Le tambour dans les armées du roi de France

Cette liste a été établie par Thierry Bouzard à partir de textes règlementaires (ordonnances, Journal militaire officiel, Bulletin officiel du ministère de la Guerre), des travaux du Duc de Guise (Bibliothèque du Musée de l’Armée), des archives du SHD, des Archives nationales, de la Sabretache, de publications historiques et de mémoires.

Débutant au XVe siècle avec les premières unités permanentes, elle se poursuit imparfaitement jusqu’au milieu du XXe siècle. Ainsi elle ne prétend pas à l’exhaustivité, mais se veut une base de références pour aborder l’histoire des répertoires musicaux militaires français.

Les remarques, critiques, suggestions et corrections seront les bienvenues et pourront contribuer à améliorer les connaissances de ce patrimoine sonore.

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Monarchie. XVe siècle

1444. Louis XI, encore dauphin, conclut en 1444 avec les cantons, un traité pour faire une levée d’hommes (Bardin, Dictionnaire, T. 3, 2911) : « Les Suisses, qu’en 1444 Louis XI prit à son service, apportèrent en France l’usage du tambour des hommes de pied, et ce fut sous ce prince que le recrutement des aventuriers commença à se faire au son de la caisse.»

1468. M. de Barante, Histoire des ducs de Bourgogne de la maison de Valois, Paris, 1839, T. 8, p. 416.
A propos des fifres, pour le mariage du duc, en 1468… « des trompettes, des clairons, des tambours ouvraient la marche ».

1469. On ne sait si les bandes de francs-archers, qui font l’objet de l’ordonnance de 1469, sous Louis XI, avaient des tambourins et des fifres.
Belhomme, Histoire de l’infanterie en France, T. 1, p. 120.

1478. Le feuilleton du fifre – Entretien avec Sarah van Cornewal - LA TRAVERSIERE Association Française de la Flûte, 24/10/2018.
Il faut remonter seize années avant la naissance de François Ier (1494 – 1547) pour trouver la première compagnie des cent-suisses. Cette dernière puise ses origines dans les cinq cents premiers Suisses introduits en France par Jean d’Anjou, duc de Calabre, au début de la guerre contre le roi Louis XI. Ce dernier, ayant pu apprécier la valeur de ces mercenaires, en accueillit six mille dans son armée en 1478.

1481. Camp du Pont de l’Arche.
Si les textes restent muets sur la question des tambours, des instructeurs suisses sont appelés par Louis XI pour réorganiser son infanterie suivant leurs nouvelles méthodes de combat. L’efficacité de ces troupes reposait sur la cohésion entretenue par les roulements de tambour pendant les marches et pour transmettre les ordres. Les tambours vont développer leurs répertoires de façon empirique. Leur rôle est de transmettre les ordres, de rythmer les déplacements de la compagnie et de maintenir sa cohésion quand, au moment du combat, elle « entre dans la danse ». Peu importe la façon dont les ordres sont battus, pourvu qu’ils soient parfaitement exécutés.

1489. Archives duc de Guise. Si l’on considère les chroniques de Jean Molinet, on trouve plusieurs mentions de tambours pendant les règnes de Louis XI et de Charles VIII. L’auteur écrit en 1489 : « Et lors de gros tamburs de Suisses, avec le cri fort subict et espouventable, firent terrible resveil… » (Chroniques de Jean Molinet, éd. Buchon, t. 45, t. 3, Paris, 1828, 10).
Quant aux Allemands, il en est question: « Toujours montant sur la muraille au son de leurs tambourins (1477) (d°, t. 44, t. 2, 51)…; et lors commencèrent à sonner trompettes et gros tambourings de Germanie (1488) (d° 45, t. 3, 453), car les Allemnds, selon leur mode acoustumés, sonnèrent leurs gros tambours (1491) (d° 46, t. 4, 174); …»

1494. Archives Duc de Guise.
Laborde…
Entrée de Charles VIII à Florence, nov. 1494, p. 458.
Un vacarme tel que, lorsqu’on s’engagea dans les rues il semblait devoir faire crouler les maisons, annonçait l’approche des gens de pied. Quatre hommes frappant à deux mains sur d’énormes tambours, presque aussi gros que des tonneaux et deux fifres produisaient tout ce bruit.
[…] Ensuite venaient des arbalétriers, des archers à pied également, précédés de tambours, tous battant comme s’il se fut agit de faire une vente.
J. de la Pelorgerie, Campagne et bulletins de la Grande Armée en Italie, commandée par Charles VIII, 1494-1495, Nantes, Paris 1866. Entrée du roi à Rome, p. 112.
L’avant-garde était composée des Suisses et des Allemands, qui marchaient par bataillons, au son des tambours, instruments qui n’avaient pas encore remplacé les trompettes dans l’armée.

1497. Création de la compagnie des Cent Suisses par Charles VIII en charge de la garde du roi.



Monarchie. XVIe siècle

1522. Dictionnaire des armées de terre et de mer, encyclopédie militaire et maritime, comte de Chesnel ; T. 2, 1865, p. 850.
Au siège de Rhodes, en 1522, siège où l’on employa plus de cinquante mines et cent contre-mines, un gentilhomme bressan, Martinengue, imagina d’employer dans la mine, pour écoute du travail de l’ennemi, un tambour dont la peau, chargée de quelques balles d’arquebuse, frémit au moindre coup donné dans le terrain avoisinant par un contre-mineur.

1534. 24 juillet, L’institution des légionnaires au royaume de France, leurs privilèges, gages et équipage, et le devoir de leur charge. (SHD GR1 X1)
Du 24 juillet 1534.
Le Roi désirant singulièrement de tout son cœur, pour la conservation en défense de son Royaume, dresser et mettre sus une force de gens de pied pour les provinces d’iceluy, en forme de légion, pour icelle force, se servir en ayde ainsi que l’affaire le requerera, et que bon luy semblera, ce fait les ordonnances qui s’ensuivent : lesquelles il veut dorénavant être gardées et observées inviolablement par tous ceux, et ainsi qu’il appartiendra.
1. La premièrement le dit seigneur veut et entend dresser sept légions de gens de pied. Et en chacune légion y aura six mille hommes, qui se lèveront et mettront sus de cette heure, ès pays et provinces de son dit Royaume cy dessous déclarés, …
12. Item, en vne bande de mille hommes y aura quatre tabourins & deux fiffres, qui auront chacun par mois ſept liures dix fols.
13. Tous lesquels Lieutenans, Port-enfeigne, Centeniers, Caps d’eſquadre, Fourriers, Sergens de batailles, tabourins et fiffres cy-deſſus nommez, ledit Seigneur entend qu’ils ayent les gages et eſtats deſſuſdits outre leurs places, tant en temps de paix, qu’en temps de guerre.
23. Plus defend ledit Seigneur, que nul deſdites legions, de quelque eſtat, qualité, ou condition qu’il ſoit, ne ſoit ſi ofé ny hardi en marchant en bataille & en ordre, de parler haut ne de crier, ſinon les Colonels, Capitaines, Lieutenans, Enſeignes, Centeniers & Sergens de bataille, ſur peine à ceux qui ſeront le contraire, d’auoir la langue percee.

1553. Ordonnance du 23 décembre. Belhomme, tome 1, p. 215.
Tambourins et fifres.

1559. Tabourin majour (av. 1559, M. Du Bellay, Mém., Paris, 1569, fo299 vo: le tabourin maiour du Marquis du Guast). Fréq. abs. littér.: 82.
Le général Bardin donne l’année 1549.
[Le tabourin maiour] devait être près du collonnel, pour crier soudainement sa volonté.

1589. Batterie colin-tampon des régiments suisses. Orchésographie.
P. 7. Le bruict de tous leſdicts inſtruments, ſert de ſignes & aduertiſſements aux ſoldats, pour deſloger, marcher, ſe retirer: & à la rencontre de l’ennemy leur donne cœur, hardieſſe, & gourage d’affailir, & ſe deſſendre virilement et vigoureuſement.
Or pourroient les gens de guerres marcher confuſémént & ſans ordre cauſe qu’ils ſerient en peril d’eſtre réuerfés & deffaixts, pourquoy noſdicts françois, ont advifé de faire marcher les rencs & iougs des eſcouades auec certaines meſures.

Monarchie. XVIIe siècle

1614. Les discours militaires dédiez à Sa Majesté par le Sieur du Praissac, Paris, MDCXIIII, Des offices des gens de guerre, chapitre XIIII, p. 141.
Du tambour
En chaque compagnie, il y a un ou deux tambours, & par dessus tous y a un général & colonel : l’office de tous les tambours est de battre toutes sortes d’ordonnances; comme la Marche, l’alarme, la chamade, doubler le pas, respondre aux chamades, la diane et les bans; ils doivent sçavoir remarquer ce qu’ils voyent, les renseigner & bien rapporter.
Le tambour général doit être logé près du Sergent-Major ou en son logis mesme, c’est à luy d’instruire les autres & à prendre garde, & garder les tambours ennemis qui viennent au camp. Il peut chastier de son baston les tambours qui manquent à leur devoir. Tous les autres le doivent conduire soir et matin chez le sergent major pour sçavoir les ordres.

1615. Instruction du soldat touchant le devoir des guets, escortes, rondes, sentinelles et aux subjets de l’art militaire, par Jean Desciau, Paris, 1615 (V. 2573), p. 11.
Le soldat ne doit attendre le second coup de tambour pour aller où il sera appelé, & doit apprendre toute sorte de batterie au son de tambour et trompette, voir les signals du canon pour mieux s’acquiter de son devoir.

