigni, ſans vouloir écouter le trompette, le pria ſeulement de dire à ſon maître qu’il lui feroit plaiſir de revenir.
1643. 166 régiments d’infanterie, 141 français et 25 étrangers, 220 000 hommes, Belhomme, Histoire de l’infanterie, T. 2, pp. 5-6.
1647. Mémoires de la vie du comte de Grammont, Marteau, 1713, p. 180-181.
« Monſieur le Prince, couvert de Gloire, & fier des Campagnes de Rocroy, de Norlingue, & de Fribourg, pour inſulter la Place & le Gouverneur, fit monter la prémiere Tranchée en plein jour par son Régiment, à la tête duquel marchoient vingt-quarte Violons comme ſi c’eut été pour une Noce.
La nuit venüe , nous voilà tous à goguenarder, nos Violons à joüer des Airs tendres, & grande Chere par tout. Dieu fait les Brocards qu’on jettoit au pauvre Gouverneur & à sa Fraiſe, que nous nous promettions de prendre & l’autre dans vingt-quatre heures. Cela se passoit à la Tranchée, d’où nous entendîmes un Cri de mauvais Augure qui partait du Rempart, & qui répéta deux ou trois fois, Alerte à la Muraille. Ce Cri fut suivi d’une Salve, de Canon & de Mouſqueterie, & cette Salve d’une vigoureuse Sortie a qui, après avoir culbuté la Tranchée, nous mena battant jusqu’a notre grande-Garde.
Le lendemain, GREGORIO BRICE envoia par un Trompette, des Préſens de Glace & de Fruits à Monſieur le Prince priant bien humblement Son Alteſſe de l’excuser s’il n’avoit point de Violons, pour répondre à la Sérénade qu’il avoit eu la bonté de lui donner; mais, que s’il avoit pour agréable la Muſique de la Nuit précédente, il tacheroit de la faire durer tant qu’il lui feroit l’honneur de rester devant ſa Place. Le Bourreau nous tint parole; & dès que nous entendions Alerte à la Muraille, nous n’avions qu’à compter sur une Sortie, qui nettoit la Tranchée, combloit nos Travaux, & qui tuoit ce que nous avions de meilleur en Soldats & en Officiers. Monſieur le Prince en fut si piqué, qu’il s’opiniatra, malgré le Sentiment des Officiers généraux, à continuer un Siege, qui penſa ruiner son Arnée, & qu'il fut encore obligé de lever aſſez brusquement. »
1651. Ordonnance de Poitiers du 4 novembre. Le titre de tambour-major est accordé au chef des tambours du régiment. L’usage jusqu’alors était de charger le tambour de la première compagnie, la compagnie d’élite, de former les nouveaux tambours. Le bâton qu’il utilisait pour corriger ses élèves est à l’origine de sa canne de commandement qui va prendre cette dénomination vers le milieu du XVIIIe siècle. Le Gal Susane dans son Histoire de l’ancienne infanterie française (Tome 1, p. 225) fait remonter l’apparition des tambours-majors à cette date.
« N’oublions pas de dire que les tambours-majors datent de 1651, ainsi que les aides et les sous-aides-majors, officiers dont l’emploi correspondait à celui des adjudants-majors actuels. »
1657. Histoire de la Maison du Roi, T2, p. 132.
Compagnies des mousquetaires.
Le premier changement qui arriva à la Compagnie fut qu’à son rétablissement en 1657. Il y avoit un Trompette que le Roi ſuprima mettant dans ſa place cinq Tambours & un Fifre, le Fifre fut ſuprimé en 1665. On y mit trois Haubois & peu de tems après un quatrième & un ſixiéme Tambour.
P. 138.
Les Tambours de ce Corps font beaucoup plus petits que ceux de l’Infanterie, & batent d’une autre manière qui eſt extrémement gaïe, ils ſont les ſeules Troupes de la Maiſon du Roi qui n’aient ni Trompettes ni Timbales.
1661. 21. Octobre. Reglement fait par le Roy, concernant le Commandement, l’Ordre, & la Diſcipline, que Sa Majeſté veut être dorénavant gardez par ſes Troupes d’Infanterie, dans les Villes & Places où elles tiendront garnison.
Quand ledit Gouverneur, & Lieutenant general paſſera aux portes d’une Place, & devant les corps de garde établis en icelle ; les Officiers & Soldats prendront les armes, & ſe mettront en haïe, ſans faire battre le tambour ; ſi ce n’eſt que ledit Gouverneur , & Lieutenant general ſoit Maréchal de France.
Règlements & Ordonnance, T 1, p. 117 et suites.
1662. Du Cange. En 1662 à Calais, les officiers des corps d’infanterie de la garnison prétendaient interdire à ceux du régiment de Clérembault de « faire battre la caisse à l’allemande ainsy qu’ils sont accoutumé. »
A la demande des officiers dudit régiment de Clérembault :
« Sa Majesté voulant bien leur donner en cela une marque de la satisfaction qu’elle a des services qu’ils luy ont rendus, a ordonné et ordonne veut et entend qu’il soit loisible aux officiers dudit Régiment Clérembault de faire battre la caisse en la même manière qu’ils ont fait de par le passé, en quelque occasion que ce soit et avec quelque corps de son infanterie que les compagnies d’iceluy se tourneront en bataille, comme aussy de faire porter par leurs soldats les mêmes armes (des haches au lieu de piques) dont ils se sont servis jusqu’à présent, sans qu’il y puisse être apporté aucun empêchement sous quelque prétexte que ce puisse être. »
1663, 2 février
Ordonnance du Roy portant injonction aux officiers des Régimens d’infanterie de Clérembault (attendu qu’ils sont tous françois et payés comme ceux de ma Nation) de faire battre la caisse à la Françoise nonobstant la permission qu’ils avoient obtenu de la faire battre à l’Allemande.
1663, 14 avril
Brevet portant permission aux officiers des Régimens du Roy de nouvelle levée de faire battre la caisse dans ledit Régimen de même que les deux Compagnies de Mousquetaires de la Garde de Sa Majesté.
1663, 20 juin
Sur la difficulté qui fut formée à Mariambourg par un capitaine du Régimen d’Infanterie d’Alsace qui prétendoit, en montant la Garde, faire battre la caisse à l’Allemande, il a été expédié une Ordonnance du Roy portant que la caisse sera battue à la Françoise dans toutes les Gardes qui seront montées à Mariambourg mesme lorsqu’elles seront commandées par les officiers de la compagnie d’Alsace.
1663. 17 septembre. Ordonnance du Roy portant que la caisse se battra à la française à toutes les gardes qui se feront dans les places où il y aura des troupes françaises avec des troupes étrangères en garnison.
Le 17 septembre 1663.
De par le Roy,
Sa Majesté aïant estée informée que les Capitaines et les autres Officiers des Compagnies des Régimens étrangers estant à son service qui sont en garnison dans les places avec d’autres Compagnies des Régimens de son Infanterie françoise prétendent que l’on doit battre la caisse dans les dites Places; lorsqu’ils y commandent la Garde de, de la manière qu’elle se bat ordinairement dans lesdits Régimens étrangers; & voulant que l’on se serve toujours d’une même batterie pour les gardes qui se font esdites Places, d’autant même que comme les dites Compagnies y servent escouade il s’y en trouve toujours de celles des Corps françois & lorsque partout en plus grand nombre que les régimens étrangers. Sa Majesté a ordonné & ordonne, veut et entend, que la caisse se batte à la Françoise à toutes les gardes qui se feront dans les places où il y aura des Corps ou Compagnies françoises, avec des Corps ou Compagnies étrangères en garnison; même lorsque lesdites Gardes seront commandées par des Officiers étrangers. Mande & ordonne Sa Majesté aux Gouverneurs desdites Places, ou à ceux qui y commandent en leur absence de tenir la main à l’observation de la présente.
Fait au château de Vincennes le dix-septième septembre mil six cens soixante-trois.
Signé Louis
Archives Duc de Guise. Règlemens et ordonnances du Roy pour les gens de guerre, tome 1er ; Paris, 1691, p. 207.
Recueil du Cange BnF 30e volume f° 122
1665. Réglemens fait par le Roy pour lever plusieurs difficultez amenés entre les Officiers de ses troupes & entre eux & les Officiers Majors des villes & places où elles sont en garnison depuis le Réglement du douzième octobre 1661 & en interprétation d’aucuns articles d’icelui.
Du 25 juillet 1665. Que les Officiers des Troupes d’Infanterie qui seront de garde aux portes des Places seront tenus de faire battre la caisse tant pour la diane & la retraite que l’ouverture et fermeture des portes.
Que la dite caisse sera battue à la Françoise dans les Gardes qui se feront es Places où il y aura des Troupes françoises avec des Troupes étrangères en garnison même lorsque les dites Gardes seront commandées par des Officiers étrangers.
Réglemens fait par le Roy pour lever plusieurs difficultez amenés entre les Officiers de ses troupes & entre eux & les Officiers Majors des villes & places où elles sont en garnison depuis le Réglement du douzième octobre 1661 & en interprétation d’aucuns articles d’icelui.
Du 25 juillet 1665. Que les Officiers des Troupes d’Infanterie qui seront de garde aux portes des Places seront tenus de faire battre la caisse tant pour la diane & la retraite que l’ouverture et fermeture des portes.
Que la dite caisse sera battue à la Françoise dans les Gardes qui se feront es Places où il y aura des Troupes françoises avec des Troupes étrangères en garnison même lorsque les dites Gardes seront commandées par des Officiers étrangers.
1666. Carnet de la Sabretache, T. XII, 1904, p. 580.
En 1666, le régiment de Lyonnois manœuvrait « à la baguette » c’est à dire sans commandement à la voix, mais au signal d’un coup de baguette. [en fait, il manœuvrait uniquement aux signaux du tambour, mieux encore « à la muette », sans les tambours ni la voix]
Général Susane, Histoire de l’infanterie française, tome 2, p. 4.
Les tambours des régiments des Gardes ne battaient Aux champs que pour le Saint-Sacrement, le Roi et la Reine. Ils rappelaient seulement pour le Dauphin et pour les princes du sang, et à l’armée pour les maréchaux de France.
1670. Création de La Générale.
Ordonnance du Roy pour régler les différentes batteries de tambours que Sa Majesté veut estre pratiquées dans les troupes d’infanterie tant pour la marche d’une armée que d’un régiment.
Du 10 juillet 1670
De par le Roy
page 272
Sa Majesté voulant pourvoir à ce qu’il n’arrive point de confusion dans les troupes d’infanterie à raison des différentes batteries de tambours et que lorsqu’un régiment commence à battre l’on sçache si toute l’armée, ou tout le corps d’infanterie devra marcher ou seulement le régiment qui battra : Sa Majesté a ordonné et ordonne, veut & entend, que lorsque dans une armée il y aura ordre de faire marcher toute l’infanterie, l’on commence à battre le premier par la batterie nouvellement ordonnée par Sa Majesté que l’on appelle la Générale ; pour le second, l’assemblée à l’ordinaire ; & puis dans le temps que les soldats sortiront de leurs huttes, la batterie qui a esté réglée pour l’entrée et la sorti du camp. Et quand ce ne sera qu’un régiment qui aura ordre de marcher, et non tout le corps d’infanterie que les tambours battent le premier aux Champs, pour le second l’assemblée ancienne puis la sortie du camp. & ensuite la marche lorsque le régiment commence à marcher. Mande & ordonne Sa Majesté à ses Lieutenans Généraux en ses armées, colonels, capitaines & autres officiers de ses troupes d’infanterie, de tenir la main, chacun comme il appartiendra à l’exacte observation de la présente ; laquelle Sa Majesté veut estre lue et publiée à la este des régimens & compagnies de son infanterie, à ce qu’aucun n’en prétende cause d’ignorance.
Fait à St-Germain en Laye le 10 juillet 1670
Signé Louis
Le Tellier
Réglemens et ordonnances du Roy pour les gens de guerres T. II, Paris, MDCXCI p. 272
Belhomme, T. II, p. 153
Une ordonnance du 10 juillet [1670] prescrivit que lorsque toute l’infanterie d’une armée devra marcher, on commencera par battre pour le premier la batterie nouvelle ordonnée par Sa Majesté, et qui se nomme la générale ; on battra pour le second l’assemblée à l’ordinaire et pour le troisième la batterie réglée pour l’entrée et la sortie du camp. Quand un régiment seul aura l’ordre de marcher, les tambours, ses tambours battront aux champs pour le premier, l’assemblée ancienne pour le second, la sortie du camp pour le troisième, puis sa marche particulière lorsqu’il commencera à marcher.
1670. Archives de la Guerre, volume 636, p. 163
Circulaire aux gouverneurs de la frontière du 18 mars 1670
Le Roi ayant ordonné que dorénavant toute l’infanterie française et étrangère, lorsqu’elle sera en corps d’armée battrait l’assemblée d’une manière différente qu’on ne la battait cy-devant, et que de même il y aurait une autre batterie pour l’entrée et la sortie des camps.
S.M. a fait expédier une ordonnance contenant sur cela ses intentions, qui sera adressée au premier jour dans toutes les places.
Cependant le nommé … [en blanc] tambour au régiment des Gardes, qui vous fera voir ces lignes est envoyé dans Amiens, Doullens, Abbeville, Montreuil, Hédin, Boulogne pour instruire les tambours des troupes qui sont dans chacune des dites places et aussitôt qu’il sera arrivé dans celle où vous commandez, vous prendrez, s’il vous plait, soin de faire assembler tous vos tambours pour être instruits par lui environ trois fois le jour, et quand ils le seront suffisamment, vous le ferez partir pour aller dans les autres places où il doit se rendre.
Une lettre pour les gouverneurs d’Amiens, Doullens, Abbeville, Montreuil, Hédin, Boulogne.
Une autre lettre pour les gouverneurs d’Arras, Calais, Fort Nieulay, Gravelines,
Dunkerque, Bergues et Furnes où l’on envoie le nommé…
Une autre pour ceux de Péronne, Bapaume, Douai, Béthune et Saint-Venant.
Une autre pour ceux de Tournai, Courtrai et Lille.
Une autre pour ceux de Ath, Charleroi, Philippeville et Marienbourg.
Une autre pour Givet, Landrecy, Avesnes, Le Quesnoy.
Une autre pour Soissons et Laon.
Une autre pour les gouverneurs de Rocroy, Mézières, Sedan, Stenay et Montmédy.
Une autre pour ceux de Thionville et Marsal.
Une autre pour ceux de Brizack et Philippsbourg.
1671. 13 mars. Ordonnance du Roy, portant que dorénavant il n’y aura qu’un trompette en chaque Compagnie de Cavalerie Françoise & Etrangère, & qu’un Tambour en chaque Compagnie d’Infanterie Françoise.
Réglemens et ordonnances du Roy pour les gens de guerres, T. III, Paris, p. 370
1671. La doctrine militaire ou le parfait général d’armée, par le sieur de La Fontaine, ingénieur ordinaire du Roy et professeur de sciences mathématiques, Paris 1671, p. 204.
L’office du tambour est de battre toutes sortes d’ordonnances : à savoir la Marche, l’alarme, la Chamade, doubler le pas, répondre aux chamades, la Diane et les bans.
Il doit remarquer ce qu’il voit et le bien reconnaître afin d’en faire son rapport.
Le tambour général sera logé proche le Sergent Major ou en son logis même, il doit instruire les autres et les chastier de son baston, s’ils manquent.
Tous les autres le doivent conduire soir et matin chez le Sergent Major, pour scavoir les ordres.
1671. M. de Lamont, Les Fonctions de tous les officiers de l’infanterie, 1671, in-12, p. 150, Réglemens & ordonnances du Roy pour les gens de guerre, T. 1, Paris, 1691, pp. 480-481.
Reglemens fait par le Roy pour lever plusieurs difficultés … entre les officiers de ses troupes ; & entre eux et les officiers majors des villes et places où elles sont en garnison, depuis le réglement du douzième octobre 1661, & en interprétation d’aucuns articles d’icelui du 25 juillet 1665.
XXIV. Les officiers d’infanterie qui seront de garde, seront tenus de faire battre la quaisse, tant pour la diane et la retraite que pour l’ouverture & la fermeture des portes.
XXV. Ladite quaisse sera battue à la Françoise dans les gardes où il y aura des troupes estrangères, mesme lorsque les dites gardes seront commandées par des officiers estrangers.
1672. 10 mars. ORDONNANCE DU ROY, portant que dorénavant il n’y aura qu’un Trompette en chaque Compagnie de Cavalerie Françoiſe & Etrangere , & qu’un Tambour en chaque Compagnie,
d’Infanterie Françoiſe.
Du 10. Mars1672.
DE PAR LE ROY.
SA MAJESTE fçachant que dans pluſieurs Compagnies de Cavalerie & d’lnfanterie qui ſont à ſa ſolde , il y a un plus grand nombre de Trompettes & de Tambours qu’il ne convient pour le bien de ſon ſervice, lequel s’en trouve diminué , en ce que s’il n’y en avoir pas tant, ceux qui n’y ſeroient pas receus ſeroient ou Cavaliers , ou Soldats factionnaires , outre que cette liberté d’avoir tant de Trompettes & de Tambours , que l’on en veut , oſte le moyen aux Capitaines moins accommodez d’en pouvoir recouvrer facilement. Et voulant empeſcher la continuation de cet abus: Sa Majeſté a ordonné & ordonne , que dorenavant il ne ſera payé dans ſes Troupes qu’un Trompette en chaque Compagnie de Cavalerie, tant Françoiſe qu’Etrangere , & un Tambour en chaque Compagnie d’Infanterie Françoiſe: & pour cette fin a deſlendu & deſſend aux Commiſſaires des Guerres ordonnez à la conduite & police deſdites Troupes , d’en paſſer un plus grand nombre dans les Montres & Reveuës, que ne ſeront leſdites Compagnies : & aux Treſoriers Generaux de l’Ordinaire & Extraordinaire des Guerres , ou leurs Commis , d’en payer davantage , à peine de radiation. Mande a ordonne ſa Majeſté aux Gouverneurs, & ſes Lieutenans Generaux en ſes Provinces & Armées, & aux Intendans en icelles, de tenir la main chacun à ſon égard, à l’exacte obſervation de la preſente. Et afin qu’aucun n’ignore ce qui eſt en cela de l’intention de la Majeſté, Elle veut & entend que la preſente ſoit leuë , & publiée à la teſte des Corps & Compagnies , .& affichée par tout où beſoin ſera. Fait à Verſailles le dixième Mars mil ſix cens ſoixante & douze. Signé, LOUIS.
Et plus bas, Le Tellier.
Règlement et ordonnance du Roy, T2, pp. 370-372.
1675. Pratique et maximes de la guerre par Monsieur la Chevalier de la Volière avec l’exercice général et militaire de l’infanterie du sieur Daigremont. Paris, Etienne Lasjon, 1675, in 12, page 166.
Du tambour. L’office du tambour de chaque compagnie est de battre la marche, l’alarme, la chamade, doubler le pas ; répondre aux chamades, la diane et les bans.
Il doit recevoir l’ordre du tambour-major et l’accompagner soir et matin chez le major pour savoir les ordres.
1677. Détails militaires, M. de Chenevière, Paris, 1742, tome 2, p. 47 (BnF R. 25384 Imp.)
Il est défendu aux commisssaires, sous peine de suspension de leurs charges de passer aucun tambour qui ait au moins dix-huit ans, et ne soit en état de porter sa caisse en campagne, quoiqu’il sçache bien battre, ordonnance du 10 septembre 1677.
Règlements et ordonnances du Roy pour les gens de guerre du 10 septembre 1677.
Pour régler le nombre de trompettes et de tambours que sa Majesté veut estre désormais entretenus en chaque compagnie de cavalerie, d’infanterie et de dragons.
Compagnie d’infanterie, de dragon, de cavalerie françaises et étrangères de 60 hommes et au dessus :
1 tambour pour infanterie et dragons
1 trompette pour cavalerie
Les compagnies d’infanterie étrangères … sur le pied de 100 hommes et au dessus, 2 tambours.
Ne passer aucun tambour qui ait moins de 18 ans et ne soit pas en état de pouvoir porter sa caisse en campagne, quoi qu’il sçache bien battre.
1678. Louis de Gaya, Traité des armes, 1678, p. 143 Les tambours, les fifres, les musettes et les hautbois sont pour l’infanterie, les mousquetaires, les dragons, les fusiliers et les grenadiers à cheval. Les tambours sont faits de bois de chasteigners, creux et couverts par les deux costez de [144] peau de veau, que l’on bande avec des cordes : et avec un timbre qui est par dessous. Ces instruments servent à battre la dianne, la générale, l’assemblée, la marche, la charge, la chamade, la retraite, les bans et tous les commandements…
1680. 24 janvier. Ordonnance du Roy, Portant qu’il y aura un Hautbois dans chacune des trois Compagnies de chaque Régiment de Dragons.
Règlement et ordonnance du Roy, T. 4, p. 182.
1680. Une ordonnance du 1er avril 1680 défend aux trompettes et tambours d’exiger à l’avenir les 5 sols qu’ils ont prétendu leur estre dûs par les moulins près desquels ils passent sous peine de galères.
Règlement et ordonnance du Roy, T. 4, p. 185.
1680 (vers). Es. Looz, les militaires au delà du Gange, tome 1er, Paris, 1770, 2 vol. in 8°, notes p. 58. Arsenal, 11359 SA.
a) Surpris de ne pas voir de tambours dans l’infanterie siamoise, j’ai consulté des mémoires particuliers et j’ai découvert que la suppression s’étoit faite pendant le règne de Chaou.
Les instrumens de guerre ont deux objets. Le premier, c’est de mettre, par la cadence, plus d’ensemble dans la marche, d’en modérer, d’en ralentir ou d’en précipiter la vitesse; usage antique comme on le voit dans Thucydide à la bataille du Mantinée, où l’on se servit de joueurs de flûte pour faire marcher les Grecs d’un pas égal et comme en cadence, de peur de rompre les rangs, etc.
En second lieu, les instrumens sont destinés à servir de signaux relatifs à toutes les évolutions. Un major eût-il la voix de Stentor, qui, selon Homère, faisoit autant de bruit que cinquante hommes ensemble, ne pourroit se faire entendre au milieu des coups de fusils, du canon et des cris des mourans.
Le tambour est un instrument moderne qui n’étoit pas connu des Grecs ni des Romains : le son qu’il rend est moins brillant que celui de la trompette, du cor et des bucines ; et en temps de pluie, lorsque la peau qui couvre la caisse est mouillée, il ne rend qu’un son.
1681. Des représentations en musique anciennes et modernes, RP Claude Le Menestrier, Paris, 1681, pp 120-124. BnF Yf 7849.
De ces instruments les premiers ne rendent qu’un son uniforme, et d’un même ton, et servent plus à marquer les divers temps de l’harmonie qu’à varier ses concerts. Cependant J. Vossius, qui a fait depuis quelques années un traité latin du chant des poèmes, et de la force du rythme ou du nombre de la poésie, prétend que quoi que le tambour ne soit capable que de rendre un même ton, il a diverses figures, et qu’il exprime tous les pieds de l’ancienne versification des grecs et des latins, qu’il dit manquer à notre poésie aussi bien qu’à notre musique. Il ajoute qu’il a vu des personnes qui expriment non seulement des airs de guerre par le battement du tambour pour exciter les soldats au combat, et pour leur donner du courage, mais qu’il n’y avait rien de si tendre, de si doux et de si touchant dans la musique qu’ils ne pussent imiter jouant toute sorte d’airs à danser par les seuls changements du Pata, du pan et du frr, qu’ils mêloient si bien qu’ils changeoient les ïambes en trochées, & les Anapestes en dactykes par la transposition des battemens plus vites ou plus lents, plus forts ou plus sourds, & le mélange sçavant des pauses & des repos, ce qu’il pense que nos Musiciens ne sçauroient faire avec tous leurs instrumens. Aussi veut-il qu’un musicien s’exerce longtemps à battre du tambour, ou des instrumens semblables jusqu’à ce qu’il ait appris toutes les différences des mesures, et tous les temps des battements qu’il croit être d’un grand poids dans la musique. [citation en latin]
Il faut être bien entêté du tambour pour en parler de cette sorte, et mal connoître ce qu’exécutent tous les jours tant d’habiles musiciens pour avoir si mauvaise opinion de nôtre musique.
Il est vrai que le tambour est non seulement d’un grand secours dans les armées pour la marche des fantassins, servant de ligne pour déloger, pour marcher, pour se retirer, pour s’assembler, et pour tous les autres commandemens qu’il seroit difficile de porter par tout en même temps, et de les faire entendre de tant de personnes sans ce secours, mais il anime les soldats et leur donne du cœur quand il faut choquer l’ennemi et le combattre. Les trompettes, les tymbales, et les hautbois font à peu près le même effet : car si les trompettes animent la cavalerie et les chevaux mêmes, on voit par expérience que les hautbois font marcher les soldats plus gayement, et qu’ils vont animer par ce concert aux occasions, et au combat comme s’ils alloient à des noces. Ils marchent comme en dansant au son de ces instrumens, et le battement des tymbales qui tient du trépignement et de la marche des chevaux fait aussi que ces animaux marchent avec une fierté plus noble.
Je crois que c’est ainsi qu’il faut entendre la danse des Sybarites et des Lacédémoniens quand on dit qu’ils allaient en dansant à la guerre, parce que le tambour qui règloit leur marche leur faisait une espèce de cadence, et d’harmonie régulière pour leurs mouvemens. Car quand il faut que plusieurs personnes marchent ensemble, et se suivent immédiatement sans interruption, si elles ne marchent d’un pas égal elles s’incommodent et font la même confusion, que nous observons presque toujours dans les processions, quelque soin que l’on prenne de les ranger et de les faire marcher. Au contraire une compagnie de soldats marche dans un ordre toujours égal par le moyen des tambours, parce que le battement des tambours pour la marche des soldats contient sept temps, dont les uns sont marquez par les coups que l’on donne sur le tambour, et les autres sont retenus comme autant de pauses et de respirations. C’est pendant ces sept temps que les soldats font une passée de leur marche, parce qu’ils lèvent un des pieds sur le premier battement qui les détermine à marcher, ils le tiennent suspendu durant le second temps, au troisième ils posent ce pied, et commencent à relever l’autre, sur le quatrième ils le tiennent suspendu, ils l’appuyent sur le cinquième, sur le Sixième ils l’affermissent, le septième est une pause, après quoi ils recommencent. Ces sept temps sont différemment mêlez de battemens et de pauses selon les marches des différentes nations, mais il faut toujours que le premier temps, le troisième et le cinquième soient battus et marquez, parce que le premier détermine à se mouvoir pour marcher, et les deux autres marquent les affermissemens du pied, qui vont en cadence avec le battement sans qu’on y fasse de réflexion, par la seule accoutumance de l’oreille.
