Personnalités - Chefs de musique

Gustave Wettge :

par Axel Chagnon


sellenick

Gustave Wettge naît le 21 juillet 1844 à Condé-sur-Escaut, au sein d’une famille où la musique est une tradition vivace. Fils d’un flûtiste renommé, musicien gagiste au 8ème régiment d’infanterie légère et originaire de Gr&uulm;ningen (Grand-duché de Hesse-Darmstadt), il grandit dans un environnement artistique exigeant. Son frère aîné, Léon, est chef de musique au 3ème régiment du génie ; Charles, médaillé pour son héro&iulm;sme à Sedan et lieutenant dans l’armée de la Loire ; Louis, quant à lui, se distingue comme chef de musique des mines du Vieux-Condé. Dès l’âge de quatre ans, Gustave commence son apprentissage musical sous la direction de son père, puis de son frère aîné.

Il perfectionne ensuite sa formation avec Émile Jonas, deuxième second prix de Rome et professeur des classes militaires au Conservatoire. Le 20 novembre 1862, à seulement dix-huit ans, il s’engage comme volontaire au 78ème régiment de ligne, où il est promu musicien de 1er classe le 12 décembre suivant. Sa carrière s’accélère : sous-chef à la musique du 100ème de ligne le 14 mai 1865, il rejoint ensuite celle du 78ème de ligne le 13 août 1871. Lauréat du concours de chef de musique, il intègre le 109ème régiment d’infanterie le 13 février 1873, avant d’être muté à Versailles, au 1er régiment du génie, le 26 mars 1884.

En 1884, il remporte brillamment le concours de chef de musique de la Garde républicaine, succédant à Adolphe Sellenick. Son succès devant un jury composé de personnalités musicales éminentes témoigne de son exceptionnel talent. Après un passage remarqué à Versailles, il occupe ce poste prestigieux jusqu’en 1892, année de sa retraite. Durant sa carrière, il siège à la Commission d’examen du Conservatoire, obtient le titre d’officier d’Académie en 1885 et est fait chevalier de la Légion d’honneur le 14 juillet 1886.

À son départ, les habitants de Versailles lui offrent, par souscription, deux palmes d’or, tandis que la municipalité lui décerne une médaille d’or. Ses musiciens, en signe de gratitude, lui remettent un vase de Sèvres gravé d’une inscription élogieuse. Il compte alors vingt-deux années de service et deux campagnes : celle d’Allemagne (1870–1871), où il est fait prisonnier pendant six mois, et celle d’Algérie (1872).

Compositeur prolifique, Gustave Wettge laisse une œuvre majeure, le Défilé de la Garde républicaine, 1890, toujours joué lors des cérémonies militaires. Il s’éteint le 24 mai 1909 à Bois-Colombes, laissant derrière lui un héritage musical marquant et une contribution durable à la musique militaire française.


Lien vers la Bibliothèque Nationale de France

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