1633. Histoire de la milice française et des changemens qui s’y sont… Père Gabriel Daniel, Amsterdam, 1724, tome II, p. 11.
Quand les Maréchaux de France à l’Armée vont chez les Princes du Sang, ou chez les Officiers Généraux, la Garde prend les Armes, & les Tambours battent aux champs, à la reſserve de celle qui est tirée des Régimens des Gardes Françoises & Suiffes qui ne prennent les Armes que pour celui qu’elles gardent.
Dans un Camp les Gardes de la tête du Camp prennent les Armes pour les Maréchaux de France, & les Tambours battent aux Champs.
Avant les Ordonnances du Roi la cérémonie de battre aux Champs n’a pas toujours été un droit inconteſtable pour les Maréchaux de France. Voici ſur cela un fait aſſez remarquable que j’ai trouvé dans les Mémoires de Puiſégur.
« Sous le Règne de Louis XIII. en 1633., après la priſe de Nanci, dit le Sieur de Puiſégur, le Roi envoya Monsieur le Maréchal de la Force affiéger Epinal ; & comme il ſortoit de ſon logis, étant à la tête de ma Compagnie qui étoit de garde, il me dit : Monsieur de Puiſégur, certes il me semble que vous devriez bien battre aux Champs quand je ſors, puiſque nous ſommes hors du Royaume ; car pour dans le Royaume, je fçai bien que cela n’eſt dû qu’au Roi ; je lui dis, Monſieur, j’en parlerai à Monſieur de la Ilere qui commande le Régiment, & à Monſieur Lambert ; ſur quoi les Capitaines s’aſſemblèrent, & m’envoyèrent à Nanci trouver le Roi, à qui je dis la prétention de Monsieur le Maréchal de la Force ; il me dit d’abord que cela ne lui étoit point dû, & qu’il ne le vouloit pas : je lui dis, Sire, il dit qu’il fçait bien que cela ne lui eſt point dû en France ; mais que hors du Royaume, il lui eſt dû : que quand même l’Armée de Henri IV. alla dans le Païs de Juliers, auſſi-tôt qu’elle fut hors de France, elle battit aux Champs devant Monsieur le Maréchal de la Chaſtre qui la commandoit. Lors que le Roi eût entendu cela, il me dit : s’il vous le commande encore une fois, faites-le : mais ſouvenez-vous de ne le faire jamais dans le Royaume, car cela n’appartient qu’à moi. »
Il eſt hors de doute que la choſe fut éxecutée comme le Maréchal le ſouhaitoit, & que la réponfe du Roi paſſa pour un Règlement : car le même Monsieur de Puifégur parlant de la revue de l’Armée qui ſe fit en 1649. au Camp de Caſteau-Cambréſis en préſence du Cardinal Mazarin, dit, que ce Cardinal ſortant de ſon logis, le Tambour battit pour lui : à cauſe, dit-il, qu’il étoit hors de France. Au reſte, es Ordonnances de Louïs le Grand ne me paroiſſent point faire cette diſtinction des Armées hors de France & des Armées étant ſur les terres de France.

1633. Haussonville, le comte d’, Histoire de la réunion de la Lorraine à la France, Paris, 1854, I 349 [ad 1633], note 1
On avait remarqué que le duc de lorraine avait à peu près à cette époque fait changer la marche de ses troupes dont les tambours battaient auparavant à la française; il les fit battre à l’espagnole. Sur quoi de beaux aprêts du temps firent les vers suivants. Louis XIII disait au Duc :

Tu fais à tes tambours une étrange leçon ;
Mes ayeux et les tiens battaient d’autre façon
Et vivoient bons amis, sans querelle ni noise ;
Ce change te fait mal, mais à qui t’en prends-tu ?
Battant comme tu fais tu demeures battu.

Monet, Invantaire… 1635, p. 186
Le trompette et le tambour doivent sçavoir sonner toutes les ordonnances : la marche, le doublement de pas, l’alarme, la diane, la chamade, la réponse aux chamades.

1635. Mémoires de La Valette, T. 1, p. 44.
Réglement fait pour la garde du camp , près de Mayence. Le Cardinal de la Valette , Lieutenant Général du Roi en ſon armée d’Allemagne.
Pour éviter les déſordres qui arrivent bien ſouvent à la garde du camp, nous avons ordonné que les choſes ſuivantes ſeront dorénavant exactement obſervées.
Sçavoir
A quatre heures du ſoir , le Tambour du Régiment des Gardes avertira par quelques coups de baguettes tous les Tambours des Régimens , qui lui répondront de même ; après quoi un Tambour des Gardes commencera de battre l’aſſemblée de la garde , & à même-tems tous les Tambours ſeront de même â la tête de leurs Régimens. Un quart d’heure après la garde battue , le Régiment des Gardes , fera marcher , avec un Tambour , les hommes qui doivent entrer en garde , leſquels iront ſe mettre en bataille ſur la place d’armes. Tous les autres Régimens entendant des Gardes marcher , feront auſſi marcher leurs, gens; & étant arrivés à la place d’armes, s’y rangeront ſur une même ligne de front, chacun ſelon ſon tour. Perſonne n’ôtera ſes armes , de deſſus ſon épaule , juſqu’à ce que toutes les Gardes ſoient aſſemblées, & que. le Maréchal de Camp qui ſera de commandement ne leur ait ordonné.

1635. Belhomme, I, 1635, p. 363 (archives Duc de Guise, fichier Assemblée.pdf). Le 9 septembre, au camp de Mayence, le cardinal de La Valette publia un règlement sur le service au camp.
« A 4 heures du soir, le tambour des gardes françaises commencera à battre l’assemblée et les autres tambours des régiments répèteront cette batterie. Un ¼ d’heure après, le régt. des gardes fera marcher avec un tambour les soldats qui doivent entrer en garde, lesquels viendront se mettre en bataille à la place d’armes. »
p. 379.
A défaut d’un règlement du roi sur le service des troupes en campagne, chaque général d’armée publiait un règlement pour ses troupes; le cardinal de La Valette publia à la fin d’avril son règlement pour l’armée d’Italie.
Dans chaque fraction de l’armée, le premier régiment fait les batteries aux heures fixées et les autres le répètent. Quand on devra marcher, le premier coup (aux champs) sera battu 2 heures avant le départ pour qu’on ait le temps de faire manger & seller les chevaux : le second (assemblée) sera battu une heure après ; ce sera le signal pour charger les bagages que le prévôt du régiment conduira au rendez-vous pris par le prévôt général ; au troisième coup, tout le monde prendra les armes.

1636. L’Harmonie universelle, Père Marin Mersenne. Livre Septième. Des instruments à percussion.
Page 56.

« est aysé de marquer par les notes ordinaires de la musique toutes les sortes de batteries, par exemple la Marche Françoise, la Diane, la Chamade, l’Assemblée, &c. & semblablement toutes les batteries des autres nations; ce que l’on peut encore faire sans ces notes, par le charactere de la longue syllabe – signifiera le tan, ou le tou precedent, & ce signe de la briesve ∪ servira pour les tere, ou pour le lan; & si l’on veut marquer les crochës, l’on pourra user du signe de l’accent aigu ‘, ou de tel autre signe que l’on voudra : par exemple la marche des Suisses se peut exprimer en cette maniere, & en mille autres semblables : ∪-- , &c. puis qu’ils sont le pied que l’on appelle tonique mineur, é qu’ils appellent colintampon.
Ceux qui sont curieux de sçavoir les batteries Angloises, Hollandoises, Hespagnoles, Allemandes, &c. les peuvent marquer avec ces mesmes caractères, & plusieurs autres nouvelles que l’on peut inventer selon les différens changemens que peuvent souffrir les temps differens meslez les uns avec les autres: par exemple les temps de cet Ionique, peuvent estre changez en cinq façons, comme l’on void icy: - ∪ ∪ -, - ∪ - ∪; ∪ - ∪ -, - - ∪ ∪, ∪ - - ∪. Mais il suffit d’avoir monstré le grand nombre de mouvemens, qui vient du meslange des notes de differente valeur, dont j’ay parlé dans le livre des Chants, sans qu’il soit besoin de la repeter icy. »


Page 57. Corollaire II.
« Si j’eusse eu des characteres de musique à commandement, j’eusse icy mis toutes les bateries du tambour François, à sçavoir l’entrée, tant simple que double, la marche, l’assemblée, la double marche, le ban, la diane, la chamade, l’alarme, & eusse expliqué ce que c’est que le baton rond, baton rompu, & baston meslé; je diray seulement que le batement du baston rond se fait lors que les deux bastons frappent chaque coup l’un après l’autre; celuy du baston rompu, lors que chaque main frappe deux coups de suite, & le batement du baston meslé se fait lors que chacun bat tantost une fois de chaque main, & tantost deux fois. Quand t à la retraite, les deux bastons frappent tous deux ensemble. Si quelqu’un désire voir toutes ces bateries exprimées en notes de musique, je les luy monstreray. »

[Mention manuscrites sur les partitions de l’édition des Arts & métiers]
Batteries du tambour François. Les battements s’appellent 1. Baton rond, 2. Baton rompu, 3. Baton mêlé.
Baton rond se fait quand les deux bâtons frappent l’un après l’autre.
Baton rompu se fait quand chaque bâton frappe deux fois de suite. Scavoir deux coups de chaque main.
Baton mêlé c’est quand chaque bâton frappe tantost une fois de chaque main, tantost deux fois.
Retraite par laquelle deux bâtons se frappent tous deux ensemble.
L’entrée est la marche simple.
Double.
La Marche.
Air de la Marche.
Double Marche.
Le Ban françoix.
L’assemblée.
La diane.
Chamade.
L’alarme.