Les Suisses qui ont naturellement la marche plus pesante que les François, commencent par trois battemens forts ; qui sont suivis d’une pause, et d’un battement fort avec une pause c’est ce qu’exprime leur colin tan-pon.
Les François qui sont plus lestes se remuent d’abord sur quatre brèves, et appuyent sur une longue, suivi de deux pauses qu’exprime la Pata pata pan. Quand on fredonne après plusieurs battemens de cette sorte, c’est pour varier les tons de la marche. Ainsi tous les battemens sont naturellement, ou longs, ou brefs, ou plus brefs. Les longs font les Pan, les brefs les Pata et les plus brefs les Frrr, qui je ne sçauraois mieux exprimer que par ces lettres qui font un bruit semblable à celui d’une troupe de pigeon quand ils s’envolent tout d’un coup.
Les Espagnols qui sont plus graves en leur marche que les autres nations ont des mesures plus longues, et des pauses plus entre-mêlées. Ainsi chaque nation a son battement différent. Il est vite et pressé quand on bat la charge pour le combat pour animer plus fortement les soldats par ces battemens précipitez, comme pour hâter le secours au temps des incendies ou d’une attaque et de l’approche des ennemis, on sonne l’alarme par des mouvements brefs, vîtes, pressez et reïterez.
1681. L’art de la guerre et la manière dont on la fait à présent par Monsieur de Gaya, dédié au Roy, Paris, 1681, chapitre 15, p. 154.
Il n’y a point de compagnie qui n’ait un tambour ou deux, pardessus tout un tambour major qui a soin d’instruire les autres, & de garder ceux des ennemis qui viennent au camp. Il peut chastier de son bâton ceux qui manquent à leur devoir, & va soir et matin chez le major s’informer des ordres. Le devoir des tambours est de battre toutes les ordonnances comme la générale, l’assemblée, le dernier, la marche, l’alarme, la chamade, la réponse aux chamades, la dienne, la retraitre, & les bans.
1683. 18 janvier. Ordonnance du Roy, pour régler le nombre des Tambours & Fifres que Sa Majesté veut dorénavant estre entretenus dans les Regimens de son Infanterie Françoise, & pour supprimer les Hautbois.
A l’avenir dans chaque Compagnie d’Infanterie, il ne pourra y avoir qu’un ſeul tambour, & dans un Régiment qu’un ſeul Phiffre qui ſera affecté à la Compagnie Colonelle : defend Sa Majeſté aux Commiſſaires de guerres de paſſer dans les revûës qu’ils feront des Compagnies Françoiſes, aucun Hautbois, ni plus d’un tambour dans chaque Compagnie, & d’un Fifre par Régiment, & ſeulement en la Compagnie Colonelle d’iceluy. Règlement et ordonnance du Roy, T. 4, p. 428. Sr Briquet, Code militaire ou compilation des ordonnances des Roys de France, tome 1, 1728, p. 462.
1683. Exercice que le Roy a réglé pour toute son Infanterie, tant Françoise qu’Eſtrangere, & pour ses Compagnies de Mouſquetaires, & celles des Gentilhommes qui font à ſa Solde. Règlements & ordonnances du Roy, Tome IV, p. 433.
1683. Belhomme II, 1683 (juin-juillet), p. 235
Camp de la Sarre. A 4h du matin, au signe d’un coup de canon, la diane devait battre par les tambours de garde…, à 8h la retraite était battue par tous les tambours de chaque bataillon.
Le duc de Villeroy ayant rendu compte que les batteries de tambours variaient d’un régiment à l’autre, Louvois envoya au camp le tambour-major des gardes françaises pour établir l’uniformité des batteries. Il y avait alors trois méthodes de battre la caisse : à la française, à l’allemande et à la suisse ; les régiments français battaient seuls à la française et les régiments suisses à la suisse ; les autres étrangers battaient à leur choix à l’allemande ou à la suisse, néanmoins tous les tambours des régiments étrangers devaient savoir battre à la française, cette batterie étant la seule employée dans le service de garde dans les places.
Archives de la Guerre Lettre de M. de Saint-Pouenges au Ministre, Camp de la Sarre, 5 juillet 1683.
« Sa Majesté ayant trouvé à son passage en Comté et en Alsace, que les tambours des garnisons battaient fort mal, Elle a ordonné que le tambour-major du régiment des Gardes qui est ici au camp, irait dans les dites provinces avec deux tambours que S. M. a choisis dans les troupes pour montrer à ceux qui sont dans les places, et que lorsque ledit tambour-major aurait été une fois avec l’inspecteur général dans chacune des places de son département, il s’en reviendrait à Paris, et qu’il laisserait dans chacune des dites provinces un tambour des deux qu’il emmène avec lui pour y demeurer pendant un mois pour continuer à instruire ceux des garnisons après quoi lesdits deux tambours s’en retourneront rejoindre leur régiment. J’ai écrit par ordre de S. M. en conformité à MM. de la Chetardie et Maumont, afin qu’ils exécutent ponctuellement sur cela ses intentions, et j’en ai remis les lettres au tambour-major des Gardes pour qu’il les remette lui-même à ces messieurs.
J’oubliais de vous dire que le Roi m’a ordonné de faire donner au-dit tambour des Gardes 30 écus par mois à commencer du jour qu’il est parti de Paris pour se rendre en ce camp. Je lui en ai fait payer la solde de trois, parce que je crois qu’il aura bien été au moins ce temps là dehors avant que d’y retourner. S. M. m’a aussi ordonné de faire donner à chacun des deux tambours qui le suivent 60 livres pour deux mois de solde, à raison de 20 sols par jour pour chacun. »
1683. 10 juillet. A l’avenir dans chacune compagnie d’infanterie françoiſe il n’y aura qu’un ſeul tambour, & dans un régiment qu’un ſeul fifre, lequel ſera affecté à la compagnie colonelle, ſans aucun haut-bois, & ſans auſſi que le nombre de tambours & de fifres puiſſe être augmenté; défandant Sa Majeſté aux commiſſaires de ſes guerres, de paſſer dorénavent dans les revûes d’infanterie françoiſe aucun haut-bois, ni plus d’un tambour dans chaque compagnie, & d’un fifre par régiment, & ſeulement en la compagnie colonelle d’icelui.
1683. Archives de la Guerre
Lettre de d’Artagnan, inspecteur d’Infanterie au camp de la Sarre, 2 août 1683.
1690. Capitaine Noël Lacolle, les gardes françaises, Paris, 18…
p. 471. A propos d’un tambour condamné à mort, ayant été pendu, la corde a rompu à deux reprises.
Placet du père du tambour condamné et exécuté sans que mort s’en suive (1690).
Sire, Toussaint Prévost, qui a eu l’honneur de servir dans vos armées pendant longues années aussi bien que Nicolas Prévost, son fils, soldat dit du Bois, dans la compagnie de M. de Malassis, qui, dès l’âge de 9 ans, ayant été fait tambour par feu M. de Bondisy, capitaine de vos gardes, Monseigneur (le Dauphin), dans son bas âge, s’est diverti avec lui et à joué plusieurs fois sur sa caisse.
1690. L’armée française en 1690, lieutenant-colonel V. Belhomme, Paris 1895.
P. 15, Levée d’une compagnie
… ces mesures prises, le capitaine se rendait au chef-lieu de la province ; il présentait sa commission au gouverneur qui la visait et lui donnait l’autorisation de faire battre la caisse, c’est-à-dire de procéder aux enrôlements.
p. 43, Manœuvres
Quand le major voulait faire former le bataillon, il ordonnait une batterie de tambours…
p. 41, Formation du bataillon
p. 180, Service général.
Un coup de canon donnait le matin le signal du réveil et le soir … la retraite. Les tambours de chaque bataillon et les trompettes de chaque régiment, réunis sur le front de … au centre du camp de leur corps, battaient et sonnaient la diane ou la retraite.
Trois coups de canon successifs donnaient le signal d’alarme. Au signal, les tambours et trompettes des gardes de police battent et sonnent la générale.
Pour le service journalier, le tambour ou le trompette de garde du plus ancien régiment de chaque ligne faisait la sonnerie réglementaire, à l’heure présente ; les tambours et les trompettes de garde des autres corps la répétaient de suite.
p. 181, Quand l’armée devait décamper, le premier (aux champs) était battu 2 heures avant le départ ; le second (l’assemblée) une heure avant, le troisième (rappel aux tambours) au moment où l’avant-garde et le campement se mettaient en marche. Le rappel à la troupe était ensuite battu un peu avant le moment où chaque corps devait se mettre en marche.
p. 188, Départ des colonnes
A l’heure fixée pour le départ, le 1er corps de chaque colonne s’ébranlait en battant sa marche particulière.
1691. Histoire de la Maison du Roi, T2, p. 275-276.
Siège de Mons. Le 24 du même mois, le Roi monta à cheval dès les 7 heures du matin, & après avoir viſité les endroits par où les Ennemis pouvoient venir, Sa Majeſté choifit un Poſte au Maréchal de Luxembourg pour couvrir ce Siege avec une Armée, & lors qu’elle eût vu arriver un grand Convoi de vivres & d’artilerie elle paſſa au Bois d’Avré, y fit prendre aux Mouſquetaires qui l’acompagnoient, des faſcines, pour porter à la tranchée, qui fut ouverte au foir de ce jour, & qu’elle voulut voir monter.
Le lendemain la Maiſon du Roi poita encore la faſcine juſqu’à la portée du piſtolet de la Place ; Mrs. de Maupertuis & de Jauvelle, tous deux Commandans des Mouſquetaires, en porterent eux-mêmes à leur tête au ſon des tambours & des hautbois, demeurant à découvert juſqu’à ce que le dernier des Mouſquetaires eut jetté la ſienne. Le 29. ils continuerent de porter la faſcine à la portée du mouſquet, & comme il y en eut pluſieurs de tués ce jour-là, le Roi fut obligé de leur défendre d’aller ſi près de la Place.
1691. Reglemens et ordonnances du roy pour les gens de guerre, Tome IV, 1691, p. 433.
Exercice que le Roy a réglé pour toute son Infanterie, tant Françoise qu’Eſtrangere, & pour ses Compagnies de Mouſquetaires, & celles des Gentilhommes qui ſont à ſa Solde.
433. Exercice que le Roy a réglé pour toute son Infanterie, tant Françoise qu’Eſtrangere, & poour ses Compagnies de Mouſquetaires, & celles des Gentilhommes qui ſont à ſa Solde.
Quand les Troupes font en bataille pour l’exercice, les Officiers font partagez également à la teſte du Bataillon; les Officiers & les Drapeaux faiſans un rang à deux pas du soldat, les Capitaines en faifant un autre a deux pas des Officiers; un Sergent ſur chaque aiſle de rang , &c les autres faiſans un rang derriere à trois pas du Soldat, les Soldats auront le Mouſquet ſur l’épaule, ni trop plat, ni le bout trop haut, la clef du Mouſquet touchant l’épaule, laiſſant quatre doigts de croſſe entre la main & le bout de la croſſe, laquelle fera un peu tournée en dedans.
Les Tambours ſur les aiſles des Bataillons également, dans l’alignement du premier rang, dont il y en aura huit par Bataillon ; fçavoir quatre à chaque aiſle de Bataillon dans le même rang des autres que le Tambour Major aura commandé pour l’Exercice.
Quand on fera le ſignal pour l’Exercice, les Tambours appelleront ; les Capitaines, Ofliciers & Drapeaux feront demi tour à droit, marcheront par les intervalles des files, & iront ſe poſter: fçavoir les Capitaines marchans ſur une même ligne, ſe pofteront à dix pas du rang des Sergens ; les Ofliciers & Drapeaux à huit pas, qui font deux pas moins loin que les Capitaines.
Les huit Tambours commandez pour l’Exercice de la droite & de la gauche du Bataillon, dés que les Officiers feront demi tour à droit , marcheront en avant , & iront ſe joindre au centre, â quarante pas devant le Bataillon , regardant le Major ; les autres Tambours feront demi tour à
droit , & marcheront avec les Officiers, & ſe pofteront vis à vis l’intervalle des Bataillons ſur le rang des Sergens.
Six Sergens commandez occuperont tout le front du Bataillon , & marcheront du même ſignal que les Oflîciers devant les Bataillous ſur une ligne entr’eux , & ſe poſteronr ſix pas plus avant que les Tambours , occupans le même front que le Bataillon, faiſant marcher devant eux tout ce qui embaraſſe le front de la ligne , arrivans à leurs poſtes, ils feront demi tour à droit , & ceux qui ſeront prés des Tambours prendront garde qu’ils battent bien ferme.
Au même ſignal les Sergens poſtez ſur les aiſles des rangs, feront demi tour à droit : & iront ſe poſter ſur le rang des autres Sergens qui font derriere le Bataillon vis à vis l’intervalle des Bataillons.
455. Marche
On va poſer les armes aux faiſſeaux , les Tambours battans le Drapeau, les Officiers, Sergens & Tambours marchans â leurs poste observant que chacun marche lentement en regardant ſa droite juſques au faiſſeau.
Au premier ſignal les Tambours appellent, & les Soldats reviennent prendre leurs armes les temps devant ſoy & formans leurs rangs & leurs files comme ils étoient, ſans poſer les faiſſeaux de ſix pas , lecquels faiſſeaux s’abbatent dés que les Soldat ont pris leurs armes.
Au ſecond fignal les Tambours battent le Drapeau, les Soldats ſont mouſquet ſur l’épaule, les Piquiers haut la pique & marchent lentement , les Oflîciers à leurs poſtes , & reviennent reprendre leur premier terrain.
456. Maniere pour former & rompre les Bataillons.
Dès que l’aſſèmblée eſt battuë les Soldats vont à la teſte du Camp, prennent leurs armes aux Faiſſeaux, & les Sergens forment les Compagnies à ſix ou à cinq de hauteur , ainſi qu’il leur eſt ordonné , mais toûjours les Piques ſur la gauche à quinze pas des Faiſſeaux, aprés quoi les Tambours battent le Drapeau, les Mouſquetaires font mouſquet ſur l’épaule , & les Piquiers haut la pique , & marchent (les Compagnies formées comme il eſt dit) quarante pas devant le front de bandiere, où après avoir joint & dreſſé toutes les Compagnies du Bataillon chacune dans leur rang, le Major fait marcher le demi rang du Bataillon , où il relie un Sergent, & enſuite il fait le commandement.
A droit et à gauche formez le Bataillon.
458.
Quand ils ſont arrivez ſur leur terrain.
A droit & à gauche.
Après quoi ſi l’on veut poſer les armes, on dira.
Demi tout à droit,
Preſentez vos armes.
Marche.
Les Tambours battent le Drapeau , & l’on poſe les armes aux faiſſeaux.
Toutes les halebardes des Sergens feront d’une même longueur , qui eſt de ſix Pieds & demi, compris le fer, parce que deux halebardes font treize pieds , qui eſt la diftance qui doit eſre entre chaque rang, moiennant quoi il eſt facile de dreſſer les Bataillons , la même meſure ſe
trouvant par tout.
1692. Histoire de la Maison du Roi, T3, p. 18-19. Louïs XIV. par ſon Ordonnance du 8. Decembre 1691. contenant 320. articles regla tous les devoirs du Regiment juſqu’aux plus médiocres & y ajoûta quelques jours après un Suplément. Il est dit entr’autres choſes par cette Ordonnance, que les Tambours du Régiment apelleront à l’Armée pour les petits-fils de France, excepté le premier jour & le dernier, qu’ils batront aux champss pour eux qu’ils apelleront auſſi pour les Princes légitimés les Maréchaux de France & les Generaux d’Armée qu’on ne batra ‘aux champs ſoit à l’Armée ſoit dans les Maiſons Roiales que pour le Roi, la Reine, le Dauphin, & les enſans de France quand le Roi n’y ſera pas; enfin que le Régiment ne préſentera jamais les armes que pour le Roi, la Reine, & le Dauphin. Il fut reglé par la même Ordonnance que le Dauphin & les enfans de France, auroient pour leur garde dans les lieux où le Roi ne ſeroit pas, une Compagnie entière avec le Capitaine, le Drapeau que les Tambours bateroient aux champs & qu’il n’y auroit uniquement que pour le Roi & la Reine; que pluſieurs Compagnies monteroient la garde, à moins qu’il n’y eut un ordre exprès de Sa Majeſté que tous les Corps de Garde de ce Regiment, excepté celui du Roi & de la Reine, prendroient les armes exprès pour les Enfans de France, & pour le Colonel à qui Sa Majeſté doit avoir acordé cet honneur, parce que le Colonel-General en jo&uulm;iſſoit mais que la Garde du Roi ne ſortiroit jamais du Corps de Garde que pour lui & la Reine cependant quand elle ſera ſous les armes, on apellera pour le Dauphin, pour les Enfans de France & le Colonel ; que ſi le Régiment ou les Compagnies étant en marche rencontrent le Dauphin, les Enfans de France ou le Colonel, feront alte ; alors les Capitaines & autres Oficiers prendront l’eſponton, & les Tambours apelleront.
1692. Furetière, Dictionnaire. Tambour. Instrument militaire qui sert particulièrement dans l’infanterie, tant pour assembler les soldats, que pour les faire marcher, combattre, & en d’autres occasions. Le corps du tambour s’appelle la quaisse, dont le nom se transporte souvent à tout l’instrument. Elle est faite de bois de chesne fort mince, plié & courbé en cylindre. Elle est couverte de deux costez de peaux de mouton tendues sur des cercles de bois, ou de métal, qui s’appellent vergettes, & qui se bandent avec des cordons qui s’appellent tirans. Il y a une corde au dessous qui est souvent en double, qu’on appelle timbre. C’est celle qui cause le son. La hauteur du tambour est égale à sa largeur, qui n’est plus que de deux pieds & demi, parce qu’on ne peut trouver de plus grandes peaux pour le couvrir. Quand on dit que la peau de loup sur un tambour assourdit, ou fait crever la peau de mouton, c’est une fable, car on n’a jamais fait de peaux de loup. On n’en fait point non plus de peaux d’asne, quoy que le peuple le croye. On fait aussi des tambours dont le corps est de leton, couverts d’une semblable peau, qui sont de diverses figures. On les appelle thymbales. Ils font grand bruit, & on les porte à l’arçon de la selle. Ce mot veint de l’espagnol tambor, qui est pris de l’arabe altambor, parce qu’il vient originairement des sarasins. Menage après Scaliger & Vossius. On l’a nommé autrefois tabour, tabur & tabor, & dans la basse latinité thabur, tamburcium & taburlum. Tambour est aussi un soldat destiné à battre la quaisse. Il y a un tambour major dans chaque régiment. En chaque compagnie d’infanterie il y a au moins un tambour. Il y en a aussi dans les mousquetaires du Roy & dans les dragons. Il y a diverses batteries de tambour ; & l’on dit, battre aux champs ou la marche, la double marche ; battre l’assemblée, le premier, le second, le troisième coup, ou la levée du drapeau ; battre la charge ou la guerre ; battre la retraitte, le ban, la chamade ; battre la diane ; battre l’alarme ; battre la fricassée en tumulte & avec précipitation ; battre la générale pour faire marcher toute l’armée ; battre l’entrée tant simple que double, ou la sortie du camp : ce sont toutes manières différentes de battre le tambour. On dit qu’on bat le tambour dans une province, pour dire, qu’on y fait des levées de soldats.
En 1693-1700, les légendes des gravures de l’ouvrage de Nicolas Guérard sur L’Art militaire ou les exercices de Mars représentent plusieurs musiciens militaires en situation.
Trompette et timbalier.
Chaque compagnie de Cavallerie a un Trompette qui prend l’ordre du Maréchal des logis, son devoir est de sonner, le boute selle, le guet, la marche, l’allarme, la charge, le raliement, la retraite, l’appel, &. Il marche à la tête de l’escadron. Le Timbalier le devance de quelques pas, et dans une bataille rangée sont tous deux sur les ailes droites de leurs escadrons. La Pluspart des régiments en ont à présent. Il est du point d’honneur de les bien conserver dans les combats.
Tambours.
Les mousquetaires du Roy, les Grenadiers à cheval, les Dragons ont leurs tambours à cheval qui font à peu près dans ces corps ce que les autres font dans l’infanterie. Le devoir des tambours est de la Diane, la Généralle, L’assemblée, la Marche, les Bans, l’allarme, la Retraite et la chamade. C’est le Tambour major qui va à l’ordre soir et matin.
Fiffres et haubois.
Les Fiffres étaient autrefois plus en usage qils ne sont à présent il n’y a presque plus en france que les compagnies suisses aui en ayent. Pour les Hautbois; Les Compagnyes des Mousquettaires, Le Régiment du Roy et les Dragons en ont.
1694. Dictionnaire de l’Académie.
Tambour. f.m. Caiſſe de forme ronde dont les deux fonds ſont de peaux tenduës, au ſon de laquelle on aſſemble l’infanterie, on la fait marcher, on l’anime au combat, &c. Battre le tambour, au premier coup de tambour, dez que le tambour battra aux champs, la garniſon ſortit tambour battant, mèſche allumée. […]
Tambour, ſe dit aussi, de Celuy dont la fonction eſt de battre le tambour d’ans l’infanterie, & qui le porte ordinairement pendu à ſon coſté. Il eſt tambour de la colonnelle, tambour d’une telle compagnie, on envoya un tambour ſommer la place, demander l’eſchange des prisonniers, &c.
1694. Recueil de ce qui se pratique dans le régiment suisse de Saconay au service de Sa Majesté britannique, 1694.
P. 2. 11. Le Tambour Major ſe trouvera tous les ſoirs à l’Ordre, pour y recevoir l’ordre de ce qu’il aura à faire. Il aura ſoin d’inſtruire ſes Tambours nouveaux à bien battre, & aura auſſi l’lnſpection ſur toutes les Caiſſes, à ce qu’il n’y manque rien. Il aſſemblera tous ſes Tambours & Fiffers pour la Générale, l’Aſſemblée & la Retraitte, & marchera à leur tête, les faisans marcher, en bon ordre en battant. II fera auſſi emploié pour envoier en Commiſſion. Il aura droit de châtier les autres Tambours, en leur donnant des Arrêts, lors qu’ils auront fait quelque faute, ou manqué à lui obéïr pour le ſervice; après quoiI il en donnera connoiſſance au Major du Régiment.
1696. L’Art militaire françois pour l’infanterie. Contenant l’exercice & le maniement des Armes tant des Officiers que des Soldats, répréfenté par des Figures en taille-douce déſſinées d’après Nature. Paris, 1696 [Le tambour est représenté à côté de l’officier commandant l’exercice sur presque toutes les gravures].
1696. Allain Manesson-Mallet, Les Travaux de Mars ou l’art de la guerre, La Haye (Moetjens) 1696, Tome III, p. 12.
« Le Tambour eſt une perſonne qui par le bruit de ſa Caiſſe avertit le Soldat de ſon devoir, ou de quelque Ordre nouveau.
La Caisse A, que le vulgaire appelle mal-à-propos Tambour (puisque c’eſt le nom de celui qui la porte) eſt un Inſtrument Militaire fait d’une ou deux planches de châtaigner, jointes ou tournées en figure cilindrique, creuſes en dedans, & couvertes par leurs extrémitez de deux peaux de veau, que l’on bande ou lâche par le moyen de pluſieurs serres B, & cordes C, qui tiennent à deux cerceaux D, pour faire tenir les peaux contre le corps de la Caiſſe.
Le Tambour, pour rendre le ſon de ſa Caiſſe plus harmonieux, attache au deſſous de la peau inferrieure un timbre ou corde à boyau E, qu’il fait tenir par le moyen du cerceau.
Les Baguettes du Tambour F, ſont d’un bois fort dur & net, comme eſt le poirier, le bois d’Inde, & l’ébéne.
Les Batteries du Tambour sont diverses selon les différentes occasions qui se rencontrent, dont voici les plus ordinaires : Battre la Diane, est la Batterie que les Assiegeans & quelquefois les Assiegez font à la pointe du jour. Battre au Champs, est pour avertir qu’on doit marcher ce jour-la pour quelque occasion, c’est ce que l’on nomme d’ordinaire le Premier. Battre le Dernier ou l’Assemblée, c’est pour avertir le Soldat de se ranger promptement sous le Drapeau. Battre la Marche, c’est pour marquer qu’on a pris ses rangs & que l’on part. Battre la Fricassée, c’est pour avertir que l’on leve ou que l’on pose le Drapeau, ou c’est pour faire avancer un Bataillon dans une Bataille rangée, ou l’en retirer. Battre la Charge ou la Guerre, c’est pour l’avertir de faire feu. Battre la Retraite, c’est pour l’obliger à cesser de tirer, & à le ranger au Drapeau, au Bataillon, ou à son logement. Battre la Chamade, c’est quand on veut appeller quelqu’un. Battre un Ban, c’est quand on veut publier quelque Ordre nouveau, recevoir un Officier, ou châtier quelque Soldat. Appeller, est pour avertir le Soldat de venir au plus vîte prendre les Armes pour faire parade devant quelque Officier considerable qui va passer. »
Monarchie. XVIIIe siècle
17XX. Instruction pour l’infanterie de l’armée du Roi, commandée par Mr. Le Maréchal Prince de Soubise.
6. Les jours de marche le Tambour & le Trompette de garde au Quartier General, commenceront à battre la generale & à fonner le boutte felle au moment qu’il leur fera ordonné par le Major General en battant & fonnent, & iront jufqu’au plus prochain Regiment de la ligne ; auffitot le fignal fe donnera pour avertir tous les Tambours & Trompettes de fe préparer à battre & fonner ; & le Régiment auquel le trompette & le tambour feront arrivés commençera immédiatement après à battre la Generale & fonner le boutte felle.
