La crinière rouge

La crinière des casques des trompettes du régiment de cavalerie de la garde républicaine est constituée de crins de couleur écarlate.

A la guerre, le trompette était le transmetteur des ordres de l’officier auprès duquel il se tenait constamment. Il se devait d’être facilement repérable par le son mais aussi par la vue. Revêtus d’un uniforme plus coloré que ceux du reste du régiment, les trompettes des unités qui se coiffaient d’un casque portaient sous l’ancienne monarchie et le Premier Empire une crinière blanche tranchant avec les crinières noires de la troupe.

Le 31 juillet 1825, les régiments de cuirassiers et de dragons reç;urent un nouveau modèle de casque. Il se démarquait des modèles précédents sur deux points : il était entièrement métallique et la crinière des trompettes était désormais rouge. Cette particularité demeura dans l’armée française tant que les régiments de cavalerie portèrent des casques et perdure donc encore de nos jours pour les trompettes du régiment de cavalerie de la garde républicaine.

Une idée reçue - comme il y a beaucoup dans les traditions militaires - voudrait que cette crinière ait pour fonction de protéger les cavaliers des coups de sabre sur la nuque. Peut-être... En tout cas ce n’était pas sa vocation initiale puisque lorsque les premiers casques à crinière furent octroyés en 1765 aux dragons de l’armée royale, cette crinière, courte et frisée, ne garnissait que le dessus du cimier avec une pure fonction ornementale. Et lorsque Napoléon, inquiet des pertes de ses carabiniers coiffés d’un simple bonnet à poil lors de la campagne de 1809, les dota en 1810 d’une cuirasse et d’un casque, ce dernier ne fut garni que d’une chenille qui ne dépassait pas le bas du casque, donc sans ajouter un rôle de protection mais qui leur donnait un chic indéniable.

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