1638. Mémoires de Louis de Nogaret, cardinal de La Valette, général des armées du Roi en Allemagne, en Lorraine, en Flandre & en Italie, années 1638 & 1639, tome 1, Paris, 1772.
Réglement fait pour la garde du camp , près de Mayence [cf. Belhomme, 1635].
44. Le Cardinal de la Valette , Lieutenant Général du Roi en ſon armée d’Allemagne.
Pour éviter les déſordres qui arrivent bien ſouvent à la garde du camp, nous avons ordonné que les choſes ſuivantes ſeront dorénavant exactement obſervées.
Sçavoir
A quatre heures du ſoir , le Tambour du Régiment des Gardes avertira par quelques coups de baguettes tous les Tambours des Régimens , qui lui répondront de même ; après quoi un Tambour des Gardes commencera de battre l’aſſemblée de la garde , & à même-tems tous les Tambours ſeront de même â la tête de leurs Régimens. Un quart d’heure après la garde battue , le Régiment des Gardes , ſera marcher , avec un Tambour , les hommes qui doivent entrer en garde , leſquels iront ſe mettre en bataille ſur la place d’armes. Tous les autres Régimens entendant des Gardes marcher , ſeront auſſi marcher leurs gens; & étant arrivés à la place d’armes, s’y rangeront ſur une même ligne de front, chacun ſelon ſon tour. Perſonne n’ôtera ſes armes , de deſſus ſon épaule , juſqu’à ce que toutes les Gardes ſoient aſſemblées, & que le Maréchal de Camp qui ſera le commandement ne leur ait ordonné.

1638. Mémoires de Louis de Nogaret, cardinal de La Valette, général des armées du Roi en Allemagne, en Lorraine, en Flandre & en Italie, années 1638 & 1639, tome 2, Paris, 1772.
p. 237
Gardes du camp
A quatre heures du ſoir, le tambour du premier Régiment de l’armée avertira par quelques coups de baguettes, tous les autres tambours , qui lui répondront de même; après quoi il commencera à battre l’aſſemblée de la garde , & tous les autres ſeront de même , à la tête de leurs Régimens.
Un quart d’heure après la garde battue, le premier Régiment ſera marcher, avec un tambour , les hommes commandés pour la garde; ce qu’étant entendu par les autres Régimens, ſeront partir les leurs de même , & tous s’en iront ſe mettre en bataille à la place d’armes , chacun ſelon ſon rang, & le front ſur une même ligne.

1638. Girolamo Fantini fait imprimer à Francfort Modo per imparare a sonare di tromba tanto di guerra, la première méthode de trompette « tant de guerre que de concert » et fournit les signaux militaires toscans.

1641. Père Daniel, Histoire de la milice françoise, T. 15, p. 368.
Siège de Donchéri.

Le colonel Royer, Liégeois, qui commandoit à Donchéri, avoit une garniſon compoſée de ſon régiment, de celui du feu comte de Soiſſons & de celui de Méternic. Il paroiſſoit réſolu de s’enſevelir ſous les ruines de ſes remparts plutôt que de ſe rendre : mais la plupart des officiers lui ayant repréſenté qu’il ne pouvoit éviter d’être bien-tôt forcé, & que ſi la place étoit priſe d’aſſaut, ils feroient expoſés à tout ce que le droit de la guerre a de plus rigoureux, il conſentit à capituler , à condition qu’ils ſigneroient tous un écrit pour ſa décharge : ils ne balancèrent pas à le ſigner. Alors il envoya un tambour au camp avec un projet de capitulation, qui fut porté au roi à Mezieres. Louis le renvoya le lendemain , après y avoir fait quelques changemens que les afliégés acceptèrent ſans difficulté. Cette capitulation portoit en ſubſtance, que Sa Majeſté vouloit bien oublier le paſſé, & leur accorder la vie & la liberté, & qu’ils ſortiroient les mèches éteintes, les drapeaux pliés, les armes baſſes & ſans canon. Ils ſortirent le premier d’Août à deux heures après midi, au nombre de mille à douze cents hommes, & le maréchal de Brezé leur donna une eſcorte pour les conduire hors de la frontière.
Siège de Coni. Idem, p. 390.
Il revint encore trois jours après avec un renfort de mille payſans armés ; & quand il fut près de la ville, il envoya un trompette au gouverneur pour le ſommer de ſe rendre. Souvigni, ſans vouloir écouter le trompette, le pria ſeulement de dire à ſon maître qu’il lui feroit plaiſir de revenir.

1643. 166 régiments d’infanterie, 141 français et 25 étrangers, 220 000 hommes, Belhomme, Histoire de l’infanterie, T. 2, pp. 5-6.

1647. Mémoires de la vie du comte de Grammont, Marteau, 1713, p. 180-181.

« Monſieur le Prince, couvert de Gloire, & fier des Campagnes de Rocroy, de Norlingue, & de Fribourg, pour inſulter la Place & le Gouverneur, fit monter la prémiere Tranchée en plein jour par son Régiment, à la tête duquel marchoient vingt-quarte Violons comme ſi c’eut été pour une Noce.
La nuit venüe , nous voilà tous à goguenarder, nos Violons à joüer des Airs tendres, & grande Chere par tout. Dieu fait les Brocards qu’on jettoit au pauvre Gouverneur & à sa Fraiſe, que nous nous promettions de prendre & l’autre dans vingt-quatre heures. Cela se passoit à la Tranchée, d’où nous entendîmes un Cri de mauvais Augure qui partait du Rempart, & qui répéta deux ou trois fois, Alerte à la Muraille. Ce Cri fut suivi d’une Salve, de Canon & de Mouſqueterie, & cette Salve d’une vigoureuse Sortie a qui, après avoir culbuté la Tranchée, nous mena battant jusqu’a notre grande-Garde.
Le lendemain, GREGORIO BRICE envoia par un Trompette, des Préſens de Glace & de Fruits à Monſieur le Prince priant bien humblement Son Alteſſe de l’excuser s’il n’avoit point de Violons, pour répondre à la Sérénade qu’il avoit eu la bonté de lui donner; mais, que s’il avoit pour agréable la Muſique de la Nuit précédente, il tacheroit de la faire durer tant qu’il lui feroit l’honneur de rester devant ſa Place. Le Bourreau nous tint parole; & dès que nous entendions Alerte à la Muraille, nous n’avions qu’à compter sur une Sortie, qui nettoit la Tranchée, combloit nos Travaux, & qui tuoit ce que nous avions de meilleur en Soldats & en Officiers. Monſieur le Prince en fut si piqué, qu’il s’opiniatra, malgré le Sentiment des Officiers généraux, à continuer un Siege, qui penſa ruiner son Arnée, & qu'il fut encore obligé de lever aſſez brusquement. »

1651. Ordonnance de Poitiers du 4 novembre. Le titre de tambour-major est accordé au chef des tambours du régiment. L’usage jusqu’alors était de charger le tambour de la première compagnie, la compagnie d’élite, de former les nouveaux tambours. Le bâton qu’il utilisait pour corriger ses élèves est à l’origine de sa canne de commandement qui va prendre cette dénomination vers le milieu du XVIIIe siècle. Le Gal Susane dans son Histoire de l’ancienne infanterie française (Tome 1, p. 225) fait remonter l’apparition des tambours-majors à cette date.

« N’oublions pas de dire que les tambours-majors datent de 1651, ainsi que les aides et les sous-aides-majors, officiers dont l’emploi correspondait à celui des adjudants-majors actuels. »

1657. Histoire de la Maison du Roi, T2, p. 132.
Compagnies des mousquetaires.
Le premier changement qui arriva à la Compagnie fut qu’à son rétablissement en 1657. Il y avoit un Trompette que le Roi ſuprima mettant dans ſa place cinq Tambours & un Fifre, le Fifre fut ſuprimé en 1665. On y mit trois Haubois & peu de tems après un quatrième & un ſixiéme Tambour.
P. 138.
Les Tambours de ce Corps font beaucoup plus petits que ceux de l’Infanterie, & batent d’une autre manière qui eſt extrémement gaïe, ils ſont les ſeules Troupes de la Maiſon du Roi qui n’aient ni Trompettes ni Timbales.

1661. 21. Octobre. Reglement fait par le Roy, concernant le Commandement, l’Ordre, & la Diſcipline, que Sa Majeſté veut être dorénavant gardez par ſes Troupes d’Infanterie, dans les Villes & Places où elles tiendront garnison.
Quand ledit Gouverneur, & Lieutenant general paſſera aux portes d’une Place, & devant les corps de garde établis en icelle ; les Officiers & Soldats prendront les armes, & ſe mettront en haïe, ſans faire battre le tambour ; ſi ce n’eſt que ledit Gouverneur , & Lieutenant general ſoit Maréchal de France.
Règlements & Ordonnance, T 1, p. 117 et suites.

1662. Du Cange. En 1662 à Calais, les officiers des corps d’infanterie de la garnison prétendaient interdire à ceux du régiment de Clérembault de « faire battre la caisse à l’allemande ainsy qu’ils sont accoutumé. »
A la demande des officiers dudit régiment de Clérembault :

« Sa Majesté voulant bien leur donner en cela une marque de la satisfaction qu’elle a des services qu’ils luy ont rendus, a ordonné et ordonne veut et entend qu’il soit loisible aux officiers dudit Régiment Clérembault de faire battre la caisse en la même manière qu’ils ont fait de par le passé, en quelque occasion que ce soit et avec quelque corps de son infanterie que les compagnies d’iceluy se tourneront en bataille, comme aussy de faire porter par leurs soldats les mêmes armes (des haches au lieu de piques) dont ils se sont servis jusqu’à présent, sans qu’il y puisse être apporté aucun empêchement sous quelque prétexte que ce puisse être. »
A Paris le 28 février 1662. Louis. Le Tellier.