36. Afin qu’il y ait de l’uniformité dans la manière de battre & pour prévenir les longueurs & la fatigue des Tambours qui devient très grande dans les Regiments de quatre Bataillons lorfqu’ils font obligés d’en parcourir deux fois tout le front à chaque batterie, au fignal les Tambours de chaque Bataillon fe rendront devant les Drapeaux de leur Bataillon, & là de pied ferme ils battront vingt cinq reprifes de chaque batterie, & porteront attention pour commencer, & finir tous à la fois.
66. Article XII. Des Gardes.
7. Les Gardes ne laifferont jamais arriver jusqu’à leurs poftes les Trompettes & Tambours venans des ennemis; les fentinelles les feront arrêter auffitôt qu’ils les apercevront, & avertiront fur le champ le Commandant de la Garde qui enverra fon Lieutenant, ou fon Sergent reçevoir les paquets dont les Tambours, ou Trompetes pourroient être chargés; leur en donneront un reçu & les feront repartir fur le champ pour retourner à leur Armée fans leur permettre qu’ils s’arrêtent.
1705. Partition de Plusieurs Marches et batteries de tambour tant françoises qu’Etrangeres avec les airs de fifre et de hautbois a 3 et 4 parties et Pt° Marches de timballes et de trompettes a Cheval avec Les Airs du Carousel en 1686 Et Les appels et fanfares de trompe pour la chasse.
Recueilly par Philidor lainé ordinaire de la musique du Roy et Garde de sa Biblioteque de musique Lan 1705.
Table
(le recueil commence par des partitions ne figurant pas dans la table) [Voila lancienne Marche et la Veritable de Laurene sous le Reigne de Charle 4e et de tout les princes qui ont presedé de S. A. R. c’est la veritable] [La Marche de laurenne]
[La nouvelle Marche de laurenne selle que lon bat presenteman]
[Marche de lorenne]
[Marche pour les hautbois par Mr Desmarets], 1
La général de la garde françoise, 2
L’air des hautbois, 2
Lassemblée, 4
Lair pour le fifre, 4
La Marche françoise, 6
Lordonnance pour le fifre, 6
Premier air de la Marche françoise pour les hautbois, 7
2e Air des hautbois, 8
3e Air des hautbois, 9
4e Air des hautbois, 10
La descente des armes, 12
Lair des hautbois, 12
La Retraitte, 14
L’Air des hautbois, 15
La Marche [des fanatiques], 16
L’air des hautbois, 16
[2e Marche des fanatiques, 2e Air pour les hautbois] 17
Lassemblée, 16
La Retraite, 17
Marche des Mousquetaires, 18
Premier Air des hautbois, 19
2e Air des hautbois, 20
3e Air des hautbois, 21
4e Air des hautbois, 22
5e Air des hautbois, 23
6e Air des hautbois, 24
Lassemblée, 26
Lair des hautbois [par des Roziers, le fifre de la compagnie des mousquetaires], 27
La Retraitte, 28
Lair des hautbois [fait par Mr de Luly], 28
La descente des Armes [faite par Philidor Lainé par ordre du Roy Lan 1679], 30
Lair des hautbois [fait par Philidor], 30
Batries de tambour faites par Mr de Lully a St Germain en Lay en 1670 que le Roy fit faire à dessein de changer celle des Mousquetaires pour celle la, 32
Lair des hautbois, 33
Marche des gardes de la Marinne, 34
Lair des hautbois, 34
Marche du Regiment du Roy, 36
Lair des hautbois, 36
[A la Creation du Regiment du Roy lon battoit la marche françoise, mais les officiers dud. regiment ayant eté tirez des mousquetaires demanderent au Roy que les tambours battent la marche des mousquetaires, ce qui leur fut accordé puis ils ont battu la marche cydessus de Mr de Luly Page 36 Et ensuite ont reprise la marche des mousquetaires qui subsiste encore presentement.], 37
2e Air des hautbois Les folies despagne, 38
La Marche des dragons du Roy, 40
Lair des hautbois, 40
2e Air des hautbois, 40
La Retraitte, 42
Lair des hautbois, 42
La Descente des Armes, 43
Lair des hautbois, 43
La Generalle des dragons du Roy, 44
Lair des hautbois, 44
Marche des fusiliez [faite par Mr de Luly], 46
Lair des hautbois [fait par Mr Martin Hotteterre], 46-47
[Marche des Boulonnois faite par Mr Philidor le fils ainé pour Mr le D. Daumont], 48
[Premier air de hautbois par le mesme], 48
[Deuxieme Air ensuite par le mesme], 49
[Lassemblée, Batterie de tambour par le mesme], 50
[L’air de hautbois par le mesme], 50
[La Retraitte, Batterie de tambour par le mesme], 51
[Lair de hautbois], 51
Marche des grenadiez [a cheval, faite par Philidor lainé], 52
Lair des hautbois [fait par le mesme, siege de Namur Lan 16], 52
[Deuxieme air ensuite], 53
[Troisieme air ensuite], 53
[Batterie de la marche suisse, Batterie de tambour], 54
[Marche suisse, 1er air fait par Pierre Philidor], 54
[Deuxieme air fait par Mr de la Lande], 54
[Troisieme air en Trio du mesme], 55
[Quatrieme air fait par Philidor lainé], 55
[L’assemblée suisse, Batterie de Tambour, L’air des hautbois (sans les partitions)], 56
[La Retraite suisse, Batterie de Tambour, L’air des hautbois (sans les partitions)], 56
Marche du Regiment de Saluces, 58
Lair des hautbois [fait par Philidor lainé], 58
[Marche du Regiment des garde Englaize dinfanterie pour les hautbois], 59
[Marche de la Compagnie des Canoniers de la Rochelle, commandée par Mr Ferrand, faite Lan 1703, Batterie de tambour faite par le fils de Philidor lainé, Lair des hautbois fait par le mesme], 60
[Deuxieme air fait par le mesme], 61
[L’assemblée ensuite, Batterie de tambour par le mesme, (hautbois) L’Air de musique par le mesme], 62
[La Retraitte, Batterie de tambour par le mesme, L’Air des hautbois par le mesme], 63
[Marche Grecque, Batterie de Tambour, L’air des hautbois], 64
[page blanche], 65
[Batteries de tambour] Marche Liegeoise, 66
Lair des hautbois [par Philidor lainé], 66-67
Marche holandoises, 68
Lair des hautbois [par Philidor lainé], 68-69
[Batteries de tambours] Marche des Dragons de Monterey [fait par Mr de Luly, L’air des hautbois par Mr de Luly], 70
Lair des hautbois, 70
[Batterie de tambour du Ballet des Muses pour les Indiens, Batterie de tambour de Mr de Luly, air des hautbois de Mr de Luly], 72
[Batterie de tambour du mesme Ballet pour les indiens, Batterie de tambour de Mr de Lully, air des hautbois de Mr de Lully], 73
Marche de Savoye faite par Mr de Lully[Batterie de tambours, Marche de Savoye faite par Mr de Lully qui eut un portrait de son altesse enrichie de diamants valant mille Louis qui luy fut porté par son ambassadeur], 74 Pr Air des hautbois, 74
2e Air des hautbois, 75
Lassemblée, 75
Pr Air des hautbois, 76
2e Air des hautbois, 77
La retraitte, 78
Lair des hautbois, 78
[Marche du Roy de la Chine faite par Philidor lainé, batterie de tambour, L’air de hautbois avec destailles de hautbois], 79
[La Marche du Regiment du Prince Charles de Brandebourg, Batterie de tambour (absente), L’air des hautbois fait par Ruch maitre de musique], 80
[La Marche du Prince d’Orange quand il fit son entrée dans Londres Lan 16.
Batterie de tambour (absente), Lair des hautbois], 81
Marche allemande [Batterie de tambour], 82
[page blanche], 83
La Marche voualonne ou Les Bourgignons (partition de batterie non titrée), 84
Lassemblée (partition de batterie non titrée), 85
La marche Escossoises (partition de batterie non titrée), 86
[Marche des forçats des Galères Turques, Batterie de tambour, Lair des hautbois], 87
[Marche des Barbets du Duc de Savoye, Batterie de tambour (absente), Lair des hautbois], 88
[Marche des Barbets à la paye du Prince d’Orange, Batterie de tambour (absente), Lair des hautbois], 89
[Batterie de tambour des masques], 90
[page blanche], 91
[Marche des Dragons ecossois], 92
[La Marche du Regiment des gardes de Mr lelecteur de Baviere], 93
[Marche des Dragons Polonois], Lair des hautbois], 94
(page blanche), 95-69-97
[Marche polonaise, Lair des hautbois (1 seule ligne mélodique)], 98-99
(page blanche), 100-101
[La Marche des Janissaires, Lair des hautbois], 102-103
(page blanche), 104-105
[Batteries de timballes, Marche de timbales e 2 timballes qui a été faite et battus par philidor au Carousel de Monseigr a Versailles en 1685 oar les 2 philidor lainé et cadet], 106-110
(page blanche), 111
[Batterie de timballes faite par philidor Cadet], 112
[Batterie de timballe faite par M. Bablon pour les gardes du Roy, Marche de timballe], 113
[Marche de Timballes pour les gardes du Roy faite par M. Bablon], 114-115
[Prelude pour le bruit de gerre, Pr appel du bout de scel (15 couplets)], 116
[A Cheval (5 couplets)], 116
[La Marche (5 couplets)], 118-119
(page blanche), 120-121
[La Marche Royale, cette marche est celle que le Roy David jouet devant l’arche daliance sur la harpe], 122
(page blanche), 123-127
[Marche des Pompes funèbres pour les grandes cérémonies laquelle a esté fante en premier lieu pour la Pompe funèbre de Mad la Dauphine par Philidor lainé Lan 16, Marche a 3 hautbois différents pour les tambours de la chambre, batterie de tambour], 128
Prélude de Trompettes, timballes et hautbois du Carousel de Monseigneur en 1686 [|es airs de trmpettes, timballes et hautbois faits par Mr de Lully par lordre du Roy pour le Carousel de Monseigneur Lan 1686], 129-143
Menuet, 137
Gigue, 139
Gavottes, 141
[Marche des mousquetaires du Roy d’Espagne faite par M. Desjardins hautbois des mousquetaires Lan 1702, batterie de tambour, Lassemblée, Batterie de tambour], 144
[L’air des hautbois], 145
[La Retraitte, batterie de tambour, Le Drapeau, Batterie de tambour], 146
[L’air des hautbois], 147
[Marche faite pour les mousquetaires du Roy d’Espagne par Mr Philidor Mathau L’an 1702, Batterie de tambour faite par Philidor lainé, L’air des hautbois par Mr Mathau], 148
[L’assemblée, batterie de tambour faite par M. Philidor lainé, Lair des hautbois par M. Mathau], 149
[La Retraitte, batterie de tambour faite par M. Philidor lainé, Lair des hautbois par M. Mathau], 150
[Le Drapeau, batterie de tambour faite par M. Philidor lainé, Lair des hautbois par M. Mathau], 151
[Marche faite pour les mousquetaires du Roy d’Espagne par Mr Philidor le cadet, batterie de tambour, Lair des hautbois], 152
[2e Marche, batterie de tambour, L’air des hautbois], 153
[La Descente des Armes, batterie de tambour, L’air des hautbois], 154
[L’assemblée, batterie de tambour, L’air des hautbois], 155
[La Retraitte, batterie de tambour, L’air des hautbois], 156
[La Generalle, batterie de tambour, L’air des hautbois], 157
[Marche des Boulonnois faite par Mr le Duc Daumont par Philidor mainé L’an 1694, batterie de tambour, Lair des hautbois, L’assemblée, Batterie de tambour (sans partition)], 158.
[La Descente dy Drapeau par le mesme, batterie de tambour, L’air des hautbois], 159
[La Retraitte, batterie de tambour, L’air des hautbois], 160
[La Generalle, batterie de tambour, L’air des hautbois], 161
(page blanche), 162 à 177
[Tous les appels de trompe pour la chasse, Premier appel, Pour le chien, Pour la voye, Le défaut, La fanfare, La Retraitte, La sourcillade], 162
[Autres appels de chasse faits par Philidor lainé, premier appel, Pour le chien, Pour la vote, Le Defaut, La fanfare, la Retraitte, La sourcillade], 163
1707. La science des personnes de la cour, de l’épée et de la robe, 1707, pages 127 et 128 :
D : Quel est le pouvoir du Tambour Major & quelle est sa fonction ?
R : Son pouvoir est de châtier du bâton les autres tambours qui manquent à leur devoir, il les instruit des différentes manières de battre, qui sont la générale, l'assemblée, le dernier, la marche, l'allarme, la diane, la chamade, la retraite, & les bancs.
1720. Lecocq-Madeleine, Le Service ordinaire et journalier de la cavalerie en abrégé. Partitions de signaux de trompette.
1724. Lois et constitutions des colonies françoises, p. 178.
Extrait de la Lettre du Ministre à M. le Chevaliler de la Rochalard, pour qu’il y ait des Trompettes, et non pas des Tambours battant à la dragonne, dans les Compagnies des Dragons-Milices.
Du 6 Août 1726.
Lorsque, le 29 Août 1724, S. M. rendit l’Ordonnance pour permettre qu’il y eût dans chaque Compagnie de Cavalerie de Milices, un Tambour qui battroit la marche à la Dragonne, ce fut sur les représentations que fit M. le Comte de Champmeslin, qu’on ne pourroit point trouver de Trompettes dans la Colonie, et parce qu’il parut alors indifférent que ces Compagines eussent des Tambours ou des Trompettes. Les réflexions que vous avez faites sur cela, et les inconvéniens que vous avez prévus que cette permission pourroit avoir, ont paru juste, et S. M. a approuvé que vous n’ayez pas rendu cette Ordonnance publique : son intention est qu’elle ne soit point exécutée, avec d’autant plus de raison que, suivant ce que vous m’avez marqué, il n’y a pas plus de difficulté de trouver des Trompettes que des Tambours, et qu’il convient, autant qu’il est possible, d’arrêter la licence de la jeunesse. Vous aurez agréable de me renvoyer cette Ordonnance.
1725. Bardin : Batterie (batteries) d’ordre. Sorte de batteries de caisse, soit habituelles, soit imprévues, qui appellent à l’ordre. — Battre à l’ordre est un peu ancien. Guignard (1725, B) témoigne qu’au lieu d’aller de chambre en chambre, ou de tente en tente, crier à l’ordre, les Français imitaient depuis peu les étrangers, avec qui ils venaient de faire la guerre ; ils empruntèrent d’eux l’usage des tambours de piquet, chargés de donner les signaux à l’ordre.
1726. Loix & Const. Des Colonies Françoises, p. 178.
Extrait de la Lettre du Ministre à M. le Chevalier de la Rochalard, pour qu’il y ait des Trompettes, et non pas des Tambours battant à la dragonne, dans les Compagnies des Dragons-Milices. Du 6 Août 1726.
Lorsque, le 29 Août 1724, S. M. rendit d’Ordonnance pour permettre qu’il y eût dans chaque Compagnie de Cavalerie des Milices, un tambour qui battroit la marche à la Dragonne, ce fut sur les représentations que fit M. le Comte de Champmeslin, qu’on ne pourroit point trouver de Trompettes dans la colonie, et parce qu’il parut alors indifférent que ces Compagnies eussent des Tambours ou des Trompettes. Les réflexions que vous avez faites sur cela, et les inconvéniens que vous avez prévus que cette permission pourroit avoir, ont paru justes, et S. M. a approuvé que n’ayez pas rendu cette Ordonnance publique : son intention est qu’elle ne soit point exécutée, avec d’autant plus de raison que, suivant ce que vous m’avez marqué, il n’y a pas plus de difficulté de trouver des Trompettes que des Tambours, ce qu’il convient, autant qu’il est possible, d’arrêter la licence de la jeunesse. Vous aurez agréable de me renvoyer cette Ordonnance.
1728. Code militaire, Sieur Briquet. [Réédition d’ordonnances antérieures connues]
Tome 1.
461. Titre LIV. Des Tambours & Fifres, & des différentes batteries.
Article premier.
A l’avenir dans chacune Compagnie d’Infanterie Françoife il n’y aura qu’un feul Fifre, lequel fera affecté à la Compagnie Colonelle, fans aucun haut-bois, & de Fifres puiffe être augmenté fous quelque prétexte que ce puiffe être; Deffendant Sa Majefté aux Commiffaires de fes guerres de paffer dorénavant dans les revuës d’Infanterie Françoife aucun haut-bois, ni plus d’un Tambour dans chaque Compagnie, & d’un Fifre par Régiment, & feulement en la Compagnie Colonelle d’iceluy. Loüis XIV. du 18. Janvier 1683.
II. La caiffe fe battra à la françoife, à toutes les gardes qui fe feront dans les places où il y aura des Corps & Compagnies Françoifes avec des Corps & Compagnie Etrangeres en garnifon, même lorfque les Gardes feront commandées par des Officiers des Corps Etrangers. Loüis XIV. du 17. Septembre 1663.
III. Louis XIV. du 10. Juillet 1670.
IV. Idem. V. Idem. VI. Idem.
Tome 2.
173
Titre LXXXVI.
Des Timbaliers, Trompettes & Haut-bois.
Article Premier.
Il ne fera entretenu qu’un Trompette par chaque Compagnie de Cavalerie françoife & étrangere, & un Timballier dans chaque Régiment. A l’égard des Dragons, il y aura un Tambour en chaque Compagnie, & en outre il fera entretenu un Haut-bois en chacune des trois premières Compagnies de chaque Régiment de Dragons. Loüis X1V. Ordonnance, des 17 Mars 1672. 10. Septembre 1677. & 24. Janvier 1680.
Il n’eft pas mention de Timbalier dans lesdites Ordonnances : mais il fuffit qu’il y en ait un d’employé dans toutes celles qui font expediées pour le payement des Troupes, dans chaque Régiment de Cavalerie
II.
DEFFEND Sa Majeflé aux Treforiers de fes Troupes d’en payer davantage, & aux Commîflàires des Guerres, d’en paffer un plus grand nombre dans leurs revûës.
Loüis X1V. des 17. Mars 1672. & 10. Septembre 1677.
1728. Extrait de l’art de la guerre par le Marquis de Quincy, tome II, La Haye, 1728.
p. 30 Les officiers d’un régiment d’infanterie sont : … le tambour-major.
p. 41 Du tambour-major
Le pouvoir du tambour-major est de châtier, même du bâton, les autres tambours qui manquent à leurs devoirs. Il les instruit des différentes manières de battre qui sont la générale, l’assemblée, le dernier, la marche, l’alarme, la diane, la chamade, la retraite et les bans. Il a une paye particulière ; mais les autres tambours ont la paye des soldats.
1729. Milice bourgeoise, Dijon. Archives com de Dijon H 12. Convenu de 6 livres au tambour-major Baguette et de semblable somme au tambour Rainsey qui battirent la caisse pendant 4 jours dans les différents quartiers de Dijon à l’effet d’appeler les jeunes gens désignés pour le tirage au sort de la milice.
1729. 10 mars. Ordonnance portant règlement pour l’habillement de l’infanterie françoise.
A l’égard des tambours, ils continueront d’être habillés comme par le paſſé, des livrées des régimens, & ſans aucun galon d’or, ni d’argent.
1731. Ordonnance du 1er juin. Pour l’établissement d’une école de trompette dans l’Hôtel royal des Invalides. Un cavalier par régiment devait venir s’y instruire par roulement sous les ordres d’un Maistre de Trompette et de son aide.
1734. Briquet, code militaire, 4 volumes, Paris, 1734.
Exercice pour l’infanterie, 2 mars 1703, tome 1, p. 590
Ceux qui seront près des tambours prendront garde qu’ils battent bien et ferme.
1736. 20 avril. Ordonnance du roy concernant l’habillement de l’infanterie.
RÈG L E M E N T arreſté par Sa Majeſté, ſur ce qui doit eſtre doreſnavant
obſervé dans l’habillement & équipement des Sergens, Caporaux,
Anſpeſſades, Soldats & Tambours de ſon Infanterie françoiſe.
Il ſera fourni à chaque Caporal, Anſpeſſade, Soldat & Tambour, une paire de gueſtres, au lieu de bas.
Habillement des Tambours
IL ſera employé à l’habillement des Tambours, les meſmes quantitez & qualitez de draps, d’étoffes & de boutons, qu’à ceux des Soldats, avec la petite livrée en brandebourg, juſqu’à la poche ſeulement, tant dans les régimens qui portent la livrée de Sa Majeſté, que dans les régimens qui portent celle des Colonels.
Les Caporaux, Anſpeſſades, Soldats & Tambours ſeront à l’avenir obligez de ſ’entretenir d’une cravate de creſpon noir.
1736. Gabriel Coste, Les anciennes troupes de la Marine (1622-1792), Paris, 1893.
Régiment suisse de Karrer (plus tard Hallwyl, 1719-1763)
Instructions détaillées adressées le 9 mai 1736 par le ministre de Maurepas au Lieut-Gal de la Rochalard à Rochefort.
Dans les détachements qui seront faits et composés de soldats français et de soldats suisses, lorsque celui de ce régiment ne sera commandé que par un sergent et que celui des soldats français le sera par un officier, la troupe suisse n’aura point de tambour de sa nation et marchera à la batterie du tambour français.
1739. Elémens de l’art militaire par Monsieur d’Héricourt, chevalier de l’Ordre militaire de Saint-Louis, capitaine et Premier-Ayde-Major du Régiment du Roy, La Haye, 1739
Page 40.
Fonctions du Tambour Major et des autres Tambours
Le Tambour Major est chargé des mêmes choses à l’égard des Tambours du Régiment que les Sergens à l’égard des Soldats de leur Compagnie ; ils doit les instruire à battre les Bans, les Dianes, la Fascine, la Messe, à l’Ordre, le Rappel, les différentes Batteries dont on se sert pour les évolutions, l’Ordonnance du Régiment et les autres qui sont usitées en France ; il doit même leur apprendre celle des Etats voisins comme une chose très utile à la guerre.
1741. Luynes 3
Du mercredi 7 juin 1741
Page 418
Hier à quatre heures après-midi, se fit la revue des deux compagnies de mousquetaires, à l’ordinaire. … Le Roi passa dans les rangs des deux compagnies après quoi il revint à la cour de marbre ; alors M. de Jumilhac vint prendre l’ordre pour l’exercice, que les mousquetaires gris firent au son du tambour. M. de Jumilhac vint prendre l’ordre une seconde fois pour faire faire le même exercice sans tambours. M. de Montboissier fit de même pour les noirs… La question de l’année passée au sujet des tambours des gardes s’étoit renouvelée la veille. M. le duc de Gramont répondit à M. de Jumilhac qu’il ne pouvoit pas changer de son chef l’usage qu’il avoit établi dans le régiment, d’autant plus qu’il n’y avoit point d’ordonnance de rendu sur cet article, mais qu’il lui paroissoit fort convenable que le Roi voulût bien en rendre une, et qu’aussitôt que S. M. auroit décidé ce que son régiment de gardes devoit faire, il le ferait exécuter. En conséquence, les gardes françoises et suisses prirent les armes … et ne battirent point. Les mousquetaires battirent en allant et en revenant, ce qu’ils n’avoient point fait l’année passée. Apparamment que MM les capitaines ont reconnu que toutes les troupes qui marchent doivent battre et surtout en entrant dans le château et en se retirant.
1743. Bouroux, le nouveau tambour-major des gardes françaises est envoyé en tournée d’inspection des tambours dans les garnisons de Lille, Thionville, Dunkerque, Compiègne et Saint-Malo.
1744. Règlement provisionnel pour le service de l’infanterie en campagne.
CHAPITRE PREMIER.
Départ du Quartier pour l’aſſemblée
de l’armée ; & Campement
VIII.
Les places des cuiſines ſeront marquées à dix pas du fond du bataillon, & ſeront alignées aux tentes. Les tentes des tambours & des vivandiers, à dix pas des cuiſines.
CHAPITRE II.
Règles & Diſcipline du Camp.
XXVII.
On battra tous les jours la retraite au ſignal du coup de canon, qui ſera tiré au ſoleil couchant ; & au défaut de ce ſignal, les Tambours de la brigade de la droite le donneront, afin que tous les Tambours puiſſent commencer à battre enſemble. Les Tambours, tant pour la retraite, que pour tout ce qu’ils auront à battre, iront & reviendront de la droite à la gauche de leur régiment.
XXXI.
Le tambour de la garde du camp, battra la Diane tous les matins, au point du jour.
La Garde ſe battra à l’heure qui ſera ordonnée par le Général.
CHAPITRE III.
De l’Ordre.
LX.
Lorſque les Majors voudront diſtribuer l’ordre, un tambour de piquet de chaque régiment fera trois roulemens, pour y appeler, & l’on ne criera jamais, à l’ordre.
CHAPITRE VI.
Gardes.
XCII.
Gardes du Camp.
La Garde du camp ſera compoſée d’un ſergent, d’un homme par compagnie, & d’un tambour.
XCV.
Cette garde prendra les armes & ſera en haie, faiſant face au dehors du camp, dès qu’elle apercevra une troupe armée, juſqu’à ce qu’elle ſoit paſſée & éloignée de ſon poſte. Si cette troupe marche tambour battant ou trompette ſonnante, le tambour de la garde battra aux champs. Après la retraite, elle prendra les armes pour ſa ſûreté, lorſqu’il paſſera des détachemens à portée, mais ſans battre ni rendre d’honneur.
CXXXIV.
Lorſque les Princes du Sang & Légitimés de France, & Maréchaux de France, iront les uns chez les autres, les gardes qu’ils auront, prendront toûjours les armes, & les tambours battront aux champs, à la réſerve ſeulement des gardes détachées des régimens des Gardes françoiſes & ſuiſſes, qui ne prendront les armes que pour celui qu’elles garderont.
CXXXV.
Lorſqu’un Lieutenant général commandera l’armée, ſa garde ſera d’un Capitaine & cinquante hommes, ſans drapeau, & les tambours appelleront pour lui. Les Lieutenans généraux qui ne commanderont point l’armée, auront une garde de trente hommes, commandée par un Officier, & le tambour appellera.
CXXXVI.
Le Maréchal de camp qui commandera en chef un corps de troupes, aura trente hommes & un Officier de garde, avec le tambour qui appellera. Les autres Maréchaux de camp auront quinze hommes de garde avec un Sergent, le tambour qui les conduira, n’y reſtera point
CXXXVIII.
Les Tambours battront toûjours aux champs pour ceux qui auront une garde avec un drapeau.
Des Marches.
Marches de l’Armée.
CLXVII.
Quand il n’y aura ordre qu’à un ou pluſieurs régimens de marcher, & non à toute l’infanterie, les tambours battront aux champs pour le premier, l’aſſemblée pour le ſecond, & aux drapeaux pour le troiſième, & aux champs quand les régimens marcheront.
CHAPITRE X.
Honneurs que les Troupes doivent rendre.
CCXIV.
Si les Princes du Sang & Légitimés de France, ou le Général, paſſent à portée des troupes marchant en colonne, l’infanterie formera des rangs ; les officiers ſe tiendront à leur poſte, & les tambours battront aux champs.
CHAPITRE XIV.
Sièges.
Ordre de Bataille.
CCXLVI.
Les tambours ſeront partagez au premier & au dernier piquet du bataillon, il en marchera un ſeulement avec chacun des piquets qui pourront être commandez pendant le tems de la tranchée.
Pour relever la Tranchée.
CCLI.
Tambours.
Toutes les troupes, ſoit en montant, ſoit en deſcendant la tranchée, auront toûjours fuſil ſur le bras, le tampon ôté de deſſus le baſſinet, & marcheront enſeignes déployées & tambours battans, jusqu’à ce qu’il faille défiler.
CCLII.
Honneurs.
On ne rendra d’honneurs dans la tranchée à perſonne, & les tambours n’y battront que la Diane lorſque le jour commencera à paroître.
CCLVIII.
Travailleurs.
Les détachemens de travailleurs ſeront toûjours de cinquante hommes, compris les deux ſergens & le tambour, commandés par un Capitaine, un Lieutenant & un Lieutenant en ſecond, ou Sous lieutenant, lorſqu’il y en aura d’entretenus dans chaque compagnie.
1742. M. de Chenevière, Détails militaires, Paris, 1742, tome 2, p. 47 (BnF R. 25384 Imp.)
Les ordonnances de l’armée royale défendaient expressément de confier la fonction de tambour à un jeune de moins de 18 ans « quoi qu’il sçache bien battre ».
1747. 19 janvier. Ordonnance du roy portant règlement pour l’habillement de l’infanterie françoise.
Il ſera fourni lors de l’habillement une culotte de toile à chaque Sergent, Caporal, Anſpeſſade, Soldat & Tambour, pour leur tenir lieu de doublure.
Il ſera fourni à chaque Sergent, Caporal, Anſpeſſade, Soldat & Tambour, une paire de guêtres de toile écrue.
Habillement des Tambours
Il ſera employé à l’habillement des Tambours, les mêmes qualités & quantités de draps d’étoffes & de boutons, qu’à ceux des Soldats, avec la petite livrée en brandebourg, juſqu’à la poche ſeulement, tant dans les régimens qui portent la livrée de Sa Majeſté, que dans les régimens qui portent celle des Colonels. Les ceinturons & coliers ſeront de buffle, couverts de livrée.
Les Caporaux, Anſpeſſades, Soldats & Tambours, ſeront à l’avenir obligez de ſ’entretenir d’une cravatte de crépon ou étamine noire.
Fait à Verſailles le dix-neuf Janvier mil sept cens quarante-ſept.
1748. Jean-Louis Couturier, Le Tambour en France à l’époque baroque, 2012 (pdf).
Le compositeur Jean-Philippe Rameau (1683-1764) est le premier en France à utiliser la percussion, par l’emploi d’un « tambour voilé » lors du prologue de son ballet héroïque Zaïs (1748), dont l’ouverture dépeint le débrouillement du chaos et le choc des quatre éléments (la terre, l’eau, l’air et le feu) lorsqu’ils se sont séparés. Le son du tambour voilé qui intervient en solo dès le début du prologue, apporte un aspect lugubre et inquiétant, propre à dépeindre ou suggérer le chaos originel.
L’emploi du tambour était déjà attesté dans les marches funèbres (Purcell, Funeral March For Queen Mary, 1696, Marche des Pompes funèbres pour les grandes cérémonies laquelle a esté fante en premier lieu pour la Pompe funèbre de Mad la Dauphine par Philidor lainé Lan 16, Marche a 3 hautbois différents pour les tambours de la chambre, batterie de tambour, …).
1750. Ordonnance du roi, portant règlement fur le fervice de l’infanterie en campagne. Du 17 février 1753.
28. De la retraite
177. Signal de la retraite
On battra tous les jours la retraite à foleil couchant, au lignai d’un coup de canon, ou, à ce défaut, au fignal que donneront les Tambours de la brigade de la droite, afin que tous les Tambours puiffent commencer à battre enfernble.
178. Marche des Tambours
LES Tambours, tant pour la retraite que pour tout ce qu’ils auront à battre, iront &. reviendront le long du front du régiment, en commençant par la droite, ou par la gauche fi le régiment étoit campé à colonne renverfée.
191. Battre la garde
LA garde fe battra tous les matins à l’heure qui fera ordonnée par le Général, foit que les gardes doivent s’ affembler ou non.
192. La breloque
APRÈS que les gardes feront parties du camp, le Tambour du piquet du premier bataillon de la droite, battra la breloque. qui fera fuivie par tous les Tambours des piquets de la ligne; ce qui fervira d’avertiffement pour faire balayer les rues & la tête du camp. jufqu’à trente pas au delà des faisceaux.
CCII. ON ne fe fervira point dans les camp, du mot arrête, pour quelque chofe que ce foit; & s’il s’agit de faire arrêter quelqu’un qui fuit, on criera au voleur.
CCIII.
LE terme d’alerte fera auffi interdit dans les postes & aux gardes pour y faire prendre les armes; & les officiers & Sergens de ces poftes, ou Gardes, tiendront la main à ce que l’on fe ferve de celui d’appeler aux armes.
CCI V.
Batteries de Tambours.
LES Tambours ne banronl que pour les chofes ordonnées, & pour leurs écoles qui ne commenceront jamais par la Générale, & fe tiendront ordinairement aux heures que les Tambours ont coûtume de s’assembler pout dîner & pour fouper.
DE L’ASSEMBLEE,
infpection & conduite des Gardes.
CCXLIII. Heure de battre l’affemblée.
LE Général de l’armée ordonnera l’heure à laquelle les Tambours devront battre l’affemblée tous les matins, foit que les gardes f’affemblent ou non.
CCXLIV. Visite des Majors des Régimens.
Une demi-heure auparavant que l’on batte l’affemblée, les Majors des régimens affembleront à la tête de leur camp, les détachemens deftinés, tant pour la garde du camp & les gardes ordinaires, que pour ceIIes des officiers généraux & le remplacement du piquet; & ils les vifiteront pour s’affurer qu’Ils foient pourvûs du pain, des munitions de guerre, & des outils qu’ils devront avoir felon le fervice auquel ils feront deftinés.
CCXCV.
LORSQUE le Sergent fera à portée d’être entendu, il criera qui vive; & après qu’il lui aura été répondu France, il demandera quel régiment.
CCXCVIII.
LES honneurs rendus par les différentes batteries de tambour, cefferont à la retraite, & ne recommenceront qu’à l’heure marquée pour battre l’affemblée des gardes.
CCCI.
Si ce font des Trompettes ou Tambours venant de l’armée ennemie, on leur fera bander les yeux avant de les conduire au Major général.
DES MARCHES
CCCLVIII. Ordre des batteries.
ON commencera par battre la Générale quand toute l’Infanterie de l’armée devra marcher ou prendre les armes.
CCCLIX.
Au lieu de la Générale on battra aux champs en premier lieu, quand il n’y aura qu’une partie de l’Infanterie qui devra marcher.
CCCLX.
SOIT que l’lnfanterie marche en tout ou en partie, les Tambours battront l’affemblée en fecond lieu, le drapeau en troisième, & la marche en quatrième.
CCCLXII. Générale ou Premier.
LORSQU’ON battra la Générale ou le Premier pour décamper, les Officiers de piquet des régimens qui devront marcher, monteront à cheval, ils fe partageront à la tête, à la queue & fur les flancs du camp de chaque bataillon; & ils feront pofer des fontanelles d’augmentation où ils les jugeront nécessaires. afin d’empêcher les Soldats de fortir du camp.
CCCLXV.
AUSSI-TOST après la Générale, ou à telle autre heure qu’il fera ordonné. on fera conduire les convalefcens au lieu qui aura été indiqué.
CCCLXXVII. Aux drapeaux.
LORSQU’ON battra aux drapeaux. les Soldats prendront les armes, & les Caporaux fe chargeront des faisceaux &. manteaux d’armes.
CDIV. Cris.
ILS empêcheront que perfonne ne crie ni halte, ni Cris marche, &. qu’on ne faffe paffer aucune parole.
CDV. Haltes.
SI les troupes de la queue d’une colonne ne peuvent fuivre la tête, ou qu’il leur arrive quelque accident qui les oblige à s’arrêter, le Tambour qui marchera à la tête du bataillon demeuré en arrière, appellera; les autres Tambours appelleront de bataillon en bataillon jufqu’à la tête qui fera halte, en attendant que le même Tambour qui aura commencé à appeler, batte aux champs; & cependant le Commandant du bataillon qui fera arrêté, enverra un Officier à l’Officier général chargé de la conduite de la colonne, pour l’avenir de ce qui fera arrivé.
CDVI. Paffage des Princes et Maréchaux de France, & du Commandant de l’armée.
LORSQUE les Princes du fang ou légitimés, les Maréchaux de France, & le Commandant de l’armée, quand même il ne feroit pas Maréchal de France, pafferont le long d’une colonne qui fera en marche, les Soldats fans s’arrêter, porteront leur fusil fur l’épaule, & les Tambours battront aux champs.
Si la colonne eft en halte, les bataillons fe mettront en bataille.
CDVIII. Générale imprévue.
TOUTES les fois que l’on battra la Générale, fans qu’elle ait été ordonnée d’avance, les Majors de brigade fe rendront promptement auprès du Major général, afin de recevoir les ordres qu’il aura il leur diftribuer.
CDXXXIV. Fanions.
IL y aura à chaque régiment un fanion, qui fera porté par un des valets que le Major choisira, fur lequel fanion le nom du régiment fera écrit.
DLIII.
LORSQUE l’on amènera le criminel fur le lieu de l’exécution, les troupes feront fous les armes, les Officiers à leur porte. les Tambours battront aux champs; & il fera publié un ban portant défendes de crier grâce, sous peine de la vie.
DES HONNEURS MILITAIRES.
DLXII. Drapeau blanc.
LE drapeau blanc ne fe portera jamais à aucune garde de quelque régiment qu’elle foit, que Iorfque le Colonel la montera pour Sa Majefté & pour Monfieur le Dauphin; bien entendu néanmoins, que fi le Colonel étoit abfent, on ne porteroit pas moins le drapeau blanc à la garde qu’il devroit monter étant préfent.
DLXV.
LORSQUE les Princes du fan & Iégitimés de France, & Maréchaux de France, iront les uns chez les autres, leurs gardes présenteront les armes, & les Tambours battront aux champs.
DLXVl
LES gardes des Officiers généraux prendront Ies armes pour les Princes & Maréchaux de France, Iorsqu’iIs pafferont devant elles, & celles qui auront des Tambours battront aux champs.
DLXVlI.
LES Tambours battront toujours aux champs pour ceux à qui il fera dû une garde avec un drapeau.
DLXVIIl. Garde des officiers généraux
LE Lieutenant général commandant une armée en chef, aura pour fa garde cinquante hommes fans drapeau, commandés par un Capitaine, & le Tambour appellera.
DLXIX.
LES Lieutenants généraux employés dans les armées, auront trente hommes commandés par un Officier, & le Tambour appellera.
DLXX.
LE Maréchal-de-carnp qui aura un ordre pour commander en chef un corps de troupes, aura trente hommes & un Officier, & le Tambour appeIIera.
DLXXL
LES Maréchaux-de-camp employés, auront quinze hommes & un Sergent; le Tambour conduira la garde &. n’y refera pas.
DLXXIl
LES gardes des Officiers généraux prendront les armes lorfqu’il piaffera une troupe devant Ieur logis; & le Tambour battra, fi cette troupe marche Tambour battant ou Trompette fonnante.
DLXXVIII. Gardes du camp.
LES gardes de la tête du camp prendront les armes pour les Princes du fang & légitimés de France, les Maréchaux de France, & Ie Commandant de l’armée ou du corps de troupes ; & les Tambours battront aux champs.
DLXXIX.
ELLES fe mettrons Fous les armes & en haie pour les Lieutenans généraux & les Maréchaux-de-camp de jour; & le Tambour ne battra pas.
DLXXX. Gardes des poftes.
QUANT aux gardes des portes autour de l’armée, elles prendront les armes dès qu’elles verront venir à elles quatre ou cinq personnes ; & lorfqu’elles les auront fait reconnaître, elles les recevront fuivant leurs dignités, battront aux champs pour les Princes du fang & légitimés & pour les Maréchaux de France; appelleront pour un Lieutenant général, même quand il commandera l’armée & fe mettront fous les armes, le Tambour prêt à battre, pour un Maréchal-de-camp.
90. DES HONNEURS FUNEBRES
DCIV. Crêpes.
IIIIL sera mis, autant qu’il fe pourra, des crêpes aux drapeaux que l’on portera aux convois; & les caiffes des Tambours feront couvertes de ferge noire.
DCLI.
TOUTES les troupes, foit en montant, foit en defcendant la tranchée, marcheront Tambour battant & enfeignes déployées, portant le fusil fur l’épaule jufqu’au lieu où elles devront commencer à défiler; où ayant mis la bayonnette au bout du fusil, & ôté le tampon de diffus le baffinet, elles porteront le fusil fur le bras gauche.
1751. Dictionnaire militaire ou recueil alphabétique de tous les termes propres à la guerre, par M. Aubert de la Chesnaye des Bois, tome 2, 1751, p. 1043
Chaque régiment d’infanterie a un Tambour Major et chaque compagnie a le sien particulier.
Le Tambour Major a la même autorité sur les autres tambours qu’un caporal sur son escouade. Il les instruit des différentes manières de battre qui sont en France, la Générale, l’Assemblée, le Dernier, le Drapeau, aux Champs, la Marche, la Diane, l’Alarme, la Chamade, l’Appel, la Fascine ou Breloque pour avertir les travailleurs de se rendre au travail, le Ban, et la Retraite. C’est lui qui commande les Tambours. pour les Gardes, pour les Détachements et pour toutes les autres fonctions où il est nécessaire qu’il y ait des tambours.
Le Tambour Major marche à leur tête quand ils battent tous ensemble au Corps, ou pour la garde dans les Places, pendant les routes. Il doit tous les jours d’exercice ou de combat réel, être fort attentif au commandement du Major afin de régler la batterie sur les mouvements qu’il leur donne. Il a une paie particulière.
1751. Mondésir, Manuel, p. 234 (archives Duc de Guise DianeCorvéeCoupsVolants.pdf). On bat la Diane dans les villes de guerre sur les remparts, avant l’ouverture des portes ; à l’armée ou dans les camps de paix, au point du jour, pour éveiller le soldat, l’avertir qu’il doit se lever. Les tambours font encore usage de cette batterie pour saluer un officier le jour de sa réception.
1751. D’Espagnac, Essai sur la science de la guerre, tome 3, La Haye, 1751.
Le ſon du tambour ſe fait entendre de bien plus loin que la voix ; il oblige le ſoldat à plus d’attention ; au ſurplus les avertiſſemens que le Major fait à voix ordinaire ſont quelque fois pris par les ſoldats des aîles pour des commandemens à cauſe de l’éloignement, du vent contraire, & du rapport des termes entendus confuſement : il eſt três-utile d’accoutumer les troupes à faire toutes les manoeuvres au ſon du tambour & ſuivant les batteries affectées à chacune.
Quelques mouvemens qu’un Bataillon doive faire ſuivant les batteries, il faut qn’elles ſoient annoncées par un roulement, ou un coup de baguette, afin d’y rendre les ſoldats attentifs.
Toutes les marches des Régimens d’Infanterie ont un prélude, c’eſt-à-dire des roulemens préaratoires : ils doivent être faits par un ſeul tambour, les autres ne battant avec lui que quand il donne les coups de baguette de la marche : ce n’eſt qu’alors que la troupe doit partir.
Poſés pour principe qu’un roulement court déſigne qu’on doit prêter attention, que deux roulemens déſignent que le mouvement doit être tait en tournant ſur la droite, que trois roulemens courts le déſignent ſur la gauche, ainſi ſi les tambours battent enſuite aux champs, le Bataillon entier fait un quart de converſion à droite ou à gauche ſuivant les roulemens qui l’on précédé.
Quatre roulemens marquent qu’on doit rompre de droite & de gauche.
Deux coups de baguette ſeront le ſignal pour rompre par demi rangs dès qu’enſuite on battra aux champs.
Trois coups de baguette ſeront le ſignal pour rompre par quart de rangs. -
Quatre coups de baguette ſeront le ſignal pour rompre par demi quart de rangs.
Cinq coups de baguette ſeront le ſignal pour rompre par compagnie ou par diviſion.
Dans toutes ces occaſions on obſervera de rompre par la droite ou par la gauche ſuivantle nombre des roulemens qui auront précédé les coups de baguette.
Les Grénadiers ni le piquet ne ſeront point compris dans les diviſions du Bataillon, & rompront en particulier,à moins qu’on ne rompit par demi compagnies , ce qui ſera diſtingué par ſix coups de baguette après le roulement ; & en ce cas les Grénadiers & le piquet formeroient chacun deux diviſions, parce qu’il s’agiroit de défiler par un terrain étroit.
Pour les demi-tours à droite, les tambours battront la retraite ſans roulement. -
Quand les tambours appelleront, les rangs ſe ſerreront à la pointe de l’épée.
Quand ils battront au Drapeau , le Bataillon ſe remettra en bataille toutes les diviſions à la fois : mais quand un ſeul tambour, par exemple celui des Grénadiers, ou ſeulement les tambours, de la droite, battront le Drapeau, toutes les diviſions ſe remettront en bataille l’une après l’autre.
P. 71. EXTRAIT DE LA DERNIERE ORDONNANCE DU ROI, Sur le maniement des armes de l’Infanterie Françoiſe & Etrangére. Du 7. Mai 1750
Lorſqu’un Régiment devra prendre les armes pour faire l’exercice, on battra d’abord le premier, à moins que toute l’Infanterie de la garniſon, du quartier ou du camp, ne dût les prendre en même tems ; auquel cas tous les tambours battront la générale. - - "
On battra enſuite l’aſſemblée , à l’heure qui ſera ordonnée : alors les Sergens aſſembleront leurs compagnies, mettant les ſoldats en haye, devant leurs quartiers, ou dans les rues du camp, pour en faire l’appel ; après quoi ils les formeront ſur quatre rangs, déſignant ceux qui devront
être de piquet; & ils les conduiront, le fuſil ſur l’épaule, au lieu de l’aſſemblée générale du Bataillon, où les ſoldats reſteront repoſés ſur le fuſil, juſqu’à l’arrivée des Drapeaux.
Volume 3. p. 246. Origine de l’uniforme dans les armées royales.
A l’écharpe ſuccéderent les éguillettes qui ſervoient auparavant à ſoûtenir l’écharpe, & qu’on conſerva en les laiſſant pendre en lanieres , arrêtées par le bout d’un long ferret, & comme elles ſe nouoient en roſettes, on leur donna le nom de noeud d’épaule. Elles ſervirent à leur tour à diſtinguer les Corps , & comme on en conſerva deux , chaque Commandant put continuer à donner ſa livrée à ſes ſoldats ; on ne tarda pas auſſi à habiller les Trompettes, & les Tambours de la livrée des Colonels. Quand à l’uniforme ou habillement des Troupes, il n’a commencé que ſous Louis XIII. , un peu avant le ſiège de la Rochelle.
Il eſt étonnant qu’une choſe ſi néceſſaire ait été ſi long-temps négligée , vû les inconvéniens que pouvoient occaſionner quelquefois les foi bles moyens qu’on avoit pour ſe reconnoître. A la Bataille de Pavie, les Troupes ennemies pour éviter le feu de notre Artillerie, ſe mirent en bataille avant le jour ; & pour pouvoir ſe reconnoître en défilant pendant la nuit, elles mirent des chemiſes blanches par deſſus leurs habillemens.
P. 354. les Tambours partagés aux deux extrêmités, battent la charge : ſi c’eſt une fille de mauvaiſe vie qui ſubiſſe ce châtiment, ils battent les marionettes.
P. 389. Les Tambours, Timbales & Trompettes des troupes qui entreront dans une place, battront & ſonneront dès la premiere barriere ; & les Tambours des Gardes , devant leſquelles elles paſſeront, battront aux champs. Art. 233.
S’il ſe préſente aux portes , des Tambours ou Trompettes venant des ennemis , les Officiers de garde aux avancées, leur feront bander les yeux , & les feront conduire de poſte en poſte au Commandant de la place, ſans ſouffrir qu’ils s’arrêtent nulle part en chemin , ni qu’ils parlent à qui que ce ſoit. Art. 234.
P. 450. Honneurs funèbres.
Tome IV. P. 467.
Des batteries des tambours & signaux relatifs aux évolutions.
Pour ſuppléer au défaut de la voix , lorſqu’elle ne pourra ſe faire entendre ſur l’étendue du front des bataillons, on ſe ſervira des batteries des Tambours pour annoncer chaque mouvement, & des ſignaux ci.après déſignés, par leſquels le Major fera entendre aux Tambours celles qu’ils au ront à faire.
Batteries.
Pour raſſembler une troupe , ou pour lui faire ſerrer les rangs lorſqu’elle eſt raſſemblée, on fera appeller les Tambours,
Pour marcher en avant, on battra aux champs.
Tout mouvement qui n’aura point été indiqué ſera annoncé par un roulement s’il doit ſe faire à droite, ou par deux ſi c’eſt à gauche.
Si le bataillon doit ſe rompre par demi-rang, après un ou deux roulements on donnera deux coups de baguette, trois ſi c’eſt par tiers de rang , quatre ſi c’eſt par pelotons, & cinq ſi c’eſt par ſections ; après quoi es Tambours battront aux champs.
Le bataillon étant rompu ſe reformera dès que l’on battra aux drapeaux, & marchera devant lui en bataille , ſoit qu’on continue cette batterie, ou qu’on batte la charge, même ſi l’on battoit aux champs, à moins que cette batterie n’eût été précédée de roulements.
Les bataillons entiers feront un quart de converſion , quand après un ou deux roulements, ſuivis d’un coup de baguette, les Tambours battront aux champs : s’il y avoit plus d’un bataillon, & qu’on voulût leur faire faire enſemble le quart de converſion , on ne donnera point de coups de baguette après les roulemcnts.
Pour doubler les diviſions, on fera trois roulementi qui ſeront ſuivis d’un coup de baguette.
On fera les mêmes batteries pour dédoubler les diviſions.
Pour tripler les diviſions , on fera quatre roulements ſuivis d’un coup de baguette, & on les fera remettre par la méme batterie.
On formera la colomne d’attaque, quand après deux coups de baguette ſuivis d’un roulement, les Tambours battront l’aſſemblée, & celle de retraite quand les deux coups de baguette ſeront ſuivis de deux roulements.
Le bataillon fera demi-tour à droite ſi l’on bat la retraite, & marchera devant lui.
On ceſſera de marcher toutes les fois que les Tambours ceſſeront de battre.
1751. L’Encyclopédie, 1re éd. Jaucourt, Le Blond, d’Argenville, 1751 (Tome 15, p. 874-877).
TAMBOUR, (Art milit.) ce mot signifie également l’instrument militaire qu’on nomme autrement la caisse, & celui qui en bat.
L’instrument de guerre qu’on nomme tambour, est moins ancien que la trompette : on ne voit pas que les romains s’en soient servis à la guerre. La partie sur laquelle frappent les baguettes, a toujours été une peau tendue : on se sert depuis long-tems de peau de mouton. Ce qu’on appelle maintenant lacaisse, parce qu’elle est de bois, a été souvent de cuivre ou de laiton, comme le corps de tymbale d’aujourd’hui. Le tambour est pour l’infanterie, comme la trompette pour la cavalerie ; & les batteries de tambour sont différentes, suivant les diverses rencontres : on dit battre la diane, &c.
On se sert du tambour pour avertir les troupes de différentes occasions de service, soit pour proposer quelque chose à l’ennemi ; cette derniere espece de batterie s’appelle chamade. Chaque régiment d’infanterie a un tambour major, & chaque compagnie a le sien particulier. Battre aux champs, ou battre le premier, est avertir un corps particulier d’infanterie, qu’il y a ordre de marcher ; mais si cet ordre s’étend sur toute l’infanterie d’une armée, cette batterie s’appelle lagénérale. Battre le second, ou battre l’assemblée, c’est avertir les soldats d’aller au drapeau. Battre le dernier, c’est pour aller à la levée du drapeau. Battre la marche, c’est la batterie ordonnée, quand les troupes commencent à marcher.
Dans un camp, il y a une batterie particuliere pour regler l’entrée & la sortie du camp, & déterminer le tems que les soldats doivent sortir de leurs tentes. Battre la charge, ou battre la guerre, c’est la batterie pour aller à l’ennemi ; battre la retraite, c’est la batterie ordonnée après le combat, c’est aussi celle qui est ordonnée dans une garnison, pour obliger les soldats à se retirer sur le soir dans leurs casernes ou chambrées ; battre en tumulte & avec précipitation, se dit pour appeller promptement les soldats, lorsque quelque personne de qualité passe inopinément devant le corps de-garde, & qu’il faut faire la parade ; on bat la diane au point du jour, dans une garnison, mais lorsqu’une armée fait un siege, il n’y a que les troupes d’infanterie qui ont monté la garde, & sur-tout celles de la tranchée, qui fassent battre la diane au lever de l’aurore, alors cette batterie est suivie des premieres décharges de canon que l’obscurité de la nuit avoit interrompues, par l’impossibilité de pointer les pieces à propos sur les travaux des assiegés. Quand un bataillon est sous les armes, les tambours sont sur les aîles, & quand il défile, les uns sont postés à la tête, les autres dans les divisions & à la queue. Dict. mil. (D. J.)