1663, 2 février
Ordonnance du Roy portant injonction aux officiers des Régimens d’infanterie de Clérembault (attendu qu’ils sont tous françois et payés comme ceux de ma Nation) de faire battre la caisse à la Françoise nonobstant la permission qu’ils avoient obtenu de la faire battre à l’Allemande.

1663, 14 avril
Brevet portant permission aux officiers des Régimens du Roy de nouvelle levée de faire battre la caisse dans ledit Régimen de même que les deux Compagnies de Mousquetaires de la Garde de Sa Majesté.

1663, 20 juin
Sur la difficulté qui fut formée à Mariambourg par un capitaine du Régimen d’Infanterie d’Alsace qui prétendoit, en montant la Garde, faire battre la caisse à l’Allemande, il a été expédié une Ordonnance du Roy portant que la caisse sera battue à la Françoise dans toutes les Gardes qui seront montées à Mariambourg mesme lorsqu’elles seront commandées par les officiers de la compagnie d’Alsace.

1663. 17 septembre. Ordonnance du Roy portant que la caisse se battra à la française à toutes les gardes qui se feront dans les places où il y aura des troupes françaises avec des troupes étrangères en garnison.

Le 17 septembre 1663.
De par le Roy,
Sa Majesté aïant estée informée que les Capitaines et les autres Officiers des Compagnies des Régimens étrangers estant à son service qui sont en garnison dans les places avec d’autres Compagnies des Régimens de son Infanterie françoise prétendent que l’on doit battre la caisse dans les dites Places; lorsqu’ils y commandent la Garde de, de la manière qu’elle se bat ordinairement dans lesdits Régimens étrangers; & voulant que l’on se serve toujours d’une même batterie pour les gardes qui se font esdites Places, d’autant même que comme les dites Compagnies y servent escouade il s’y en trouve toujours de celles des Corps françois & lorsque partout en plus grand nombre que les régimens étrangers. Sa Majesté a ordonné & ordonne, veut et entend, que la caisse se batte à la Françoise à toutes les gardes qui se feront dans les places où il y aura des Corps ou Compagnies françoises, avec des Corps ou Compagnies étrangères en garnison; même lorsque lesdites Gardes seront commandées par des Officiers étrangers. Mande & ordonne Sa Majesté aux Gouverneurs desdites Places, ou à ceux qui y commandent en leur absence de tenir la main à l’observation de la présente.
Fait au château de Vincennes le dix-septième septembre mil six cens soixante-trois.
Signé Louis

Le Tellier
Archives Duc de Guise. Règlemens et ordonnances du Roy pour les gens de guerre, tome 1er ; Paris, 1691, p. 207.
Recueil du Cange BnF 30e volume f° 122

1665. Réglemens fait par le Roy pour lever plusieurs difficultez amenés entre les Officiers de ses troupes & entre eux & les Officiers Majors des villes & places où elles sont en garnison depuis le Réglement du douzième octobre 1661 & en interprétation d’aucuns articles d’icelui.
Du 25 juillet 1665. Que les Officiers des Troupes d’Infanterie qui seront de garde aux portes des Places seront tenus de faire battre la caisse tant pour la diane & la retraite que l’ouverture et fermeture des portes.
Que la dite caisse sera battue à la Françoise dans les Gardes qui se feront es Places où il y aura des Troupes françoises avec des Troupes étrangères en garnison même lorsque les dites Gardes seront commandées par des Officiers étrangers.
Réglemens fait par le Roy pour lever plusieurs difficultez amenés entre les Officiers de ses troupes & entre eux & les Officiers Majors des villes & places où elles sont en garnison depuis le Réglement du douzième octobre 1661 & en interprétation d’aucuns articles d’icelui. Du 25 juillet 1665. Que les Officiers des Troupes d’Infanterie qui seront de garde aux portes des Places seront tenus de faire battre la caisse tant pour la diane & la retraite que l’ouverture et fermeture des portes.
Que la dite caisse sera battue à la Françoise dans les Gardes qui se feront es Places où il y aura des Troupes françoises avec des Troupes étrangères en garnison même lorsque les dites Gardes seront commandées par des Officiers étrangers.

1666. Carnet de la Sabretache, T. XII, 1904, p. 580.
En 1666, le régiment de Lyonnois manœuvrait « à la baguette » c’est à dire sans commandement à la voix, mais au signal d’un coup de baguette. [en fait, il manœuvrait uniquement aux signaux du tambour, mieux encore « à la muette », sans les tambours ni la voix]
Général Susane, Histoire de l’infanterie française, tome 2, p. 4.
Les tambours des régiments des Gardes ne battaient Aux champs que pour le Saint-Sacrement, le Roi et la Reine. Ils rappelaient seulement pour le Dauphin et pour les princes du sang, et à l’armée pour les maréchaux de France.

1670. Création de La Générale.
Ordonnance du Roy pour régler les différentes batteries de tambours que Sa Majesté veut estre pratiquées dans les troupes d’infanterie tant pour la marche d’une armée que d’un régiment.
Du 10 juillet 1670
De par le Roy
page 272
Sa Majesté voulant pourvoir à ce qu’il n’arrive point de confusion dans les troupes d’infanterie à raison des différentes batteries de tambours et que lorsqu’un régiment commence à battre l’on sçache si toute l’armée, ou tout le corps d’infanterie devra marcher ou seulement le régiment qui battra : Sa Majesté a ordonné et ordonne, veut & entend, que lorsque dans une armée il y aura ordre de faire marcher toute l’infanterie, l’on commence à battre le premier par la batterie nouvellement ordonnée par Sa Majesté que l’on appelle la Générale ; pour le second, l’assemblée à l’ordinaire ; & puis dans le temps que les soldats sortiront de leurs huttes, la batterie qui a esté réglée pour l’entrée et la sorti du camp. Et quand ce ne sera qu’un régiment qui aura ordre de marcher, et non tout le corps d’infanterie que les tambours battent le premier aux Champs, pour le second l’assemblée ancienne puis la sortie du camp. & ensuite la marche lorsque le régiment commence à marcher. Mande & ordonne Sa Majesté à ses Lieutenans Généraux en ses armées, colonels, capitaines & autres officiers de ses troupes d’infanterie, de tenir la main, chacun comme il appartiendra à l’exacte observation de la présente ; laquelle Sa Majesté veut estre lue et publiée à la este des régimens & compagnies de son infanterie, à ce qu’aucun n’en prétende cause d’ignorance.
Fait à St-Germain en Laye le 10 juillet 1670
Signé Louis
Le Tellier
Réglemens et ordonnances du Roy pour les gens de guerres T. II, Paris, MDCXCI p. 272



Belhomme, T. II, p. 153
Une ordonnance du 10 juillet [1670] prescrivit que lorsque toute l’infanterie d’une armée devra marcher, on commencera par battre pour le premier la batterie nouvelle ordonnée par Sa Majesté, et qui se nomme la générale ; on battra pour le second l’assemblée à l’ordinaire et pour le troisième la batterie réglée pour l’entrée et la sortie du camp. Quand un régiment seul aura l’ordre de marcher, les tambours, ses tambours battront aux champs pour le premier, l’assemblée ancienne pour le second, la sortie du camp pour le troisième, puis sa marche particulière lorsqu’il commencera à marcher.

1670. Archives de la Guerre, volume 636, p. 163
Circulaire aux gouverneurs de la frontière du 18 mars 1670
Le Roi ayant ordonné que dorénavant toute l’infanterie française et étrangère, lorsqu’elle sera en corps d’armée battrait l’assemblée d’une manière différente qu’on ne la battait cy-devant, et que de même il y aurait une autre batterie pour l’entrée et la sortie des camps.
S.M. a fait expédier une ordonnance contenant sur cela ses intentions, qui sera adressée au premier jour dans toutes les places.
Cependant le nommé … [en blanc] tambour au régiment des Gardes, qui vous fera voir ces lignes est envoyé dans Amiens, Doullens, Abbeville, Montreuil, Hédin, Boulogne pour instruire les tambours des troupes qui sont dans chacune des dites places et aussitôt qu’il sera arrivé dans celle où vous commandez, vous prendrez, s’il vous plait, soin de faire assembler tous vos tambours pour être instruits par lui environ trois fois le jour, et quand ils le seront suffisamment, vous le ferez partir pour aller dans les autres places où il doit se rendre.
Une lettre pour les gouverneurs d’Amiens, Doullens, Abbeville, Montreuil, Hédin, Boulogne.
Une autre lettre pour les gouverneurs d’Arras, Calais, Fort Nieulay, Gravelines,
Dunkerque, Bergues et Furnes où l’on envoie le nommé…
Une autre pour ceux de Péronne, Bapaume, Douai, Béthune et Saint-Venant.
Une autre pour ceux de Tournai, Courtrai et Lille.
Une autre pour ceux de Ath, Charleroi, Philippeville et Marienbourg.
Une autre pour Givet, Landrecy, Avesnes, Le Quesnoy.
Une autre pour Soissons et Laon.
Une autre pour les gouverneurs de Rocroy, Mézières, Sedan, Stenay et Montmédy.
Une autre pour ceux de Thionville et Marsal.
Une autre pour ceux de Brizack et Philippsbourg.