Tambour, (Luth.) cet instrument a plusieurs parties qu’il faut distinguer ; il y a le corps ou la caisse. On peut la faire de laiton ou de bois. Communément on la fait de chêne ou de noyer. Sa hauteur est égale à sa largeur. Les peaux dont on la couvre se bandent par le moyen de cerceaux, auxquels sont attachées des cordes qui vont d’un cerceau à l’autre ; ces cordes se serrent par le moyen d’autres petites cordes, courroies ou nœuds mobiles sur les premieres. Chaque nœud embrasse deux cordes. Le nœud est fait de peau de mouton. Les facteurs, au-lieu de nœud, disent tirant. Les peaux du tambour sont de mouton, & non d’âne. On les choisit fortes ou foibles, selon l’étendue du tambour. Il y a la peau de dessus, sur laquelle on frappe avec les baguettes ; & la peau de dessous, qui est traversée d’une corde à boyau qui s’étend aussi, & qu’on appelle le timbre du tambour. Le timbre est fait d’une seule corde mise en double, ou de deux cordes. Il est fixé d’un bout sur le cerceau, & de l’autre il passe par un trou, au sortir duquel on l’arrête avec une cheville, qui va en diminuant comme un fosset ou cône. La corde ou le timbre se tend plus ou moins, selon qu’on force plus ou moins la cheville, dont le diametre augmentant à mesure qu’on l’enfonce davantage, bande le timbre de cet accroissement. Les cercles qui tiennent ou serrent les peaux sur la caisse s’appellent vergettes. Il en est des baguettes comme des battans de cloches, il faut les proportionner à la grosseur dutambour.
Ce tambour s’appelle tambour militaire ; mais il y en a de deux autres sortes ; l’un qu’on appelle tambour de Provence. Il ne differe proprement du premier qu’en ce qu’il est plus long ; on l’appelle plus communément tambourin. L’autre, qui s’appelle tambour de basque : c’est une espece de sas couvert d’une seule peau, dont la caisse qui n’a que quelques doigts de hauteur, est garnietout-autour ou de grelots ou de lames sonores. On le tient d’une main, & on le frappe avec les doigts de l’autre.
La hauteur & la largeur des tambours doivent garder entr’elles les mêmes proportions que les cloches, pour faire les accords qu’on souhaite. Si l’on veut que quatre tambours sonnent ut, mi, sol, ut, il faut que leurs hauteurs soient entr’elles comme les nombres 4, 5, 6, 8.
Les plus grandes peaux qu’on puisse trouver pour ces instrumens n’ont que deux piés & demi de large.
Il faut de l’oreille pour accorder des tambours entr’eux. Il en faut aussi beaucoup pour battre des mesures, & une grande légereté & fermeté de mains pour battre des mesures composées & des mouvemens vifs. C’est la force des coups plus ou moins violens qui doit séparer les mesures, & distinguer les tems. Il faut que les intervalles des coups répondent à la durée des notes de l’air.
Tambour, membrane du, (Anatomie.) autrement dite le tympan de l’oreille est une pellicule mince, transparente, & un peu plate, dont le bord est rond & fortement engagé dans la rainure orbiculaire, qui distingue le conduit osseux de l’oreille externe d’avec la caisse du tambour. Elle est très-bandée ou tendue, sans être tout-à-fait plate ; car du côté du conduit externe, elle a une concavité légerement pointue dans le milieu ; & du côté de la caisse, elle a une convexité qui va pareillement en pointe dans le milieu qui est fait comme le centre.
Cette membrane, en partie connue dès le tems d’Hippocrate, est située obliquement. La partie supérieure de sa circonférence est tournée en-dehors, & la partie inférieure est tournée en dedans, conformément à la direction de la rainure osseuse. Elle est composée de lames très-fines & très-adroitement collées ensemble, arrosées de vaisseaux sanguins découverts & injectés par Ruisch. La lame externe est une production de la peau & de l’épiderme du conduit auditif externe. On les en peut tirer ensemble comme un doigt de gant. La lame interne n’est que la continuation du périoste de la caisse. On peut encore diviser chacune de ces lames en d’autres, principalement après avoir fait macérer la membrane entiere dans de l’eau. Elle est couverte extérieurement d’une toile mucilagineuse très-épaisse dans la premiere enfance.
L’enfoncement du centre de la membrane du tambour ou peau du tympan se fait par l’attache de l’osselet, appellé marteau, dont le manche est fortement collé à la face interne de la membrane, depuis la partie supérieure de sa circonférence jusqu’au centre où est attaché le bout du manche.
Le périoste du tympan produit celui des osselets ; il devient assez visible par l’injection anatomique qui fait paroître des vaisseaux capillaires, très-distinctement ramifiés sur la surface de ces osselets. Il se continue sur les deux fenêtres, & s’insinue dans le conduit d’Eustachi où il s’efface en se confondant avec la membrane interne du conduit.
On sait des gens qui peuvent éteindre une bougie en faisant sortir de l’air par le conduit de l’oreille ; d’autres, en fumant, en font sortir de la fumée de tabac, ce que j’ai vu exécuter par quelques personnes quand j’étois en Hollande.
Quelques-uns croient que cela ne peut arriver que parce que le tympan est percé ; mais la perforation du tympan causeroit une surdité quelque-tems après ; or comme je n’ai point vu les personnes de ma connoissance qui rendoient la fumée par l’oreille, perdre l’ouïe en tout, ni en partie, pendant plusieurs années, cette explication tombe d’elle-même. D’autres veulent, avec Dionis, que lamembrane du tambour ne tient pas également à toute la circonférence du cercle osseux dans lequel elle est enchâssée, mais qu’il y a à la partie supérieure un endroit auquel elle est moins collée, & par où quelques-uns peuvent faire passer la fumée qu’ils ont dans la bouche. Il est certain qu’il faut qu’il y ait alors quelque ouverture ; mais Dionis ne dit point avoir vu cet endroit décollé ou détaché dont il parle. Divers anatomistes l’ont inutilement cherché avec beaucoup de soin, & dans plusieurs sujets. Valsalva, en faisant des injections dans le canal d’Eustachi, n’a jamais pu faire passer aucune liqueur dans le conduit de l’oreille, mais cette expérience ne prouve rien contre le passage de la fumée ou de l’air. Il imagine pourtant d’avoir trouvé un passage dans un autre endroit du tambour, dans des têtes de personnes mortes de maladie & de mort violente. Cowper assûre qu’on trouve cette ouverture à l’endroit supérieur de cette membrane. Rivinus & quelques autres soutiennent que le tambour est percé dans l’endroit où le manche du marteau s’attache à sa tête, & que c’est par-là que la fumée du tabac passe. Cependant plusieurs anatomistes du premier ordre cherchent en vain ce petit trou oblique dont parle Rivinus, & ce n’est vraissemblablement qu’un jeu de la nature : car Ruysch dit avoir rempli la caisse du tambour de vif-argent par le canal d’Eustachi, & que rien de ce métal fluide ne trouva d’issue vers l’oreille extérieure.
On ne regarde plus la membrane du tambour comme le principal organe de l’ouïe depuis une expérience qu’on fit à Londres sur deux chiens, & qui est mentionnée dans Willis & dans les actes de la société royale. On prit deux chiens, on leur creva le tympan, & ils n’entendirent pas moins bien qu’auparavant la voix de ceux qui les appelloient, cependant peu de tems après ils perdirent l’ouïe. Peut-être cette membrane sert-elle de prélude ou de préparation à l’ouïe même. Derham pense qu’un de ses grands usages est de proportionner les sons à l’organe intérieur ; que par sa tension & son relâchement elle se met à l’unisson avec toutes sortes de sons, comme la prunelle se proportionne aux divers degrés de lumiere. Une preuve de l’usage de cette tension & de ce relâchement de la membrane du tambour pour entendre distinctement les sons, c’est que les sourds entendent plus facilement au milieu d’un grand bruit. Or, suivant Derham, qui a fait sur ce sujet de profondes recherches, voici la maniere dont les impressions du son se communiquent au nerf auditif.
Premierement, elles agissent sur le tympan & sur le marteau, ensuite le marteau agit sur l’enclume, celui-ci sur l’os orbiculaire & sur l’étrier, & enfin l’étrier communique cette action au nerf auditif ; car la base de l’étrier ne couvre pas seulement la fenêtre ovalaire au-dedans de laquelle le nerf est situé, mais une partie de ce nerf même se répand sur cette base. Il est vraissemblable que c’est-là la maniere dont se fait l’ouïe, ajoute-t-il, parce que le tympan étant remué, on peut voir tous les petits osselets se remuer en même-tems, & pousser la base de l’étrier alternativement dehors, dans le trou & dans la fenêtre ovalaire. On le voit dans la taupe, on le peut voir aussi dans les oreilles des autres animaux avec soin, & de maniere que les parties gardent leur situation naturelle.
Le tympan est bandé & relâché par le moyen des petits muscles qui s’attachent au marteau : mais comment cette membrane se bande & se relâche-t-elle si promptement ? comment communique-t-elle sans notre volonté & avec tant de proportion les divers tremblemens de l’air aux autres parties de l’oreille interne ? C’est, répond-on, une membrane seche, mince, transparente, ces conditions la rendent très propre à cet usage ; s’il lui survient quelque altération en ces qualités, il en arrive des duretés d’oreille ; tout cela est vrai, mais tout cela n’explique point une infinité de phénomenes qui concernent l’ouïe, les sons & la musique.
Les usages que quelques anatomistes assignent au tympan, comme les seuls & les principaux, savoir de fermer l’entrée à l’air froid du dehors, à la poussiere & à d’autres choses nuisibles, ne sont que des usages subalternes ou du second ordre : c’est comme si l’on disoit, que la peau d’un tambour ne sert qu’à empêcher qu’il n’entre de l’air & de la poussiere dans la caisse. (Le chevalier de Jaucourt.)
Tambour, c’est, dans la Fortification, une traverse dont on se sert pour empêcher les communications du chemin couvert aux redoutes & lunettes d’être enfilées. Voyez Redoute. Voyez aussi Pl. IV. de Fortification, fig. 3. les traverses des communications des places-d’armes R & P, aux lunettes ou redoutes A & B.
Le tambour, outre l’avantage qu’il a de couvrir les communications de l’enfilage, sert encore à les défendre ou à flanquer. (Q)
Tambour, (Marine.) c’est un assemblage de plusieurs planches clouées sur les jettereaux de l’éperon, & qui servent à rompre les coups de mer qui donnent sur cette partie de la proue.
Tambour, s. m. (Hydraul.) est un coffre de plomb, dont on se sert dans un bassin pour rassembler l’eau qu’on doit distribuer à différentes conduites, ou à plusieurs jets. Voyez Marmite.
Ce peut être encore un tuyau triangulaire, fait d’une table de plomb, dont on forme un tuyau de différentes grosseurs par les deux bouts, pour racorder un tuyau de six pouces de diametre sur un de trois. (K)
Tambour, en Architecture, c’est un mot qui se dit des chapiteaux corinthiens & composites, à cause qu’ils ont quelques ressemblances à l’instrument que les François appellent tambour ; quelques-uns l’appellent vase, & d’autres campan, cloche, &c.
On se sert aussi du mot tambour pour exprimer un retranchement de bois couvert d’un plafond ou d’un lambris pratiqué dans le côté d’un porche ou vestibule, ou en face de certaines églises, afin d’empêcher la vue des passans & l’incommodité du vent par le moyen des doubles portes.
Tambour signifie aussi un arrondissement de pierre, dont plusieurs forment le fût d’une colonne qui n’est pas aussi haut qu’un diametre.
On appelle encore tambour chaque pierre, pleine ou percée, dont le noyau d’un escalier à vis est composé. (D. J.)
Tambour, en Méchanique, est une espece de roue placée au-tour d’un axe ou poutre cylindrique, au sommet de laquelle sont deux leviers ou bâtons enfoncés pour pouvoir plus facilement tourner l’axe, afin de soulever les poids qu’on veut enlever. Voyez Axe dans le tambour, Tour & Treuil.
Tambour, maniere de broder au tambour. Le tambour est un instrument d’une forme circulaire, sur lequel, par le moyen d’une courroie & d’une boucle, ou de différens cerceaux qui s’emboîtent les uns dans les autres, on tient tendue une toile ou une étoffe légere de soie, sur laquelle on exécute avec une aiguille montée sur un manche, & qui a sa forme particuliere, le point de chaînette, soit avec un fil de soie nue, ou couvert d’or ou d’argent, & cela avec une vîtesse & une propreté surprenante. Avec ce seul point, on forme des feuilles, des fleurs, des ramages, & une infinité d’objets agréables dont on embellit l’étoffe destinée à des robes & autres usages. Voyez dans nos Planches le tambour & ses détails, l’aiguille, & même la maniere de travailler, qu’elles feront concevoir plus clairement que tout ce que nous en pouvons dire.
Pour broder au tambour lorsque l’étoffe est montée sur le métier, on prend la soie, on y fait un nœud, on la prend de la main gauche, on en étend une portion en prenant le nœud entre le bout du pouce & le bout de l’index, & passant le fil entre le doigt du milieu & le troisieme sous l’étoffe tendue ; on tient l’aiguille de la droite ; on passe l’aiguille à-travers l’étoffe en-dessus ; on accroche la partie de la soie tendue avec le crochet de l’aiguille ; on tire l’aiguille, la soie vient en-dessus & forme une boucle. On retourne l’aiguille, la soie sort de son crochet ; on renfonce l’aiguille entre les deux brins de la boucle ; on tourne la soie en-dessous sur l’aiguille ; on tire l’aiguille, la soie se place dans son crochet lorsque sa pointe est sur le point de sortir de l’étoffe ; quand elle en est sortie, elle attire la soie de-rechef en boucle ; on fait passer cette boule sur la premiere ; & l’on continue de faire ainsi des petites boucles égales, serrées, & passées les unes dans les autres, ce qui a fait appeller l’ouvrage chaînette.
L’aiguille, l’écrou du manche & le crochet sont dans la même direction. C’est l’écrou qui dirige le mouvement.
Si l’on travaille de bas-en-haut, on tourne le fil autour de l’aiguille sur l’aiguille, c’est-à-dire que quand le fil commence à passer sur elle, elle est entre le fil & le corps de celui qui brode.
Si l’on travaille de bas-en-haut, au contraire quand on commence le tour du fil sur l’aiguille, c’est le fil qui est entre le brodeur & l’aiguille.
Comme l’aiguille est grosse par en-bas, & est menue par la pointe, le trou qu’elle fait est large, & le crochet qui est à la pointe passe sans s’arrêter à l’étoffe.
Tambour, s. m. (Lutherie.) machine ronde qui toute seule sert à faire jouer des orgues sans le secours de la main. Sur ce tambour il y a des reglets comme sur un papier de musique, & à la place des notes, il y a des pointes de fer qui accrochent & font baisser les touches selon le son qu’on desire en tirer. (D. J.)
Tambour, (terme de Boisselier.) les ouvriers qui les font les appellent chauffe chemises. C’est une machine de bois ou d’osier en forme de caisse de véritabletambour, haute de quatre à cinq piés, & large d’un pié & demi, avec un couvercle. Au milieu de cette machine est tendu un réseau à claire voie, sur lequel on met une chemise ou autre linge. Il y a dessous un réchaud plein de charbon pour chauffer ou sécher cette chemise ou autre linge. (D. J.)
Tambour, en terme de Confiseur, est un tamis fort fin pour passer du sucre en poudre. Voyez les Pl. du Confisseur & leur explic. La premiere est le couvercle ; la seconde est le tamis, & la troisieme la boîte qui reçoit les matieres qui ont passé au-travers du tamis. Ces trois pieces s’ajustent ensemble, en sorte que le tamis entre dans les deux autres.
Tambour, (Horlogerie.) nom que l’on donne ordinairement à cette piece d’une montre que les horlogers appellent le barillet. Voyez Barillet, & les Planches de l’Horlogerie.
Tambour, ouvrage de Menuiserie, qui se plaçoit autrefois devant les portes pour empêcher l’entrée du vent : il n’est plus d’usage que pour les églises.
Tambour se dit aussi de la menuiserie qui recouvre quelque saillie dans un appartement.
Tambour, (Paumier.) c’est une partie du grand mur d’un jeu de paume, qui avance dans le jeu de quatre ou cinq pouces. Le tambour commence à-peu-près à la moitié de la distance de la corde de la grille, & continue jusqu’à la grille, ce qui retrécit le jeu de paume d’environ quatre ou cinq pouces dans cet espace. Les jeux de paume appellés quarrés n’ont point de tambour ; il n’y a que ceux qu’on nomme des dedans.
Tambour, (Serrur.) piece d’une figure ronde qui en renferme d’autres, comme on voit aux serrures des coffres-forts. Les pertuis sont montés dans le tambour.
Tambour, (Soierie.) machine sur laquelle on porte les chaînes pour les plier, ou pour les chiner.
Tambours, s. m. pl. (Sucrerie.) espece de gros cylindres de fer qui servent à écraser les cannes, & en exprimer le suc dans les moulins à sucre. On les nomme quelquefois rouleaux ; mais c’est improprement, le rouleau n’étant que le cylindre de bois dont on remplit le tambour, à-travers duquel passe l’axe ou pivot sur lequel il tourne. Savary. (D. J.)
1753. Ordonnance du Roy, Portant Règlement fur le Service de l’Infanterie en Campagne du 17 Février 1753.
43. CLXI.
Défend Sa Majefté à tous Officiers majors de s’envoyer l’ordre d’un régiment ou d’un bataillon à l’autre, autrement que par un Officier & par écrit, & jamais par un Sergent ni verbaIement.
CLXII.
Lorfque le Major d’un régiment voudra donner l’ordre, le Tambour du piquet du premier bataillon de ce régiment fera trois roulemens pour appeler, fans jamais crier à l’ordre.
80. CCXCVII.
Lorfqu’il importera de ne point donner connoiffance aux ennemis, des poftes que les gardes occuperont, & du paffage des Officiers généraux qui les vifiteront, le Major général aura foin d’avertir, par écrit les Officiers qui y feront détachés, de ne point faire rendre les honneurs qui font différenciés par les divertes batteries de tambour ; & lefdits Officiers rendront compte de cet ordre aux Officiers généraux qui pafferont à leurs poftes.
CCXC III.
Les honneurs rendus par les différentes batteries tambour, cefferont à la retraite, & ne recommenceront qu’à l’heure marquée pour battre l’affemblée des gardes.
1754. Instruction sur l’Exercice de l’infanterie du 14 mai 1754
A Paris
de l’imprimerie royale
M DCC LIV
BnF F 4754
Pp. 75 à 78
Des batteries de tambours et des signaux relatifs aux évolutions Les batteries y sont désignées, ainsi que les mouvements auxquels elles s’appliquent, mais ne sont pas notées. Il y a tout lieu de supposer que cette instruction est assortie d’un supplément qui a été envoyé dans les régiments et n’a pas été mis dans le commerce.
Les ordonnances sur l’infanterie de 1767, 1786 ont donné lieu à de pareils suppléments.
D’après cette ordonnance, c’est le Major (et non le Tambour Major dont du reste il n’est pas fait mention) qui donne les signaux aux Tambours. Je crois que les signaux étaient faits plus ou moins sommairement par le Major ou l’Aide et répétés par le Tambour Major.
Des batteries des tambours et des signaux relatifs aux évolutions.
Comme il n’est pas possible que la voix des officiers majors suffise pour qu’ils se fassent entendre sur l’étendue d’un front de plusieurs bataillons, et que pour y suppléer on est obligé de se servir de tambours, il est indispensable de régler non seulement les batteries qui doivent annoncer chaque mouvement, mais encore les signaux par lesquels le Major doit faire entendre aux tambours celles qu’ils ont à faire, afin que cette règle étant uniforme dans toutes les troupes lorsque plusieurs corps se trouvent joints ensemble, tous les tambours puissent entendre le signal de celui qui commande, et que tous les régiments se meuvent également à la même batterie. C’est ce qui a engagé à donner le détail ci-après des batteries par lesquelles chaque mouvement devra être désigné, et des signaux qui désignent cette batterie.
Batteries
Pour rassembler une troupe, ou pour lui faire serrer les rangs lorsqu’elle est rassemblée, on fera appeler les tambours.
Pour marcher en avant, on battra aux champs.
Tout mouvement qui n’aura point été indiqué, sera annoncé par un roulement s’il doit se faire par la droite, ou par deux si c’est par la gauche.
Si le bataillon doit se rompre par section, après un ou deux roulemens on donnera un coup de baguette, deux si c’est par peloton, trois si c’est par manche et quatre si c’est par demi-rangs.
Le bataillon étant rompu se reformera dès que l’on battra aux drapeaux, et marchera devant lui en bataille, soit qu’on continue cette batterie, ou qu’on batte la charge, même si l’on battoit aux champs, à moins que cette batterie n’eut été précédée de roulemens.
Si le bataillon doit marcher par le centre, on l’annoncera en battant l’assemblée, et marquant les divisions par les coups de baguette qui précèdent cette batterie.
Lorsqu’il devra marcher par les ailes en arrière, on battra la breloque, après avoir désigné de même les divisions par des coups de baguette. Les bataillons feront un quart de conversion, quant après un ou deux roulemens suivis de cinq coups de baguette, les tambours battront aux champs : s’ils y avoit plus d’un bataillon, on ne donnera point de coups de baguette après les roulemens quand on voudra leur faire ensemble le quart de conversion.
Pour doubler les divisions, on fera trois roulemens qui seront suivis d’un coup de baguette si les premières divisions doivent se jeter sur la droite, et de deux coups de baguette si les deuxièmes divisions doivent se jeter sur la gauche.
On fera les mêmes batteries pour dédoubler les divisions. Pour tripler les divisions, on fera quatre roulemens suivis d’un coup de baguette, et on les fera remettre par la même batterie.
On formera la colonne, quand après un roulement suivi de trois coups de baguettes, les tambours battront l’assemblée. Le bataillon fera demi-tour à droite si l’on bat la retraite, et marchera devant lui.
On cessera de marcher toutes les fois que les tambours cesseront de battrre. On battra la breloque pour envoyer les soldats à la paille.
Signaux
A l’égard des fignaux que le Major devra donner aux tambours ; Il agitera fa canne circulairement autant de fois qu’il voudra que les Tambours faffent des roulemens.
Il marquera de même avec fa canne les coups de baguette qu’ils devront donner.
Pour faire battre aux champs, il lèvera fa canne droite le bout haut, ayant le bras tendu à la hauteur de l’épaule.
Pour faire battre aux drapeaux, il aura le bras tendu, le poignet tourné en dedans, de façon que la canne croife horizontalement devant lui à la hauteur de la cravatte.
Pour faire battre la charge, il portera fa canne directement devant lui, le bout en avant, ayant le bras tendu.
Pour faire appeler, il mettra fa canne fur l’épaule.
Pour faire battre la retraite, il prendra fa canne par le milieu, le poignet tourné en dedans, le bras tendu à la hauteur de la cravatte.
Pour faire battre l’affemblée, il prendra fa canne par la pomme le bras tendu devant lui à la hauteur de la cravatte, et la tiendra perpendiculairement le bout en bas.
Pour faire battre la breloque, il tiendra la canne pendue par le cordon, la main plus haute que la tête.
Pour faire ceffer de battre, il donnera un grand coup de fa canne contre terre fans la relever.
Journal du camp de la Sarre
Bibliothèque de Leschelle (Aisne).
Journal du camp de la Sarre commandé par M. de Chevert, lieutenant-général Commencé ce premier septembre 1754 et fini le dernier du même mois.
p. 107. Défenses qui seront lues à la suite de l’ordonnance du Roy du 1er juillet 1727 concernant les crimes et délits militaires. Art. 13. Les tambours ne battront que pour les choses ordonnées et pour leurs écoles qui ne commenceront jamais par la généralle, et se tiendront aux heures ordinaires qui précèdent ou suivent leurs repas.
Ordre du 1er au 2 7bre 1754. P. 171. La garde se battera tous les jours à sept heures précises… La retraite … Toutes les autres batteries : les diannes, les fanfares et les écoles se feront conformément aux dernières instructions et ordonnances.
p. 172. Lettre à M. le comte d’Argenson pour l’envoi de l’ordre du 10 au 11 7bre au camp de la Sarre. Le 10 7bre 1754, Mgr… Je viens Mr de recevoir la lettre dont vous m’honorez au sujet des tambours que le Roy désire qui soient envoyés de chaque régiment à l’hôtel des Invalides pour leur école a vu le comte de Lacour qui y estoit jointe ; je vais tenir main à ce que tous Mrs les colonels des régimens du camp de la Sarre fassent le choix qu’ils doivent du meilleur tambour qu’ils auront pour cela, et les feray partir exactement au jour marqué, cette uniformité de plus dans les troupes est une batterie sur laquelle on pourra régler sa marche ne pourra produire qu’un très bon effet…
J’ai reçu de M. le comte d’Argenson la lettre qui suit dattée de Versailles le 15 7bre 1754.
Le Roy voulant Monsieur qu’il soit rassemblé à l’hôtel des Invalides un tambour de chaque régiment pour être instruit des batteries que Sa Majesté a résolue de rendre uniforme à lavenir dans son Infanterie, elle m’a ordonné de marquer aux colonels de faire le choix de ces tambours, j’’ay écrit en conséquence à ceux des régimens qui sont au camp que vous commandez et vous voudrez bien faire partir les tambours qu’ils auront choisies le jour marqué par la route que je joins ici. J’ay honneur… signé Dargenson.
Ordre du 17 7bre L’infanterie battra la première … l’assemblée à … et le drapeau…
La ditte routte a féxée le départ desdits tambours aux 28 de 7bre et a été remise le 27 à Mr de Rayne major de Latour du Pin, major général de l’infanterie pour suivre l’exécution.
Au camp de la Sarre, le 28 7bre 1754, lettre à M. d’Argenson. Les tambours choisis dans les régiments du camp pour l’école de la nouvelle marche à lhotel Royal des invalides sont partis ce matin pour s’y rendre en suivant la routte de la Cour que vous m’avez fait l’honneur de m’adresser.
Archives de la Guerre
Année 1754
Classement des minutes
18 octobre 1754
Le ministre de la Guerre à M. de Crémille
J’ai reçu votre lettre du 9 de ce mois et celle qui y était jointe du Sr Beaurain d’Orson, officier-major du bataillon de Bourkfeld au régiment Royal artillerie. Il serait fort inutile de le faire venir ici à l’occasion de l’assemblée des tambours des régiments aux Invalides, puisque la marche que l’on doit leur apprendre à battre est déterminée, ainsi que les autres batteries. Ainsi s’il a quelques observations à faire des signaux et sur les autres parties de la dite instruction, il faut les envoyer par écrit…
Archives de la Guerre
Année 1754
Classement des minutes
26 octobre 1754
Par lettre en date du 26 octobre 1754, le ministre accuse au chevalier de Vaudreuil, major du régiment des Gardes Françaises réception de l’envoi qu’il lui a fait de deux douzaines d’exemplaires de l’instruction aux tambours.
Archives de la guerre
1754
Classement des minutes
31 octobre 1754
Le ministre de la Guerre à M. de la Serre, maréchal de camp, gouverneur de l’Hôtel royal des Invalides
J’ai reçu la lettre sous date que vous m’avez adressée au sujet des tambours qui arrivent à l’Hôtel Royal des Invalides pour s’instruire des nouvelles batteries. Il ne s’agit point de les renvoyer, comme vous le proposez, à mesure qu’ils seront instruits. Cet arrangement serait contraire à celui que je me suis fait, et que j’ai annoncé au Roi, de lui faire entendre en même temps tous les tambours de son infanterie lorsqu’ils auront été formés par l’Ecole. Au surplus vous faites très bien d’en imposer à cette multitude, et il est bon que vous préposiez quelqu’un pour y mettre l’ordre convenable.
Histoire de l’infanterie en France. Tome 3, lieutenant-colonel Belhomme, Éditeur H. Charles-Lavauzelle, Paris, 1893-1902, pp. 199-200.
1754 (14 mai, nouveau règlement d’exercice pour l’infanterie)
Cette ordonnance réglemente pour la première fois les batteries à faire pour les tambours, hautbois et fifres. Jusqu’alors chaque corps avait sa manière de battre et ses batteries particulières, ce qui ne manquait pas d’avoir des inconvénients dans les camps. On profita de l’établissement d’une cadence régulière du pas à 60 pas par minute et à 120 pour le pas redoublé pour établir une série réglementaire de batteries et en laissant à chaque corps une marche particulière pour lui permettre de rassembler les hommes plus facilement. Les airs de tambour furent figés par une notation qui est encore en usage de nos jours : et comme chaque bataillon avait 4 clarinets jouant du hautbois ou du fifre, la plupart des batteries furent composées pour être jouées à la fois par les tambours, les hautbois et les fifres. Les batteries réglementaires, ce que l’on nomme l’ordonnance, furent ainsi figées : l’appel, l’assemblée, la charge, le drapeau, l’enterrement (tambour seul), le ban (tambour seul), la prière, la retraite et la marche particulière à chaque corps. Tous les tambours-majors de l’armée furent rassemblés à Versailles pour y apprendre les nouvelles batteries : le 1er décembre, sous le commandement du tambour-major des gardes françaises, ils battirent l’ordonnance sous les fenêtres du roi.
Mémoires du Duc de Luynes sur la cour de Louis XV, tome 13, p. 399.
Le dimanche 1er décembre 1754, Versailles.
« Au retour de la messe; le Roi est revenu dans son cabinet, des glaces et a passé dans son cabinet octogone qui donne sur la cour, il a vu de dessus le balcon 112 tambours qu’on a fait venir de tous les régiments françois et étrangers au service de la France ; on les exerce depuis longtemps pour leur apprendre la nouvelle marche françoise. Il y a toujours eu une marche françoise uniforme, mais battue différemment par les différents corps seulement pour le mouvement, les régiments étrangers au service de la France n’avoient pas la même marche. La nouvelle sera pour toutes l’infanterie française et étrangère ; il n’y a d’excepté que les Suisses, dont la marche est uniforme dans tous les pays où ils servent et qui ne pourroit se changer que du consentement de la nation. On change même la marche de l’artillerie. Il n’y aura plus qu’une seule marche ; c’est celle du régiment du Roi que l’on a choisie, elle est pareille à celle des mousquetaires, avec la différence que les mousquetaires la battent plus vite. On a cru apparemment que cette marche étoit plus cadencée et plus propre à faire marcher les troupes d’un pas mesuré, et on a sans doute pesé tous les inconvénients qui pouvoient résulter de ce changement. Il y en a deux qui paroissent de bien considérables, et apparemment ont été examinés, l’un de pouvoir faire battre des marches différentes, stratagème utile en plusieurs occasions, où l’ennemi n’a ni le temps ni les moyens d’approfondir la vérité, et celui que le soldat étranger au service de la France ne pourra plus reconnoître le corps dont il est dans les retraites précipitées et dans toutes les circonstances où il ne pourra apercevoir les drapeaux. »
BnF Imprimés
Gazette de France 1754 n° 49, p. 584
De Versailles le 5 décembre 1754
Le Roi ayant ordonné que toute l’infanterie françois battroit la même ordonnance, il a été ordonné en conséquence à tous les tambours majors des régimens, de se rendre aux Invalides, pour y être instruits par le Tambour Major du régiment des Gardes Françoises ce qui a été exécuté. Le 1er de ce mois, tous les tambours se rendent à Versailles & dans la cour du Château, en présence de Sa Majesté, qui étoit à son balcon, toute la nouvelle ordonnance fut battue avec une précision parfaite, soit en marchant, soit de pied ferme. Le Tambour Major du Régiement des Gardes Françoises ordonnoit les différentes batteries, & il y avoit dans les rangs quatre autres tambours dudit Régiment. Le Chevalier de Vaudreuil, Lieutenant Général des Armées du Roi é major du Régiment des Gardes Françoises, accompagné de deux Officiers Majors de ce Régiment, était sous le balcon de Sa Majesté, pour en recevoir les ordres, & pour les donner au Tambour Major.
Mercure de France, janvier 1755, p. 210
Le Roi ayant ordonné que toute l’infanterie françoise battroit la même ordonnance, il a été ordonné en conséquence à tous les tambours-majors des régimens de se rendre aux Invalides pour y être instruits par le tambour-major du Régiment des Gardes Françoises ; ce qui a été exécuté. Le premier, tous ces tambours se rendirent à Versailles ; & dans la cour du château, en présence de Sa Majesté, qui étoit à son balcon, toute la nouvelle ordonnance fut battue avec une précision parfaite, soit en marchant, soit de pied ferme. Le Tambour Major du Régiment des gardes Françoises ordonnoit les différentes batteries, & il y avoit dans les rangs quatre autres Tambours du dit Régiment. Le Chevalier de Vaudreuil, Lieutenant Général des Armées du Roi, & Major du Régiment des Gardes Françoises accompagné de deux Officiers Majors de ce Régiment, étoit sous les balcons de Sa Majesté pour en recevoir les ordres, & pour les donner au Tambour Major.
Gal Susane, Histoire de l’infanterie française, Paris 1876, t. 1, p. 242. Ce fut en 1754, par ordre du 14 mai, dû au ministre, marquis de Paumy [erreur : comte d’Argenson, son oncle], que l’on régla les batteries de tambours, chose plus importante qu’il ne le semble au premier abord. Jusque là chaque régiment avait les siennes, et cette diversité avait plus d’une fois donné lieu aux regrettables confusions. Tous les tambours-majors furent appelés à Paris et mis sous les ordres du tambour-major des gardes françaises qui les instruisit pendant trois mois sur l’esplanade des Invalides. Le 1er décembre, il les conduisit à Versailles et leur fit battre l’ordonnance sous les fenêtres du roi. Quelle journée pour le tambour-major des gardes ! Il mérite d’avoir sa place dans l’histoire. Il s’appelait Jacques Bouroux, était né enfant de troupe au corps le 3 novembre 1721 et avait figuré à Fontenoy. Louis XVI lui a donné la croix de Saint-Louis le 1er septembre 1776 et une pension de 300 livres, équivalente à la retraite d’un capitaine.
Archives du Duc de Guise.
Projet de circulaire aux commandants des régiments d’infanterie française et étrangère.
Vous trouverez, monsieur, dans ce paquet, plusieurs imprimés de l’Instruction que le Roi a approuvée pour régler les différentes batteries dont son intention est que l’on se serve à l’avenir dans tous les régiments d’infanterie française et étrangère. Le tambour de celui que vous commandez, qui est venu à l’Hôtel Royal des Invalides, les a toutes exécutées devant S.M. avec les tambours des autres régiments, et comme je vous le renvoie parfaitement instruit de ce qui est prescrit dans cette instruction, je compte que tous ceux du corps se seront bientôt formés sur son exemple à exécuter les mêmes choses. S.M. me charge donc de vous recommander de tenir la main à ce que les fifres et les tambours de votre régiment soient exercés assiduements dans les écoles particulières à jouer les airs et battre les batteries qui sont notés dans l’instruction de la manière et pendant la mesure de temps qui y sont expliqués, de sorte qu’ils puissent commencer à exécuter le tout ensemble le 1er jour du mois de mai de l’année prochaine, S.M. voulant qu’à compter dudit jour on cesse de se servir dans son infanterie des anciennes batteries, et qu’on ne puisse sous quelque prétexte que ce soit y en introduire d’autre que celles qu’elle a adoptées. Vous aurez agréable de m’accuser la réception de cette lettre et de m’informer de ce que vos aurez fait en conséquence ; vous comprendrez aisément que le Roi ayant pour objet de régler la marche du soldat sur des batteries uniformes, il ne faut point souffrir que la moindre variation s’introduise soit dans les airs et la façon de battre, ou dans la durée des mesures, et que pour cet effet il faut conserver soigneusement l’instruction afin d’y avoir recours en cas de besoin et de redresser sur le champ les erreurs dans lesquelles les tambours pourraient tomber par négligence ou autrement.
Archives de la Guerre.
1754, vol. 3386
Versailles, le 25 décembre 1754
Circulaire aux commandants des places
Je vous envoie, Monsieur, une instruction que le Roi a fait remettre à tous les régiments de son infanterie française et étrangère, à la seule exception des régiments suisses, laquelle contient la manière dont les fifres et les tambours doivent exécuter toutes les batteries.
Je vous préviens que l’intention de S.M. est que l’on n’en suive point d’autres à commencer du 1er mai de l’année prochaine, afin que vous y teniez la main dans la place que vous commandez. S’il y avait quelque régiment qui ne s’y conforma pas exactement et qui voulût introduire quelque nouveauté soit dans les airs et la façon de battre, ou dans la durée des mesures, vous ne manqueriez pas de m’en informer pour que j’en rende compte à Sa Majesté.
1755. 6 mai. Ordonnance du roi sur l’exercice de l’infanterie.
78. Des batteries des tambours & des signaux relatifs aux évolutions.
Pour suppléer au défaut de la voix lorsqu’elle ne pourra se faire entendre sur l’étendue du front des bataillons, on se servira des batteries des tambours pour annoncer chaque mouvement, & des signaux ci-après désignés, par lesquels le major fera entendre aux tambours celles qu’ils auront à faire.
Pour rassembler une troupe, ou pour leur faire serrer les rangs lorsqu’elle est rassemblée, on fera appeler les tambours.
Pour marcher en avant, on battra aux champs.
Tout mouvement qui n’aura point été indiqué, sera annoncé par un roulement s’il doit se faire à droite, ou par deux si c’est à gauche.
Si le bataillon doit se rompre par demi-rang, après un ou deux roulemens on donnera deux coups de baguette, trois si c’est par tiers de rang, quatre si c’est pas peloton, & cinq si c’est par sections, après quoi les tambours battront aux champs.
Le bataillon étant rompu se reformera dès que l’on battra aux drapeaux, & marchera devant lui en bataille, soit
79. qu’on continue cette batterie, ou qu’on batte la charge, même si l’on battoit aux champs, à moins que cette batterie n’eût été précédée de roulemens.
Les bataillons entiers feront un quart de conversion, quand après un ou deux roulemens suivis d’un coup de baguette, les tambours battront aux champs: s’ils avoit plus d’un bataillon, & que l’on voulût leur faire faire ensemble le quart de conversion, on ne donnera point de coups de baguette après les roulemens.
Pour doubler les divisions, on fera trois roulemens qui seront suivis d’un coup de baguette.
On fera les mêmes batteries pour dédoubler les divisions.
Pour tripler les divisions, on fera quatre roulemens suivis d’un coup de baguette, & on les fera remettre par la même batterie.
On formera la colonne d’attaque, quand après deux coups de baguette suivis d’un roulement, les tambours battront l’assemblée, & celle de retraite quand les deux coups de baguette seront suivis de deux roulemens.
Le bataillon fera demi-tour à droite si l’on bat la retraite & marchera devant lui.
On cessera de marcher toutes les fois que les tambours cesseront de battre.
A l’égard des signaux que le major devra donner aux tambours.
Il agitera son épée circulairement autant de fois qu’il voudra que les tambours battrons de roulemens.
Il marquera de même avec l’épée les coups de baguette qu’ils devront donner.
Pour faire battre aux champs, il lèvera l’épée droite la pointe en haut, ayant le bras tendu à la hauteur de l’épaule.
Pour faire battre aux drapeaux, il aura le bras tendu, le poignet tourné en dedans, de façon que l’épée croise devant lui à la hauteur de la cravate.
Pour faire battre la charge, il portera l’épée directement devant lui, la pointe en avant, ayant le bras tendu.
Pour faire appeler, il mettra l’épée sur l’épaule.
Pour faire battre la retraite, il passera l’épée croisée derrière le dos.
80. Pour faire battre l’assemblée, il tiendra l’épée perpendiculairement, la pointe en bas, le bras tendu devant lui à la hauteur de la cravate, & le poignet renversé en dedans.
Pour faire cesser de battre, il donnera un grand coup de l’épée vers la terre sans la relever.
80. Des revues. […]
Commandemens de l’exercice de l’infanterie, en François & en allemand, tirés de l’ordonnance du 6 May 1755. Pour l’usage des régimens suisses. A Strasbourg. 1755.
Commandemens de l’exercice de l’infanterie, en François & en italien, tirés de l’ordonnance du 6 May 1755. [pour les régimens Royal-Italien & Royal-Corse]
Bibliothèque de Leschelle (Aisne)
Journal du camp de Richemont sur la Moselle
Com. p. M. de Chevert
commencé le 26 d’aoust et finis le 26 de 7bre 1755
p. 135. art. 13. Les tambours ne battront que été (Camp Sarre et oct 1754)
M. de Chevert à M. d’Argenson, Richemont le 12 7bre 1755
L’assemblée des tambours de l’armée s’est faite cet après-midi en présence du tambour-major des Gardes et il m’a rapporté ce soir qu’il y avoit très peu de chose à rectifier, dans les batteries. Il assemble demain après-midi tous les tambours majors et compte qu’il ne laissera rien à désirer pour parvenir à la plus grande exactitude, le major de Touraine, qui étoit icy présent, m’a demandé de permettre qu’il y envoya son tambour-major avec un autre tambour. J’y ai consenti en ce que je n’y ay vu rien que de bien.
M. de Chevert à M. d’Argenson, Richemont le 13 7bre 1755
Le tambour-major des Gardes françoises a continué son école après-midi et je compte que son séjour icy amènera les batteries à leur perfection.
14 7bre 1755 Le Tambour-Major des Gardes Françoises a achevé ce soir les instructions et m’a paru content, je le suis aussy beaucoup de sa bonne conduite. Il partira demain matin. Revue d’histoire 9e tome Les camps de 1756 note 2, pp. 494-495 Le tambour-major des gardes françaises fut encore envoyé dans les camps, comme il l’avait été l’année précédente à Aymeries et à Richemont. Voir lettre du marquis de St-Pern au ministre (8 août), disant que le tambour-major a passé 4 jours au camp de Dieppe. Il a réglé toutes les batteries “de 62 à 64 pas dans la minute”, conformément à ce qu’exécutent les tambours des gardes françaises : “les officiers conviennent qu’il a eu raison de donner plus de vivacité à chaque batterie, qu’ils trouvaient trop lente et qui les gênait beaucoup, ainsi que les soldats, parce qu’ils étaient obligés de soutenir le pas plus longtemps”. Ministère de la Guerre Archives administratives A Paris, le 7 juillet 1756 Je ferai toucher aux hautbois et au tambour de mon régiment Monsieur, la gratification que vous avez eu la bonté de leur retirer, et que le Sr Caro m’a remise. Il me paraît que l’on rend peu de justice aux soins qu’il s’est donné. Il n’est pas encor question de la récompense, et le Sr Baronville qui a arangé quelques airs sur les parties de l’ordonnance qui ont été changées a fait graver un livre défectueux pour la galerie, qui le fait passer pour le compositeur du total. J’écris à M. le Duc de Chevreuse sur cela en le priant de faire supprimer ce livre et de songer que le Sr Caro, s’est seul doné la peine de l’instruction des Tambours et de la composition des batteries que d’ailleurs son livre leur est nécessaire, et non pas celuy de Baronville qui ne doit être payé que de sa musique. Ayés la bonté de rendre au Sr Caro le service d’en parler à Mr de Paulmi et de luy faire faire un traitement proportioné à celuy qu’a valu au Tambour-major des Gardes, l’Ecole de ceux de l’Infanterie, il mérite que ses soins et son intelligence soient récompensés. J’ai l’honneur d’être avec un sincère atachement, Monsieur, votre très humble et très obéissant serviteur. Harcourt Lillebonne Ministère de la Guerre Archives administratives Compiègne du 14 août 1756 Mr le Duc de Chevreuse Demandé les gratiffications cy-après, pour ceux qui ont instruit les Tambours des Dragons envoyés à l’Hôtel Royal des Invalides, des nouvelles batteries ordonnées, et qui les ont accompagnés lorsqu’ils les ont exécutées devant le Roy à Versailles. Baronville, timbalier de la Compagnie de Villeroy, 600 Livres Car, Tambour de la 1re Compagnie des Mousquetaires, 600 Livres aux huit hautbois des mousquetaires chacun 30 Livres, [soit] 240 Livres Total 1440 Livres Il a été accordé 300 Livres de gratiffication sur la cassette du Rou aux tambours et hautbois de Dragons, qui leur a produit 15 Livres à chacun dont la distribution leur a été faite par M. de la Serre Gouverneur de l’Hôtel Royal des Invalides. Archives de la Guerre Vol. 3.410 P. 225 M. de St-Pern, commandant le camp près de Dieppe, au ministre de la Guerre. Au camp de Janval près Dieppe, 8 août 1756. Le tambour-major des Gardes françaises a passé quatre jours francs au camp, où il a exercé soir et matin les tambours des différents corps qui le composent pour les rendre uniformes entre eux sur toutes les différentes batteries qu’il a réglées de 62 à 64 pas dans la minute, conformément à ce qu’exécutent les tambours du régiment des Gardes françaises. La batterie de la Berloque est ce qui lui a donné le plus de peine à rectifier. Il est parti content et satisfait de son travail, et tous les officiers conviennent qu’il a eu raison de donner plus de vivacité à chaque batterie qu’ils trouvaient trop lentes et qui les gênaient beaucoup, ainsi que les soldats parce qu’ils étaient obligés de soutenir le pas plus longtemps. J’aurai attention de maintenir toutes les batteries dans le bon ton qu’il lui a donné. Saint-Pern.
1757. M. Dupain, Les Amusements militaires, 1757. P. 150. je viens d’entendre un coup de canon. LE MARQ:. Le coup de canon que vous venez d’entendre & que l’on tire tous les jours à foleil couchant, fert de fignal à tous les Tambours de l’armée qui doivent battre la retraite pendant que les Tromprettes fonnent le guet; & quoique depuis trois quarts d’heure ou environ, vous ayez entendu tous les Trompettes à la tête de leurs Regimens, ils n’y étoient affemblés que pour tenir l’école entr’eux , jufqu’au foleil couchant où l’on donne le fignal: après que le guet fera fonné, les Timbales & les Tambours battront la priere qui va fe faire à la tête de chaque Régiment par l’Aumonier qui y eft attaché. P. 154. Le Corps que voilà campé à côté des Gardes Roi eft celui Moufquetaires de la Garde ordinaire de Sa Majefté. Ce Camp-ci eft celui de la premiere Compagnie qu’on nomme Moufquetaires gris, parce tous fes chevaux font gris; le Camp suivent, eft celui de la feconde Compagnie dont tous les chevaux font noirs, ce qui l’a fait nommer, Compagnie des Moufquetaires noirs. Chacune a pour Capitaine le Roi, & fept Officiers fupérieurs, qui font : le Capitaine-Lieutenant-Commandant, deux fous-Lieutenans , deux Enfeignes & deux Cornettes; dix Maréchaux des Logis. dont deux font Aides-Majors en chef. Ces Compagnies font de deux cens Moufquetaires de la Garde, y compris quatre Brigadiers, dix-huit fous-Brigadiers deux defquels font Aides-Major de Porte-Etendart un Porte-Drapeau & un Fourrier; plus fix Tambours & quatre Haut-bois: elles forment chacune un Efcadron qui fe divife en quatre Brigades. p. 221. Il me refte à préfent à vous dire, Monfieur , où l’on place les Tambours. Vous fçavez qu’il y en a un par Compagnie dix-fept par Bataillon; celui de la Compagnie des Grenadiers eft à la droite de fon premier rang. Des feize autres il y en a huit entre la Compagnie des Grenadiers & la Colonelle, placés quatre de front fur l’alignement du premier & fecond rang. Les huit autres font dans le même ordre à la gauche du Bataillon. C’eft ainfi que tous les Bataillons d’lnfanterie Françoife font rangés en Bataille. p. 232. LE CHEV. Il me paroît bien étonnant dans l’état où en font les chofes à préfent , d’entendre les Tambours, les Timbales & les Trompettes annoncer la victoire. LE GOUV. On donne du courage aux Soldats, en faifant battre les Tambours & les Timbales, & fonner les Trompettes; enfin tout crie vive le Roi & chante victoire, dans le moment où elle eft fur le point d’échaper , le guerrier plein d’une nouvelle ardeur fait les plus grands efforts pour vaincre.
1758. Solard Auguste, Histoire de l’hôtel royal des Invalides, 1845, p. 138. En 1758, sur la demande du comte de la Rivière, capitaine-lieutenant de la seconde compagnie, les tambours des mousquetaires furent admis parmi les bas-officiers. p. 376
1758. Lachesnaie Desbois, 1758; Tome I, p. 207. 207 BATTRE la Diane : C’eft une certaine maniere de battre la caiffe au point du jour, pour réveiller, ou les Equipages fur un vaiffeau, ou les Soldats, dans une garnifon, dans un camp, &c. BATTRE la marche : C’eft pour donner le fignal de marcher. BATTRE aux champs : C’eft pour avertir qu’on doit marcher, & c’eft ce qu’on nomme le premier. BATTRE le dernier, ou l’affemblée : C’eft pour que les Soldats s’affemblent, & fe mettent fous les armes. BATTRE la charge, ou la guerre : C’eft pour avertir les Soldats de tirer contre l’ennemi, ou d’aller contre lui avec l’arme blanche. BATTRE la retraite : C’eft avertir les Soldats dans une Garnifon de fe retirer dans leurs cafernes, ou chez leurs hôtes. Battre la retraite dans une armée qui eft aux mains de l’ennemi, c’eft avertir de fe battre en retraite. BATTRE la fricaffée : C’eft avertir qu’on leve ou qu’on pofe le drapeau ; ou c’eft pour faire avancer un bataillon dans une bataille rangée ou l’en retirer. BATTRE un ban : C’eft quand on publie quelqu’ordre nouveau, ou recevoir quelque Officier, ou châtier un Soldat. Lachesnaie Desbois, 1758, tome III, p. 444. Tambour. Battre aux champs, ou battre le premier; c’est avertir un corps particulier d’infanterie qu’il y a ordre de marcher; mais si cet ordre s’étend sur toute l’infanterie d’une armée, cette batterie s’appelle la générale. Battre le second ou battre l’assemblée, c’est avertir les soldats d’aller au drapeau. Battre le dernier : c’est pour aller à la levée du drapeau. Battre la marche : c’est la batterie ordonnée, quand les troupes commencent à marcher. Dans les camps il y a une batterie particulière pour régler l’entrée & la sortie du camp, & déterminer le temps ou les soldats doivent sortir de leurs tentes. 445. Quand on a quelque chofe à réclamer, à propofer, foit quelque Officier bleffé ou pris, foit un échange de Prifonniers, on s’écrit d’un Parti à l’autre, (ce qui ne doit jamais fe faire fans la permiffion du Général, qui doit être informé du contenu des dépêches, & entre les mains de qui on doit les remettre décachetées;) cela fe fait par un Tambour ou un Trompette qui s’approche en rappellant, ou en fonnant des appels du premier pofte ennemi. Si on veut cacher fes forces ou fa difpofition, on bande les yeux au Tambour ou au Trompette, (qui sont ordinairement des gens intelligens), que l’on charge de ces commiffions, & en état de donner des lumières. Souvent ils sont envoyés à ce deffein ; on les conduit en cet état au Général, fans les laiffer parler à perfonne.
1759. Ordre à observer pour le régiment des grenadiers royaux d’Ally conformément aux ordonnances. 1759. Quimper, chez Simone Marie Périer, imprimeur du Roi, 1759, in 12. Des tambours. Il est ordonné aux tambours de reconnaître le tambour-major et de lui obéir comme à leur sergent. Celui-ci veillera sur eux avec la même attention qu’il est prescrit aux sergents du régiment de le faire à l’égard des grenadiers de leur compagnie. Il visitera tous les jours leurs caisses et tous les jours de poste leur équipement, habillement et …. il les fera … régulièrement à l’ordinaire, il aura toujours des peaux et des cordes de rechange qui seront payées par ceux à qui elles manqueront. Il y aura toujours un tambour de piquet qui ne sortira absolument pas du quartier, il battra exactement la breloque et appellera aux heures qui lui seront indiquées et toutes les fois que les autres tambours auront à battre, il les avertira par avance du temps qu’ils devront s’assembler. Toutes les fois que les tambours devront battre, ils se rendront en ordre sur des files et des rangs au lieu qui leur sera indiqué et ne toucheront à leurs caisses qu’au signal du tambour-major. Les caisses doivent être justes avant qu’ils partent de leur quartier. Les tambours à qui il est permis de travailler ne pourront jamais se dispenser de se trouver à la garde montante et à la retraite ce sont les heures de leur repos et de quitter l’ouvrage. L’école sera continuelle; aucun tambour n’y manquera sans la permission d’un officier-major.