1671. 13 mars. Ordonnance du Roy, portant que dorénavant il n’y aura qu’un trompette en chaque Compagnie de Cavalerie Françoise & Etrangère, & qu’un Tambour en chaque Compagnie d’Infanterie Françoise.
Réglemens et ordonnances du Roy pour les gens de guerres, T. III, Paris, p. 370

1671. La doctrine militaire ou le parfait général d’armée, par le sieur de La Fontaine, ingénieur ordinaire du Roy et professeur de sciences mathématiques, Paris 1671, p. 204.
L’office du tambour est de battre toutes sortes d’ordonnances : à savoir la Marche, l’alarme, la Chamade, doubler le pas, répondre aux chamades, la Diane et les bans.
Il doit remarquer ce qu’il voit et le bien reconnaître afin d’en faire son rapport.
Le tambour général sera logé proche le Sergent Major ou en son logis même, il doit instruire les autres et les chastier de son baston, s’ils manquent.
Tous les autres le doivent conduire soir et matin chez le Sergent Major, pour scavoir les ordres.

1671. M. de Lamont, Les Fonctions de tous les officiers de l’infanterie, 1671, in-12, p. 150, Réglemens & ordonnances du Roy pour les gens de guerre, T. 1, Paris, 1691, pp. 480-481.
Reglemens fait par le Roy pour lever plusieurs difficultés … entre les officiers de ses troupes ; & entre eux et les officiers majors des villes et places où elles sont en garnison, depuis le réglement du douzième octobre 1661, & en interprétation d’aucuns articles d’icelui du 25 juillet 1665.
XXIV. Les officiers d’infanterie qui seront de garde, seront tenus de faire battre la quaisse, tant pour la diane et la retraite que pour l’ouverture & la fermeture des portes.
XXV. Ladite quaisse sera battue à la Françoise dans les gardes où il y aura des troupes estrangères, mesme lorsque les dites gardes seront commandées par des officiers estrangers.

1672. 10 mars. ORDONNANCE DU ROY, portant que dorénavant il n’y aura qu’un Trompette en chaque Compagnie de Cavalerie Françoiſe & Etrangere , & qu’un Tambour en chaque Compagnie, d’Infanterie Françoiſe.
Du 10. Mars1672.
DE PAR LE ROY.
SA MAJESTE fçachant que dans pluſieurs Compagnies de Cavalerie & d’lnfanterie qui ſont à ſa ſolde , il y a un plus grand nombre de Trompettes & de Tambours qu’il ne convient pour le bien de ſon ſervice, lequel s’en trouve diminué , en ce que s’il n’y en avoir pas tant, ceux qui n’y ſeroient pas receus ſeroient ou Cavaliers , ou Soldats factionnaires , outre que cette liberté d’avoir tant de Trompettes & de Tambours , que l’on en veut , oſte le moyen aux Capitaines moins accommodez d’en pouvoir recouvrer facilement. Et voulant empeſcher la continuation de cet abus: Sa Majeſté a ordonné & ordonne , que dorenavant il ne ſera payé dans ſes Troupes qu’un Trompette en chaque Compagnie de Cavalerie, tant Françoiſe qu’Etrangere , & un Tambour en chaque Compagnie d’Infanterie Françoiſe: & pour cette fin a deſlendu & deſſend aux Commiſſaires des Guerres ordonnez à la conduite & police deſdites Troupes , d’en paſſer un plus grand nombre dans les Montres & Reveuës, que ne ſeront leſdites Compagnies : & aux Treſoriers Generaux de l’Ordinaire & Extraordinaire des Guerres , ou leurs Commis , d’en payer davantage , à peine de radiation. Mande a ordonne ſa Majeſté aux Gouverneurs, & ſes Lieutenans Generaux en ſes Provinces & Armées, & aux Intendans en icelles, de tenir la main chacun à ſon égard, à l’exacte obſervation de la preſente. Et afin qu’aucun n’ignore ce qui eſt en cela de l’intention de la Majeſté, Elle veut & entend que la preſente ſoit leuë , & publiée à la teſte des Corps & Compagnies , .& affichée par tout où beſoin ſera. Fait à Verſailles le dixième Mars mil ſix cens ſoixante & douze. Signé, LOUIS.
Et plus bas, Le Tellier.
Règlement et ordonnance du Roy, T2, pp. 370-372.

1675. Pratique et maximes de la guerre par Monsieur la Chevalier de la Volière avec l’exercice général et militaire de l’infanterie du sieur Daigremont. Paris, Etienne Lasjon, 1675, in 12, page 166.
Du tambour. L’office du tambour de chaque compagnie est de battre la marche, l’alarme, la chamade, doubler le pas ; répondre aux chamades, la diane et les bans.
Il doit recevoir l’ordre du tambour-major et l’accompagner soir et matin chez le major pour savoir les ordres.

1677. Détails militaires, M. de Chenevière, Paris, 1742, tome 2, p. 47 (BnF R. 25384 Imp.)
Il est défendu aux commisssaires, sous peine de suspension de leurs charges de passer aucun tambour qui ait au moins dix-huit ans, et ne soit en état de porter sa caisse en campagne, quoiqu’il sçache bien battre, ordonnance du 10 septembre 1677.
Règlements et ordonnances du Roy pour les gens de guerre du 10 septembre 1677. Pour régler le nombre de trompettes et de tambours que sa Majesté veut estre désormais entretenus en chaque compagnie de cavalerie, d’infanterie et de dragons.
Compagnie d’infanterie, de dragon, de cavalerie françaises et étrangères de 60 hommes et au dessus :
1 tambour pour infanterie et dragons
1 trompette pour cavalerie
Les compagnies d’infanterie étrangères … sur le pied de 100 hommes et au dessus, 2 tambours.
Ne passer aucun tambour qui ait moins de 18 ans et ne soit pas en état de pouvoir porter sa caisse en campagne, quoi qu’il sçache bien battre.

1678. Louis de Gaya, Traité des armes, 1678, p. 143 Les tambours, les fifres, les musettes et les hautbois sont pour l’infanterie, les mousquetaires, les dragons, les fusiliers et les grenadiers à cheval. Les tambours sont faits de bois de chasteigners, creux et couverts par les deux costez de [144] peau de veau, que l’on bande avec des cordes : et avec un timbre qui est par dessous. Ces instruments servent à battre la dianne, la générale, l’assemblée, la marche, la charge, la chamade, la retraite, les bans et tous les commandements…

1680. 24 janvier. Ordonnance du Roy, Portant qu’il y aura un Hautbois dans chacune des trois Compagnies de chaque Régiment de Dragons.
Règlement et ordonnance du Roy, T. 4, p. 182.

1680. Une ordonnance du 1er avril 1680 défend aux trompettes et tambours d’exiger à l’avenir les 5 sols qu’ils ont prétendu leur estre dûs par les moulins près desquels ils passent sous peine de galères.
Règlement et ordonnance du Roy, T. 4, p. 185.

1680 (vers). Es. Looz, les militaires au delà du Gange, tome 1er, Paris, 1770, 2 vol. in 8°, notes p. 58. Arsenal, 11359 SA.
a) Surpris de ne pas voir de tambours dans l’infanterie siamoise, j’ai consulté des mémoires particuliers et j’ai découvert que la suppression s’étoit faite pendant le règne de Chaou.
Les instrumens de guerre ont deux objets. Le premier, c’est de mettre, par la cadence, plus d’ensemble dans la marche, d’en modérer, d’en ralentir ou d’en précipiter la vitesse; usage antique comme on le voit dans Thucydide à la bataille du Mantinée, où l’on se servit de joueurs de flûte pour faire marcher les Grecs d’un pas égal et comme en cadence, de peur de rompre les rangs, etc.
En second lieu, les instrumens sont destinés à servir de signaux relatifs à toutes les évolutions. Un major eût-il la voix de Stentor, qui, selon Homère, faisoit autant de bruit que cinquante hommes ensemble, ne pourroit se faire entendre au milieu des coups de fusils, du canon et des cris des mourans.
Le tambour est un instrument moderne qui n’étoit pas connu des Grecs ni des Romains : le son qu’il rend est moins brillant que celui de la trompette, du cor et des bucines ; et en temps de pluie, lorsque la peau qui couvre la caisse est mouillée, il ne rend qu’un son.