1761. Code militaire, de Briquet, T. 2, 1761. Les tambours des régimens royaux continueront d’être à la livrée du Roi; & ceux de l’état-major & des gentilshommes , à la livrée des colonels. Il y aura un tambour-major , indépendamment des douze exiſtans dans chaque régiment , lequel ſera toujours attaché, & fera nombre dans la premiere compagnie.
1762. 10 décembre. Ordonnance du roi concernant l’Infanterie françoife. 8. XX. Création d’un Tambour-major. Il fera auffi créé dans chaque régiment, un Tambour-major, pour veiller à la difcipline prefcrite parmi les Tambours. 12. XXXVI. Fonctions du Tambour-major et par qui nommé. Le Tambour-major veillera fur la conduite & la difcipline prefcrite parmi les Tambours ; il aura rang de Sergent & jouira des mêmes droits & prérogatives que les autres Sergens ; il fera propofé par le Major, au Colonel, qui le nommera, & fera attaché à la compagnie Colonelle, fans faire nombre dans ladite compagnie.
1762. Etat militaire de la France, 11e édition, de Montrandre et de Roussel, Paris, 1769, p. 169. S. M. a accordé à ſon Régiment des Gardes une Muſique compoſée de 4 Baſſons, 4 Cors de Chaſſe, 4 Hautbois & 4 Clarinets. 1762. Histoire de l’infanterie française, tome 2, Gal Susane, 1876, p. 95. Il [rgt des gardes françaises] revint d’Allemagne en avril 1762, et se trouva les 22 et 24 août aux combats livrés près de Giessen et de Grumberg, dont le succès fut principalement dû à la manière intelligente dont le lieutenant Sarcus fit servir les pièces de bataillon de la brigade. […] Revenu à Paris, il fut pourvu, par ordonnance du mois de décembre, d’une musique, la première musique militaire qui ait été formée dans les troupes de France. Jusque-là, quelques corps de la Maison du Roi avaient seuls possédés des hautbois et des fifres. On s’était quelques fois servi de bandes de violons, requises pour les circonstances solennelles. 1762. Histoire de l’infanterie en France, tome 3, Lt-Col Belhomme, p. 259. Le 12 décembre, les 30 compagnies de fusiliers des gardes-françaises furent réduites à 126 hommes. Ce régiment, ainsi que celui des gardes suisses, eut une musique composée de 4 bassons, 4 hautbois, 4 clarinettes et 4 cors de chasse.
1763. 12 janvier. Ordonnance du roi concernant fon régiment d’Infanterie. 4. XI. Il fera auffi créé dans fon régiment un Tambour-major, dont le grade & les fonctions feront réglées fuivant les articles XX & XXXVI de l’ordonnance générale [de 1762].
1763. Dictionnaire militaire, T. 3. Tambour, eft un inftrument de guerre moins ancien que la trompette : on ne voit pas que les Romains s’en foient fervis à la guerre. La partie fur laquelle frappent les baguettes a toujours été une peau tendue, on fe fert depuis longtems de peaux de mouton. Ce qu’on appelle maintenant la caiffe, parce qu’elle eft de bois, a été fouvent de cuivre ou de laiton, comme le corps des tymbales d’aujourd’hui. Le tambour eft pour l’Infanterie, comme la trompette pour la Cavalerie. Mes Dragons & les Mousquetaires du Roi l’ont auffi, mais leur tambour eft plus petit que celui de l’Infanterie. Les batteries de tambour font différents, fuivant les diverfes rencontres. On dit : battre la diane, &c. Tambour, eft un homme deftiné à battre la caiffe, c’eft-à-dire l’inftrument militaire dont on fe fert dans les Mousquetaires, les Dragons et dans toute l’Infanterie, foit pour propofer quelque chofe à l’ennemi ; cette dernière batterie s’appelle chamade. Chaque régiment d’Infanterie à un Tambour-Major, & chaque compagnie a le fien particulier. Le Tambour-Major a la même autorité fur les autres Tambours qu’un Caporal fur fon efcouade. Il les inftruit des différentes manières de battre que font en France, la générale, l’affemblée, le dernier, le drapeau, aux champs; la marche, la diane, l’allarme, la chamade, l’appel, la fafcine ou breloque, pour avertir les Travailleurs de fe rendre au travail, le ban & la retraite. C’eft lui qui commande les Tambours pour les gardes, pour les détachemens, & pour toutes les autres fonctions où il eft nécessaire qu’il y ait des Tambours. Le Tambour-Major marche à leur tête quand ils battent tous ensemble au Corps, ou pour la garde des Places, & pendant les routes. Il doit tous les jours d’exercice ou de combat réel, être fort attentif au commandement du Major, afin de régler la batterie fur les mouvemens qu’il leur donne. Il a une paye particulière. Battre aux champs, ou battre le premier, c’eft avertir un Corps particulier d’Infanterie qu’il y a ordre de marcher ; mais fi cet ordre s’étend fur toute l’Infanterie d’une armée, cette batterie s’appelle la générale. Battre le fecond, ou battre l’affemblée : c’eft avertir les Soldats d’aller au drapeau. Battre le dernier ; c’eft pour aller à la levée du drapeau. Battre la marche : C’eft la batterie ordonnée, quand les troupes commencent à marcher. Dans un camp il y a une batterie particulière pour régler l’entrée & la sortie du camp, & déterminer le tems où les soldats doivent sortir de leurs tentes. Battre la charge ou battre la guerre : C’eft la batterie ordonnée pour aller à l’ennemi. Battre la retraite : C’eft la batterie ordonnée après le combat ; c’eft auffi celle qui eft ordonnée dans une garnison pour obliger les Soldats à fe retirer fur le foir dans leurs cafernes ou chambrées. Battre la fricaffées : C’eft battre en tumule & avec précipitation, pour appeller promptement les Soldats, lorfque quelque perfonne de qualité paffe inopinément devant le Corps de garde et qu’il faut faire la parade. On bat la diane au point du jour dans une garnifon; mais lorfqu’une armée fait un fiège, il n’y a que les troupes d’Infanterie qui ont monté la garde, & sur-tout celles de la tranchée, qui faffent battre la diane au lever de l’aurore : alors cette batterie eft fuivie des premieres décharges de canon que l’obfcurité avoit interrompues par l’impoffibilité de pointer les pièces à propos fur les travaux des affiégés. Quand un bataillon eft fous les armes, les Tambours font fur les ailes; & quand il défile, les uns font poftés à la tête, les autres dans les divifions et à la queue. Quand on a quelque chofe à réclamer, à propofer, foit quelque officier bleffé ou pris, foit un échange de Prifonniers, on s’écrit d’un Parti à l’autre, (ce qui ne doit jamais fe faire fans la permiffion du Général, qui doit être informé du contenu des dépêches, & entre les mains de qui on doit les remettre décachetées ;) cela fe fait par un Tambour ou un Trompette qui s’approche en rappellent, ou en fonnant des appels du premier pofte ennemi. Si on veut cacher fes forces ou fa dispofition, on bande les yeux au Tambour ou au Trompette, (qui font ordinairement gens intelligens), que l’on charge de ces commiffions, & en état de donner des lumieres. Souvent ils font envoyés à ce deffein : on les conduit au Général, fans les laffer parler à perfonne.
1764. Ordonnance pour régler l’exercice de l’infanterie du 20 mars 1764. 130. Des batteries des Tambours, Et des Signaux relatifs aux Evolutions. Pour fuppléer au défaut de la voix, lorfqu’elle ne pourra fe faire entendre fur l’étendue du front des bataillons, on fe fervira des batteries des Tambours pour annoncer chaque mouvement, & des fignaux ci-après défignés, par lefquels le Commandant fera entendre aux Troupes ceux qu’elles auront à faire. On obfervera cependant de ne jamais s’en fervir en préfence des ennemis, ces fortes de fignaux étant trop fujets à fe confondre dans le tumulte d’un combat, joint au bruit de la moufqueterie, du canon & de la caiffe des Tambours ennemis; il vaut donc bien mieux accoutumer les Troupes à manœuvrer à la voix de leur Commandant, fauf à faire paffer par des Officiers-majors les ordres d’un bataillon à l’autre. Batteries. Pour raffembler une troupe ou pour lui faire ferrer les rangs lorfqu’elle est raffemblée, on fera appeler les Tambours. Pour marcher en avant, on battra aux champs. 131. Le bataillon étant rompu, fe reformera dès que l’on battra aux drapeaux, & marchera devant lui en bataille fi l’on bat enfuite la charge ou aux champs, à moins que cette batterie n’eût été précédée de roulemens. Les bataillons entiers feront un quart de converfion, quand après un ou deux roulemens les Tambours battront aux champs. S’il y avoit plus d’un bataillon, & que l’on voulût leur faire faire ensemble le quart de converfion, on donnera cinq coups de baguette après les roulemens. Pour doubler toutes fortes de divifions quelconques, lorfqu’un régiment fera en colonne, on fera trois roulemens, & l’on en fera quatre pour les dédoubler. Le nombre de coups de baguette qui fuivront ces roulemens, indiquera fur quelle divifion on devra marcher; on en donnera un pour marcher de front par fection, deux pour marcher de front par peloton, trois par quart de rang, quatre par demi-rang, cinq par un bataillon, fix par deux bataillons, & sept par quatre bataillon. Le bataillon fera demi-tour à droite fi l’on bat la retraite, & marchera enfuite devant lui. On ceffera de marcher, toutes les fois que les Tambours ceffront de battre, lorfque les manoeuvres devront fe faire au fon de la caiffe. On formera la colonne d’attaque, quand après un coup de baguette, fuivi d’un roulement, on battra l’affemblée, & celle de retraite quand le coup de baguette fera fuivi de deux roulemens.
1766. Ordonnance du roi pour régler l’exercice de l’infanterie. 1er janvier 1766. 25. Titre V. Art. 2. De l’école des tambours. Le tambour-major sera chargé de l’instruction des tambours, & en sera responsable à l’aide-major de chaque bataillon ; le plus ancien tambour de chaque bataillon répondra de ceux de son bataillon, si les bataillons sont séparés. Cette instruction doit embrasser la tenue, la marche & la manière dont les tambours doivent battre toutes les batteries avec précision. On suivra la marche & les batteries réglées en 1754, & les commandans des provinces et places tiendront la main à ce qu’on ne s’en écarte en aucun point. On exercera les tambours, d’abord un à un, ensuite deux ensemble, & successivement un plus grand nombre. Lorsqu’ils seront parvenus au degré de perfection nécessaire, ils seront exercés deux fois par semaine pendant l’hiver, & pendant l’été il ne le feront que pendant les jours qu’on exercera leur bataillon entier. 27. Titre VI. Des batteries des tambours, & signaux relatifs aux évolutions. Pour suppléer au défaut de la voix, lorsqu’elle ne pourra se faire entendre sur l’étendue du front des bataillons, on se servira des batteries des tambours pour annoncer chaque mouvement. Pour rassembler une troupe, ou pour lui faire serrer les rangs lorsqu’elle sera rassemblée, on fera appeler. Pour marcher en avant, on battra aux champs. Tout mouvement qui n’aura pas été indiqué, sera annoncé par un roulement s’il doit de faire à droite, ou par deux s’il doit se faire à gauche. Si le bataillon doit se rompre par division, après un ou deux roulemens on donnera deux coups de baguettes, quatre si c’est par demi-bataillon, trois si c’est par peloton, après quoi les tambours battront aux champs : le bataillon étant rompu, se reformera dès qu’on battra aux drapeaux, & marchera devant lui en bataille. Il marchera le pas redoublé si l’on bat la charge. Les bataillons entiers feront un quart de conversion quand, après un ou deux roulemens suivis d’un coup de 28. baguette, les tambours battront aux champs : s’il y avoit plus d’un bataillon & qu’on voulût leur faire faire ensemble le quart de conversion, on ne donnera pas de coup de baguette après les roulemens. On fera la colonne d’attaque, quand après deux coups de baguette suivis d’un roulement, les tambours battront l’assemblée ; & celle de retraite, quand les deux coups de baguette seront suivis de deux roulemens. Si l’on bat la retraite, le bataillon fera demi-tour à droite et marchera devant lui. On battra la berloque pour envoyer le bataillon à la paille. Lorsque la commandant voudra faire manœuvrer la troupe par les batteries ci-dessus désignées, il fera, avec son arme, le signal aux tambours pour faire les roulemens & donner les coups de baguettes nécessaires pour indiquer la manœuvre que la troupe devra faire. On ne fera usage de ces batteries de tambours pour manœuvrer que le moins possible, & on y suppléera par les moyens suivans. Quand celui qui commandera aura un commandement, chaque aide-major, ou à son défaut chaque sous-aide-major le répétera à son bataillon le plus promptement possible, pour que le mouvement se fasse avec célérité, soit en bataille ou en colonne ; & dans ce dernier cas, les divisions exécuteront toujours les mouvemens de celles qui la précèderont. 32. Titre VII De l’assemblée des compagnies pour les exercices d’un bataillon ou d’un régiment, & de l’inspection qui doit en être faite. Article premier Des batteries que les tambours auront à battre quand un régiment devra prendre les armes. Lorsque toute l’infanterie d’une place ou d’un quartier devra prendre les armes pour s’exercer, tous les tambours battront la générale ; mais s’il n’y a qu’un régiment ou un bataillon qui doive prendre les armes, les tambours de ce régiment ou de ce bataillon rappelleront devant leur quartier. Art. 2 De l’Assemblée de chaque compagnie, & de l’inspection particulière qui doit en être faite. Une demi-heure avant le rappel, chaque caporal rassemblera les soldats de son escouade, pour examiner s’il ne manque rien aux différentes parties de l’habillement, de l’armement & de l’équipement, si elles sont bien en tout points, & faire remédier sur le champ à ce qui…
1766. 19 avril. Ordonnance du roi, pour établir deux soldats-charpentiers & quelques instrumens, dans chacun des bataillons de son infanterie françoise et étrangère. Du 19 avril 1766. Art. 3. A commencer du même jour 1er juin, il sera établi dans chaque bataillon des régimens de quatre, de trois, & de deux bataillons, deux clarinets & un fifre; & dans chaque régiment d’un bataillon, quatre clarintes & un fifre, lesquels ne feront pas nombre dans aucune compagnie, & seront attachés à la suite de l’état-major de chaque bataillon. Art. 4. Lesdists clarinets et fifre, jouiront chacun, par jour, de dix sous huit deniers, lesquels leur seront payés comme la solde, on leur déduira le linge & la chaussure ; ils porteront l’habit uniforme du régiment, avec une marque distinctive, telle qu’elle sera fixée dans le règlement général de l’habillement & de l’équipement des troupes ; & les quatre deniers pour livre de leur solde, seront retenus sur les appointemens du colonel. Art. 5. La masse d’un sou par jour pour leur habillement, commencera aussi à avoir lieu du 1er du mois de juin. 144. Titre XVIII. Des revues d’honneurs & des cas de parade. Article premier. De la formation en bataille. Toutes les fois qu’un régiment devra passer une revue d’honneur, il sera formé en parade, en bataille sur trois rangs ouverts à quatre pas de distance, sans qu’il soit rien changé d’ailleurs à la formation ordinaire. Tous les capitaines, les lieutenans, les sous-lieutenans & les porte-drapeaux se placeront sur un même rang à quatre pas en avant du premier rang des soldats ; le capitaine, au centre de la compagnie ; le lieutenant, au centre de la section ; le sous-lieutenant, au centre de la seconde section, & les porte-drapeaux vis-à-vis de leur file ; les sergens placés derrière les officiers, au deuxième rang, des remplaceront au premier ; les sergens de la garde des drapeaux, à leur place dans la file des drapeaux, aux premier & 153. troisième rang ; les fourriers et les autres sergens resteront en serre-file & aux places qui leur sont indiquées dans l’ordre de bataille. Les tambours de chaque bataillon se placeront sur deux rangs à la droite de leur bataillon, & s’y aligneront avec les deux premiers rangs de soldats; le tambour-major se mettra à la tête de ceux du premier bataillon à un pas en avant du premier rang. Quant aux officiers supérieurs & à ceux de l’état-major, le colonel & le lieutenant-colonel occuperont leur place ordinaire à la tête du régiment, mais ils se porteront à deux pas en avant du rang des officiers ; le major se placera à la droite du premier bataillon à un pas en avant des officiers; l’aide-major se placera à la droite, & le sous-aide-major à la gauche, tous deux sur l’alignement du premier rang des soldats. Art. 2. De la manière de passer en bataille les revues d’honneurs. Aussitôt que la personne, devant laquelle le régiment devra passer en revue, paroîtra, les officiers seront reposés sur leurs armes, les fourriers, les sergens & les soldats les porteront, & les tambours se tiendront prêts à battre. Lorsqu’ensuite elle se sera approchée, & qu’elle se présentera pour parcourir le front du régiment, si les officiers doivent saluer, les tambours battront, les soldats présenteront les armes, les officiers & les 154. portes-drapeaux salueront par compagnie à mesure que ladite personne passera devant eux. Art. 3. De la manière de défiler dans les revues d’honneurs. Après que ladite personne aura parcouru le front & les derniers rangs du régiment, si elle juge à propos de le voir défiler, on fera les commendemens nécessaires pour porter les armes, serrer les rangs & se rompre par la droite par peloton ou par division, selon le nombre de bataillons que l’on aura à faire défiler; si le régiment devoit marcher en avant de la droite, la compagnie des grenadiers ou la division de la droite ne bougera pas, tandis que toutes les autres divisions feront leur quart de conversion. Ce mouvement fini, le capitaine de chaque compagnie de grenadiers & de fusiliers s’avancera à quatre pas en avant du centre de son premier rang, le lieutenant & sous-lieutenant à deux pas, savoir; le lieutenant en avant de la seconde file de la première section, & le sous-lieutenant en avant de la deuxième file de la gauche de la seconde section. Le premier sergent de grenadiers se placera en même temps à la droite du premier rang ; le second sergent à la gauche, & le fourrier en serre-file ; le premier sergent de fusiliers restera à la droite du troisième rang ; le troisième sergent se placera à la droite du premier rang; le second sergent à la gauche du troisième rang ; le quatrième sergent à la gauche du premier rang, & le fourrier en serre-file ; & les sergens de la garde des drapeaux, le premier à la droite du deuxième rang du même peloton, & le second à la gauche du second rang. Les porte-drapeaux se placeront sur l’alignement des officiers subalternes, chacun au centre de la compagnie à laquelle ils seront attachés. Le tambour-major & les tambours du premier bataillon, se placeront à quatre pas en avant du capitaine de grenadiers ; les tambours des autres bataillons seront placés de même à la tête de leur bataillon. Le colonel se placera à la tête du premier peloton ou de la première division du premier bataillon, à quatre pas en avant du capitaine ou des capitaines ; le lieutenant-colonel de même à quatre pas en avant du capitaine ou des capitaines du premier peloton ou de la première division de son bataillon ; le major se mettre à la tête de la première compagnie de grenadiers, à quatre pas en avant du tambour-major ; l’aide-major du premier bataillon à la tête du premier peloton ou de la première division de ce bataillon, à la gauche du colonel à un pas en avant des tambours de leur bataillon, à la gauche du colonel à un pas en arrière; ceux des autres bataillons, à quatre pas en avant des tambours de leur bataillon ; les sous-aides-majors se tiendront sur les ailes de leur bataillon pour le faire défiler dans le plus grand ordre ; & lesdits sous-aides-majors défileront à deux pas en arrière du fourrier, ou des fourriers de serre-file du dernier peloton ou de la dernière division de leur bataillon, & celui du 156. dernier bataillon de la colonne du régiment défilera à la queue de tout. Dans un régiment d’un bataillon, le lieutenant colonel se placera à la queue. Dès que les premières dispositions auront été faites, le major commandera, marche à la première compagnie de grenadiers. A ce commandement, le premier rang de cette compagnie se mettra en mouvement avec les deux officiers subalternes, le capitaine, les tambours & le major, pour marcher en avant le pas ordinaire ; le second rang de ces grenadiers se mettra aussi en mouvement, au moment que le premier rang fera le cinquième pas ; & le troisième rang, au cinquième pas que fera le second rang. Aussitôt que ce troisième rang se sera éloigné de quatre pas du colonel, cet officier supérieur commandera marche, au premier peloton ou à la première division, qui fera la même manœuvre que la compagnie de grenadiers, ce qui sera répété par toutes les divisions du régiment, au commandement du plus ancien officier. Le régiment marchera dans cet ordre avec la plus grande précision, observant que les files des ailes soient alignées sur le côté où se fera la personne devant laquelle on devra défiler. En approchant de la personne que l’on devra saluer, on se conformera à ce qui a été prescrit à l’égard du salut, au titre de l’école de l’officier. Après que le régiment aura défilé, on le remettra en bataille pour l’exercer ou le renvoyer, si la personne à qui on a rendu les honneurs le commande. 158. Titre XX. De la promenade militaire. Article premier. De l’objet & de l’ordre dans lequel les régimens doivent être formés pour exécuter cette promenade. […] Les tambours de chaque bataillon, à la tête de leur bataillon, à l’exception de deux qui marcheront à la queue du régiment. […] Si le lieutenant-colonel s’aperçoit pendant la marche que la tête du régiment aille trop vite pour que la queue puisse suivre, il fera appeler par les deux tambours restés à la queue du régiment ; & s’il y a plusieurs bataillons, ce signal sera répétés de bataillon en bataillon jusqu’à la tête du régiment, qui fera halte, & ne se remettra ensuite en mouvement qu’après que la queue ayant rejoint, le lieutenant-colonel aura fait battre aux champs, & que ce signal étant répété de bataillon en bataillon sera parvenu à la tête du régiment ; la tête observera de ralentir alors son pas jusqu’à ce que toutes les divisions se soient remises en mouvement. Si le colonel juge à propos, pendant la marche, de faire doubler le premier bataillon par peloton, par division ou par demi-bataillon, il fera avertir le lieutenant-colonel & l’officier commandant de chaque bataillon s’ils doivent ou s’ils ne doivent pas faire le même mouvement, mais il fera bon qu’il le leur fasse faire quelquefois, afin d’apprendre le régiment à se reformer plus promptement en présence des ennemis. […]
1766. 1er juin. Après les partitions des sonneries de cavalerie, l’ordonnance publie une Marche pour les timbales. Il est précisé que : « La Charge pour les timballes, n’est autre chose qu’un très grand bruit, formé par des roulements vifs, qui partent de la timballe droite, à la gauche, et de la gauche à la droite, avec quelques coups déttachés, comme ce bruit, fait précisément la basse fondamentale des trompettes, il suffit que le timbalier ayt de l’oreille pour remplir cet objet. Azhémar, Notice sur les instruments de musique militaire (timbales), le Spectateur militaire ; juin 1859. Il précise qu’une ordonnance de 1767 réglementait leur usage dans les corps et qu’une autre de 1776 les supprima et que certains corps en conservèrent quelques temps puis elles disparurent entièrement. 1766. 1er juin. Ordonnance du roi pour régler l’exercice de la cavalerie du 1er juin 1766. 16. Titre V. Des sonneries pour servir de signe à la cavalerie. Lorsque toute la Cavalerie & toutes les Troupes d’une garnifon, d’un quartier ou d’un camp devront monter à cheval & prendre les armes, tous les Trompettes fonneront le boute-felle, auquel fignal on fellera, & le Cavalier tiendra fon équipage prêt à charger. S’il n’y a qu’une partie de la Cavalerie d’une garnifon, d’un quartier ou d’un camp qui doive monter à cheval, ou prendre les armes à pied, on fonnera les appels au lieu du boute-felle. Lorfqu’on fonnera le boute-charge, on bridera les chevaux, fi l’on doit partir d’un camp, on détendra les tentes & on les chargera. Lorfqu’on fonnera à cheval, toutes les compagnies fe raffembleront pour fe former enfemble en bataille, foit à la tête du camp, foit au quartier d’affemblée de chaque réglement en garnifon ou en quartier. Lorfqu’on fonnera enfuite la marche, on fe mettra en mouvement. En cas d’alerte ou de furprife, où il fera néceffaire de monter à cheval avec la plus grande célérité pour fe mettre promptement en état de défenfe, on fonnera aux armes au lieu du boute-felle. 17. Toutes les différentes fonneries étant réglées & jointes à la préfente Ordonnance, les Commandans des provinces & des places tiendront la main à ce qu’on ne s’en écarte en aucun point. Titre XI. De l’inspection à cheval. [position des trompettes et des timbales] 76. Titre XIV. Des signaux. Lorsque le nombre d’efcadrons ou de troupes, fera trop considérable pour que la voix puiffe fe faire 77. entendre à tous, foit en bataille ou en colonne, on emploiera les fignaux ci-après, & on aura foin d’exercer la Cavalerie à en faire ufage, afin qu’elle connaiffe les mouvemens qu’ils indiquent. Un appel fera deftiné à prévenir qu’on va faire quelque mouvement, & à ce fignal, chaque Commandant d’efcadron dira: prenez garde à vous. Lorfqu’il fera fuivi immédiatement par la marchen on marchera en vant, le Commanddant difant marche. Lorfqu’après le premier appel, on fonnera deux tons bas, cela indiquera que le mouvement devra fe faire par division, & le Commandant dira par divifion; fi on ne fonne qu’un ton bas, le mouvement devra fe faire par compagnie, & le Commandant dira par compagnie; fi on ne fonne point de tons bas, le mouvement devra fe faire par efcadron. Les demi-appels indiqueront enfuite l’efpèce du mouvement. Un demi-appel fignifiera un quart de converfion à droite. Deux demi-appels un quart de converfion à gauche. Trois demi-appels, une demi-converfion à gauche. Alors le Commandant dira: à droite ou à gauche, demi-tour à droite ou demi-tour à gauche, & il ne dira marche, que lorfqu’enfuite on fonnera la marche, & alors on fe mettra en mouvement pour exécuter enfemble la manœuvre indiquée. Le régiment étant en colonne, on le remettra en 78. bataille par les mouvemens contraires; mais lorfqu’on voudra le mettre en bataille en avant, après avoir fonné un appel, les Trompettes fonneront le ralliement & enfuite la marche, auquel fignal le régiment fe formera en bataille en avant. Lorfqu’on fonnera la charge, les Cavaliers mettront leurs chevaux au galop, le fabre haut. Lorfqu’après un appel, on fonnera la retraite & enfuite la marche, la première compagnie de chaque efcadron fe portera en avant, & la feconde fe retirera, ainfi qu’il eft prefcrit à la dix-huitième manœuvre. Lorfqu’on voudra faire difperfer les Cavaliers en fourrageurs, on fera fonner le boute-charge ; lorfqu’enfuite on fonnera le ralliement, ils fe rallieront à leur étendard. Quand les troupes de le queue d’une colonne ne pourront pas en fuivre la tête, ou qu’elles feront obligées de s’arrêter, elles feront fonner un appel, qui fera répété d’efcadron en efcadron jufqu’à la tête qui fera halte. Dès que la colonne aura rejoint, ou qu’elle n’aura plus de raifon de s’arrêter, elle fera fonner un couplet de la marche, qui fera répété par un Trompette de la tête de chaque efcadron, après quoi la tête de la colonne fe remettra en marche; il fera cependant détaché un Officier-major, pour avertir celui qui commandera la colonne du fujet pour lequel on fe fera arrêté. Lorfque le Commandant fupérieur d’un camp ou d’un cantonnement jugera néceffaire d’employer des fignaux de canon ou autres, il fera donner par écrit aux Commandans de chaque efcadron les mouvemens qu’ils auront à faire, afin qu’il n’y ait aucune méprife à cet égard. 79. On ne fera ufage des fignaux quele moins poffible; & pour y suppléer, après que le Commandant aura fait un commandement, il fera répété par le Commandant de chaque efcadron le plus promptement poffible, soit en bataille ou en colonne; & dans ce dernier cas, les divifions exécuteront toujours les mêmes mouvemens de celles qui les précéderont. L’intention de Sa Majesté eft, qu’on commence par expliquer fort clairement toutes les manœuvres aux Cavaliers; qu’on les leur faffe d’abord exécuter au pas & lentement, jufqu’à ce qu’ils les conçoivent bien; qu’enfuite on les leur faffe exécuter au trot & plus légèrement, à mefure que la troupe fera plus inftruite; & qu’enfin on augemente cette légèreté, jufqu’à ce que toutes les manœuvres s’exécutent avec les plus grande célérité. 138. Titre XX. Des Revues d’honneur, Revues d’inspection & de Commiffaire des guerres. Signaux de trompette pour la cavalerie, 1er juin 1766. Boutte Selle (10 couplets) Boutte Charge (3 couplets) à Cheval (5 couplets) La Marche (5 couplets) La Charge (5 couplets) La Raliement (3 couplets) La Retraite (9 couplets) Aux Armes Appel Demy Appel Ton bas Touttes les Nottes, au dessus desquelles il y a de petits traits Perpendiculaires, doivent être déttachées par les Coups de Langue. La Marche pour les Timballes (3 couplets) On pourra varier le second et le troisième couplet de la marche pour en faire une espèce de quatrième et cinquième couplet après quoi on recommencera par le premier. La Charge pour les Timballes, n’est autre chose qu’un très grand bruit formé par des roullemens vifs, qui partent de la Timballe droitte, à la gauche, et de la gauche à la droitte, avec quelsques coups déttachés, comme ce bruit, fait précisément la basse fondamentale des Trompettes, il suffit que le Timballier ayt de l’oreille pour remplir cet objet.