1681. Des représentations en musique anciennes et modernes, RP Claude Le Menestrier, Paris, 1681, pp 120-124. BnF Yf 7849.
De ces instruments les premiers ne rendent qu’un son uniforme, et d’un même ton, et servent plus à marquer les divers temps de l’harmonie qu’à varier ses concerts. Cependant J. Vossius, qui a fait depuis quelques années un traité latin du chant des poèmes, et de la force du rythme ou du nombre de la poésie, prétend que quoi que le tambour ne soit capable que de rendre un même ton, il a diverses figures, et qu’il exprime tous les pieds de l’ancienne versification des grecs et des latins, qu’il dit manquer à notre poésie aussi bien qu’à notre musique. Il ajoute qu’il a vu des personnes qui expriment non seulement des airs de guerre par le battement du tambour pour exciter les soldats au combat, et pour leur donner du courage, mais qu’il n’y avait rien de si tendre, de si doux et de si touchant dans la musique qu’ils ne pussent imiter jouant toute sorte d’airs à danser par les seuls changements du Pata, du pan et du frr, qu’ils mêloient si bien qu’ils changeoient les ïambes en trochées, & les Anapestes en dactykes par la transposition des battemens plus vites ou plus lents, plus forts ou plus sourds, & le mélange sçavant des pauses & des repos, ce qu’il pense que nos Musiciens ne sçauroient faire avec tous leurs instrumens. Aussi veut-il qu’un musicien s’exerce longtemps à battre du tambour, ou des instrumens semblables jusqu’à ce qu’il ait appris toutes les différences des mesures, et tous les temps des battements qu’il croit être d’un grand poids dans la musique. [citation en latin]
Il faut être bien entêté du tambour pour en parler de cette sorte, et mal connoître ce qu’exécutent tous les jours tant d’habiles musiciens pour avoir si mauvaise opinion de nôtre musique.
Il est vrai que le tambour est non seulement d’un grand secours dans les armées pour la marche des fantassins, servant de ligne pour déloger, pour marcher, pour se retirer, pour s’assembler, et pour tous les autres commandemens qu’il seroit difficile de porter par tout en même temps, et de les faire entendre de tant de personnes sans ce secours, mais il anime les soldats et leur donne du cœur quand il faut choquer l’ennemi et le combattre. Les trompettes, les tymbales, et les hautbois font à peu près le même effet : car si les trompettes animent la cavalerie et les chevaux mêmes, on voit par expérience que les hautbois font marcher les soldats plus gayement, et qu’ils vont animer par ce concert aux occasions, et au combat comme s’ils alloient à des noces. Ils marchent comme en dansant au son de ces instrumens, et le battement des tymbales qui tient du trépignement et de la marche des chevaux fait aussi que ces animaux marchent avec une fierté plus noble.
Je crois que c’est ainsi qu’il faut entendre la danse des Sybarites et des Lacédémoniens quand on dit qu’ils allaient en dansant à la guerre, parce que le tambour qui règloit leur marche leur faisait une espèce de cadence, et d’harmonie régulière pour leurs mouvemens. Car quand il faut que plusieurs personnes marchent ensemble, et se suivent immédiatement sans interruption, si elles ne marchent d’un pas égal elles s’incommodent et font la même confusion, que nous observons presque toujours dans les processions, quelque soin que l’on prenne de les ranger et de les faire marcher. Au contraire une compagnie de soldats marche dans un ordre toujours égal par le moyen des tambours, parce que le battement des tambours pour la marche des soldats contient sept temps, dont les uns sont marquez par les coups que l’on donne sur le tambour, et les autres sont retenus comme autant de pauses et de respirations. C’est pendant ces sept temps que les soldats font une passée de leur marche, parce qu’ils lèvent un des pieds sur le premier battement qui les détermine à marcher, ils le tiennent suspendu durant le second temps, au troisième ils posent ce pied, et commencent à relever l’autre, sur le quatrième ils le tiennent suspendu, ils l’appuyent sur le cinquième, sur le Sixième ils l’affermissent, le septième est une pause, après quoi ils recommencent. Ces sept temps sont différemment mêlez de battemens et de pauses selon les marches des différentes nations, mais il faut toujours que le premier temps, le troisième et le cinquième soient battus et marquez, parce que le premier détermine à se mouvoir pour marcher, et les deux autres marquent les affermissemens du pied, qui vont en cadence avec le battement sans qu’on y fasse de réflexion, par la seule accoutumance de l’oreille.
Les Suisses qui ont naturellement la marche plus pesante que les François, commencent par trois battemens forts ; qui sont suivis d’une pause, et d’un battement fort avec une pause c’est ce qu’exprime leur colin tan-pon.
Les François qui sont plus lestes se remuent d’abord sur quatre brèves, et appuyent sur une longue, suivi de deux pauses qu’exprime la Pata pata pan. Quand on fredonne après plusieurs battemens de cette sorte, c’est pour varier les tons de la marche. Ainsi tous les battemens sont naturellement, ou longs, ou brefs, ou plus brefs. Les longs font les Pan, les brefs les Pata et les plus brefs les Frrr, qui je ne sçauraois mieux exprimer que par ces lettres qui font un bruit semblable à celui d’une troupe de pigeon quand ils s’envolent tout d’un coup.
Les Espagnols qui sont plus graves en leur marche que les autres nations ont des mesures plus longues, et des pauses plus entre-mêlées. Ainsi chaque nation a son battement différent. Il est vite et pressé quand on bat la charge pour le combat pour animer plus fortement les soldats par ces battemens précipitez, comme pour hâter le secours au temps des incendies ou d’une attaque et de l’approche des ennemis, on sonne l’alarme par des mouvements brefs, vîtes, pressez et reïterez.

1681. L’art de la guerre et la manière dont on la fait à présent par Monsieur de Gaya, dédié au Roy, Paris, 1681, chapitre 15, p. 154.
Il n’y a point de compagnie qui n’ait un tambour ou deux, pardessus tout un tambour major qui a soin d’instruire les autres, & de garder ceux des ennemis qui viennent au camp. Il peut chastier de son bâton ceux qui manquent à leur devoir, & va soir et matin chez le major s’informer des ordres. Le devoir des tambours est de battre toutes les ordonnances comme la générale, l’assemblée, le dernier, la marche, l’alarme, la chamade, la réponse aux chamades, la dienne, la retraitre, & les bans.

1683. 18 janvier. Ordonnance du Roy, pour régler le nombre des Tambours & Fifres que Sa Majesté veut dorénavant estre entretenus dans les Regimens de son Infanterie Françoise, & pour supprimer les Hautbois.
A l’avenir dans chaque Compagnie d’Infanterie, il ne pourra y avoir qu’un ſeul tambour, & dans un Régiment qu’un ſeul Phiffre qui ſera affecté à la Compagnie Colonelle : defend Sa Majeſté aux Commiſſaires de guerres de paſſer dans les revûës qu’ils feront des Compagnies Françoiſes, aucun Hautbois, ni plus d’un tambour dans chaque Compagnie, & d’un Fifre par Régiment, & ſeulement en la Compagnie Colonelle d’iceluy. Règlement et ordonnance du Roy, T. 4, p. 428. Sr Briquet, Code militaire ou compilation des ordonnances des Roys de France, tome 1, 1728, p. 462.

1683. Exercice que le Roy a réglé pour toute son Infanterie, tant Françoise qu’Eſtrangere, & pour ses Compagnies de Mouſquetaires, & celles des Gentilhommes qui font à ſa Solde. Règlements & ordonnances du Roy, Tome IV, p. 433.

1683. Belhomme II, 1683 (juin-juillet), p. 235
Camp de la Sarre. A 4h du matin, au signe d’un coup de canon, la diane devait battre par les tambours de garde…, à 8h la retraite était battue par tous les tambours de chaque bataillon.
Le duc de Villeroy ayant rendu compte que les batteries de tambours variaient d’un régiment à l’autre, Louvois envoya au camp le tambour-major des gardes françaises pour établir l’uniformité des batteries. Il y avait alors trois méthodes de battre la caisse : à la française, à l’allemande et à la suisse ; les régiments français battaient seuls à la française et les régiments suisses à la suisse ; les autres étrangers battaient à leur choix à l’allemande ou à la suisse, néanmoins tous les tambours des régiments étrangers devaient savoir battre à la française, cette batterie étant la seule employée dans le service de garde dans les places.

Archives de la Guerre Lettre de M. de Saint-Pouenges au Ministre, Camp de la Sarre, 5 juillet 1683.

« Sa Majesté ayant trouvé à son passage en Comté et en Alsace, que les tambours des garnisons battaient fort mal, Elle a ordonné que le tambour-major du régiment des Gardes qui est ici au camp, irait dans les dites provinces avec deux tambours que S. M. a choisis dans les troupes pour montrer à ceux qui sont dans les places, et que lorsque ledit tambour-major aurait été une fois avec l’inspecteur général dans chacune des places de son département, il s’en reviendrait à Paris, et qu’il laisserait dans chacune des dites provinces un tambour des deux qu’il emmène avec lui pour y demeurer pendant un mois pour continuer à instruire ceux des garnisons après quoi lesdits deux tambours s’en retourneront rejoindre leur régiment. J’ai écrit par ordre de S. M. en conformité à MM. de la Chetardie et Maumont, afin qu’ils exécutent ponctuellement sur cela ses intentions, et j’en ai remis les lettres au tambour-major des Gardes pour qu’il les remette lui-même à ces messieurs.
J’oubliais de vous dire que le Roi m’a ordonné de faire donner au-dit tambour des Gardes 30 écus par mois à commencer du jour qu’il est parti de Paris pour se rendre en ce camp. Je lui en ai fait payer la solde de trois, parce que je crois qu’il aura bien été au moins ce temps là dehors avant que d’y retourner. S. M. m’a aussi ordonné de faire donner à chacun des deux tambours qui le suivent 60 livres pour deux mois de solde, à raison de 20 sols par jour pour chacun. »

1683. 10 juillet. A l’avenir dans chacune compagnie d’infanterie françoiſe il n’y aura qu’un ſeul tambour, & dans un régiment qu’un ſeul fifre, lequel ſera affecté à la compagnie colonelle, ſans aucun haut-bois, & ſans auſſi que le nombre de tambours & de fifres puiſſe être augmenté; défandant Sa Majeſté aux commiſſaires de ſes guerres, de paſſer dorénavent dans les revûes d’infanterie françoiſe aucun haut-bois, ni plus d’un tambour dans chaque compagnie, & d’un fifre par régiment, & ſeulement en la compagnie colonelle d’icelui.

1683. Archives de la Guerre
Lettre de d’Artagnan, inspecteur d’Infanterie au camp de la Sarre, 2 août 1683. « J’ai fait partir ce matin La Rose, tambour-major des Gardes françaises, avec deux tambours, l’un de Lyonnais nommé L’Eveillé, et un du régiment du Roi nommé Francœur pour s’en aller l’un à Brisack trouver M. de la Chetardie, et l’autre à Besançon trouver M. de Maumont. Je leur ai donné l’argent que M. de Saint Pouenges m’avait remis en mains pour cela, savoir au tambour-major des Gardes 270 livres et 20 écus à chacun des deux autres tambours, avec ordre d’aller rejoindre leurs bataillons après que M. de la Chetardie et de Maumont les auront congédiés. »

1690. Capitaine Noël Lacolle, les gardes françaises, Paris, 18…
p. 471. A propos d’un tambour condamné à mort, ayant été pendu, la corde a rompu à deux reprises.
Placet du père du tambour condamné et exécuté sans que mort s’en suive (1690).
Sire, Toussaint Prévost, qui a eu l’honneur de servir dans vos armées pendant longues années aussi bien que Nicolas Prévost, son fils, soldat dit du Bois, dans la compagnie de M. de Malassis, qui, dès l’âge de 9 ans, ayant été fait tambour par feu M. de Bondisy, capitaine de vos gardes, Monseigneur (le Dauphin), dans son bas âge, s’est diverti avec lui et à joué plusieurs fois sur sa caisse.

1690. L’armée française en 1690, lieutenant-colonel V. Belhomme, Paris 1895.
P. 15, Levée d’une compagnie
… ces mesures prises, le capitaine se rendait au chef-lieu de la province ; il présentait sa commission au gouverneur qui la visait et lui donnait l’autorisation de faire battre la caisse, c’est-à-dire de procéder aux enrôlements.
p. 43, Manœuvres
Quand le major voulait faire former le bataillon, il ordonnait une batterie de tambours… p. 41, Formation du bataillon … Pendant les marches, les tambours battaient constamment pour indiquer la cadence, bien que les soldats ne fussent pas obligés de marcher au pas.
p. 180, Service général.
Un coup de canon donnait le matin le signal du réveil et le soir … la retraite. Les tambours de chaque bataillon et les trompettes de chaque régiment, réunis sur le front de … au centre du camp de leur corps, battaient et sonnaient la diane ou la retraite.
Trois coups de canon successifs donnaient le signal d’alarme. Au signal, les tambours et trompettes des gardes de police battent et sonnent la générale. Pour le service journalier, le tambour ou le trompette de garde du plus ancien régiment de chaque ligne faisait la sonnerie réglementaire, à l’heure présente ; les tambours et les trompettes de garde des autres corps la répétaient de suite.
p. 181, Quand l’armée devait décamper, le premier (aux champs) était battu 2 heures avant le départ ; le second (l’assemblée) une heure avant, le troisième (rappel aux tambours) au moment où l’avant-garde et le campement se mettaient en marche. Le rappel à la troupe était ensuite battu un peu avant le moment où chaque corps devait se mettre en marche.
p. 188, Départ des colonnes
A l’heure fixée pour le départ, le 1er corps de chaque colonne s’ébranlait en battant sa marche particulière.

1691. Histoire de la Maison du Roi, T2, p. 275-276. Siège de Mons. Le 24 du même mois, le Roi monta à cheval dès les 7 heures du matin, & après avoir viſité les endroits par où les Ennemis pouvoient venir, Sa Majeſté choifit un Poſte au Maréchal de Luxembourg pour couvrir ce Siege avec une Armée, & lors qu’elle eût vu arriver un grand Convoi de vivres & d’artilerie elle paſſa au Bois d’Avré, y fit prendre aux Mouſquetaires qui l’acompagnoient, des faſcines, pour porter à la tranchée, qui fut ouverte au foir de ce jour, & qu’elle voulut voir monter.
Le lendemain la Maiſon du Roi poita encore la faſcine juſqu’à la portée du piſtolet de la Place ; Mrs. de Maupertuis & de Jauvelle, tous deux Commandans des Mouſquetaires, en porterent eux-mêmes à leur tête au ſon des tambours & des hautbois, demeurant à découvert juſqu’à ce que le dernier des Mouſquetaires eut jetté la ſienne. Le 29. ils continuerent de porter la faſcine à la portée du mouſquet, & comme il y en eut pluſieurs de tués ce jour-là, le Roi fut obligé de leur défendre d’aller ſi près de la Place.

1691. Reglemens et ordonnances du roy pour les gens de guerre, Tome IV, 1691, p. 433.
Exercice que le Roy a réglé pour toute son Infanterie, tant Françoise qu’Eſtrangere, & pour ses Compagnies de Mouſquetaires, & celles des Gentilhommes qui ſont à ſa Solde.
433. Exercice que le Roy a réglé pour toute son Infanterie, tant Françoise qu’Eſtrangere, & poour ses Compagnies de Mouſquetaires, & celles des Gentilhommes qui ſont à ſa Solde.
Quand les Troupes font en bataille pour l’exercice, les Officiers font partagez également à la teſte du Bataillon; les Officiers & les Drapeaux faiſans un rang à deux pas du soldat, les Capitaines en faifant un autre a deux pas des Officiers; un Sergent ſur chaque aiſle de rang , &c les autres faiſans un rang derriere à trois pas du Soldat, les Soldats auront le Mouſquet ſur l’épaule, ni trop plat, ni le bout trop haut, la clef du Mouſquet touchant l’épaule, laiſſant quatre doigts de croſſe entre la main & le bout de la croſſe, laquelle fera un peu tournée en dedans.
Les Tambours ſur les aiſles des Bataillons également, dans l’alignement du premier rang, dont il y en aura huit par Bataillon ; fçavoir quatre à chaque aiſle de Bataillon dans le même rang des autres que le Tambour Major aura commandé pour l’Exercice.
Quand on fera le ſignal pour l’Exercice, les Tambours appelleront ; les Capitaines, Ofliciers & Drapeaux feront demi tour à droit, marcheront par les intervalles des files, & iront ſe poſter: fçavoir les Capitaines marchans ſur une même ligne, ſe pofteront à dix pas du rang des Sergens ; les Ofliciers & Drapeaux à huit pas, qui font deux pas moins loin que les Capitaines.
Les huit Tambours commandez pour l’Exercice de la droite & de la gauche du Bataillon, dés que les Officiers feront demi tour à droit , marcheront en avant , & iront ſe joindre au centre, â quarante pas devant le Bataillon , regardant le Major ; les autres Tambours feront demi tour à droit , & marcheront avec les Officiers, & ſe pofteront vis à vis l’intervalle des Bataillons ſur le rang des Sergens.
Six Sergens commandez occuperont tout le front du Bataillon , & marcheront du même ſignal que les Oflîciers devant les Bataillous ſur une ligne entr’eux , & ſe poſteronr ſix pas plus avant que les Tambours , occupans le même front que le Bataillon, faiſant marcher devant eux tout ce qui embaraſſe le front de la ligne , arrivans à leurs poſtes, ils feront demi tour à droit , & ceux qui ſeront prés des Tambours prendront garde qu’ils battent bien ferme.
Au même ſignal les Sergens poſtez ſur les aiſles des rangs, feront demi tour à droit : & iront ſe poſter ſur le rang des autres Sergens qui font derriere le Bataillon vis à vis l’intervalle des Bataillons.
455. Marche
On va poſer les armes aux faiſſeaux , les Tambours battans le Drapeau, les Officiers, Sergens & Tambours marchans â leurs poste observant que chacun marche lentement en regardant ſa droite juſques au faiſſeau. Au premier ſignal les Tambours appellent, & les Soldats reviennent prendre leurs armes les temps devant ſoy & formans leurs rangs & leurs files comme ils étoient, ſans poſer les faiſſeaux de ſix pas , lecquels faiſſeaux s’abbatent dés que les Soldat ont pris leurs armes. Au ſecond fignal les Tambours battent le Drapeau, les Soldats ſont mouſquet ſur l’épaule, les Piquiers haut la pique & marchent lentement , les Oflîciers à leurs poſtes , & reviennent reprendre leur premier terrain. 456. Maniere pour former & rompre les Bataillons. Dès que l’aſſèmblée eſt battuë les Soldats vont à la teſte du Camp, prennent leurs armes aux Faiſſeaux, & les Sergens forment les Compagnies à ſix ou à cinq de hauteur , ainſi qu’il leur eſt ordonné , mais toûjours les Piques ſur la gauche à quinze pas des Faiſſeaux, aprés quoi les Tambours battent le Drapeau, les Mouſquetaires font mouſquet ſur l’épaule , & les Piquiers haut la pique , & marchent (les Compagnies formées comme il eſt dit) quarante pas devant le front de bandiere, où après avoir joint & dreſſé toutes les Compagnies du Bataillon chacune dans leur rang, le Major fait marcher le demi rang du Bataillon , où il relie un Sergent, & enſuite il fait le commandement.
A droit et à gauche formez le Bataillon.
458.
Quand ils ſont arrivez ſur leur terrain.
A droit & à gauche.
Après quoi ſi l’on veut poſer les armes, on dira.
Demi tout à droit,
Preſentez vos armes.
Marche.
Les Tambours battent le Drapeau , & l’on poſe les armes aux faiſſeaux. Toutes les halebardes des Sergens feront d’une même longueur , qui eſt de ſix Pieds & demi, compris le fer, parce que deux halebardes font treize pieds , qui eſt la diftance qui doit eſre entre chaque rang, moiennant quoi il eſt facile de dreſſer les Bataillons , la même meſure ſe trouvant par tout.