1767. Ordonnance du 24 avril 1767 fixe la dimension de la caisse avec un fût en cuivre de 33 cm de haut et 35 cm de diamètre, poids environ 3,5 kg.
1767. Manuscrit Chomel. Marche tactique de la deuxième compagnie des mousquetaires du Roy dédiée à Monsieur le Comte de Montboissier, capitaine lieutenant de la deuxième compagnie des mousquetaires du Roy, Lieutenant-général des armées de Sa Majesté, gouverneur de Bellegarde en Roussillon. Composée par le Chevalier de Lirou mousquetaire à la même compagnie en 1756 [?]. Note du Chevalier de Lirou Cette marche tactique est calquée sur l’ordonnance des marches donnée à toute l’infanterie de France en 1754 et s’accorde parfaitement avec la batterie indiquée par les tambours par cette ordonnance. Elle est composée sur la mesure du pas cadencé et peut servir en même temps au pas emboîté, au pas de route et au pas redoublé en accélérant plus ou moins le mouvement. Elle contient trente mesures ce qui fait en tout avec les deux reprises cent vingt pas ou soixante toises, mesure ordinaire du carré des manœuvres d’un bataillon. Elle commence en levant, ce qui donne un demi temps pour lever le pied gauche, chose indispensable pour être certain de le poser toujours avec précision sur le premier temps de la mesure. Chevalier de Lirou Il est à remarquer que la batterie des tambours selon l’ordonnance de 1754 notée par le Chevalier de Lirou est à très peu de chose près semblable à la batterie de nos jours dite “aux champs” ! Une partition de cette marche datant de l’époque et comportant l’instrumentation militaire du temps à été remisse au Musée de l’Armée par M. Chomel, chef de musique au 31e régiment d’infanterie. C’est certainement la partition de musique militaire imprimée la plus ancienne que l’on connaisse.
1768. Dictionnaire militiare portatif, T. 1, p. BATTERIE au fon de la caiffe. Il y a le premier, le fecond, la générale, l’affemblée, l’appel, le rappel, &c. BATTERIES pour faire les évolutions au fon de la caiffe. Le fon de la caiffe ou du tambour, fe fait entendre de bien plus loin que la voix ; il oblige le Soldat à bien plus d’attention. Au furplus, les avertiffemens que le Major fait à voix ordinaire, font quelquefois pris par les Soldats des ailes pour des commandemens, à caufe de l’éloignement, du vent contraire, & du rapport des termes entendus confufément. Il eft très-utile d’accoutumer les troupes à faire toutes les manœuvres au fon de la caiffe, en fuivant les batteries affectées à chaque manœuvre. Toutes les marches des régimens d’Infanterie ont un prélude, c’eft-à-dire des roulemens préparatoires. Ils doivent être faits par un seul tambour : les autres ne battent avec lui que lorfqu’il donne les coups de baguette de la marche ; ce n’eft qu’alors que la troupe doit partir. Il faut pofer pour principe que le mouvement doit être fait en tournant fur la droite ; que deux roulemens courts de défignent fur la gauche. Si les tambours battent enfuite aux champs, le bataillon entier fait un quart de converfion, fuivant les roulemens qui ont précédé. Lorfqu’avant de battre la marche, les tambours donnent huit coups de baguette, le bataillon fe rompt par demi-rang : s’ils en donnent quatre, il fe rompt par quart de rang. Il fe rompt par demi-quart de rang, lorfqu’ils en donnent deux ; par compagnie, lorfqu’ils n’en donnent qu’un, & toujours en tournant sur l’aile que les roulemens désignent. Les coups doivent être battus diftinctement par cinq ou six tambours, que le Major prend avec lui pour ces batteries. S’ils battent aux champs fans avoir fait auparavant aucun roulemen, le bataillon marche en avant. S’ils donnent deux coups de rappel, les rangs fe ferrent ; le premeir refte ferme. En pareil cas, chaque divifion fait la même chofe en colonne. Pour les demi-tours à droite, les tambours battent la retraite, en retranchant les roulemens, s’il y en a qui la précèdent. Ils donnent ce qu’ils appellent un coup double, diftinctement battu pour les à droite, & deux pour les à gauche. Après les deux coups de rappel, les coups doublés, & la retraite, ils doivent donner un coup de baguette, fervant de signal à la troupe pour partir. Quelques mouvements qu’un bataillon doive faire fuivant les batteries, il faut qu’elles foient annoncées par un coup de baguette; afin d’y rendre le Soldat attentif. Lorfque le bataillon eft rompu par des divifions trop peu étendues; pour dans le terrien qu’elles occupoient, chacun puiffe donner à fes rangs la distance prefcrite, le tambour des Grenadiers bat feul aux champs. Si l’on doit marcher en avant, ceux de la premiere divifion ne battent point, que les rangs entre lefquels ils doivent petre placés, n’aient leur diftance ; en ce cas, le premier rang de chaque divifion ne doit fe mettre en marche qu’avec le dernier de celle qui la précède, en obfervant de fe rapprocher infenfiblement à la diftance ordinaire. Les tambours des divifion où il doit y en avoir, en ufenbt comme ceux de la premire. Pour accoutumer les troupes à cette attention, le Major doit avoir celle de ne faire battre les tambours qu’il a avec foi, que dans les occafions où le premier rang de chaque divifion de la colonne peut marcher fans inconvénient, dès qu’on bat aux champs. Par-là le filence de ces tambours devient un fignal à chacune pour ne partir que comme on a dit. BATTRE la caiffe : c’eft battre du tambour. Battre la diane ; c’eft une certaine maniere de battre la caiffe au point du jour, pour réveiller, ou les Equipages fur un vaiffeau ou les Oldats, dans une garnifon ou dans un camp, &c. Battre la marche : c’eft pour donner le signal de la marche. Battre aux champs : c’eft pour avertir qu’on doit marcher & c’eft ce qu’on nomme le premier. Battre le dernier, ou l’affemblée : c’eft pour que les Soldats s’affemblent, & fe mettent fous les armes. Battre la charge, ou la guerre : c’eft pour avertir les Soldats de tirer contre l’ennemi, ou d’aller contre lui avec l’arme blanche. Battre la retraite : c’eft avertir les Soldats dans une Garnifon de fe retirer dans leurs cafernes, ou chez leurs hôtes. Battre la retraite dans une armée qui eft aux mains avec l’ennemi, c’eft l’avertir de fe battre en retraite. Battre la fricaffée : C’eft avertir qu’on lève ou qu’on pofe le drapeau ; ou c’eft pour faire avancer un bataillon dans une bataille rangée, ou l’en retirer. Battre un ban ; C’eft quand on veut publier quelqu’ordre nouveau, ou recevoir quelque Officier, ou chätier un Soldat.
1769. 1er mai. Instruction pour les troupes légères. Introduction du pas de course de 1 pied et demi, à la vitesse de 240 par minute. 19. Titre 7. Des Batteries de Tambour pour affembler une Légion. LORSQUE toute une Légion & toutes les Troupes d’une garnifon, d’un quartier ou d’un camp, devront prendre les armes & monter à cheval, tous les Tambours battront la générale, auquel fignal l’Infanterie prendra les armes, & les Dragons felleront & tiendront leur équipage prêt à charger; mais f’il n’y a qu’une partie de ces Troupes qui doive prendre les armes ou monter à cheval, les Tambours rappelleront ; à ce signal, les Dragons brideront leurs chevaux, & fi l’on doit partir, ils les chargeront. Lorsqu’on battra l’affemblée ou à cheval, toutes les compagnies fe raffembleront sur le lieu qui aura été indiqué pour fe former enfemble en bataille. Lorsqu’on battra ensuite la marche, on se mettra en mouvement. En cas d’alerte ou de furprife, où il fera nécessaire de prendre les armes & de monter à cheval avec la plus grande célérité, pour se mettre promptement en état de défense, on battra aux armes au lieu de la générale.
1769. Enveloppe 1767-1769
Zimmerman 1769
Partition
Coups de baguette doubles, roulement, coup de baguette.
Zimmerman, voir Kastner, Manuel… p. 119.
1770, vers. Dictionnaire de la conversation, tome 12, p. 685.
Marche (musique).
On appelle ainsi toute pièce de musique destinées à être exécutée par des instruments, pour marquer le mètre et la cadence des tambours pendant la marche d’une troupe militaire, d’un cortège, d’une procession, et en général de toute réunion quelconque d’individus. Elle règle le pas, diminue la fatigue, excite divers sentiments, imprime au mouvement des masses un certain caractère de solennité. De là les différentes dénominations qui servent à qualifier chaque espèce de marche. Ainsi il y a des marches religieuses, militaires, funèbres, triomphales, etc. Le maréchal de Saxe en parle en détail dans ses Rêveries. Elles pour l’ordinaire à deux reprises avec un alternatif ou trio ; quelquefois elles se composent d’un seul morceau qui se joue de suite, mais dans ce cas elles doivent être d’une bonne étendue, et rappeler plusieurs fois le motif principal.
Il y a deux sortes de marches militaires, la marche proprement dite, à quatre temps, et le pas redoublé, à deux temps. Celui-ci est plus animé, et convient mieux à l’allure des troupes: il est aussi beaucoup plus usité que la marche dont le mouvement grave et modéré imprime à la musique quelque chose de trop cérémonieux, de trop solennel. La marche militaire à quatre temps s’emploie à peine encore, et fort rarement, aux revues, à la parade, ou dans quelque autre circonstance analogue. En composition musicale, marche est synonyme de progression et l’on dit indifféremment marche mélodique, marche harmonique, ou progression mélodique, progression harmonique.
Charles Bechem 1770. Turpin Crissé. Commentaire sur les institutions militaire de Végèce, pp. 356-358.
On n’a donc imaginé de donner cette musique agréable aux régimens que pour amuser le Soldat, & plus encore les Spectateurs à une revue & dans les différens exercices. Cette musique est purement de parade; ce sont des bouches inutiles, très-cheres à entretenir ; il y en a déja affez dans une armée, fans en augmenter le nombre; enfin c’est une dépense superflue que l’on peut appliquer à des choses plus essentielles.
II y a feize Musiciens attachés au régiment des Gardes-Françaifes , indépendamment des Tambours & des Fifres par compagnie : ces Tambours & ces Fifres sont nombre dans chaque compagnie ; mais ces Musiciens ne sont point Soldats ; & s’ils le sont, ce sont des hommes de moins pour combattre: ils sont attachés à l’Etat-Major, & ne dépendent que de lui: ils ont chacun 4 livres 3 sols 4 deniers par jour , ce qui fait pour chacun 1500 livres par an, & pour les seize 24000 liv. Il n’est pas douteux que, le jour d’une bataille, le régiment des Gardes ne compte faire aucun usage de ces seize Musiciens, & qu’il les renverra sur les derrieres; que même ils souffriront de bonne grace ce renvoi , parce qu’il est important pour eux de conserver leurs membres pour gagner de quoi vivre.
Malgré leur inutilité à la guerre & la cherté dont ils sont, je ne les désapprouve point dans un régiment destiné à la garde du Souverain. Ce régiment dont il refte toujours deux bataillons en tems de guerre auprès du Roi, doit avoir une musique particuliere , outre celle militaire; mais je ne doute point que les quatre bataillons qui marcheront à la guerre, laisseront les feize Musiciens aux deux qui resteront pour la garde du Roi : cette musique est plus convenable dans la Cour de Verfailles que fur un champ de bataille.
Si j’approuve une musique pour ce régiment, je la désapprouve pour les autres qui marchent tous entiers à l’armée. Je le répete : c’est une dépense inutile, qui ne donne pas plus de courage au Soldat ; qui , dans les garnisons , distrait souvent l’Officier de ses devoirs ; qui est plus propre à amollir le courage qu’à l’exciter , & qu’à la guerre il ne faut que des sons bruyants & éclatans. Il vaut bien mieux avoir de bons Soldats, bien armés, bien habillés , bien équipés de tout point , & bien nourris , qu’une musique qui n’est bonne qu’à faire paroître les graces d’un jeune Officier ou d’un jeune Colonel qui déploie bien ses jambes & ses bras , & danse un menuet beaucoup mieux souvent qu’il ne commande son régiment. Le Souverain n’a des troupes fur pied que pour faire respecter sa puissance: tout ce qui ne mene pas à ce but, tout ce qui n’eft que de pure parade doit être proscrit.
On me croira peut-être de l’antipathie pour la musique, sur ce que je propose de réformer celle des régimens d’infanterie : on se trompera ; je l’aime beaucoup , & même avec passion; mais je n’aime pas les choses inutiles. II y a tems pour tout ; & lorsqu’on est à la guerre, il faut savoir se passer d’une musique , qui , dans un bal & à la garde montante , est très agréable; mais qui, au milieu des coups de fusils & de canons, ne peut-être que très-discordante, & n’avoir que celle qui est propre au moment , & qui , quoique bruyante , & peut-être aigre, sera plus d’effet que la plus belle musique de Pergolese & de Jomelli. 1771. Du 19 juin. Ordonnance du roi concernant l'Infanterie françoife, Allemande, Irlandoise, Italienne & Corse.
Article premier.
2. A commencer du 16 du mois de Juillet prochain; chaque compagnie de Fufiliers fera commandée par un Capitaine, un Lieutenant, un Sous-lieutenant; & compofée d'un Fourrier, trois Sergens, fix Caporaux, fix Appointés, quarante-deux Fufiliers, deux Tambours; Fifres ou Clarinets; de manière que quatre compagnies foient compofées d'un Tambour & d'un Clarinet ou Fifre; & les quatre autres de deux tambours, fans Clarinets ni Fifres.
4. Les appointements & la folde feront payés aux Officiers, bas Officiers & Soldats des compagnies de Fufiliers, fur le pied qui eft réglé par les Ordonnances de Sa Majefté;
le Clarinet ou Fifre, continuera auffi de jouir de la folde de Fix Fous Fix deniers par jour, qui lui a été accordée par l'Ordonnance du 19 avril 1766.
6. Au moyen du Fifre ou Clarinet qui eft établi dans quatre des compagnies de Fufiliers, ceux qui ont été créés par l'Ordonnance du 19 avril 1766, & placés à la fuite de l'Etat-major, feront fupprimés, ainfi que les deux Soldats-charpentiers établis par la même Ordonnance dans chaque bataillon d'Infanterie françoife & étrangère. 1775. Instruction que le Roi a fait expédier pour régler provisoirement l’exercice de ses troupes d’infanterie, du 30 mai 1775 [Metz, 1775]
Titre III. Art. 5. De l’école des Tambours
Le Tambour-major sera chargé de l’instruction des Tambours, & en sera responsable à l’Aide-major chargé de l’Ecole d’instruction, & à l’Aide-major de chaque bataillon. Le plus ancien Tambour de chaque bataillon répondra de ceux de son bataillon, si les bataillons sont séparés.
Cette instruction doit embrasser la tenue, la marche & la manière dont les Tambours doivent battre toutes les batteries avec précision.
On suivra la marche des batteries réglées en 1754 pour l’Infanterie Françoise, & les règlements particuliers envoyés aux Régimens étrangers.
L’usage des batteries est prohibé dans les Ecoles d’instruction et dans les manœuvres : on ne s’en servira même dans la marche en bataille, que lorsque cela sera expressément ordonné. 1776. Ordonnance du roi pour régler l’exercice des ses troupes d’infanterie, du 1er juin 1776.
P. 46. Titre 3.
Art. 7. De l’école des tambours.
Le tambour-major sera chargé de l’instruction des tambours, & en sera responsable au commandant du corps & à l’officer supérieur commandant chaque bataillon.
Le plus ancien de chaque bataillon, répondra à ceux de son bataillon, si les bataillons sont séparés.
Cette instruction doit embrasser la tenue, la marche & la manière dont les tambours doivent battre toutes les batteries réglées en 1754 pour l’infanterie françoise, & les règlemens particuliers envoyés aux régimens étrangers.
L’usage des batteries est prohibé dans les écoles d’instruction & dans les manœuvres, on ne s’en servira même dans la marche en bataille que pour battre la charge, & lorsque cela expressément ordonné.
347. Titre XIII. Art. 18.
Si une colonne, pour quelque caufe que ce foit, eft obligée de fe déranger de la direction dans laquelle elle doit marcher, le Commandant de cette colonne fera abaiffer fon drapeau, ou tous les drapeaux de la colonne, pour avertir la colonne la plus voifine de la fienne, qu’elle ne doit pas fe conformer à fon mouvement.
Le drapeaux ou les drapeaux ne fe relèveront que lorfque la tête de la colonne fera rentrée à fa distance & dans la direction générale du mouvement. 1779. Du Potier (archives Sabretache). Il précise que presque tous les régiments entretenaient à leurs frais une musique composée de hautbois, clarinettes, cors, … bien qu’aucune ordonnance ne les y autorise. 1779. Turpin, Commentaires sur Végèce, t. 2, pp. 355-356.
S'il n'y a que le tambour & la trompette qui puissent servir pour annoncer aux troupes les différentes manœuvres, la musique admise dans les régimens d'infanterie, par une Ordonnance du 19 Avril 1766, composée de cors, de clarinettes & de bassons, ne peut avoir d'autre objet que celui d'inspirer de la gaieté au Soldat : or il sera gai & content lorsqu'il se portera bien ; lorsqu'il aura une bonne & solide nourriture ; lorsqu'on ne le punira pas par caprice ni par humeur, & qu'on aura pour lui les égards que son état de Soldat exige : alors la musique fera superflue, & ne sera plus qu'une affaire de luxe qu'il faut supprimer, d'autant qu'on ne peur pas compter fur cette musique le jour d'une bataille & je fuis même persuadé qu'elle joueroit très-mal, & que tous les instrumens seroient discords : d'ailleurs, elle est trop douce pour pouvoir être entendue au milieu de la moufqueterie & du canon. Comme, dans cette circonstance, elle est absolument inutile, il est prudent de la renvoyer sur les derrières avec les équipages : il est même très-possible qu'elle n'en attende pas l’ordre, parce que, dans le vrai, leur métier est de jouer des instrumens, & non de se battre ; ce sont alors les tambours, les fifres, les timbales & les trompettes qui doivent être la feule & unique musique : c'est la feule qui puisse se faire entendre ; & elle est absolument nécessaire dans le moment d'une action. Dans cette circonstance, il faut des instrumens bruyans qui se fassent entendre, malgré le bruit du canon & de la moufqueterie. 1780. Restif de la Bretonne, Les Contemporaines, 17e volume, 1784, p. 182.
Ce qui eft-venu de la flûte, retournera au tambour. 1781. Mondésir, Manuel, 1781, p. 233
Marche de nuit
Chaque régiment a une marche de nuit particulière pour réunir les soldats égarés de la…
chaque corps pour éviter l’incertitude du soldat, qui peut ignorer sir la batterie qu’il entend est de son régiment. 1783. 1er mai. Ordonnance créant une école de tambours aux Invalides, Archives duc de Guise.
Courrier de l’époque avec échange de correspondance avec le ministre.
Melin, Nicolas, Pourquoi l’enseignement de la percussion et de la batterie prédomine par rapport à celui du tambour ? Mémoire, 2011, p. 12.
1783. Bardin (Musiciens, Musique) : dans Turpin (1783, O, t. II, p. 9) que la plupart des régiments supprimaient la moitié des tambours pour avoir des instruments. 1786. 1er octobre. Le Règlement concernant l’habillement et l’équipement des troupes du 1er octobre 1786 indique que le fût de la caisse est en cuivre, sa hauteur de 325 mm et son diamètre de 379 mm ; les cercles mesurent 41 mm de hauteur. 1788. Ordonnance du roi, portant règlement sur la constitution de l’infanterie, & spécialement sur la formation & la solde de l’infanterie françoise. Du 17 mars 1788.
4. Infanterie françoise.
Etat-major
8 musiciens dont 1 chef.
16. Art. 35. Les tambours de chaque bataillon formeront une escouade commandée par un des Appointés-tambour, fous l’autorité du Caporal, & du Tambour-major; ce dernier aura le rang de Sergent-major, et commandera en cette qualité, tant aux tambours qu’aux Musiciens.
Le Caporal-tambour créé par la présente Ordonnance, commandera tous les Tambours, fous l’autorité du tambour-major & le suppléera au befoin dans fes fonctions. Ce Caporal fera d’ailleurs dans le rang avec les Tambours, & battra de la caiffe, excepté dans le cas où il remplacera le Tambour-major.
La réunion des Tambours en efcouades, & l’autorité du Tambour-major fur eux, n’empêcheront point qu’ils ne reftent en même temps foumis à celle des Officiers, bas Officiers & Caporaux des compagnies dont ils feront partie.
Le chef Musicien établi par la présente Ordonnance, aura le rang de Caporal & l’autorité fur les autres Musiciens, fous le commandement du Tambour-major.
24. Tableau des appointemens & de la solde de l’infanterie françoise.
1788. 17 mars. Ordonnance du roi portant fupreffion de l’école de trompettes établie à Strafbourg. [Elle était dirigée par un maître trompette]
1788. 1er juillet. Bardin II, p. 1575
Consigné à la caserne.
L’ordonnance de police de 1788 voulait que les consignés se rassemblent dans la cour de la caserne, pour être inspectés toutes les fois qu’on battait la marche de nuit.
1788. Bardin, Dictionnaire, Musique.
Dans Turpin (1783, O, t. II, p. 9) que la plupart des régiments supprimaient la moitié des tambours pour avoir des instruments. 1788/1791. Source SHD. Tiré d’un document du SHD : « Moyen pour avoir de bons trompettes dans la cavalerie ». Date et auteur inconnu, mais sujet basé sur l’école des trompettes des Invalides. Destinataire : peut-être le Roi lui-même.
[...] les uns les autres au bout de quelques temps d’école ont été mis dans les régiments ou ils n’ont point été exercés soit qu’on est pas dans l’habitude de faire rassembler les dits trompettes pour s’apprendre entre-eux ou que n’ayant personne pour les voir et reprendre, n’en tireroient aucun fruit.
Il seroit à propos pour seconder l’intention de la cour qui désire de bons trompettes, en faire un premier.[dans la magre : à l’instar des tambours majors, avec la même autorité] Dans chaque régiment, pour cet effet y choisir le plus habile et le plus sage.[...] Lui doner sur la manche un Brandebourg [...].
Fonctions : Ce premier trompette recevroit l’ordre et en feroit part aux autres ; il les ressembleroit tous les jours dans un endroit destiné pour une école et les feroit sonner, puniroit ceux qui manqueroient au rendez-vous, ou à l’attention d’apprendre, et en rendroit compte ; l’on s’en prendroit à luy sy les dits trompettes n’estoient pas tels qu’on les demande."
Avec était fourni des compositions de régiment de cavalerie :
1775 : Etat-major : 1 timbalier ; troupe : 10 trompettes.
Pour la création d’un régiment de hussards (document non-daté mais les régiments de hussards ne formeront une arme distincte dans la cavalerie qu’en 1776, donc de la même année ou légèrement antérieur).
Composition : Etat-Major : 1 trompette-major*
* Les timbaliers étant inusités on les remplacera par un trompette major nécessaire pour la police et discipline des autres.
Dans Examen critique du militaire françois, Partie 1,Tome 1, de 1781, le terme Trompette-major est employé plusieurs fois.Révolution. XVIIIe siècle
Révolution - 1er Empire. XIXe siècle
Restauration
Monarchie de Juillet
IIe République
Second Empire
IIIe République
XXe siècle