1692. Histoire de la Maison du Roi, T3, p. 18-19. Louïs XIV. par ſon Ordonnance du 8. Decembre 1691. contenant 320. articles regla tous les devoirs du Regiment juſqu’aux plus médiocres & y ajoûta quelques jours après un Suplément. Il est dit entr’autres choſes par cette Ordonnance, que les Tambours du Régiment apelleront à l’Armée pour les petits-fils de France, excepté le premier jour & le dernier, qu’ils batront aux champss pour eux qu’ils apelleront auſſi pour les Princes légitimés les Maréchaux de France & les Generaux d’Armée qu’on ne batra ‘aux champs ſoit à l’Armée ſoit dans les Maiſons Roiales que pour le Roi, la Reine, le Dauphin, & les enſans de France quand le Roi n’y ſera pas; enfin que le Régiment ne préſentera jamais les armes que pour le Roi, la Reine, & le Dauphin. Il fut reglé par la même Ordonnance que le Dauphin & les enfans de France, auroient pour leur garde dans les lieux où le Roi ne ſeroit pas, une Compagnie entière avec le Capitaine, le Drapeau que les Tambours bateroient aux champs & qu’il n’y auroit uniquement que pour le Roi & la Reine; que pluſieurs Compagnies monteroient la garde, à moins qu’il n’y eut un ordre exprès de Sa Majeſté que tous les Corps de Garde de ce Regiment, excepté celui du Roi & de la Reine, prendroient les armes exprès pour les Enfans de France, & pour le Colonel à qui Sa Majeſté doit avoir acordé cet honneur, parce que le Colonel-General en jo&uulm;iſſoit mais que la Garde du Roi ne ſortiroit jamais du Corps de Garde que pour lui & la Reine cependant quand elle ſera ſous les armes, on apellera pour le Dauphin, pour les Enfans de France & le Colonel ; que ſi le Régiment ou les Compagnies étant en marche rencontrent le Dauphin, les Enfans de France ou le Colonel, feront alte ; alors les Capitaines & autres Oficiers prendront l’eſponton, & les Tambours apelleront.

1692. Furetière, Dictionnaire. Tambour. Instrument militaire qui sert particulièrement dans l’infanterie, tant pour assembler les soldats, que pour les faire marcher, combattre, & en d’autres occasions. Le corps du tambour s’appelle la quaisse, dont le nom se transporte souvent à tout l’instrument. Elle est faite de bois de chesne fort mince, plié & courbé en cylindre. Elle est couverte de deux costez de peaux de mouton tendues sur des cercles de bois, ou de métal, qui s’appellent vergettes, & qui se bandent avec des cordons qui s’appellent tirans. Il y a une corde au dessous qui est souvent en double, qu’on appelle timbre. C’est celle qui cause le son. La hauteur du tambour est égale à sa largeur, qui n’est plus que de deux pieds & demi, parce qu’on ne peut trouver de plus grandes peaux pour le couvrir. Quand on dit que la peau de loup sur un tambour assourdit, ou fait crever la peau de mouton, c’est une fable, car on n’a jamais fait de peaux de loup. On n’en fait point non plus de peaux d’asne, quoy que le peuple le croye. On fait aussi des tambours dont le corps est de leton, couverts d’une semblable peau, qui sont de diverses figures. On les appelle thymbales. Ils font grand bruit, & on les porte à l’arçon de la selle. Ce mot veint de l’espagnol tambor, qui est pris de l’arabe altambor, parce qu’il vient originairement des sarasins. Menage après Scaliger & Vossius. On l’a nommé autrefois tabour, tabur & tabor, & dans la basse latinité thabur, tamburcium & taburlum. Tambour est aussi un soldat destiné à battre la quaisse. Il y a un tambour major dans chaque régiment. En chaque compagnie d’infanterie il y a au moins un tambour. Il y en a aussi dans les mousquetaires du Roy & dans les dragons. Il y a diverses batteries de tambour ; & l’on dit, battre aux champs ou la marche, la double marche ; battre l’assemblée, le premier, le second, le troisième coup, ou la levée du drapeau ; battre la charge ou la guerre ; battre la retraitte, le ban, la chamade ; battre la diane ; battre l’alarme ; battre la fricassée en tumulte & avec précipitation ; battre la générale pour faire marcher toute l’armée ; battre l’entrée tant simple que double, ou la sortie du camp : ce sont toutes manières différentes de battre le tambour. On dit qu’on bat le tambour dans une province, pour dire, qu’on y fait des levées de soldats.

En 1693-1700, les légendes des gravures de l’ouvrage de Nicolas Guérard sur L’Art militaire ou les exercices de Mars représentent plusieurs musiciens militaires en situation.
Trompette et timbalier.
Chaque compagnie de Cavallerie a un Trompette qui prend l’ordre du Maréchal des logis, son devoir est de sonner, le boute selle, le guet, la marche, l’allarme, la charge, le raliement, la retraite, l’appel, &. Il marche à la tête de l’escadron. Le Timbalier le devance de quelques pas, et dans une bataille rangée sont tous deux sur les ailes droites de leurs escadrons. La Pluspart des régiments en ont à présent. Il est du point d’honneur de les bien conserver dans les combats. Tambours.
Les mousquetaires du Roy, les Grenadiers à cheval, les Dragons ont leurs tambours à cheval qui font à peu près dans ces corps ce que les autres font dans l’infanterie. Le devoir des tambours est de la Diane, la Généralle, L’assemblée, la Marche, les Bans, l’allarme, la Retraite et la chamade. C’est le Tambour major qui va à l’ordre soir et matin.
Fiffres et haubois.
Les Fiffres étaient autrefois plus en usage qils ne sont à présent il n’y a presque plus en france que les compagnies suisses aui en ayent. Pour les Hautbois; Les Compagnyes des Mousquettaires, Le Régiment du Roy et les Dragons en ont.

1694. Dictionnaire de l’Académie.
Tambour. f.m. Caiſſe de forme ronde dont les deux fonds ſont de peaux tenduës, au ſon de laquelle on aſſemble l’infanterie, on la fait marcher, on l’anime au combat, &c. Battre le tambour, au premier coup de tambour, dez que le tambour battra aux champs, la garniſon ſortit tambour battant, mèſche allumée. […]
Tambour, ſe dit aussi, de Celuy dont la fonction eſt de battre le tambour d’ans l’infanterie, & qui le porte ordinairement pendu à ſon coſté. Il eſt tambour de la colonnelle, tambour d’une telle compagnie, on envoya un tambour ſommer la place, demander l’eſchange des prisonniers, &c.

1694. Recueil de ce qui se pratique dans le régiment suisse de Saconay au service de Sa Majesté britannique, 1694.
P. 2. 11. Le Tambour Major ſe trouvera tous les ſoirs à l’Ordre, pour y recevoir l’ordre de ce qu’il aura à faire. Il aura ſoin d’inſtruire ſes Tambours nouveaux à bien battre, & aura auſſi l’lnſpection ſur toutes les Caiſſes, à ce qu’il n’y manque rien. Il aſſemblera tous ſes Tambours & Fiffers pour la Générale, l’Aſſemblée & la Retraitte, & marchera à leur tête, les faisans marcher, en bon ordre en battant. II fera auſſi emploié pour envoier en Commiſſion. Il aura droit de châtier les autres Tambours, en leur donnant des Arrêts, lors qu’ils auront fait quelque faute, ou manqué à lui obéïr pour le ſervice; après quoiI il en donnera connoiſſance au Major du Régiment.

1696. L’Art militaire françois pour l’infanterie. Contenant l’exercice & le maniement des Armes tant des Officiers que des Soldats, répréfenté par des Figures en taille-douce déſſinées d’après Nature. Paris, 1696 [Le tambour est représenté à côté de l’officier commandant l’exercice sur presque toutes les gravures].

1696. Allain Manesson-Mallet, Les Travaux de Mars ou l’art de la guerre, La Haye (Moetjens) 1696, Tome III, p. 12.

« Le Tambour eſt une perſonne qui par le bruit de ſa Caiſſe avertit le Soldat de ſon devoir, ou de quelque Ordre nouveau.
La Caisse A, que le vulgaire appelle mal-à-propos Tambour (puisque c’eſt le nom de celui qui la porte) eſt un Inſtrument Militaire fait d’une ou deux planches de châtaigner, jointes ou tournées en figure cilindrique, creuſes en dedans, & couvertes par leurs extrémitez de deux peaux de veau, que l’on bande ou lâche par le moyen de pluſieurs serres B, & cordes C, qui tiennent à deux cerceaux D, pour faire tenir les peaux contre le corps de la Caiſſe.
Le Tambour, pour rendre le ſon de ſa Caiſſe plus harmonieux, attache au deſſous de la peau inferrieure un timbre ou corde à boyau E, qu’il fait tenir par le moyen du cerceau.
Les Baguettes du Tambour F, ſont d’un bois fort dur & net, comme eſt le poirier, le bois d’Inde, & l’ébéne.
Les Batteries du Tambour sont diverses selon les différentes occasions qui se rencontrent, dont voici les plus ordinaires : Battre la Diane, est la Batterie que les Assiegeans & quelquefois les Assiegez font à la pointe du jour. Battre au Champs, est pour avertir qu’on doit marcher ce jour-la pour quelque occasion, c’est ce que l’on nomme d’ordinaire le Premier. Battre le Dernier ou l’Assemblée, c’est pour avertir le Soldat de se ranger promptement sous le Drapeau. Battre la Marche, c’est pour marquer qu’on a pris ses rangs & que l’on part. Battre la Fricassée, c’est pour avertir que l’on leve ou que l’on pose le Drapeau, ou c’est pour faire avancer un Bataillon dans une Bataille rangée, ou l’en retirer. Battre la Charge ou la Guerre, c’est pour l’avertir de faire feu. Battre la Retraite, c’est pour l’obliger à cesser de tirer, & à le ranger au Drapeau, au Bataillon, ou à son logement. Battre la Chamade, c’est quand on veut appeller quelqu’un. Battre un Ban, c’est quand on veut publier quelque Ordre nouveau, recevoir un Officier, ou châtier quelque Soldat. Appeller, est pour avertir le Soldat de venir au plus vîte prendre les Armes pour faire parade devant quelque Officier considerable qui va passer. »

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